« De lui ou de moi, je ne sais lequel elle a le plus aimé. Quoi qu’il en soit, cela ne dura pas. Les beaux jours, je ne désemplissais pas. Je me déroulais autour de corps étrangers qui prenaient possession de moi sans pouvoir y déroger. Le soir, après la dernière baignade, les hôtes se retrouvaient sur la terrasse du couchant et Louise sortait les verres ciselés. L’obscurité grandissante se chargeait d’un brouhaha, surmontant le fracas en contrebas et, au fur et à mesure que montaient les rires enivrés, je la regardais s’éloigner. Lasse de s’exercer à la futilité, elle descendait s’allonger sur le carrelage du solarium et, dans la pénombre, écoutait ce qu’elle nommait la « grandeur spéciale » du ressac, la transe émanant de la répétition du mouvement. »
Florence Marchal, entrez lentement. L’obsession Eileen Gray
© Florence Collard, Entrez lentement