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architecture - Page 5

  • Château Delune

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    A l’angle de l’avenue Franklin Roosevelt et de l’avenue des Phalènes, cette superbe villa de style Art nouveau, attribuée à l’architecte Léon Delune, est surnommée le « Château Delune ». Bien restaurée, elle a retrouvé ses boiseries vert pâle et gris beige.

    Cette maison joue un rôle majeur dans le roman de Jacqueline Harpman, Le bonheur dans le crime (1993). Vous en trouverez l’histoire et la description sur le site de l’Inventaire du patrimoine architectural. Actuellement, elle abrite une ambassade.

     

  • Carré dans un carré

    Quelques belles sculptures jalonnent l’exposition « Berlin 1912-1932 », d’Ernst Barlach et Rudolf Belling, entre autres. Non loin de peintures signées Malevitch, j’ai beaucoup aimé Carré dans un carré d’Alexandre Rodtchenko (1891-1956). Cette œuvre du constructiviste russe a été exposée à Berlin en 1922, à la Première exposition d’art russe de la Galerie von Diemen.

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    Alexandre Rodtchenko, Construction spatiale suspendue n° 11 / carré dans un carré, 1920-1921, prêt de la Galerie Gmurzynska.

    Le cartel précise qu’il s’agit d’une reconstitution par Alexandre Lavrentiev, son petit-fils, d’après des photographies originales, des dessins et des documents issus des archives Rodtchenko (1993). Il a par ailleurs consacré plusieurs ouvrages à son grand-père également photographe.

    Ce n’est qu’en le cadrant pour le photographier que j’ai vu bouger Carré dans un carré au moindre souffle d’air, et en même temps son ombre sur le mur – une œuvre vraiment aérienne.

    Berlin 1912-1932, Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles
    > 27 janvier 2019

     

  • Berlin 1912-1932

    Il reste une quinzaine de jours pour visiter « Berlin 1912-1932 » aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. « L’exposition dirigée par Inga Rossi-Schrimpf innove en insistant sur les liens noués entre les artistes belges d’alors et Berlin. Elle s’ouvre en 1912 déjà, parce que c’est l’année de l’ouverture de la galerie Der Sturm à Berlin, lieu essentiel pour toute l’avant-garde et d’abord celle du mouvement Die Brücke. Elle y exposa Ensor et Rik Wouters et, en 1928, Victor Servranckx, le premier abstrait belge. Jozef Peeters un des premiers abstraits belges, était tout autant fasciné par Berlin : « Dans une ville cosmopolite comme Berlin, même les plus grands extrêmes peuvent coexister. Une activité inouïe s’y déploie malgré la brièveté de la vie. » (Guy Duplat dans La Libre Belgique)

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    Ernst Ludwig Kirchner, Femmes dans la rue, 1915, Von der Heydt-Museum Wuppertal, Allemagne

    Cette exposition foisonnante est introduite par une chronologie année par année, qui rend compte et de l’effervescence artistique dans la métropole berlinoise et des événements sociaux et politiques, de la première guerre mondiale aux prémices de la seconde. Dès le début du parcours, on rencontre de grands noms de la peinture allemande expressionniste comme Kirchner (1880-1938) avec Femmes dans la rue. L’exposition rassemble des peintures, des sculptures – magnifique Vengeur de Barlach (1870-1930), des dessins, des photographies, des films et des éléments d’architecture.

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    Ernst Barlach, Le Vengeur, 1914, Ernest Barlach Haus-Stiftung Hermann F. Reemstma, Hambourg

    Parmi les 200 œuvres exposées, j’ai choisi de vous montrer d’abord des œuvres d’artistes allemandes que j’y ai découvertes. Plusieurs affiches et gravures de Käthe Kollwitz (1867-1945), peintre, dessinatrice et sculptrice, illustrent son engagement pacifiste. L’artiste, qui enseignait à Berlin, a perdu un fils de dix-huit ans au front en 1914. Nie wieder Krieg ! (Plus jamais de guerre !) montre avec force, dix ans plus tard, le refus et la révolte contre la guerre. Helen Ernst (1904-1948) s’engage elle aussi en appelant les ouvriers à l’action antifasciste ou en s’insurgeant contre les lois d’urgence, en 1930.

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    © Käthe Kollwitz, Nie wieder Krieg !, 1924, Käthe Kollwitz Museum, Cologne
    © Helen Ernst, Contre les lois d'urgence et la dictature militaire, vers 1930,
    Stiftung Deutsches Historisches Museum, Berlin

    Plus loin, dans une section intitulée « New [Wo]man », plusieurs œuvres de Jeanne Mammen (1890-1976) ont retenu mon regard. Cette Berlinoise qui a grandi à Paris, formée aussi à Bruxelles et à Rome, a dû rentrer dans sa ville natale en 1914. Sans ressources, elle travaille comme illustratrice et peint entre autres le milieu des cabarets, le Carnaval à Berlin, les homosexuelles. Sans titre (Mercredi des cendres, scène de carnaval), vers 1926, montre une jeune fêtarde affalée, cigarette à la main, en rupture avec les conventions. La silhouette du chat vient d’un jeu sur le nom de son modèle (pas noté). Jeanne Mammen a peint Die Schöne Frau (La belle femme) choisie pour l’affiche de « Berlin 1912-1932 »

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     © Jeanne Mammen, sans titre ( mercredi des Cendres, scène de carnaval), vers 1926

    La fameuse photographie d’une femme qui enjambe une flaque, A la station Zoo (1930), de Friedrich Seidenstücker, jouxte des vues de Berlin par Germaine Krull, comme celle du Romanisches Café.

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    © Friedrich Seidenstücker, A la station Zoo, 1930

    Plus loin, je me suis attardée devant un saisissant photomontage de Herbert Bayer intitulé Habitant solitaire d’une métropole.

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    © Herbert Bayer, Habitant solitaire d’une métropole, 1932, Cologne, Musée Ludwig

    Il y a de quoi titiller la curiosité et l’imagination à cette exposition des Musées royaux des Beaux-Arts, je vous laisse observer cette Fuite de Hanna Höch (1889-1978), une œuvre dadaïste pleine d’humour, non ?

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    © Hanna Höch, Fuite, 1931, Institut für Auslandsbeziehungen e.V., Stuttgart
     (désolée pour les reflets des spots)

    La commissaire de l’exposition, Inga Rossi-Schrimpf, avait déjà conçu ici même, il y a deux ans, l’exposition « 14-18. Rupture ou Continuité ? » On lui est reconnaissante d’avoir retenu de nombreuses signatures féminines parmi les artistes sélectionnés pour « Berlin 1912-1932 ». L’exposition reste visible à Bruxelles jusqu’au 27 janvier prochain.

  • Rénovation

    estivales,2018,schaerbeek,promenade guidée,quartier des fleurs,maison ajoux,architecture,art déco,modernisme,culture,rénovationLa rénovation de l’immeuble au 416 du boulevard Lambermont, entre le quartier des Fleurs et le parc Josaphat, est à présent terminée ; il comporte cinq appartements (prix de vente : près de deux millions d’euros). Que de changements par rapport à la première façade montrée sur une photo ancienne !

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    D’abord maison bourgeoise de style éclectique d’inspiration Art nouveau (1912, E. Van Nooten), elle a été transformée en 1937 en maison de rapport de style Art Déco par l’architecte Adolphe Staatje. Le bas-relief en céramique entre les fenêtres du troisième étage est d’origine, et aussi « la remarquable grille du jardinet, à lignes Art nouveau, chapelet de boules et motifs de lances » (Inventaire du Patrimoine architectural).

     

  • Art Déco & Modernisme

    Au programme de l’Estivale du 12 août, la Maison Ajoux et le quartier des Fleurs, de l’autre côté du parc Josaphat par rapport au quartier des Azalées. Un quartier conçu par Octave Houssa au début du XXe siècle « dans la vallée Josaphat », lorsque Schaerbeek se développe et s’urbanise. Je vous l’ai déjà présenté il y a quatre ans. Curieuse de découvrir l’intérieur d’une maison originale, j’ai suivi cette fois les explications de Cécile Dubois, centrées sur l’Art Déco & le Modernisme, deux styles bien représentés ici, parmi d’autres.

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    La promenade guidée commence à l’église Sainte-Suzanne où les travaux de rénovation ont bien avancé, même si le clocher est encore sous les échafaudages. De l’autre côté de l’église, la cité-jardin et le parc Terdelt (sur l’ancien cimetière de Schaerbeek) avaient une vocation sociale, comme l’école communale. Le quartier des Fleurs était destiné aux bourgeois, qui disposeront d’une école catholique à proximité (Saint Dominique).

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    Il y a 90 ans que Sainte-Suzanne a été inaugurée, le 11 août 1928. Louise Thiéry, épouse du Général Maes mort en 1915, a fourni le terrain et les fonds pour construire cette église en mémoire de sa fille Suzanne décédée en 1914. L’architecte Jean Combaz, fils de l’affichiste Art nouveau Gisbert Combaz, l’a construite dans un style résolument moderne, teinté d’Art Déco.

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    Nous y entrons pour découvrir la verrière du chœur remise à jour – elle avait été occultée ainsi que celles du plafond, parce que l’église avait été jugée trop lumineuse. Je vous renvoie au site Iris monument (Inventaire du Patrimoine architectural) pour l’histoire des vitraux. Le contour en vert, jaune et rouge de cette verrière surprend – des tons très différents des grands vitraux latéraux plus tardifs –, il est d’origine ; la partie centrale a été recréée sur base d’archives.

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    Dans l’avenue des Glycines, nous nous arrêtons devant un immeuble de style paquebot. La guide présente à peu près les mêmes bâtiments que ceux montrés dans mon ancien billet sur le quartier des Fleurs, aussi je préfère noter ici l’une ou l’autre remarque nouvelle, comme la volonté de l’urbaniste, dès le départ, de bâtir dans ce quartier une succession de maisons mitoyennes, par série de cinq, interrompue par un espace de jardin pour maisons trois façades, une sorte de « respiration » visuelle.

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    Voici d’autres éléments de style paquebot, au 55 de la rue des Mimosas : cette villa Art Déco de 1935 présente un grand relief floral sur son pan coupé à l’angle de l’avenue des Héliotropes. Cécile Dubois la compare avec l’hôtel de maître juste en face (au 44), signé Adrien Blomme, construit à la fin des années trente dans un style plus épuré, plus sobre. C’est un choix esthétique et non économique, comme en témoignent les ferronneries aux signes du zodiaque (idem pour la rampe d’escalier à l’intérieur), l’entrée et sa grande verrière, l’aile droite pour les domestiques (aujourd’hui louée séparément), etc.

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    Au 2A de l’avenue des Héliotropes, une villa moderniste à trois façades (Jean De Ligne, 1933) répond davantage aux critères d’un modernisme strict : suprématie de la fonction sur la forme, emploi de volumes géométriques élémentaires, toiture plate, fenêtres en bandeau et matériaux modernes comme le béton armé (source IPA). La porte de garage ajoutée nuit à l’harmonie, mais nous admirons ses fins châssis d’origine « à petits-fers » et aussi la ligne de géraniums sur la toiture-terrasse (ci-dessous, à droite).

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    Beaucoup d’autres arrêts (une maison louée par Magritte et sa dernière maison (photo 2), entre autres) ont été marqués sur ce parcours qui se terminait à l’angle de la rue des Mimosas et de l’avenue des Jacinthes. Nous y sommes entrés dans une maison moderniste de 1935, due à René Ajoux, l’architecte de l’immeuble « Cascade » près des étangs d’Ixelles. A l’extérieur comme à l’intérieur, elle emboîte les arrondis.

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    Un chat et un jeune ginkgo biloba pour nous accueillir dans le jardin, voilà qui me plaît. Il faut aimer l’architecture pour bien conserver une habitation de ce genre ; de nombreux prescrits urbanistiques protègent ce quartier classé, et il n’est pas facile, par exemple, de placer du double vitrage sur des châssis à guillotine.

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    Autre photo de la maison Ajoux sur Iris Monument

    Dès le passage de la porte (arc en plein cintre), nous admirons les courbes, du sol (céramique, parquet en acajou) au plafond qui intègre un éclairage indirect circulaire. Un escalier tournant mène à l’étage. Les nouveaux propriétaires de la maison ont à cœur de respecter son style, ils ont très bien mis ses formes en valeur : canapé arrondi, tables rondes design, luminaires à boules… Un intérieur chaleureux.

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    Source : https://www.banad.brussels/fr/activites/maison-ajoux 

    C’est vraiment sympathique d’ouvrir ainsi sa porte à un groupe d’amateurs du patrimoine, comme lors du dernier BANAD festival, un des plaisirs qu’offrent les Estivales de Schaerbeek, en attendant les Journées du Patrimoine.