En quelques jours, le parc Josaphat a repris des couleurs. Profitant d’une éclaircie, le mardi de Pâques, j’ai pris l’appareil photo pour capturer quelques signes printaniers. Cette fois, nous y entrons par le bout du parc, chaussée de Haecht : une allée longe la plaine de jeux du « parc de la jeunesse », anciennement « plage de Schaerbeek », et ses jolis abris aux toits pointus, à côté du stade du Crossing.
L’avenue Louis Bertrand traversée, le jaune vif des forsythias vient à notre rencontre, si réjouissant à cette période de l’année. Près des étangs, les ouvriers communaux s’activent. Entre les nuages, du ciel bleu aujourd’hui. C’est fou comme tout change avec un peu de soleil ! Un coup d’œil en arrière : deux troncs où grimpe le lierre se dédoublent dans l’eau. Clic.
Je pense à Hubert Reeves (J’ai vu une fleur sauvage) en regardant de plus près les petites étoiles jaunes qui tapissent l’herbe ici et là, sous les arbres. Ce sont des ficaires. Je suis surprise d’apprendre qu’elles sont considérées comme des mauvaises herbes envahissantes aux Etats-Unis et au Canada (Wikipedia) – pas chez nous, en tout cas, elles ne figurent pas sur la liste des plantes invasives en Belgique.
Et voici un arbuste aux belles fleurs jaunes en grappe : connaissez-vous le mahonia ? C’est la première fois que j’observe ces fleurs si appréciées des abeilles. « Lors de la visite d’insectes, le contact induit un mouvement des étamines qui se détendent et se rabattent alors vers le pistil en environ un dixième de seconde. C'est l’un des mouvements les plus rapides parmi les végétaux, avec ceux du mimosa pudique, de l'épine-vinette, de l’ortie et quelques autres. » (Wikipedia)
De gros bourgeons se dressent comme des bougies – sur quel arbre vénérable ? J’aurais dû mieux le regarder*, mais je n’avais d’yeux que pour les jeux de lumière et d’eau sous leurs flammes blanches. Plus loin, des cyclistes semblent ignorer que le vélo n’est pas autorisé dans le parc Josaphat, gare à l’amende. En contrebas du boulevard Lambermont, un massif de forsythias voisine avec un magnolia à la floraison imminente, qui lui volera bientôt la vedette.
Contre le « Bollewinkel » (magasin de friandises), on a planté de magnifiques pensées ; on dirait des papillons, vous ne trouvez pas ? Les pigeons picorent ferme près du pigeonnier, un des nombreux éléments en rocaille bien conservés ; une maman le fait remarquer à son gamin en le lui montrant sur une des photos anciennes qui accompagnent un rappel historique à plusieurs endroits du parc Josaphat.
J’aime regarder la ramure des arbres dessinée à l’encre de Chine au tout début de la feuillaison, le fin brouillard végétal qui esquisse déjà leur silhouette future. L’Elagueur, une sculpture d’Albert Desenfans, lève les yeux pour examiner les branches, en professionnel. Au bord de l’eau, le saule pleureur a revêtu sa parure printanière, entre le jaune et le vert, tout en finesse. Les habitants du Brusilia, à l’arrière-plan, jouissent d’une belle vue. Si vous fréquentez le parc Josaphat, vous pourrez bientôt vous restaurer dans sa nouvelle « laiterie », je vous en reparlerai.
* Ajout du 9/4/2018 : C’est bien un magnolia, à présent en fleurs - j’intercale une photo prise cette après-midi.