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promenade

  • Perspective

    canal,schaerbeek,vilvorde,promenade,aménagements,espaces verts,nature,mobilité,salangaanbrugOn est parfois surpris de découvrir des endroits bien connus dans une tout autre perspective, comme ici, depuis la rive droite du canal à Vilvorde où nous étions en balade.

    Quel ne fut pas mon étonnement, en observant la structure métallique du pont de Buda, pour l’instant sans tablier, de la voir encadrer dans le lointain un gratte-ciel bruxellois à la silhouette très reconnaissable. La photo est un peu floue (prise en zoomant avec le téléphone).

    Visible à sa gauche, le dôme du Palais de Justice le confirme : c’est bien la Tour des Finances au Botanique !

  • Le canal à Vilvorde

    Pour les Schaerbeekois, se rendre à Vilvoorde en région flamande, c’est d’abord passer devant de nombreux sites industriels implantés le long du canal. Je vous ai déjà montré les abords du pont Van Praet et le Yacht Club où on peut prendre un repas agréable en regardant les bateaux. C’est de ce côté qu’on emprunte en voiture l’avenue de Vilvorde (un « o » de moins en français) un peu en retrait du canal : elle change de nom à la limite entre la région bruxelloise et Vilvoorde, pour devenir « Schaarbeeklei » (avenue de Schaerbeek).

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    Minoterie Ceres, avenue de Vilvorde (Photo : Inventaire du patrimoine)

    Une importante minorité francophone  (37,7 %, selon Wikipedia) habite Vilvorde où est né l’actuel premier ministre belge, Alexander De Croo. Beaucoup d’anciens Bruxellois s’installent dans cette ville flamande où les prix de l’immobilier sont plus accessibles, à proximité de la capitale. Vilvorde fut longtemps associée au nom de Jean-Luc Dehaene, un ancien premier ministre, qui en fut le bourgmestre au début du siècle et encouragea son développement. Dix mille habitants de plus depuis l’an 2000 !

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    L'arrêt du Waterbus à Vilvoorde-centrum

    En allant nous balader, dans les derniers jours de juin, à l’arrière du quartier de la Schaarbeeklei, nous ne nous attendions pas à nous retrouver si près de grands espaces verts près du canal. Nous découvrons d’abord le point de départ du Waterbus qui circule entre Vilvorde et Bruxelles-centre (tous les jours durant l’été, c’est noté) : « un transport en commun interrégional agréable, confortable et hors embouteillages qui permet de se déplacer sans stress dans la zone fortement encombrée du ‘canal de la Senne’ entre Bruxelles, Schaerbeek, Neder-over-Heembeek et Vilvoorde » (Site du Waterbus).

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    Partout, des allées accueillent les promeneurs, piétons et cyclistes – on en croise qui passe à toute vitesse, visiblement des habitués de la mobilité dite douce. Sur la rive, d’anciens entrepôts sont à l’abandon, d’autres se reconvertissent en ateliers ou en logements. De nouveaux immeubles sont déjà habités, avec des terrasses donnant sur le canal. Il fait très calme au bord de l’eau en cette après-midi sans soleil, juste à la bonne température pour flâner et s’asseoir dehors.

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    Salangaanbrug : une nouvelle passerelle cyclo-piétonne 

    Nous découvrons une nouvelle passerelle réservée à ceux qui veulent passer d’une rive à l’autre du canal à pied ou à vélo, entre le domaine des Trois Fontaines sur la rive gauche et le quartier résidentiel Quatre Fontaines sur la rive droite. En plus des escaliers, des ascenseurs la rendent accessible à tous. Ouvert en février dernier, ce pont mobile, le « Salangaanbrug », porte le nom du « du totem scout de Frederik Vanclooster, jeune homme accidentellement décédé par noyade à quelques mètres de là » (la salangane est une sorte d’hirondelle), disparu dans la nuit du réveillon de 2020 (une chute accidentelle suivie d’une hydrocution).

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    Sur la passerelle, on n’entend heureusement pas le bruit de la circulation sur le viaduc de Vilvorde, bien connu de tous les automobilistes qui empruntent le ring de Bruxelles. Je n’imaginais pas du tout ce paysage en contrebas. La tranquillité du site contribue au charme d’une balade sur la rive. Rien à voir avec le trafic incessant des deux côtés du canal entre le pont Van Praet et le centre de Bruxelles, aux quais aménagés pour la promenade, mais trop bruyants et pollués pour que ce soit agréable d’y flâner.

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    On aperçoit de loin la silhouette du pont de Buda, un pont levant industriel qui relie Neder-Over-Heembeek à Haren, actuellement fermé pour travaux de réparation. Il a été percuté par une péniche à la fin de l’année dernière et on ignore encore quand il pourra être utilisé à nouveau. L’ouverture de la passerelle cyclo-piétonne de Vilvorde est donc tombée à point pour ceux qui se rendent au travail à vélo. (Un autre pont, celui qui enjambe le canal Bruxelles-Escaut à Humbeek (Grimbergen), vient d’être endommagé par une péniche – les bateliers seraient -ils aussi distraits par leur téléphone ?)

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    Nous sommes revenus sur nos pas par le quartier des Quatre Fontaines, « un nouveau quartier de la ville avec un espace pour vivre, travailler et se divertir » (4 Fonteinen). Ce développement mixte de la ville tout près du canal est plus sympathique qu’une zone industrielle ou qu’un quartier de bureaux, même si l’on craint, en voyant les bannières sur la berge, qu’on y construise une succession d’immeubles à appartements tout le long, au détriment des espaces verts.

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    Près d’immeubles très colorés, voici une fontaine à jets d’eau très attirante pour les enfants, un point de fraîcheur pour l’été. Nous passons le petit pont sur la Senne – la rivière de Bruxelles (voûtée dans le centre) est bien plus large ici que près du pont Van Praet où elle sort à l’air libre – et nous empruntons l’allée qui la longe. Un coup d’œil aux imprimés photographiques des façades d’une société qui s’est donné carrément comme objectif de créer du bonheur, il fallait oser.

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    Merci aux amis qui nous ont fait découvrir ce nouveau visage de Vilvorde tourné vers le futur. Ces aménagements le long de la Senne et du canal invitent à faire le plein de verdure, de calme et d’air frais. Qu’on y aille en vélo (fiets) par la Kanaalroute (fietsroute), en bateau avec le Waterbus ou à pied, tout simplement.

  • Vieux pommier

    marie gillet,aussitôt que la vie,listes de la colline et au-delà,journal,provence,marche,promenade,nature,observation,réflexion,mémoire,résilience,culture,littérature française,récit« J’avais devant moi une image parfaite du printemps : un magnifique vieux pommier en fleurs au milieu d’un pré d’un vert éclatant. J’étais heureuse de pouvoir éprouver cette joie de le voir et de n’en être point blasée. Cette beauté était là avant que j’arrive et si je n’étais pas venue, elle aurait quand même existé parce qu’elle est une vie en elle-même : les fleurs qui deviendront des fruits, les abeilles butinant pour nourrir leur reine féconde, emportant du pollen ailleurs et tout ce qui va avec, les saisons qui s’écoulent, la pluie, le vent, le soleil, les oiseaux, cette vie à laquelle je n’ai pas d’autre part que la contemplation. J’ai repris la marche mais sans me presser pour l’aller voir de près. Je me suis arrêtée à quelques pas pour le saluer encore, de loin encore, comme on le faisait à la Cour pour le Roi. »

    Marie Gillet, Aussitôt que la vie

  • Aussitôt que la vie

    « Marcher, c’est écouter, suivre une trace, sentir la douceur de la terre ou l’arête des pierres, boucler une boucle, aller en ligne droite ou faire un détour, chercher le chemin, trouver le chemin, revenir en arrière, repartir en avant… […] » Ainsi commence Aussitôt que la vie de Marie Gillet, qui vient de paraître.

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    Entre ciel et terre (source)

    Ce journal d’une marcheuse « entre Maures et Garlaban » en Provence, tenu durant le mois de février, est écrit « sur le tracé des mots », ceux qu’elle note dans son carnet « promeneur » – écrire et marcher sont inséparables pour la narratrice. Cette amoureuse des carnets précise qu’ils « ne servent pas pour la nostalgie seulement mais pour l’action d’écrire », ce sont « des herbiers de mots, des dictionnaires personnels, des bibliothèques de traces ».

    Des listes de mots à propos des fleurs, des arbres, des couleurs, aident à raconter le chemin, les imprévus, les paysages. Marie Gillet se promène « sur la colline et au-delà », comme indiqué en sous-titre : des phrases naissent ensuite de ses pas, où réapparaissent les mots des listes, balises pour rendre ce qu’elle a ressenti tout du long.

    Ce sont les observations d’une visuelle qui aime nommer les choses du monde vivant avec justesse (le blog Bonheur du jour en témoigne à sa façon). La promeneuse ne se limite pas à décrire. En avançant, elle marche avec ceux envers qui elle se sent redevable, par-delà les souffrances de son enfance. Le mistral ravive des souvenirs : « Dès que j’ai habité chez Mètou, j’ai appris à vivre comme on vit ici : avec le vent. »

    « Pendant longtemps, j’ai aimé sans me poser trop de questions cette nature que j’ai beaucoup fréquentée plus pour moi-même que pour elle. » A présent, la marcheuse regarde la nature autrement, attentive à la palpitation des choses, se refusant à cueillir quoi que ce soit, à prendre des photos, tout entière disponible pour les rencontres et les éblouissements du jour.

    Enfant, elle a beaucoup appris en accompagnant « le Chef ». Quand elle a pu se promener sans lui, elle lui rapportait des « butins » dans l’espoir d’un « satisfecit ». Elle ne connaissait pas encore la joie de marcher tranquillement, « gratuitement, pour le plaisir, pour la beauté du monde ». Le bonheur de répondre librement à l’appel du dehors, du champ, de la colline, des arbres.

    Le chêne occupe une place maîtresse dans la mémoire de celle qui a grandi en Ile de France. Après son installation dans le Var, près de Toulon, elle a découvert le chêne kermès, le chêne-liège et surtout le chêne vert au doux nom de « yeuse ». Là où elle vit, la couleur bleue, la préférée, offre tant de nuances qu’elle cherche toujours comment nommer exactement « le bleu du ciel et le bleu de la mer ». Le mot « azur » ne suffit pas.

    « L’air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s’opposerait à la lumière. ». Dans le sac à dos de la marcheuse, en plus du carnet, il y a toujours un livre, pour accompagner les pauses, les moments de contemplation. Le texte s’interrompt parfois pour de courtes citations, comme cette troisième strophe des Arbres d’Yves Bonnefoy (dans Ce qui fut sans lumière) où bat le cœur du récit.

    Aussitôt que la vie doit son titre à un passage de l’Odyssée dont Marie Gillet s’est souvenue devant « une immense prairie d’asphodèles » sur une terre brûlée par un  incendie deux ans auparavant. Là aussi – dans le texte et devant les fleurs – les mots vibrent, indiquent une direction : laisser derrière soi ses propres enfers pour aller vers la lumière.

    Voici une œuvre d’une profonde sérénité, d’un grand calme intérieur, en contraste avec la tension dramatique de Nous, long roman d’un conflit familial. Tout en mouvement, regard, mémoire, accueil de ce qui se présente et méditation, Aussitôt que la vie est aussi, d’une autre manière, le journal d’une résiliente. En quelque deux cents pages, Marie Gillet nous invite à regarder la beauté où qu’elle soit et à retrouver dans la nature un chemin de vie.

  • Sous les paupières

    Quand une page lue, un peu de musique, pas grand-chose devient pourtant de trop, il n’y a plus qu’à baisser le store douillet du regard. Projection privée : je me repasse le film des dernières promenades sur les sentiers où le ciel bleu nous avait donné rendez-vous.

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    Quelques jours de soleil et partout les ramures reprennent de l’élan. L’atmosphère a changé. Les premières branches fleuries attrapent la lumière. En contrebas du parc d’Evere, nous quittons le chemin creux vers un espace semi-sauvage où nous ne sommes jamais passés. Réveil végétal mêlé de désolation : des arbres, des arbustes ont été abattus, des parcelles d’anciens potagers et leurs abris semblent abandonnés. Des affichettes annoncent de futures constructions. Protégera-t-on ce bouleau et ce qui l’entoure ? Cela vaut mieux que des pelouses, même semées de charmants crocus comme nous en avons vu plus loin.

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    Au Moeraske, de l’abattage aussi le long du chemin de fer : on a coupé tout ce qui pourrait gêner l’installation d’une nouvelle clôture plus haute. Vers Saint-Vincent, les dernières tempêtes ont jeté à terre les énormes nids de perruches vertes que nous avons vus grandir d’année en année en haut des arbres. Elles en reconstruisent, coupent du bec des rameaux souples. Le long du sentier de la Renarde, on aperçoit déjà des pointillés blancs sur les jeunes arbres (cliquer). Le chemin d’écorces est moelleux. Nous voilà presque à la campagne. Des moutons paissent derrière les jardins de Haren.

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    Floraisons mousseuses au parc de Woluwe, qui nous attirent près des étangs. Gais bouquets de jonquilles. Plaisir, à cette saison, des espaces très ouverts à la lumière. Les eaux retiennent la couleur du ciel. Un friselis de dentelle enveloppe les arbres plus tout à fait nus. Je me retourne encore une fois vers cette vue paisible. Puis je m’endors.