« De lui ou de moi, je ne sais lequel elle a le plus aimé. Quoi qu’il en soit, cela ne dura pas. Les beaux jours, je ne désemplissais pas. Je me déroulais autour de corps étrangers qui prenaient possession de moi sans pouvoir y déroger. Le soir, après la dernière baignade, les hôtes se retrouvaient sur la terrasse du couchant et Louise sortait les verres ciselés. L’obscurité grandissante se chargeait d’un brouhaha, surmontant le fracas en contrebas et, au fur et à mesure que montaient les rires enivrés, je la regardais s’éloigner. Lasse de s’exercer à la futilité, elle descendait s’allonger sur le carrelage du solarium et, dans la pénombre, écoutait ce qu’elle nommait la « grandeur spéciale » du ressac, la transe émanant de la répétition du mouvement. »
Florence Marchal, entrez lentement. L’obsession Eileen Gray
© Florence Collard, Entrez lentement
Commentaires
Belle illustration. Et un extrait qui donne envie de paresser au soleil.
J'espère qu'il brille par sa présence chez toi comme chez moi aujourd'hui.
C'est empli de soleil, d'été, de sensualité.
N'est-ce pas ? Bonne après-midi, Anne.
On rêve des beaux jours, merci d'avoir choisi cet extrait si joliment écrit. Douce après-midi Tania. brigitte
Le "monologue" de la maison, qui précède les dessins et la partie documentaire, est un beau texte de bout en bout.
Merci, Brigitte. Les nuages ont déjà réenvahi le ciel ici, mais la journée a été très lumineuse.
Belle écriture qui invite à l'évasion et à l'abandon...
N'est-ce pas ?