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sculptures

  • Reliures

    art déco,2025,exposition,le style d’une société en pleine mutation,modernité,fondation roi baudouin,vases,objets,sculptures,photographies,reliures,musée belvue,bruxellesL’art de la reliure a son musée à Bruxelles : la Bibliotheca Wittockiana propose depuis peu d’explorer en ligne les œuvres inventoriées du Fonds Michel Wittock | Fondation Roi Baudouin. J’y ai retrouvé de magnifiques livres admirés à l’exposition Art Déco au musée BELvue.

    Un agrandissement géant du Carnet de rêves d’André Beucler relié par Robert Bonfils trône au milieu de l’espace dévolu aux reliures Art Déco (photo). « Reliure parisienne de style Art Déco avec incrustation de métal. Reliure en maroquin noir. Sur les plats, un décor géométrique composé de mosaïques carrées et rectangulaire en métal argenté et en maroquin doré se poursuit amplement sur le large encadrement des contreplats. » Vous en trouverez sur le portail de la Wittockiana la description complète.

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    La nuit. Poésies d’Ivan Gilkin (reliure Beenkens & fils en maroquin bleu nuit) ;
    Chéri de Colette (reliure Geneviève de Léotard en maroquin vert et rose avec motifs circulaires embossés (points dorés et arcs de cercles argentés en alternance), ci-contre ;
    Florilège. Des poèmes de Théophile de Viau précédé du Tombeau de Théophile par de Scudéry (reliure Rose Adler en veau vert jade).

    Art Déco. Le style d’une société en pleine mutation,
    Fondation Roi Baudouin / musée BELvue, Bruxelles > 04.01.2026

  • Art Déco au BELvue

    Au musée BELvue, à côté du Palais royal de Bruxelles, la Fondation Roi Baudouin  propose « Art Déco. Le style d’une société en pleine mutation ». Comme pour l’Art nouveau en 2023, elle participe à cette année anniversaire de l’Art Déco en montrant à travers des pièces de sa collection et des prêts « comment ce style "moderne" et emblématique reflète l’évolution du monde après la Première Guerre mondiale ».

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    Entrée de l'exposition

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    Photo du musée Van Buuren et grand vase géométrique de Charles Catteau, 
    présenté à l'Exposition internationale de 1930 (Liège), Boch-frères Keramis-La Louvière, grès émaillé

    L’exposition a pris place au BELvue même (entrée gratuite). Autour des objets présentés dans des vitrines, de grandes photos de bâtiments Art Déco de la capitale magnifient le décor. Dès la première salle, des pièces exceptionnelles montrent l’attention des artistes à la qualité des matériaux (argent, vermeil, œil de tigre pour un calice), à la stylisation des lignes (bustes en marbre ou en verre opalescent) ou à leur géométrisation. On admire la splendide Victoire à la couronne de laurier de Marcel Wolfers (ivoire, bois, laque) qui figure à l’affiche.

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    Charles Graffart, vase Cardinal, vers 1930, cristalleries du Val-Saint-Lambert, cristal doublé, moulé et taillé

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    Marius Ernest Sabino, buste de femme Rêverie, vers 1925, verre opalescent, collection privée

    De la même période, vers 1930, on découvre d’un côté un formidable vase Cardinal en cristal doublé, moulé et taillé du Val-Saint-Lambert, de Charles Graffart, de l’autre un grand vase géométrique en grès émaillé de Charles Catteau dont on trouvera un grand ensemble de vases dans la salle suivante. Deux remarquables bustes de femme en verre opalescent de Marius Ernest Sabino viennent d’une collection privée.

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    Charles Catteau, ensemble de vases de style Art Déco, Boch frères Keramis-La Louvière

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    René Lalique, vase aux écureuils, verre moulé pressé, collection privée

    « Aucun style ne s’est répandu aussi vite que l’Art Déco. » A côté des objets luxueux destinés à une élite, ce style s’adresse aussi à la classe moyenne qui trouve dans les grands magasins des objets modernes et élégants plus accessibles. Couleurs vives, décor « africaniste » ou perruches stylisées, le monde de Catteau vous est peut-être familier si vous suivez « Affaire conclue » où ses vases sont souvent présentés. En plus de belles pièces du Val-Saint-Lambert, deux vitrines contiennent des objets décoratifs aux motifs animaliers des trois grands verriers Art Déco : Lalique, Sabino et Pierre d’Avesn.

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    Charles Soudant, Conquête, vers 1925, bronze

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    Vue partielle de la dernière salle (deux tabourets constructivistes de Huib Hoste, vers 1930, bois peint)

    On sort des sentiers battus dans la dernière salle, sous le signe de la modernité : simplicité des lignes architecturales ou du mobilier, vitesse des moyens de locomotion (formidables bouchons de radiateur), et aussi, belle surprise, un magnifique ensemble de reliures Art Déco. Une expo à ne pas manquer. Jusqu’au 4 janvier 2026 au musée BELvue. (Hélas, ne comptez pas y manger de sitôt : le chouette restaurant « Les Filles » vient de fermer définitivement ses portes.)

  • Autres lectures

    Dans ma collection virtuelle, trois lots de la dernière vente chez De Vuyst sont venus s’ajouter dans le dossier « Lecture ». D’abord cette scène bourgeoise de Léon Abry dont le sujet me touche. Un homme assis sur une chaise ancienne fait la lecture à une femme au corsage rouge un peu brique, dans la gamme des tentures tenues par des embrasses derrière son fauteuil protégé par une têtière. Sur la table, un joli service en porcelaine bleue et blanche indique l’heure du thé. Ce qui me fait le plus rêver, c’est l’attention et le plaisir avec laquelle la femme écoute ce qu’on lui lit, et le visage souriant et concentré du lecteur.

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    Léon Abry (1857-1905), La lecture, huile sur toile, 100 x 84,5 cm
    © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Charles Boom, son contemporain, a peint lui aussi une scène de genre, Le journal, dans une tout autre ambiance. Ici, la théière est en argent, l’intérieur plus sombre est rendu en lignes droites et raides, du paravent orné de feuillages aux bords du cadre accroché au mur en passant par les plis du tapis de table. Raide aussi l’attitude de la dame en noir, les mains croisées : Madame semble perdue dans ses pensées, à moins qu’elle attende un écho de ce que Monsieur lit dans le journal, en silence, une pipe à long tuyau à la bouche ?

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    Charles Boom, Le journal, 1899, huile sur toile, 54,5 x 80 cm © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Avec Femme lisant de François Gall, un peintre français d’origine hongroise, nous sommes au XXe siècle, à Paris (indiqué sous la signature). « Point de débauche de couleurs, aucune tonitruance, mais un doux concerto équilibré et harmonieux » (André Weber à propos de ce peintre, d’après Wikipedia). Une jeune femme se penche vers le livre ouvert sur la table, le décor est moins chargé, le tissu sur la table ovale est de couleur unie, avec juste une lampe posée dessus et un petit objet difficile à identifier.

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    François Gall (1912-1987), Femme lisant, huile sur toile, 45 x 38 cm
    © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Le sujet de cette peinture, c’est probablement moins la lecture que la lectrice, concentrée, souriante. Un canotier souligné d’un ruban bleu marine, un ruban noir au cou qui fait écho à ses yeux maquillés de noir, ses cheveux, sa veste noire entrouverte sur un corsage blanc, elle ne manque pas d’élégance.

  • Comme si on y allait

    Avant le temps des catalogues en ligne, c’était une belle activité de week-end : quand arrivaient les dates d’exposition, on se rendait à la salle des ventes (on trouvait encore une place pour garer la voiture), on achetait le catalogue pour se renseigner, pour y cocher les numéros des objets devant lesquels on s’était attardée. On oubliait tout le reste pendant cette heure à découvrir, regarder, rêver. « Foule de chefs-d’œuvre chez De Vuyst », dans le supplément Arts Libre, m’a donné envie d’ouvrir le catalogue de cette salle de ventes flamande où je n’ai jamais mis les pieds. Au programme, des sculptures, peintures, dessins des XIXe et XXe siècles, d’artistes belges et étrangers.

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    Jef Lambeaux (1852-1908), Le baiser, bronze, 57 x 59 x 24 cm © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Je m’arrête devant Le baiser de Jef Lambeaux, un bronze tout en mouvement et joie amoureuse (on peut le faire tourner sur la photo du catalogue. J’y repense en m’arrêtant à Retour de l’herbe de Jules Dalou, une petite cire perdue très touchante. Quel contraste entre ces deux œuvres ! Jeunesse/vieillesse, couple/solitude, nudité/vêtements, plaisir/travail, légèreté/poids… L’une et l’autre me plaisent.

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    César de Cock, Enfants au bord de l'eau, 1873, huile sur toile, 48 x 70 cm © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Avec Enfants au bord de l’eau, César De Cock nous invite dans une scène de verdure. Les arbres filtrent la lumière du ciel, se reflètent dans l’eau ; on ne voit pas tout de suite les deux enfants dans l’herbe, à droite. Une fillette habillée de noir et de gris, une autre en vêtements plus clairs. Toutes deux portent une coiffe – des tenues du XIXe siècle (la toile date de 1873).

    De grands noms sont bien représentés : douze œuvres pour Ensor, au moins autant de Rops. Parmi les contemporains, Panamarenko fait aussi bien , de même que Bram Bogart avec ses couleurs – matières qui annoncent ses « peintures de matière » très cotées, pas à mon goût, j’avoue. (Un index à la fin du catalogue en pdf, à télécharger sur le site, vous permet de repérer les artistes qui vous intéressent.)

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    Léon Spilliaert, Portrait de ma soeur Rachel, 1903-1904 © 2023 Kunstgalerij De Vuyst
    Dessin à la plume et au pinceau à l'encre de Chine sur papier, 30 x 19 cm 

    Vous ne serez pas surpris si je vous signale des Spilliaert de cette vente : Portrait d’un jeune homme – ce regard ! et cette ligne qui descend du front vers le cou ! Ce portrait émouvant est daté de 1901, l’année de ses vingt ans. Deux ou trois ans plus tard, c’est déjà l’artiste du mystère et le maître de l’encre qui s’exprime dans ce saisissant portrait à la plume et au pinceau de sa sœur, dont il a écrit le prénom en haut de la feuille : Rachel. On vendra aussi une belle Marine à l’aquarelle et des œuvres en couleurs. 

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    Rik Wouters, Le déjeuner, roses blanches, 1910-1911, huile sur toile, 66,5 x 75,5 cm © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    Un des clous de la vente sera sans doute Le déjeuner, roses blanches, une magnifique toile de Rik Wouters. « Du thé, un morceau de pain, un beurrier et une bouteille de vin. Une serviette a été oubliée, apparemment par hasard. Il semble que l'artiste vient de se lever de son déjeuner, comme s'il avait eu une inspiration soudaine, puis avait reculé d’un pas pour capturer la scène sur toile. Tout respire la chaleur et la convivialité à cette table. À droite, il y a une fenêtre, bien qu’elle reste hors vue. Elle apporte à la pièce sa lumière naturelle, qui joue avec la vaisselle brillante et les plis de la nappe. » La suite de cette description, « Un bonheur simple », est à lire dans le catalogue.

    Parmi tant de belles choses (six cents lots sont proposés), c’est « le lot phare », écrit Philippe Farcy dans La Libre, séduit par la qualité de cette vente. Une nature morte fauve de Brusselmans, un petit paysage graphique de Marthe Donas, des arbres bleus par Slabbinck… Cette Femme à la digue de La Ciotat par Frans Smeers, je l’ai vue un jour à la Brafa, de même qu’une variante de cette étude de main par Tom Wesselman dont une reproduction est posée dans ma bibliothèque.

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    George Grard, Femme allongée, 1938-1939, terre cuite, 12,5 x 40 x 22,5 cm © 2023 Kunstgalerij De Vuyst

    De Georges Grard, un sculpteur belge, trois sculptures figurent au catalogue : j’aime particulièrement cette Femme allongée en terre cuite, que j’imaginais petite, mais elle est longue de quarante centimètres la voir en vrai me plairait beaucoup. Sa Femme au chignon ne manque pas de charme, mais la patine noire de ce bronze me plaît moins. Quant à Femme assise, une œuvre monumentale, elle me semble réalisée d’après le même modèle que la Niobé du musée Middelheim à Anvers.

    Je chercherai les résultats de cette vente du 21 octobre chez De Vuyst, au moins pour la trentaine de numéros que j’ai notés. Si j’y étais allée, rêvons un peu, j’aurais peut-être tenté d’acheter la paire de serre-livres en bronze de Jean-Michel Folon, tout simplement appelés Lire, ou Les amis, une œuvre attendrissante de sa dernière année. Et vous ?

  • Accro-chat-ge

    Août n’est pas la grande saison des expositions parisiennes, mais l’affiche de celle-ci, au musée d’Orsay, m’avait accrochée (forcément) : « Accro-chat-ge ». Ce grand dessin d’un chat noir dans un canapé pourrait être un portrait de notre Mina !

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    Théophile Alexandre Steinlen, Chat noir couché en boule sur un divan, 1920, Collection Musée d'Orsay -
    Département des Arts Graphiques du musée du Louvre, Paris, Don Colette Desormière, 1962 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / DR

    J’espérais voir des peintures aussi, mais seuls des dessins de Steinlen et de petites sculptures sont exposés dans ce cabinet d’arts graphiques – un legs de sa fille au musée. Amusante, cette feuille où il a dessiné à l’encre différents projets pour une enseigne surmontée d’un chat noir.

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    Théophile Alexandre Steinlen, Divers projets d'enseignes surmontées de chats noirs,
    Mine de plomb et lavis d'encre de Chine, 35,5 x 27,6 cm, Musée d'Orsay

    Les amoureux des chats sont sensibles à ces études de leurs postures familières, de leur démarche ou encore de ces têtes de chats siamois, si bien rendues.

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    Théophile Alexandre Steinlen, Deux têtes de chats, de face et tournée vers la droite,
    Craie sanguine brune sur papier vélin ivoire, Musée d'Orsay

    Steinlen : ce nom m’était inconnu à l’époque où, dans une salle de ventes bruxelloise, j’avais remarqué une cire perdue d’un chat endormi. L’estimation était à la portée de ma jeune bourse, c’était sans compter sur la présence de connaisseurs mieux nantis – elle fut vendue dix fois plus. Aussi ai-je regardé cette petite sculpture de Chat couché sur le sol, d’un format semblable, avec un soupir de nostalgie.