« Il y a mille aujourd’hui ; un seul hier ; et autant de demain que d’espérances et de désirs. » J’ai retiré de la bibliothèque Sens-Plastique (1948) de Malcolm de Chazal (1902-1981), lu il y a longtemps, après que le nom de l’écrivain mauricien m’est revenu sous les yeux. J’y avais coché aussi : « Les mots blessent. Le silence tue. »
C’est un recueil de pensées, d’aphorismes, et je reconnais ce qui m’avait plu : des notes originales, très imagées, sur les fleurs, la lumière, les couleurs, les corps et les visages, les sons, les sens. « La nature est le plus beau livre d’images, mais nous ne nous arrêtons, hélas, qu’à la couverture », à l’ouverture d’un paragraphe. « Les voyelles sont les jockeys des consonnes. »
Mais dans ses observations sur les hommes et les femmes, quelle misogynie ! « On trouvera encore des diplomates qui mentiront plus et mieux que certaines femmes, mais on n’en trouvera pas un seul qui sache mentir plus vite. » En 2011, Le Clézio écrivait sur son compatriote : « On savait le poète mauricien misogyne, farouche, malhabile. » Cela étant dit, il ajoutait : « Le style est éblouissant. Sa liberté d’esprit, totale. » A lire à petites doses.
Mille aujourd’hui et quelques hier à partager avec vous, de bons moments télévisuels en cette fin d’octobre. Un soir, je regarde Entre les lignes, un film enregistré récemment, un peu au hasard, et dès le début je reconnais la situation : celle de Mothering Sunday (Le dimanche des mères) de Graham Swift, une adaptation très réussie par une réalisatrice française, Eva Husson.
Autre jour de chance. J’ai enregistré Tromperie parce que Denis Podalydès y joue le rôle principal, un acteur que j’aime voir, écouter et même lire. Il joue un écrivain américain qui reçoit dans son bureau, à Londres, « une amante anglaise » (Wikipedia). Il y en aura d’autres. Le film d’Arnaud Desplechin est tout en dialogues à huis clos. Plus Podalydès parle, plus je pense au livre que je viens de lire – mais il joue du Philip Roth, bien sûr ! (D’après un roman pas encore lu, Deception.)
Arte vient de diffuser un magnifique documentaire : « Alhambra, le dernier trésor du dernier sultanat d’Espagne ». Quel plaisir de revoir ce site exceptionnel ! Parmi les experts sollicités, j’ai été fascinée par les explications de José Miguel Puerta Vílchez, historien de l’art, docteur en philologie arabe, sur les écritures qui couvrent les murs. Il faut l’entendre lisant les poèmes qui y sont calligraphiés, c’est merveilleux (à partir de la 50e minute). Ce documentaire réalisé par Marc Jampolsky peut être revu sur Arte.tv – je vous le recommande. Ce sera tout pour aujourd’hui, à demain...
Commentaires
Ce documentaire sur l'Alhambra était en effet exceptionnel ! Je le reverrais avec plaisir. Quant à savoir à quel point les sultans étaient misogynes...????
Je lis, de Mona Chollet, "Réinventer l'amour", les exemples, analyses de misogynies n'y manquent pas.
Bonne journée Tania
Moi aussi, j'en ai revu quelques passages en ligne. As-tu regardé hier l'analyse du Baiser de Klimt ? C'était passionnant.
J'aime ton amour de la culture, ta curiosité. Ce que tu nous en dis. (Et je partage avec toi un intérêt pour D. Podalydès).
Bonne semaine Tania.
Merci, Nikole. Bonne semaine à toi aussi.
Je regarde très peu la télévision ces temps-ci. Heureusement on peut presque tout récupérer en replay. Je ne sais pas si j'aurai le courage de me lancer dans une lecture ou la misogynie est très présente. On l'entend un peu trop par ailleurs encore aujourd'hui.
Tu auras peut-être l'occasion de regarder ces films. Pour la misogynie, on s'en passe volontiers, je te comprends,
Je ne sais pas si j'ai envie de me lancer dans une lecture misogyne en fait, le problème est là. Je n'ai pas vu ces films pourtant je regarde très souvent ARTE mais comme j'avais mes petits-enfants je n'ai pas mis la TV un seul soir des derniers quinze jours...Merci pour ton ressenti
Des passages que je saute à present, le reste offre de belles choses.
J'aime enregistrer pour regarder un programme et choisir le jour et l'heure...
Je retiens votre conseil pour le documentaire sur l'Alhambra. J'ai eu un tel bonheur à visiter l'Andalousie du moins quelques unes de ses villes . Mais je n'ai pu visiter l'Alhambra, je suis restée à l'extérieur dans les magnifiques jardins parce que nous sommes arrivés au moment de la semana santa et les cohortes de pénitents avaient envahi le lieu qui était du coup interdit au public. .