Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

arbres

  • Atelier d'une reine

    Des marguerites égaient le jardin d’une maisonnette au toit de chaume, selon le souhait de la reine Elisabeth (1876-1965), épouse du roi Albert Ier : son atelier de sculpture et de peinture. Elle n’était pas seulement mélomane – faut-il rappeler qu’elle a fondé le Concours musical Eugène Ysaÿe renommé ensuite Concours musical international Reine Elisabeth ? L’édition Violon 2024 est en cours en ce mois de mai.

    Laeken (24).jpg

    Comme cet atelier est relié à la Serre des Azalées, les visiteurs des serres de Laeken ont accès de l’intérieur à cet endroit chaleureux décoré de ses sculptures. Ils peuvent observer en détail, à travers une vitre, ce sympathique atelier-salon.

    Laeken (50).jpg
    « Madame,
    Sachant tout l’intérêt que Votre Majesté porte aux exercices « terrestres »,
    dont Elle est Elle-même une grande adepte !
    je me permets de Lui remettre, ci-joint,
    quelques figurines qui donnent une idée approximative […] ».

    Surprise : sur un guéridon de verre, on a posé autour d’un coffret qui les contenait de charmantes petites figures féminines en plein exercice physique – des postures de yoga ? On y voit une carte, dont le texte est malheureusement interrompu, de la comtesse Greffulhe (l’inspiratrice de la duchesse de Guermantes dans la Recherche de Marcel Proust). J’aurais aimé lire la suite !

     

  • Serres et jardins

    Ma dernière visite des Serres royales de Laeken datait de 2011. Cette fois, le parcours long débute par une promenade inédite dans les jardins du Domaine royal. Une fine pluie tombe en ce 15 mai 2024, peu propice aux belles photos. Dès l’entrée, des massifs de rhododendrons en fleurs réjouissent les visiteurs.

    Laeken (1).jpg
    Vers le Château de Laeken

    On traverse l’orangerie (les orangers sont déjà dehors) puis la Serre du Théâtre avant de découvrir les jardins. Cette architecture de fer et de verre conçue par l’architecte Alphonse Balat pour Léopold II impressionne par sa hauteur, ses courbes, sa transparence, lumineuse et légère malgré ses formidables dimensions. A peine est-on sorti que les regards et les appareils photo sont attirés vers la grande rotonde du Jardin d’hiver surmontée de la couronne royale. (Dès la fermeture au public, la restauration des serres est programmée.)

    Laeken (8).jpg
    Couloir de verre et sortie vers les jardins

    De jolies allées se dessinent sur le côté, autour d’une fontaine. Quand on se retourne, comment ne pas être séduit par ce couloir de verre le long des bâtiments ! Sous une pluie légère, on descend un grand escalier qui mène à la découverte des jardins du château de Laeken. Le parcours balisé permet d’en apprécier l’immensité.

    Laeken (13).jpg
    (Cliquer pour agrandir et mieux voir la perspective vers la ville à l’arrière-plan.)

    Laeken (15).jpg
    A gauche, la Serre du Congo. Plus loin, l'Embarcadère.

    La taille des serres, des géantes de près, s’amenuise quand on les voit de loin, elles s’intègrent harmonieusement dans le paysage avec leurs montants de couleur verte. Dans ces jardins à l’anglaise, voici un coin romantique avec les ruines d’un petit temple près d’un étang, un spectaculaire arbuste pourpre pleureur. Des ouettes d’Egypte ne semblent pas dérangées par le passage.

    Laeken (19).jpg

    Les vieux buis sont dégarnis, mangés par la pyrale comme partout (les jardins sont entretenus sans pesticides). De nouveaux arbres sont régulièrement plantés. Nous passons près d’un bouquet de cinq jeunes liquidambars qui promettent de belles couleurs pour l’automne. Plus loin, un tulipier isolé a grande allure.

    Laeken (21).jpgLaeken (22).jpg
    Eglise de fer, près du pavillon des Palmiers

    Avant d’entrer dans les serres, on admire des roseraies, des érables japonais, de beaux arbustes  et les massifs fleuris autour de l’ancienne « église de fer » qui n’a servi qu’une dizaine d’années « jusqu’à ce que l’architecte Charles Girault intègre une nouvelle chapelle dans la nouvelle aile droite du château » (IPA). Elle ne se visite pas. Dans un hors-série du Soir magazine (2002), j’ai lu qu’elle avait été transformée en piscine sous Léopold III.

    Laeken (26).jpg

    Nous voici au royaume des fuchsias et des géraniums ! Chaque fois que je visite les serres de Laeken, je suis enchantée de ces lanternes suspendues au plafond et de leurs innombrables variétés : petites, grandes, plus rondes ou plus effilées, et surtout de différentes combinaisons de couleurs – des merveilles !

    Laeken (28).jpg

    Puis on découvre les fougères arborescentes, par exemple l’alsophila australis (cyathea), merveilleusement présentées dans un écrin de verdure : de très jolies plantes couvrent le sol dans deux tons, vert clair et vert foncé, des anthuriums à fleurs blanches ou roses font un joli décor.

    Laeken (35).jpg

    En haut d’un escalier largement bordé d’hydrangéas roses et blancs, un grand kentia s’épanouit dans une belle céramique sous les arceaux métalliques de la verrière. Encore un bel endroit pour se faire photographier, les visiteurs ne s’en privent pas. Et nous revoici sous les fuchsias, chouette !

    Laeken (43).jpg
    Escalier vers le pavillon des Palmiers

    On admire des pélargoniums aux fleurs parfois bicolores, des hortensias aux fleurs étoilées, et puis voici l’exubérante Serre des azalées : toute la gamme du rose se déploie sous de beaux érables japonais au feuillage très fin. Ici et là, des plantes vertes, des fougères, de l’eau qui coule entre les pierres…

    Laeken (49).jpg

    Laeken (51) carré.jpg

    S’il y a beaucoup de géraniums palissés sur les côtés des tunnels de verre, certains ont des fleurs très particulières : un cœur rose foncé entre des pétales rose clair bordés finement du même rose foncé, ou l’inverse. On aimerait s’attarder des heures à observer toutes ces nuances. Dans le couloir de verdure de Diane chasseresse, de délicats bégonias grandis au port léger sont du plus bel effet.

    Laeken (59).jpg
    Des fougères : le platycerium bifurcatum (corne d'élan) et la capillaire

    Viennent ensuite des chambres de verdure aux murs tapissés de petites feuilles. On y a accroché des « appliques » : de beaux exemplaires très décoratifs de platycerium bifurcatum, une plante australienne que je ne connaissais pas du tout, surnommée « corne d’élan », « probablement la plus magnifique et la plus extraordinaire de toutes les fougères » (Comment soigner vos plantes d’intérieur). 

    Laeken (64).jpg
    Grande rotonde du Jardin d'hiver

    Notre parcours se termine dans la Serre du Congo et le Jardin d’hiver, avec leurs magnifiques palmiers, certains centenaires et d’autres très rares, magnifique décor pour les réceptions royales. Pour info, dès l’annonce des dates d’ouverture (trois semaines au printemps), le site de réservation en ligne est pris d’assaut, le nombre d’entrées est limité. Pensez-y si vous comptez visiter un jour les Serres de Laeken.

  • Un et double

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs,arbres,ginkgo biloba,poésie,goetheLa feuille de cet arbre, qui, de l’Orient,
    Est confiée à mon jardin,
    Offre un sens caché
    Qui charme l’initié.

    Est-ce un être vivant,
    Qui s’est scindé en lui-même,
    Sont-ils deux qui se choisissent,
    Si bien qu’on les prend pour un seul ?

    Pour répondre à ces questions,
    Je crois avoir la vraie manière :
    Ne sens-tu pas, à mes chants,
    Que je suis à la fois un et double ?

    Johann Wolfgang von Goethe, Le Divan oriental-occidental

    (traduction de Henri Lichtenberger)

    Ginkgo biloba devant un "géant" pourpre du parc Josaphat

  • Nuances de pourpre

    Ils ne figurent pas dans la liste des arbres remarquables du parc Josaphat et pourtant, dimanche, en remontant de la place du Kiosque, je suis restée bouche bée devant les nouvelles parures des hêtres pourpres, qui donnent au parc un charme supplémentaire. Il s’y tenait un marché aux plantes avec quelques stands d’artisans (dont celui de Kriekebiche, que je suis bien contente de retrouver depuis que le magasin a dû fermer, bien que sa boutique en ligne soit ouverte à toute heure).

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs

    En début d’après-midi, le ciel était encore menaçant, mais c’était surtout le vent qui soufflait fort, ce qui ne se voit guère sur cette photo prise d’en bas de la plaine du Tir à l’arc. On y distingue à peine au sommet des arbres quelques mèches balayées vers la gauche au niveau du boulevard. De près, de loin, j'apprécie la variété des feuillages et des couleurs.

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs

    Peu de promeneurs dans le haut du parc en ce dimanche à la météo incertaine, mais beaucoup de monde dans son creux, à la terrasse de la Laiterie, aux tables qui entouraient le marché sur la place devant le Kiosque. Et là, plus aucun vent, un cadre accueillant pour ce rendez-vous printanier au cœur de l’ancienne vallée du Roodebeek, où le parc a été aménagé il y a un peu plus d’un siècle.

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs,arbres

    Le hêtre pourpre est la « vedette classique des grands parcs paysagés », selon Wikipedia : « Ses feuilles sont lisses à bord ondulé et présentent une couleur pourpre à cause d’une teneur élevée en anthocyanidine, mais selon les saisons elles peuvent varier avec du rose ou une forme de pourpre brillant qui masque la teinte verte de la chlorophylle. »

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs

    Voilà exactement ce qui m’a émerveillée en remontant vers le boulevard : ce brouillard coloré à travers lequel la ramure des grands hêtres reste visible en ce moment de l’année. Rien de tel qu’une silhouette humaine pour nous permettre d’apprécier leur taille. Voyez celui-ci au pied duquel un homme était assis dans l’ombre en compagnie de son chien.

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs

    Ou cet autre au feuillage plus rouge, vraiment royal, couronné lui aussi d’une trouée de ciel bleu. Ne dirait-on pas qu’autour de lui, de jeunes arbres reverdis de frais lui font la cour ?

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs

    Couleurs changeantes du temps, couleurs changeantes des arbres. Sous un autre angle, le feuillage des hêtres arborait encore d’autres teintes indéfinissables. A un distrait, ces nuances de pourpre pourraient évoquer l’automne, autre grande saison des hêtres, mais nul tapis de feuilles à présent sous les arbres dont l’ombre s’étend sur le velours vert des pelouses.

    parc josaphat,schaerbeek,hêtres pourpres,printemps,nature,couleurs
    Au parc Josaphat, Schaerbeek, dimanche 28 avril 2024.

    C’est à regret que j’ai laissé derrière moi cette toile vivante du parc Josaphat que j’imaginais bien en touches vibrantes sur le chevalet d’un peintre. Le lendemain, la lumière avait changé, les hêtres pourpres ne portaient plus leurs habits brillants du dimanche. Ils n’avaient rien perdu de leur majesté.

  • Bouleaux

    Olafsdottir bouleaux.jpg« Je quitte Reykjavik avec trois cent cinquante plants de bouleaux sur la banquette arrière. Chacun mesure trente centimètres. Bien que désignés sous l’appellation générique bouleau, ils portent individuellement l’appellation de bouleau pubescent. Le nom de famille de ma mère, Stella Bjarkan, est justement dérivée de björk, birki - bouleau.
    […] Lorsque je me plonge dans l’étymologie, je ne vois plus le temps passer et, à une heure avancée de la nuit, je suis tombée sur un document expliquant que le latin betula avait la même racine que le terme celte bete qui donne en irlandais médiéval beithe et, comme la fatigue commençait à se faire sentir, tout cela se mélangeait dans ma tête, betha et beithe, le latin, le gaélique médiéval et le sanskrit, ma mère, la vie, la lumière et le bouleau, la femme qui m’a donné naissance et les rôles qu’elle a endossés. »

    Audur Ava Olafsdottir, Eden