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fleurs

  • Le beau temps

    En avance sur l’été, le beau temps s’est installé depuis trois semaines et ce week-end, voici déjà la première canicule de l’année. Et le plaisir de siroter le thé du matin sur la terrasse à l’ombre par vingt degrés à sept heures. Dès que le soleil y sera, tout fermer, baisser les écrans solaires, ce sera parfait pour regarder la finale masculine à Roland Garros. Celle des dames samedi, peu disputée au début, a tout de même été à la hauteur. Muchova a fini par retrouver son beau tennis montré en demi-finale, même si la numéro un, Swiatek, a remporté la partie en trois manches.

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    Nul doute que le parc Josaphat aura attiré beaucoup de monde, comme le dimanche de Pentecôte où j’y ai pris cette photo. Nous y allons rarement le week-end, ce fut l’occasion de voir les nombreuses nappes des pique-niques en famille sur la pelouse du tir à l’arc et la joyeuse ambiance partout, dans ce poumon vert de la commune si apprécié.

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    Sous les tilleuls de l’avenue Demolder, les coquelicots flamboient entre les plantes vivaces et à l’angle du square Riga, toute une bande danse joliment avec leurs partenaires en jaune. On retrouve aussi des coquelicots sous l’olivier du square qui a déménagé lors du réaménagement du rond-point, laissant la place centrale à un hêtre pourpre. Les lavandes et les vivaces qui l’entourent forment un bel ensemble, il faudra que je le photographie.

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    On se réjouit chaque jour de voir les vieux arbres du square, comme ce splendide marronnier, échapper année après année au couperet fatal annoncé pour la future station de métro. Quand les journaux ont parlé il y a peu de la menace qui pèse sur la réalisation complète du métro 3, étant donné les dépassements faramineux – comprenez ruineux – des coûts par rapport au budget annoncé, on a annoncé la bonne nouvelle aux arbres, sauvés peut-être ?

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    Une option raisonnable serait de continuer les travaux pour cette ligne 3 du métro bruxellois en la terminant à la gare du Nord (où mène le tram 55 que la plupart des riverains souhaitent conserver). Hélas, la décision de démanteler l’intérieur du Palais du Midi  en ne sauvant que la façade – du façadisme, encore et encore… – a un peu douché cet espoir.

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    Photo © PhotoNews dans L'Echo

    Que deviendra cet « imposant bâtiment bruxellois de 175 mètres de long [qui] accueille des commerces, des clubs de sports et une école de 1.200 élèves » (Le Soir), ancien marché couvert (1875-1880) restauré un siècle plus tard (Inventaire du patrimoine) ? Tout le quartier s’en émeut et les commerçants en particulier, ceux du Palais du Midi comme leurs voisins qui savent ce que leur côutera un chantier de plusieurs années. Une alternative au métro 3 a été proposée, mais les contestations semblent se heurter à une fuite en avant (pour des raisons politiques ?), quel que soit le prix à payer. Wikipedia ne donne aucun écho à toutes les contestations de ce grand chantier, je m’en étonne.

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    Revenons au square Riga tant que nous pouvons nous réjouir de ses charmes. En face de l’Institut Champagnat (école primaire), toutes sortes de plantes poussent dans les bacs installés avec les écoliers. C’est gai d’y voir des bleuets qui foisonnent en ce mois de juin, ces fleurs champêtres assez rares en ville.

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    Certains s’assoient à l’ombre bienfaisante du hêtre pourpre, de l’autre côté du square, un de ces vieux arbres devant lesquels on fait halte pour les admirer. Il porte de vilains tags sur le tronc, mais cela ne lui enlève rien de sa majesté, appuyée sur de puissantes racines. 

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    Puissent-elles le nourrir encore des années et des années ! Les grands arbres rendent tant de services : on espère que les décideurs savent à quel point ils stockent le carbone et apportent de la fraîcheur au quartier.

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    Une promenade dominicale à neuf heures du matin, c’est très agréable par ce beau temps de juin. Merci à tous ceux qui entretiennent leur jardinet, installent des plantes le long des trottoirs, des cadeaux offert aux passants. Comme cette jolie fleur, une grande boule étoilée que je remarque pour la première fois. La connaissez-vous ? 

  • Prêtresse voluptueuse

    « Fabricant de tabac et marchand, le montois Zéphir Robette se lance dans la distillation et le commerce de liqueurs. Chez Honoré Petitjean, en Haute-Saône, il achète en vrac de l’absinthe distillée, qu’il met en bouteille en Belgique sous la marque Robette.
    C’est Zéphir Robette qui commande cette affiche à Livemont en 1896. L’artiste lui crée un visuel qui deviendra une icône. Elle paraît dans la publication française
    Les Maîtres de l’Affiche qui, entre 1895 et 1900, reproduit mensuellement les plus belles affiches illustrées des grands artistes français et étrangers de l’époque, suivant une idée du célèbre Jules Chéret.

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    Privat Livemont, Absinthe Robette, imprimeur lithographe Goffart, 1896

    Absinthe Robette est créée en 1896, une année de grâce pour Livemont qui dessine alors parmi ses plus belles affiches. Somptueuse et audacieuse, celle-ci est certainement l’une des plus abouties. Perdue dans ses pensées, l’héroïne a des airs de prêtresse voluptueuse avec sa chevelure orangée semblant douée de vie. « L’absinthe vous transportera ailleurs » semble-t-elle suggérer au milieu de ce décor à la découpe orientale, habité de volutes japonisantes, presque psychédéliques. La ligne blanche cède ici la place à une auréole claire, qui donne à la figure une allure divine. »

    Carnet de visite Privat Livemont. Fleurs à l’affiche !

    Exposition en cours à la Maison Autrique, Schaerbeek > 14.01.2024

  • Fleurs à l'affiche !

    2023 est l’année de l’Art nouveau à Bruxelles. La maison Autrique met à l’honneur Privat Livemont (1861-1936), un artiste bruxellois particulièrement bienvenu dans cette maison due à Victor Horta, le grand architecte de l’Art nouveau à Bruxelles, né la même année que lui. L’exposition Privat Livemont. Fleurs à l’affiche ! aurait pu s’intituler « Femmes à l’affiche ! » Fleurs et femmes figurent sur de nombreux sgraffites de Livemont ornant des façades à Schaerbeek – une nouvelle carte de promenade lui est dédiée. 

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    L’affiche « Bec Auer » figure en entier sur la couverture du petit catalogue
    bien illustré (Galerie le Tout Venant et La Maison Autrique, 2023)

    La maison se visite de la cave au grenier, il y a beaucoup à voir. Privat Livemont, peintre, décorateur, enseignant, fut un remarquable affichiste autour des années 1900, aussi célèbre alors que Mucha. En plus des affiches venant de musées bruxellois, de la Bibliothèque royale et de collectionneurs privés, l’expo présente des peintures, des estampes, des dessins et de la correspondance, des photos, des objets prêtés par son arrière-petit-fils, Hubert Guillard-Livemont.

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    Affiche de 1897, Coll. KBR

    Professeur de dessin à l’Ecole industrielle, Livemont crée en 1890 une première affiche pour le Cercle Artistique de Schaerbeek. Il en dessinera sept. Les premières comportent des fleurs de cerisier, des cerises, l’âne, emblèmes de la commune, puis ce qui deviendra son motif de prédilection : une femme de profil « à la chevelure serpentine » (carnet de visite). A tous les étages, il faut explorer chaque pièce : chaque recoin participe à l’exposition avec de petits formats, comme ce portrait de la femme de l’artiste.

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    Privat Livemont, Madeleine Brown dans l'atelier de son mari, huile sur panneau, 1896

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    Franz Livemont, né en 1891, fils unique de l'artiste, 1896, Coll. Guillard-Livemont

    A la fin du XIXe siècle, les affiches auparavant petites et monochromes destinées à être placées à l’intérieur cèdent la place, grâce aux progrès de l’imprimerie, aux grandes lithographies placardées dans les rues. Comme Mucha, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Privat Livemont y trouve un nouveau moyen d’expression et y excelle. Il reçoit des commandes publicitaires pour Delacre et De Beukelaer, deux grandes biscuiteries belges.

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    Privat Livemont, Biscuiterie De Beukelaer, 1900, collection Guillard-Livemont :
     « Tout est floral et stylisé dans la composition : vêtement, coiffe et décor d’arrière-plan. »

    La « femme chandelier » de Livemont sur la publicité du Bec Auer, reprise partiellement sur l’affiche de l’exposition (ill. 1), est extraordinaire avec les bras de lumière s’échappant de ses cheveux. Elle en tient d’autres dans les mains, avec des lampes comme des fleurs au bout de longues tiges. Le nom de la firme est discrètement repris sur la robe entre les motifs de lampes-fleurs suspendues. Quels dégradés subtils de jaune et de bleu !

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    Privat Livemont, La Vague, lithographie couleurs et rehauts d'or, 1897

    En 1897, Privat Livemont, peintre-décorateur, dessine et fait réaliser par Boch des panneaux en céramique pour orner la façade de la Grande Maison de Blanc dans le centre de Bruxelles. Il exécute cette année-là une première estampe destinée à la décoration intérieure : La Vague, à la fois symbolique et japonisante, hommage à Hokusaï ; elle inspirera un vitrail pour l’Hôtel Saintenoy (Ixelles).

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    Affiche de 1896, Coll. Musée d'Ixelles

    En revanche, la nageuse de « Cabourg à 5 heures de Paris » qui attire des nageurs autour d’elle relève d’un humour plutôt lubrique. Cette affiche est commentée dans une des capsules vidéos projetées dans la bibliothèque, où des experts et expertes abordent l’art de Livemont sous différents angles, tous très intéressants – comme sa façon d’embellir la femme mais aussi de l’utiliser dans l’affiche publicitaire – cela vaut la peine de s’asseoir pour les écouter.

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    Dimensions : 274 x 127 cm

    La très grande affiche de l’Exposition universelle de 1897 à Bruxelles (dans les parcs du Cinquantenaire et de Tervueren) est présentée dans le hall d’entrée de la maison Autrique. Une femme majestueuse porte une robe aux motifs de lion brabançon sous son manteau feuillagé ; elle tient un bouclier où Saint Michel, patron de la ville, terrasse le dragon. Dans le fond, en grisaille, l’arcade du Cinquantenaire vers laquelle se pressent des visiteurs du monde entier.

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    Privat Livemont, Cacao Helm, lithographie couleurs,
    imprimerie Van Leer à Amsterdam, 1899 (désolée pour le reflet)

    La femme-fleur si souvent dessinée par Privat Livemont peut être maternelle et nourricière, comme sur l’affiche au magnifique fond vert couvert d’épis de blé où un enfant impatient tend la main vers l’assiette de biscuits que sa sœur dévore des yeux (De Beukelaer, ill. 4) ou celle-ci : une petite fille assise par terre près de branches d’églantier ouvre la bouche pour goûter une cuillerée de chocolat tendue par sa mère.

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    Privat Livemont, La Sculpture et La Peinture, lithographies couleurs imprimées sur vélin crème, 1900,
    Coll. Galerie Le Tout Venant (cliquer sur les liens pour de meilleures couleurs)

    Ou une artiste. Comparons La Peinture et La Sculpturecomplémentaires, le rouge et le vert contrastent et s’inversent entre la bordure supérieure et l’arrière-plan du sujet principal. En haut, les fleurs se courbent, comme agitées par le vent ; derrière la peintre et la sculptrice, leurs tiges se dressent, immobiles, un motif répétitif qui laisse la vedette au sujet féminin. Les gestes des mains sont gracieux, les regards concentrés, les vêtements et la coiffe raffinés.

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    Privat Livemont, La Fileuse et La Brodeuse, lithographies couleurs, 1904,
    Coll. Galerie Le Tout Venant

    La fileuse et La brodeuse sont au travail devant un paysage hollandais. C’est aux Pays-Bas que s’est tenue, en 1904, la première grande rétrospective consacrée à l’artiste. De belles estampes florales montrent que Privat Livemont a précisément étudié les plantes avant de les utiliser comme ornement. L’exposition Fleurs à l’affiche ! de la maison Autrique montre toutes les facettes de son art et de sa renommée, dont témoignent de nombreux documents en vitrine. Ne manquez pas ce bel hommage à un grand artiste de l’Art nouveau à voir jusquà la mi-janvier à Schaerbeek.

  • Vers le printemps

    « Mars qui rit, malgré les averses, / Prépare en secret le printemps. » Avez-vous aussi appris ce Premier sourire du printemps de Théophile Gautier ? Apprend-on encore ce poème à l’école ?

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    A la mi-février déjà, de jolies couleurs sont apparues devant certaines maisons du quartier. Jeter un coup d’œil aux jardinets fait partie des plaisirs de la promenade.

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    Des crocus précoces en bouquet, de petites trompettes jaunes non identifiées – de mini jonquilles ? – et même d’adorables iris miniatures comme je n’en avais jamais vu, d’un bleu vif très séduisant.

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    Ô surprise, quelques prunus d’un rose très pâle poudraient déjà l’atmosphère ce jour-là le long de l’avenue Huart Hamoir. Oui, décidément, un changement de saison s’annonçait, malgré le froid.

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    Quelques jours plus tard, dans mon jardin suspendu, je découvrais dans un bac, au pied des arbustes, un chemin d’étoiles pervenches. Avant mars, cette année en tout cas, février préparait déjà le printemps.

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  • Fleurs de trottoir

    Cet été, pas d’Estivales schaerbeekoises à mon programme, mais de petites balades dans le quartier aux heures les plus fraîches. Les arbres et les plantes à leur pied souffrent de la sécheresse. Les roses trémières délivrent déjà leurs graines. Celles qui fleurissent encore ont leur feuillage abimé.

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    Cela semble moins gêner les « mauvaises herbes » qui poussent entre les dalles de trottoir et puisent de l’humidité par-dessous. De plus en plus de gens les laissent vivre, même si cela fait désordre aux yeux de ceux qui pensent encore, comme quand j’étais enfant, qu’il faut régulièrement prendre un petit couteau pour enlever ces intruses et faire place nette. L’époque où chacun entretenait son trottoir semble révolue.

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    Le bon côté ? Les plantes rudérales sont utiles – Bruxelles environnement propose en ligne, pour les reconnaître, un carnet sur 25 plantes sauvages fréquentes sur les trottoirs. La région encourage aussi les « jardins de trottoir » et fournit une liste des espèces à privilégier pour favoriser la petite faune sauvage, des plantes « indigènes et mellifères ».

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    Inattendus, les pétunias (ou surfinias, je ne sais) implantés au bas d’un mur n’en font pas partie, quelqu’un a dû les semer en place. Les fosses d’arbres réservent aussi parfois des surprises comme de jolis tournesols. Au bord d’un trottoir, j’ai admiré cette clématite des haies peu fréquente hors des jardins, du plus bel effet. 

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    Dans ma rue, le bougainvillier qui avait été si beau l’année de sa plantation devant une façade n’a pas tenu le coup ; même si le climat change, si les oliviers supportent nos hivers de plus en plus doux, les plantes méditerranéennes ont besoin de conditions très particulières pour s’acclimater. Cet été, un plant de tomates l’a remplacé et semble bien se porter.

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    Quelle était donc cette plante rencontrée il y a peu, aux étonnants épis floraux passant du vert au rose puis se couvrant de baies noires comme des mûres ? Je n’avais jamais vu ce « raisin d’Amérique » aussi appelé « teinturier » (Phytolacca americana) qui porte encore d’autres noms. L’article de Wikipedia signale que ses fruits sont toxiques pour les êtres humains et pour de nombreux animaux. Ornementale, certes, mais guère à sa place en rue, à la portée des enfants. Et chez vous, comment se portent les fleurs de trottoir ?


    Merci, Zoë, pour le lien vers cette vidéo. (Mise à jour 14/8/2022)