Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous,
Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.
Vous me parliez des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ;
Comment éclaterait le glas des destinées,
Comment on s'aimerait, en se sentant vieillir.
Votre voix m'enlaçait comme une chère étreinte,
Et votre cœur brûlait si tranquillement beau
Qu'en ce moment, j'aurais pu voir s'ouvrir sans crainte
Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.
Emile Verhaeren, Les heures d'après-midi
Commentaires
Tania, j'ai mis des liens sur mon blog vers tes deux articles sur le Musée Verhaeren. Bonne soirée.
Merci d'assurer le relais, à bientôt.
Délicieux comme presque tous les poèmes de Verhaeren.
Heureuse que vous l'aimiez, merci Armelle.
Finalement, je l'aime bien, cet Emile Verhaeren dont j'ai appris tant de poésies quand j'étais à l'école... Il faudrait que je m'y replonge un peu.
Merci et bon week end.
A quand tout Verhaeren dans La Pléiade ? Bonne soirée à vous.