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promenade - Page 11

  • Au parc de Woluwe

    C’est l’été encore, même si à Bruxelles, août ramène déjà un air plus frais poussé par le vent d’ouest. Un temps propice aux promenades, et cette fois, pas au parc Josaphat tout proche, mais dans le parc de mon enfance, à Woluwe-Saint-Pierre (on prononce Woluwé, commune et parc tirent leur nom d’un ruisseau, la Woluwe). 

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    L’hiver, on y emmenait sa luge, les patins à glace (rares étaient les hivers où les étangs Mellaerts, de l’autre côté du boulevard du Souverain, gelaient assez pour permettre de s’élancer à leur surface). L’été, on y va pour flâner, pique-niquer, lire, bronzer, jouer… Certains sont adeptes du mini-golf, d’autres du canotage. Les botanistes amateurs, les amis des oiseaux y ont de quoi s’occuper. (Penser la prochaine fois à emporter un Guide des arbres pour combiner l’observation et la marche.)

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    Au bas de la passerelle qui a pris la place de l’ancien pont du chemin de fer au-dessus de l’avenue de Tervueren, quand au lieu de prendre la grande allée, on se dirige à droite vers les étangs, après de petites chutes pittoresques, on a déjà un beau point de vue sur le coin des oiseaux où un cormoran est resté longtemps à se sécher les ailes, déployées comme les bras d’un danseur.

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    Vertes pelouses et miroirs des étangs, grands arbres et ponts en rocaille, c’est un décor pour photographies de mariage ou rendez-vous entre amis. Ce parc à l’anglaise couvre environ septante hectares, il date de la fin du XIXe siècle.

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    Pour l’Exposition Universelle de 1897, Léopold II, roi bâtisseur, voulait un grand parc le long de la nouvelle avenue de Tervueren qui relie les deux sites de l’exposition, le Cinquantenaire et le « musée colonial » de Tervueren, aujourd’hui Musée royal de l’Afrique centrale. Et ainsi attirer la bourgeoisie – pari réussi, cette avenue est une des plus prestigieuses de Bruxelles. Joseph Hoffman y bâtira le fameux Palais Stoclet, du nom de son commanditaire.

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    Une des avenues du parc de Woluwe porte le nom d’Emile Lainé, un architecte-paysagiste français qui contribua également à l’aménagement des parcs de Forest et de Tervueren (Tervuren en flamand). Tout en pentes, en face du Chien Vert, le parc de Woluwe offre des vues très variées. On peut y profiter largement du soleil, mais on y trouve aussi des allées ombragées.

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    A cette saison où tous les verts tendent à se ressembler, un cercle de jeunes hêtres pourpres, l’éclat argenté d’un arbrisseau, les bogues vert tendre des châtaignes attirent l’œil.

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    Mais ce que je préfère, en me promenant, c’est suivre le jeu de la lumière dans les feuillages, à contre-jour, et en particulier lorsque les feuilles des branches basses se laissent traverser par le soleil. Dans les sous-bois, la lumière fait le spectacle – on serait peintre, on y planterait son chevalet.

  • La maison espagnole

    C’est le surnom du « Gordaalmolen », le moulin de la vallée du Marais, récemment restauré, le long des étangs du parc de Tervueren. Sa nouvelle affectation n’est pas encore connue : musée ? lieu de restauration ? Les villageois de Tervuren et de Duisburg apportaient leur grain à moudre dans ce moulin à eau de la vallée de la Voer, près du château des Ducs de Brabant.

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    « Le moulin du Marais fait partie des meubles de l’histoire de la commune et du pays : sa première mention remonte au XIIIe siècle lors de la période des ducs de brabant. Le château des ducs trônait non loin du moulin avant sa destruction au XVIIIe siècle. Désaffecté à partir du XIXe siècle, le moulin est resté complètement vide à partir de 1981, aggravant son délabrement. » (Le Soir, 1990)

  • Le printemps enfin

    Très attendu, le printemps a enfin montré le bout de son nez en ce premier dimanche d’avril. (Entre-temps, la pluie est revenue, mais il ne gèle plus la nuit, espoir.) Au parc de Tervueren (« Tervuren » en région flamande), entre Musée et forêt de Soignes, c’était la foule des jours de grand beau temps. Pas de quoi troubler un pêcheur si bien installé qu’il s’était endormi sous les rayons de ce premier soleil. 

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    Avec ses allées larges et ses vastes pelouses le long des étangs, c’est la promenade des familles, des couples, des amis. On y croise des cyclistes, des bébés en poussette, des joggeurs solitaires ou non, et même quelques cavalières de sortie sur leur cheval blanc. 

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    Attraction numéro un : les canards, les cygnes, les oies et autres volatiles sur l’eau et aux abords. Ils font en général bon accueil à ceux qui leur jettent du pain, certains dorment, indifférents au passage, d’autres s’entraînent bruyamment à l’envol groupé, effet garanti. En plus des colverts bien connus – parfois bagarreurs –, des bernaches du Canada, des oies d’Egypte, et comme partout, des poules d’eau, la plupart à tête blanche.

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    Les îlots aux arbres encore nus leur servent de refuge, et aussi les marais et les mares plus sauvages près de la forêt. La végétation reprend doucement. 

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    Une seule apparition vraiment printanière, sous des branches mortes : un beau tapis d’anémones des bois. « En zone européenne tempérée, en forêt, là où sa présence est spontanée, elle (l’anémone sylvie) serait (avec le muguet) un bon bioindicateur d'ancienneté et de la naturalité de la forêt. » (Wikipedia)

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    Presque au bout, là où les promeneurs s’apprêtent à contourner l’arrondi des étangs pour le retour par l’autre côté, de beaux massifs de cornouillers, bois jaune, bois rouge, mettent de la couleur dans le paysage. Des arbres pleureurs se voilent de rose avant de reverdir. Roseaux blanchis, pâquerettes, la nature est dans l’ensemble encore pâlotte.

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    Cet aller-retour le long des étangs est la plus simple des promenades. Mais on peut faire beaucoup d’autres choses à Tervueren : visiter le Musée royal de l’Afrique centrale qu’on admire toujours au passage en bas de ses grands escaliers (photo 2), et ses jardins, ou l’Arboretum de Tervuren (se munir du plan des parcelles pour découvrir cet arboretum géographique).

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    On peut aussi prolonger la promenade en s’enfonçant dans la forêt de Soignes par l’une ou l’autre de ses drèves (belgicisme pour désigner des allées campagnardes bordées d’arbres).

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    Ce qui fait le charme d’une balade au parc de Tervuren, c’est la grandeur du site – une fois passé le va-et-vient des voitures qui cherchent une place le long de la Kastanjedreef ou de la Keizerinnedreef, malgré le monde, on se sent tout petit dans ces espaces magnifiques.

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    Et surtout, on y respire cette belle lumière réfléchie par l’enfilade des étangs, avec de part et d’autre ces grands arbres fidèles tout près de Bruxelles. 

  • Cygnes

    J’ai vu des cygnes blancs
    Striés de bleu 
    Couronnés d’or 
    Et des mouettes endeuillées 
    Assises au bord 
    De l’eau claire 

    Rouge-Cloître Cygnes.jpg

    J’ai vu des oiseaux noirs 
    Dont j’ignore le nom 
    Qui volaient lentement 
    Au ras de l’étang 
    Tandis que dans mes yeux 
    Des étoiles brillaient 

    Rouge-Cloître Sur l'eau.jpg 

    Imperceptiblement 
    Je m’endormais 
    Sur l’un des bancs 
    En bois vert du ponton

    Jacques Herman, Cygnes blancs striés de bleu

     

     
  • Au Rouge-Cloître

    Au cœur de la forêt de Soignes, au sud-est de Bruxelles, un lieu très particulier attire les promeneurs, les amoureux de la nature et les artistes : le Rouge-Cloître. Par une belle journée d’automne, on peut y faire le plein de couleurs somptueuses. 

    Rouge-Cloître Le premier étang.jpg

    Rouler en cette saison sous le beau tunnel végétal de l’avenue de Tervueren ne donne quune faible idée de la forêt de Soignes, « cathédrale » de hêtres. Y marcher enchante tous les sens : odeurs d’humus, cris d’oiseaux, tapis rouille sous les hauts arbres – les parfums, les couleurs et les sons s’y répondent. Le Rouge-Cloître, ce sont des bâtiments, des jardins, des étangs, « un écrin de verdure et de calme à l’entrée de la forêt de Soignes » (Bruxelles Environnement).

    Rouge-Cloître Allée.jpg

    Longtemps attendue, après bien des craintes, la restauration du site, classé Natura 2000, est en cours et sur les deux fronts : réhabilitation du patrimoine et protection des milieux naturels. Le mur d’enceinte en briques rouges et les haies aux feuillages multicolores recréent l’impression d’ensemble du prieuré de Saint Paul en Soignes, une abbaye succédant au XVIIe siècle aux ermites installés là depuis le XIVe siècle.

    Rouge-Cloître Haie et mur.jpg

    « Le nom de « Roodclooster » ou « Rouge-Cloître », donné au site dès 1380, viendrait du mortier rouge qui recouvrait alors les murs des bâtiments communautaires. Une autre hypothèse serait que le monastère et son église aient été construits sur une partie défrichée de la forêt. Car en néerlandais, « rooien » signifie « déterrer, arracher », d’où l’utilisation du préfixe « roo » ou « rode ». Les ducs de Brabant, puis les princes bourguignons vont favoriser le développement du Rouge-Cloître par de nombreux dons. » (IBGE) 

    Rouge-Cloître Maison du meunier.jpg

    A l’écart d’un ensemble qui comprenait une grange, des écuries – aujourd’hui c’est le Centre d’Art de Rouge-Cloître, flanqué de nombreux ateliers d’artiste –, une petite « maison du meunier » près de laquelle on restaure d’anciens murs a été occupée par le peintre Alfred Bastien, elle a inspiré plus dun artiste, dans son charmant cadre de verdure. Hugo van der Goes est le plus célèbre d’entre eux qui ait vécu au Rouge-Cloître, où il a terminé sa vie. 

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    Les viviers et les étangs, sans compter la mare aux grenouilles, sont autant de miroirs pour les grands arbres de la forêt de Soignes. Troncs et ramures, feuillages de feu et d’or vibrent dans leurs eaux calmes. Irrésistible pour les amateurs de photographie. Sur les chemins et sur l’onde, les feuilles mortes gardent encore leurs formes, leurs couleurs, on a envie d’en faire un bouquet puis on s’amuse à les soulever du pied en écoutant leur craquement caractéristique, « petite madeleine » pour qui a joué, marché, couru ici dans sa jeunesse.

    Rouge-Cloître Oiseau blanc.jpg

    Le long bâtiment du prieuré était occupé alors par une brasserie où l’on dégustait en terrasse de savoureuses tartines de fromage blanc ; il est en cours de restauration, dissimulé sous une bâche blanche qui, de loin, rappelle ses murs blanchis sous le toit d’ardoises. Pour l’instant, on ne peut se restaurer au Rouge-Cloître que le week-end. C’est si bon de flâner le long des étangs, d’y observer les oiseaux qui enchantent les lieux, cygnes, canards, poules d’eau, mais aussi hérons ou cormorans juchés sur le grand arbre d’un îlot, excellent point de vue pour la pêche.

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    Le site du Rouge-Cloître, par souci de protection, est davantage balisé qu’autrefois ; murs, barrières et clôtures incitent les promeneurs et les chiens à respecter la faune et la flore locales. Mais on laisse en place certains arbres tombés dans l’eau ou dans la forêt, pour des raisons écologiques, et leur présence sculpturale est du plus bel effet.

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    Je vous parlerai une autre fois du vivier d’artistes qu’est aussi le Rouge-Cloître. Si vous comptez vous y rendre prochainement, je vous signale l’exposition du Centre d’Art, « La Passion Ghelderode », dont j’ai vu l’affiche ce matin-là, mais elle n’est ouverte en semaine que l’après-midi, un bon motif d’y retourner.

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    En quittant Bruxelles en voiture par l’avenue de Tervueren, vous trouvez à votre droite deux routes possibles : celle de droite (chaussée de Tervueren) descend vers Auderghem, il ne faut pas manquer à gauche la petite rue pavée en angle aigu qui donne accès au site (parking autorisé près du Centre d’art) ; en prenant celle de gauche, vous devrez garer la voiture dans la forêt à mi-chemin et descendre à pied vers le Rouge-Cloître – une superbe vue panoramique sera votre récompense.