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Belgique

  • Choisir

    Pour compléter ma visite d’Antica Brussels la semaine dernière, que choisir ? J’avais d’abord opté pour Personnage grave à la main bleue de Gaston Bertrand (1910-1994), puis j’ai regardé à nouveau le beau Jardin de l’artiste signé Léon De Smet (1881-1966) – pourquoi pas les deux ? Ce qui me plaît :

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    Les couleurs solaires, la ligne orange (reprise dans le cadre)

    Le contraste des pupilles et des doigts bleus

    Laxe central du regard (dans le parallélépipède plus foncé)

    La figure à la fois équilibrée et asymétrique.

     

    © Gaston Bertrand, Personnage grave à la main bleue, 1982,
    huile sur toile, 81 x 65 cm (NF Art Gallery)

     

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    Le sujet : un jardin vu par la fenêtre

    Le N/B graphique dehors, les couleurs dedans

    Parmi les objets disposés sur l’appui de fenêtre, deux théières

    Le cadrage qui coupe le motif sur les côtés, l’appui oblique.


    © Leon De Smet, Le jardin de l’artiste, s. d.,
    huile sur toile, 80 x 100 cm (Galerie Raf Van Severen)


    Et vous, lequel choisiriez-vous ?

  • Antica Brussels 2024

    C’est un grand plaisir de retrouver Antica Brussels (ex-Eurantica) sur le site de Tour & Taxis, cadre de la Brafa autrefois. Environ 70 exposants, plus de peintures que de sculptures et peu de mobilier, des vases, beaucoup de bijoux scintillant sous les spots, de la très belle vaisselle – il y en a pour tous les goûts.

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    Hans Wilt, Sous un ciel d'argent, Tempera sur carton, 1916, 78,5 x 93,5 cm

    Connaissez-vous Hans Wilt (1867-1917) ? Sous un ciel d’argent est le premier tableau qui me retient. Un peintre autrichien connu « pour ses marines et ses paysages, mais également pour ses scènes de ville, représentant des marchés, des places viennoises, des parcs […] », peut-on lire sur le site de la galerie Ary Jan. Elle montre entre autres de très belles vues nocturnes de Paris par Edouard Cortès et des élégantes de Toussaint (1873-1956) au charme suranné.

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    Franz Unterberger, Castellamare – Golfe de Naples, s.d., huile sur toile, 75,5 x 144,5 cm

    Une grande toile, Castellamare – Golfe de Naples, est signée d’un autre Autrichien, Franz Unterberger (1838-1902). Presque deux fois plus large que haute, elle représente un bord de mer lumineux et très animé : près des barques de pêche, sur la plage, de nombreux personnages composent une scène très vivante, formidablement fouillée.

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    Paire de vases gourdes en émaux cloisonnés (galerie Lamy)

    Sans transition, j’observe un stand d’antiquités orientales dont les vitrines contiennent de petits objets précieux : bijoux, flacons, boîtes, éventails… J’y admire surtout une paire impressionnante de grands vases gourdes en émaux cloisonnés : Chine, XIXe, j’imagine, ils ont leur col en forme de bulbe et des anses dragons. Un magnifique oiseau bleu et blanc y déploie ses ailes sur un fond turquoise orné de pivoines, dressé sur un sol jaune pâle. Quelles merveilles !

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    © Anto Carte, La dame au chapeau, 1914, huile sur toile, 70,5 x 54 cm

    Remarkable Paintings présente surtout des peintures belges du XIXe siècle. Je craquerais volontiers pour des Vases fleuris de Jehan Frison. Voici une toile d’Anto Carte qui m’étonne, datée de 1914, La dame au chapeau. Ce beau portrait n’est pas encore dans la veine à la fois symboliste et expressionniste qui a fait sa renommée, mais la pureté du visage montre déjà la grande humanité de cet artiste resté attaché à la figuration. Parmi les fondateurs du groupe Nervia en 1928, il en est aujourd’hui le membre le plus coté.

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    © Hervé t’Sterstevens, Ecureuil au seuil…, bronze

    Parmi les bronzes animaliers d’un sculpteur contemporain, Hervé t’Sterstevens, un écureuil en mouvement attire mon attention. Je ne connaissais pas cet artiste au parcours étonnant, d’après ce qu’on peut lire sur son site. Un reportage récent du Jardin extraordinaire m’a appris que l’écureuil était cousin avec la marmotte. J’aime cette forme circulaire qui le montre en plein bond, pas vous ?

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    Charles Schneider, Vase aux coprins, Le Verre français, 1923-1926

    L’Art nouveau et l’Art déco restent des valeurs sûres dans les foires. J’ai d’abord cru que le col de ce vase pansu, posé dans le bas d’une vitrine, formait le cœur d’une fleur, quand l’exposant (Antiques Emporium) s’est approché pour corriger mon impression : c’est un vase aux coprins de Charles Schneider (Le verre français). Il m’a montré de près ce vase joliment moucheté de bleu cyan pour que je voie mieux l’herbe (couleur prune) d’où émergent les champignons d’un beau rouge écarlate. Superbe.

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    Paravent Les heures du jour, lithographies de Mucha

    Chez un autre antiquaire néerlandais, Het Ware Huis, un délicieux paravent orné de quatre lithographies de Mucha illustre Les heures du jour (1899) : Éveil du matin, Éclat du jour, Rêverie du soir, Repos de la nuit. Il vous plaît ? Cliquez ici pour en apprécier les détails.

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    © Konstantina, Negative Space : Djurali Mullumbimby Pink, 2023,
    Pigments naturels & acrylique sur toile

    Sur le stand des Arts d’Australie, j’admirais Negative Space : Djurali Mullumbimby Pink (2023) quand le galeriste est venu me présenter cette toile de Konstantina. L’œuvre fait partie d’une série de diptyques où elle explore son identité aborigène. Dans une vidéo, elle parle de sa peau très blanche, ce qui la rend fière et la trouble à la fois, depuis qu’elle se sait descendante du peuple Gadigal. Djurali rend hommage au Bangalow Palm Tree, un palmier dont les aborigènes utilisent l’écorce. « A la manière d’une ombre chinoise, la silhouette végétale de l’espèce représentée s’incarne par un assemblage de pointillés finement apposés ou se soustrait à son environnement, laissant derrière elle l’empreinte de son absence révélée par ses contours de points. » (Arts d’Australie)

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    Antica Brussels 2024

    Que de choses à voir ! Un bel ensemble de gravures de Delvaux accrochées un peu trop haut pour le regard. Un grand Claustra de cuivre étamé et sculpté au chalumeau par Pierre Sabatier. Bien encadrées, des aquarelles d’Alexandre Graverol (le père de Jane G.) – en ligne une variante de Verlaine, la muse absinthe – à rapprocher de celle de Privat Livemont. Des éditions originales de Banksy vendues pour des motifs humanitaires… On espère qu’Antica, en plus du salon de Namur en automne, a trouvé pour de bon ses marques à Bruxelles et y reviendra à chaque printemps.

  • Le soleil blond

    Bonnard Etude pour le printemps.jpgAllongé près de la fenêtre
    Par où l’air du printemps pénètre,
    Le chat, de soleil imprégné,
    Ferme à demi ses yeux striés.

    Un merle tout reluisant lisse
    Du bec la lumière que glisse
    A ses plumes, dans l’air tiédi,
    L’or tout jeune de ce midi.

    Tu t’en vas, enfant, boucles libres,
    Par les prés où la brise vibre,
    Des rayons se posent, heureux,
    Aux détours blonds de tes cheveux.

    Et moi, je recueille en mon âme
    L’azur, les longs nuages pâles,
    Et ce doux soleil enfantin
    Marchant dans l’herbe de satin.

    Marie Gevers, « Brabançonnes » à travers les arbres

    Pierre Bonnard, Etude pour "Le Printemps", 1912, Huile sur toile, 70,3 x 64,6 cm
    © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Sylvie Chan-Liat

  • Je n'ai pas dit

    Je n’ai pas dit ce que tu dis,
    Tu n’as pas dit ce que je dis.
    Et pourtant nous avons souri
    Comme si on s’était compris.

    Parc Josaphat 10 avril (5).jpg

    Je ne sais pas ce que tu sais,
    Tu ne sais pas ce que je sais.
    Et nous savons bien cependant
    Ce que chacun pense en dedans.

    Je ne fais pas ce que tu fais,
    Tu ne fais pas ce que je fais.
    Mais ce que nous faisons à deux
    Touche toujours au merveilleux.

    Parfois j’ai soif quand tu as faim
    Et, parfois, faim quand tu as soif.
    Mais nous partageons, chaque soir,
    Le même vin, le même pain.

    Je ne lis pas ce que tu lis,
    Tu ne lis pas ce que je lis.
    Mais l’amour peut lire, à toute heure,
    La même chose dans nos cœurs.

    Maurice Carême, Figures

    (Photo : Parc Josaphat, 10 avril 2024)

  • Plus et plus fort

    zebraska,isabelle bary,roman,littérature française de belgique,surdoué,haut potentiel,différence,famille,culture,éducation,mèreLa psychologue à la mère de Martin :
    « Ce que ça implique concrètement ? Eh bien, son esprit atypique est notamment habité d’une sensibilité extrême qui rend insupportable pour lui un dixième de ce qui le serait par toute personne normo-pensante. Je parle ici du bruit, des odeurs, mais aussi des comportements. C’est ce qu’on appelle l’hyperesthésie. De plus, son esprit ne fonctionne pas de manière séquentielle, il ne voit pas les choses les unes après les autres, mais de façon globale, ce qui lui donne du mal à se concentrer sur une seule réalité à la fois. Cela engendre souvent de gros soucis d’apprentissage. Son quotient émotionnel est démesuré : tout le touche, l’ébranle et le blesse. Il capte plus et plus fort ce que les autres ressentent à peine. Il aime concevoir et non restituer. Son rythme mental est accéléré, il ne cesse de penser, ce qui est épuisant et le met en décalage par rapport aux autres. Sa pensée est vive et omniprésente, un peu comme un bavardage incessant dans sa tête. »

    Isabelle Bary, Zebraska

    Assiette décorée par Folon