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architecture - Page 2

  • Vu à l'Alhambra

    Comment ne pas revenir, encore et encore, aux photos prises à l’Alhambra de Grenade, « acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen » (Wikipedia) ? Pour info, si nous avions visité le musée de l’Alhambra (fermé le lundi) situé dans le palais de Charles-Quint, cela aurait levé le mystère de son animal symbolique (une gazelle – voir le billet mis à jour).

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    Depuis la citadelle de l’Alcazaba, les vues sur Grenade révèlent une ville différente de celle qu’on découvre à pied, avec ses maisons blanches et ses nombreux cyprès, les collines qui l’entourent et même, au loin, les neiges de la Sierra Nevada.

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    Aux Palais Nasrides, où qu’on porte le regard, on est éclaboussé de beauté. Portes, murs, plafonds, volumes, ouvertures, le décor intérieur est exceptionnel, basé sur les « trois composantes des arts de l’Islam : la calligraphie, la décoration florale stylisée, les arabesques et motifs géométriques » (Wikipedia)

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    « Plus Ultre », la devise inscrite sur le phylactère de ce panneau de céramique surmonté d’une couronne, rappelle la devise personnelle de Charles-Quint, « Plus Oultre » (plus loin).

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    Celle-ci est répétée sur un beau plafond à caissons en bois de la Chambre de l’Empereur, en alternance avec « K » et « Y », les initiales de Karolus et Ysabel. Il n’est jamais trop tard pour apprendre : « Plus Ultra » est la devise de l’Espagne depuis le XVIe siècle.

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    La devise des Almohades, « Wa lā gāliba illā-llāh » (« Et il n’y a pas de vainqueur, sinon Dieu »), figure sur les armoiries nasrides, qu’on voit notamment sur la bande centrale de ce magnifique décor en stuc riche en calligraphies et en arabesques. En dessous, les azulejos colorés sont ponctués d’étoiles.

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    A l’intérieur des Palais Nasrides, l’ornementation qui entoure les arcs (eux-mêmes superbement sculptés de diverses manières) est fascinante. Quel univers à explorer pour les historiens d’art ! Voyez l’arc festonné bordé de dentelle autour de cette porte, les boucles des entrelacs, le motif répété de la frise et enfin les motifs épigraphiques qui l’encadrent...

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    Juste à gauche, la colonne et son chapiteau ont à peine retenu notre attention que l’œil est attiré par un autre décor somptueux. Autre exemple d’encadrement raffiné, cet arc surmonté de fenêtres à moucharabieh, peut-être celles dévolues aux femmes.

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    Le motif de l’étoile à huit branches est fréquent dans l’architecture d’Al-Andalus, on l’appelle « étoile de l’Andalousie ». La plus spectaculaire est certainement celle vers laquelle se lèvent tous les regards dans la salle des Abencérages, avec ses hautes baies qui l’éclairent.

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    « L’Alhambra de Grenade, un lieu construit pour la lumière », titre un article du site touristique Andalucía. C’est peut-être en admirant la fameuse Cour des Lions des Palais Nasrides que cela se vérifie le mieux. Les fûts très fins des cent-vingt-quatre colonnes en marbre blanc qui supportent la galerie tout autour, les arcs sculptés, les chapiteaux décorés, les nuances de bleu, tout est sublimé par les jeux de l’ombre et de la lumière.

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    La perception de l’espace a quelque chose de magique dans ces palais. On en sort par les Jardins du Partal où le grand bassin attire les photographes – j’ai trop peu parlé de l’eau qui joue un rôle majeur à l’Alhambra. Invitation à prendre la pose pour certains.

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    Une fois de l’autre côté du bassin, on découvre une des vues du site les plus aimées : celle du portique de la Tour des Dames qui s’y reflète, ici dans la douce lumière du soir.

  • Pimpante

    maison 1927.jpgLa maison porte sa date de naissance à son sommet : 1927. On dirait que le soleil de mars l’a repeinte.

    « Maison bourgeoise de style Beaux-Arts d'inspiration Art Déco, architecte Émile Henry » annonce l’Inventaire du patrimoine. Les mots savants de la notice décrivent sa façade si pimpante grâce aux parties claires où des bas-reliefs – feuillages et arabesques, mufles de lion, cannelures – accrochent la lumière.

    Une maison toute en verticales, qui s’élance vers le ciel, en duo avec l’arbre de la maison voisine.

  • Beaux jours

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    Florence Marchal, entrez lentement. L’obsession Eileen Gray

    © Florence Collard, Entrez lentement

  • Entrez lentement

    Pas de majuscule au titre de Florence Marchal, entrez lentement. L’obsession Eileen Gray, qui vient de paraître aux éditions espaces.regards, avec des dessins de Florence Collard. Il n’y en a pas à ces mots peints au pochoir sur un mur de la villa E.1027 conçue en 1925 par l’architecte-designer irlandaise : « une petite maison en bord de mer, située entre Menton et Monaco, au pied du village de Roquebrune, sur la presqu’île du cap Martin ».

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    Florence Marchal, architecte et plus, propose sous ce titre une « exofiction, contée non sans malice », suivie de documents sur Eileen Gray et sur ce « joyau de l’architecture moderniste et symbole de liberté des années folles » qui a traversé le siècle cahin-caha jusqu’en 2000, année de sa vente au Conservatoire du littoral, avant restauration. Aujourd’hui, ouvert au public.

    Avec humour, l’autrice a placé deux citations en épigraphe: « Un bon plan de maison commence à la tringle à rideaux. » (Le Corbusier) et « Les formules ne sont rien : la vie est tout. » (Eileen Gray) Quand Florence Marchal y est entrée pour la première fois, la villa était « squattée et délaissée », comme le montre, sur la couverture, la photographie de la salle de séjour prise en juillet 1997. Du chemin des douaniers, on ne voyait pas la maison, mais elle n’a pas hésité à enjamber un muret pour s’en approcher.

    Son désir était grand de découvrir E.1027 (E comme Eileen, 10 pour la lettre J de Jean, 2 pour B de Badovici, 7 pour G de Gray). La biographie d’Eileen Gray par Peter Adam venait d’être traduite, cela tombait bien : elle était « à la recherche de femmes architectes » pour son mémoire. Son histoire – « une jeune fille de l’aristocratie irlandaise s’en va à Paris étudier l’art » – et sa photo de profil l’attirent, et surtout cette petite villa conçue pour son compagnon, Jean Badovici.

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    © Florence Collard, Entrez lentement

    « Je regarde la fresque aux couleurs criardes qui revêt dorénavant le grand mur qu’elle voulait nu comme une résistance nette et claire et je n’ose pas avancer. » Que Le Corbusier (« le Corbeau ») ait peint, en 1938-1939, de grandes fresques sur les murs de cette maison dont il avait apprécié « l’esprit rare qui en a dicté toutes les dispositions », une intervention polémique, est une des pierres d’achoppement sur lesquelles Florence Marchal a construit son texte.

    Une fois rappelées les circonstances dans lesquelles Eileen Gray découvre en janvier 1925 « le lopin rocailleux » près de la mer, « la beauté sauvage du paysage », « ce mélange de friche et de culture » qui correspond à ce qu’elle cherche, le texte s’ouvre. C’est la maison qui raconte : « Je suis née, façonnée par ses mains. J’ai été désirée, aimée, et un jour rejetée, par trop d’attente. J’ai connu trois années entières de bonheur, un peu plus si je compte celles où elle me conçoit et me pousse hors de terre. Le reste n’est qu’une alternance d’espoir et de résignation, de souffrance et de tristesse, rarement de joie, mais aussi d’étonnement et d’amusement pour ce beau monde qui tournoyait à mes côtés. »

    Florence Marchal a choisi un angle original en faisant parler cette maison « vivante », « diva sortie in extremis de l’oubli ». Celle-ci a « bonne mémoire », une mémoire quasi amoureuse de sa créatrice qui a brûlé avant sa mort « la plupart de ses archives, les traces de son intimité, n’épargnant que le fruit de son travail. » Elle reconnaît la paternité de Bado (Badovici), jeune architecte, « une beauté slave et du bagou », qui « voyait en elle une aristocrate moderne et une artiste talentueuse » et sans qui elle ne serait pas née.

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    © Florence Collard, Entrez lentement

    « Je fus une sorte de caprice balancé sur l’oreiller, une idée solaire au cœur de l’hiver. […] Je serais donc son petit refuge à lui, une opportunité pour elle, une prise d’élan. Dans l’inconnu. Elle muta ainsi architecte autodidacte […] Je ne fus hélas pas l’unique, deux autres me succédèrent, mais je suis restée la préférée, bien qu’elle n’hésitât pas à m’abandonner à l’heure de tourner la page, perpétuellement en fuite, d’elle-même avant tout. »

    En onze séquences, E.1027 raconte ce qu’elle a vu et entendu, ce qu’elle a ressenti, le passage des amis, ses ombres et ses lumières, la lubie de « l’oiseau de mauvais augure » (le Corbeau) venu marquer son territoire en peignant des fresques – il aura le mauvais goût de les publier « dans son Œuvre complète, sans prendre la peine de mentionner [sa] créatrice ».

    Le beau texte de Florence Marchal et les dessins lumineux de Florence Collard ont ravivé mes souvenirs d’un séjour à Roquebrune-Cap Martin. J’ignorais alors l’existence de la villa d’Eileen Gray, et j’aimerais la re-visiter un jour, puisque entrez lentement m’y a déjà introduite à travers une voix sensuelle et rebelle – à découvrir.

  • Balades de janvier

    Pourquoi pas une poignée de porte pour ouvrir ce premier billet balade de 2022 ? Je m’étonne, je me réjouis chaque fois que je me promène dans mon quartier et que j’y vois soudain, alors que je suis passée là mille et une fois, un détail jamais remarqué et pourtant remarquable. Cette fois, c’était peut-être à cause du soleil, si bas à cette saison, qui en ce premier jour de l’an faisait briller une poignée jaunie par le frottement des mains, joliment sculptée en forme de poisson.

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    La lumière est magicienne, j’en suis persuadée. Elle cache, elle montre, elle révèle. Voyez cette belle maison art nouveau que nous ne manquons jamais d’admirer au passage. Du côté ombre de l’avenue à cet instant, l’harmonie de sa façade était particulièrement mise en valeur. Quel accord en douceur entre ses briques claires et les bandeaux de pierre bleue, les reliefs des contours de porte et de fenêtres (des jolis nœuds du haut aux volutes du bas) éclairés juste comme il le fallait.

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    Un autre jour, le soleil allait bientôt se coucher sur la campagne quand au bord de la route – nous avions évité les chemins détrempés après une série de jours pluvieux –, ces deux autruches se sont tournées vers nous. Dans ce coin du Brabant flamand, les chevaux ont souvent remplacé les vaches d’autrefois. Verrons-nous se multiplier ces drôles de volatiles ? Impressionnant, leur regard noir.

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    Vous aurez deviné, si vous avez l’habitude de visiter ce blog, quel est le parc schaerbeekois que voici par un beau jour de janvier. Les jardiniers communaux ont bien travaillé cet hiver, le parc Josaphat a belle allure après la taille, le ramassage des feuilles, le nettoyage autour des étangs. Par un jour sans vent, ceux-ci offrent de jolis jeux de miroirs.

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    Et qu’apercevons-nous sur ces nouveaux abris flottants destinés aux canards, avec deux maisonnettes ? Des oiseaux que nous n’avions jamais vus ici : on dirait bien un couple de cormorans. Un coup d’œil à la belle galerie du photographe Philippe Massart permet d’apprécier la variété des oiseaux à observer au parc et dans les parages.

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    En revenant sur nos pas, nous n’avons plus trouvé les cormorans au même endroit, mais sur un autre étang. A peine ressortis de l’eau où ils allaient chercher leur pitance, ils replongeaient si vite qu’il était fort difficile de prendre une bonne photo. La lumière, magicienne et malicieuse, nous jouait des tours.