Un seigneur
Une couleur
Un danseur
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Un seigneur
Une couleur
Un danseur
Parfois, une promenade en solo rend plus attentif, si l’on décide par exemple de traquer non pas l’animal sauvage – quoique… – mais l’insolite, dans son propre quartier, où l’on n’a jamais tout vu tant il y a matière à regarder autour de soi.
C’est, par exemple, une lavande échappée d’un jardinet, qui s’épanouit à même le trottoir : attirée par la lumière ? les passants ? Avoir des racines n’empêche pas d’aller voir ailleurs.
Les nouveaux trottoirs du square révèlent peu à peu des aménagements bienvenus : des passages pour piétons mieux agencés, des box à vélos métalliques, de beaux bancs en métal et bois. Bientôt, puisque nous voilà en automne, les fosses encore à terre nue devraient accueillir des plantations.
De l’autre côté du square, quelqu’un s’est débarrassé d’une porte d’armoire vitrée contre le ptérocaryer, qui en a vu d’autres. L’insolite ? C’est quand un arbre se retrouve dans un autre arbre. A vous d’imaginer la suite de l’histoire.
Un jardinet de ville a le double mérite de réjouir celle ou celui qui en prend soin et celui ou celle qui l’admire en passant et parfois s’arrête, pour regarder mieux. Ce beau dahlia rose a-t-il sa place dans ce répertoire de l’insolite ? Je la lui donne.
Bien sûr, ce Manneken-Pis qui semble abandonné dans un jardin très minéral y a droit d’office, lui. Comment est-il arrivé là ?
Une éclaircie bienvenue me fait lever les yeux vers un feuillage inattendu sous un bow-window. Merci, je le dis chaque fois silencieusement, à ces semeurs d’ornements pour le plaisir des flâneurs, aux habitants qui les maintiennent en état. Cette couleur bordeaux est-elle d’origine ? Elle fait de l’effet, c’est sûr.
C’est le propre d’un safari de débusquer un fauve : le voici. Bleu nuit pour faire ressortir le jaune du regard, pour surprendre. Je trouve sur la Toile le slogan de cette société de lettrage : « Je marque et on vous remarque ».
Avenue Huart Hamoir, un grand panneau sur la belle porte cochère en fer forgé d’une « Maison de rapport avec bureaux, écuries et remise en intérieur d’îlot, pour et par l’entrepreneur F. Vasanne, 1914 » (Inventaire du patrimoine architectural) attire l’œil. C’est devenu un « espace de co-working ». Le nombre d’associations installées là est impressionnant.
Floraison récente aux fenêtres, les panneaux bleus de « CurieuzenAir » : cette large enquête sur la qualité de l’air a récolté 5578 inscriptions en région bruxelloise ! « A partir du 25 septembre 2021, les participant.e.s placent un panneau immobilier avec deux tubes de mesure à leur fenêtre. Ce dispositif de mesure restera en place pendant un mois afin de mesurer la quantité de NO2 de l'air extérieur. Les données de tous les points de mesure seront utilisées pour cartographier en détail la quantité de NO2 et améliorer les modèles informatiques existants. » Insolite et utile.
Bon, assez vadrouillé. Jeudi, je reviens à mes lectures, promis, et d'abord au maître-livre de mes vacances. Bonne semaine à vous.
Le jour peut entrer
traverser les feuillages
du fer et du verre
22 septembre, premier jour de l’automne.
En balade jusqu’au parc Saint-Vincent d’Evere, commune voisine de Schaerbeek. Les nids géants des perruches à collier y ont encore grandi et se multiplient en haut des arbres, spectaculaires.
Les orties ont bien poussé près de l’escalier qui descend du parc vers le Moeraske, cette zone protégée le long du chemin de fer, à la végétation sauvage.
La lumière y était particulièrement belle en ce début de saison : feuillages chatoyants, variations des couleurs dans la roselière où se déploie toute la gamme des verts, y compris sur l’eau des marais.
Entre-temps, l’automne a ramené la pluie, le vent, les ciels gris. On range les vêtements d’été.
Comme chaque année en septembre, la semaine de la mobilité, d’initiative européenne, a offert aux Bruxellois la traditionnelle « journée sans voiture ». L’édition 2020 s’est déroulée sous un soleil éclatant, le dimanche 20 septembre. Beaucoup en profitent pour redécouvrir la ville débarrassée pour un jour du trafic automobile.
L’enthousiasme des familles à vélo est toujours sympathique ; le spectacle des cyclistes roulant n’importe où, même à contresens sur le boulevard, sans se soucier des rares véhicules motorisés ayant obtenu une dérogation, toujours crispant. Mais cette année, le plus étrange était de devoir se promener à pied en portant un masque, frôlé par « tout Bruxelles à vélo et sans masque ».
Aussi avons-nous renoncé à longer le canal du côté des Docks Bruxsel pour nous diriger de l’autre côté du pont Van Praet et descendre cette allée peu fréquentée où nous n’avions jamais mis les pieds. A travers le feuillage, on devine sur l’autre rive le mastodonte de l’incinérateur de Bruxelles, mais ce qui nous attirait de ce côté-ci, c’étaient les bateaux.
Bruxelles possède là son port de plaisance, au Brussels Royal Yacht Club. Fondé en 1906, à proximité du bassin réservé alors au yacht du roi Léopold II, il fait partie de la Donation royale. Principal club nautique de la capitale, avec une école de voile, il possède son club-house. Toutes les places étaient occupées sur la terrasse.
Vous pouvez lire son histoire sur le site du BRYC : après l’incendie du Club en 1936, on a reconstruit « un Clubhouse beaucoup plus vaste et plus moderne dont le plancher sera récupéré sur le yacht à vapeur « Erin » qui appartenait à Sir Thomas Lipton [bien connu des buveurs de thé]. Certains meubles et la balustrade de la mezzanine proviennent des malles Ostende-Douvres. »
Quand le temps sera revenu pour moi d’aller manger avec insouciance à l’intérieur d’un restaurant, il faudra aller voir cela de plus près et essayer la carte. En attendant, c’était bien agréable de se promener près de l’eau et des bateaux en oubliant qu’approchait déjà la fin de l’été.