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promenade - Page 7

  • Le nid du cygne

    Ciel bien dégagé pour ce deuxième dimanche de mars : après une nuit de gel, une légère brume matinale, le thermomètre remonte lentement. Si nous allions au Rouge-Cloître cet après-midi ?

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    En passant devant la maison du meunier, une pensée pour le peintre Bastien qui y a habité. Pas étonnant que cet endroit ait inspiré des artistes, le cadre est pittoresque à souhait, en toute saison.

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    Beaucoup de promeneurs le long des étangs, dans les allées. Les bancs face au soleil remportent leur succès habituel et quelques pêcheurs ont même jeté leurs lignes dans les eaux tranquilles.

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    Plus loin, un chemin s’écarte vers la droite et nous rejoignons un groupe d’observateurs immobiles qui gardent le silence : des photographes et des curieux se sont arrêtés pour regarder le manège des écureuils, des mésanges, des sitelles…

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    Il y a là quelques troncs couchés, un fouillis de branchages, et puis, sur les poteaux en bois de la clôture au bord du chemin, des graines pour attirer la faune locale. Difficile de saisir l’instant dans ce ballet improvisé quand on ne dispose pas d’un de ces magnifiques appareils munis de téléobjectifs !

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    Mais la plus belle surprise du jour nous attend plus loin : au bord d’un sentier moins passant, tout près de l’eau, un cygne s’affaire sur son nid en construction. Installé en plein milieu, il allonge le cou pour disposer les rameaux autour de lui, fait une pause pour juger du résultat, recommence, sans trop s’inquiéter du voisinage humain.

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    Nous le laissons derrière nous avec regret – tant de blancheur, tant de grâce. Un peu plus loin, un panneau « zone de protection » rappelle de ne pas s’écarter du chemin et de tenir son chien en laisse, c’est bien le moins. Quelle confiance chez ce cygne envers les flâneurs du dimanche !

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    Emue par ce spectacle, à présent je trouve à tout une grâce particulière, comme à cette frêle ramure au-dessus de l’eau aussi délicate qu’une dentelle.

  • Du ciel sur la terre

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    * Mercredi 24 février 2016

    Après des jours gris, après la pluie encore et encore, un jour de lumière éblouissante : allons-nous promener à la campagne. Dans ce coin du Brabant flamand, les fossés gorgés d’eau jouent aux métamorphoses, les prairies inondées offrent un miroir aux nuages. Du ciel sur la terre.

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    Les verticales et les horizontales parfois se dédoublent, soulignent ici une clôture, là un chemin, une allée d’arbres du « plat pays qui est le mien ». On voudrait être peintre pour capturer ces lignes, on camperait son chevalet au bord de la route pour rendre grâce à la beauté d’un tel jour.

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    Les arbres aussi sont à la fête. Peupliers blancs, saules, habitués des terres humides. En février, ils bourgeonnent à peine mais déjà leur ramure s’élance, on perçoit comme un frémissement qui adoucit leur ramure, annonce le fin brouillard printanier de la feuillaison.

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    A notre approche, un couple de canards enchantés des nouveaux territoires gagnés par l’eau cherche un refuge. Il y a tout ce qu’il faut à la lisière des prés, herbes sèches, haies naturelles des arbustes aux branches verdies qui s’ouvrent en éventail, promesses d’ombre.

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    Majesté végétale, cet arbre-ci embrasse tout, le ciel et le paysage. Sur son canal éphémère, regardez comme il se déploie, traversé par la lumière, comme il offre de l’air à ses branches et ses branches aux oiseaux, comme il invite au regard ! Nous le saluons. 

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    Au canal de Louvain, la perspective est plus classique. On pense à certaines rangées d’arbres sous le pinceau d’Emile Claus, au Canal en Flandre de Théo Van Rysselberghe (mais ici, le temps n’est pas triste). Miroir friselé auquel une bande de mouettes, prises au jeu des reflets, apposent leurs paraphes blancs. Sur la berge, les oies fouillent du bec la terre spongieuse.

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    Une péniche a passé l’écluse, elle vient troubler la scène : les oiseaux s’envolent, s’écartent, les remous dispersent le paysage inversé. Tout reprendra bientôt sa place, les arbres reviendront se mirer dans l’eau tranquille. Illusion de l’immobilité : les nuages se sont éloignés, d’autres se rapprochent, la lumière change imperceptiblement. 

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    On pense à Marie Gevers et à son étang. Au retour, le long des fossés qui débordent, c’est à qui l’emportera sur l’autre. Le bleu des mares ou celui du ciel ? L’arbre qui s’élance ou son reflet qui se noie ? La terre fait aujourd’hui* le plein de lumière.

  • Art déco

    Avenue Cambier (49).JPGMerci encore au propriétaire de cette belle maison art déco, qui nous a invités à y entrer. Il l’a rénovée avec un grand respect de son caractère, la façade rendue à sa beauté d’origine en préservant les châssis. Des grilles doivent encore être remises en place. Les moulures ont été conservées à l’intérieur, les cheminées en marbre aussi, avec l’un ou l’autre aménagement. Certains parquets ont dû être remplacés.

    Avenue Cambier (52).JPGLa modernisation de la façade arrière a permis une meilleure isolation de la maison, aussi par la toiture qui s’ouvre à présent sur une terrasse spacieuse en intérieur d’îlot. Du côté de l’avenue Cambier, les fenêtres ornées de vitraux donnent sur le parc Josaphat – jolie vue !

  • Avenue Cambier

    Rendez-vous était donné par PatriS à l’angle de la place Meiser d’où part l’avenue Cambier, une autre belle artère de Schaerbeek. On y va ? Avant la promenade, Cécile Dubois a présenté la place, si encombrée aux heures de pointe, si calme en ce week-end du 15 août. Elle s’est appelée Cambier comme l’avenue puis a pris le nom d’un héros de 1914-18, Jean-Baptiste Meiser. 

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    Place Meiser (à l'arrière-plan, la tour Reyers)

    D’un côté de la place, des constructions basses, de l’autre, de hauts immeubles. Le coût de la construction a augmenté après la première guerre. Le succès des appartements, moins chers, a conduit à promulguer en 1924 la loi sur la copropriété : avant, les immeubles « de rapport » à trois ou quatre niveaux, sans ascenseur, n’accueillaient que des locataires – le propriétaire habitait ailleurs –, après, on va quasi doubler la hauteur des immeubles conçus cette fois pour une clientèle bourgeoise. 

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    Immeuble "moderniste" (1935) au 14, place Meiser

    Celle-ci apprécie dorénavant de vivre à l’horizontale avec tout le confort : ascenseur, réceptions, espaces privés, services, chambre de bonne – un habitat considéré comme plus moderne et plus économique. Les domestiques peuvent servir plusieurs propriétaires, un seul concierge veille sur tous. (Aujourd’hui, une conciergerie signifie plus de charges communes et on recherche souvent de petits immeubles sans concierge.) 

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    L'avenue Cambier, vue de la place Meiser

    Il nous a fallu un moment pour repérer sur la place les immeubles « jumeaux » construits dans les années ‘30 par l’architecte Schaepherders : des façades similaires, une alternance de briques rouges et d’enduit blanc, des terrasses symétriques séparées par une colonne (photo 1). Plus près, entre les avenues Rogier et Cambier, un immeuble blanc tout en rondeurs (photo 2) paraît plus « moderniste ».  

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    Dans un ensemble de douze villas de style cottage (1922-1923), architecte Prosper de Meyst

    Le plan d’origine prévoyait que le parc Josaphat s’étende jusqu’à la place, mais il s’est arrêté à la ligne de chemin de fer au-dessus de laquelle passe l’avenue Cambier. En 1914, Schaerbeek obtient une dérogation pour y vendre des terrains pour villas, dans une avenue arborée, avec des jardinets à l’avant. Les grilles de jardinets pourront être remplacées par des haies. La première villa construite est aujourd’hui un restaurant. (Pour ceux que le passé du quartier intéresse, deux sites à consulter : celui de Bruciel, des vues aériennes de Bruxelles à différentes époques, et celui de l’Inventaire du patrimoine architectural.) 

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    Avenue Cambier 30 (photo 2013) © MRBC-DMS

    Nous marchons à la découverte de maisons souvent groupées par deux ou trois, de style pittoresque ou art déco ou encore « normand » avec des colombages (souvent faux). Beaucoup ont été construites entre les deux guerres. Les entrées sont soignées. Au numéro 30 (ci-dessus), la tourelle d’angle « sous terrasse à parapet à amortissements en boule » cache une entrée latérale, prisée pour les villas à trois façades. 

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    Villa à trois façades conçue par et pour l'architecte G. Hano, 1922.

    Celle de l’architecte G. Hano est très différente, d’inspiration « beaux-arts », avec une entrée monumentale où trône un hibou de pierre et un mascaron à la clé de voûte. De maison en maison, la guide nous fait observer des détails, comme ces bas-reliefs sur celle du sculpteur G. Vandevoorde, à qui on doit le monument aux martyrs de la place des Carabiniers, près de la RTBF. 

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    Villa à trois façades conçue par l'architecte J. Van den Hende pour l'entrepreneur Robert Martiny, 1923

    Chaque maison a son histoire, son style. Celle construite au 24 par un architecte gantois pour son beau-frère entrepreneur est raffinée : un enduit de simili-pierre présente de faux joints qu’on ne remarque pas au premier abord. La toiture est à corniche débordante, des « denticules » et des « chapelets de perles » ornent la façade ainsi que des feuillages en bas-relief. 

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    A l’angle de la rue des Pavots, une villa très pittoresque, art déco et « cottage », donne l’occasion à la guide d’expliquer la différence entre une toiture à croupe ou à croupette – leçon de vocabulaire. Au bout de cette rue vers le boulevard, une maison habitée par Jacques Brel, de 1962 à 1965, fait face à une grosse villa à logements multiples. 

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    Villas jumelles, G. Leemans, 1926

    Aux 101, 103 et 105 de l’avenue Cambier, on se rapproche de l’art déco dont nous verrons de belles réalisations plus loin. Mais nous jouons d’abord au jeu des comparaisons devant deux maisons de G. Leemans « en miroir », dont les façades ont évolué très différemment, l’une couverte de céramiques, l’autre d’un enduit uniforme. Cet architecte, déjà croisé avenue Demolder, aimait varier la disposition des briques pour orner les façades. 

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    L'entrée d'une maison de rapport art déco joliment restaurée, au n° 105

    Arrivés à la ligne de chemin de fer, nous sommes invités à entrer dans le jardin potager écologique Cambier (sur un terrain loué à Infrabel), où on peut déposer ses déchets organiques pour en faire du compost, après accord passé avec la commune. Un apiculteur, au fond, s’occupe de ses ruches. 

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    Cécile Dubois veut terminer la promenade au monument Ernest Cambier près du parc Josaphat. Mais comment ne pas s’arrêter devant la belle Parc Résidence avec ses lanternes intégrées de part et d’autre de l’entrée ? Comment ignorer la sympathique invitation d’un jeune propriétaire qui vient de rénover une maison art déco dans les règles de l’art ? 

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    La balade s’achèvera donc devant le monument au major Ernest Cambier (1844-1909), son visage en médaillon sur le socle. Au service de l’Association internationale africaine contre l’esclavage, il a œuvré à la fondation de Karema et à la construction du chemin de fer au Congo. Les feuillages du parc Josaphat encadrent joliment ce monument dû à Claus Cito (1920).

  • Monplaisir

    avenue huart hamoir,schaerbeek,balade,promenade,patrimoine,bruxelles,architecture,arbres,ginkgo biloba,culture« Rendez-vous à la gare de Schaerbeek ; supprimez-la en imagination et plantez sur l’aire occupée aujourd’hui par l’avenue Huart Hamoir un beau château semblable à celui qui hante les rêves des enfants. Entourez-le d’étangs, de jardins et de fontaines jaillissantes… et vous aurez Monplaisir tel que le conçut à la fin du XVIIe siècle un certain baron Roose. Ce dont se réjouit Charles de Lorraine, gouverneur-général des Pays-Bas, lorsqu’il se mit en quête d’une résidence champêtre entre 1752 et 1780. Le saviez-vous : c’est à Monplaisir que furent organisées les premières courses de chevaux du continent. »

     

    Georges Renoy, Bruxelles aux iris, 20 promenades dans la région bruxelloise,  Duculot,  Paris-Gembloux, 1979.

     

    « Walckiers-Ferraris » par Joseph de Ferraris (carte de 1777, via Wikimedia Commons)