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rouge-cloître

  • Femmes

    Dans la seconde partie de l’exposition Léon Navez. Une peinture de l’âme au Rouge-Cloître, j’ai été frappée par la sérénité qui émane des figures féminines telles qu’il les a peintes dans les années soixante. En voici trois exemples aux tons particulièrement solaires (que mes photos rendent très imparfaitement).

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    © Léon Navez, La Martiniquaise, 1960, huile sur toile, 65 x 98 cm, Collection privée

    La Martiniquaise est drapée dans un grand tissu jaune. Les courbes du visage, du torse et des mains contrastent avec les plis droits du paréo. Les bandes larges du châssis de fenêtre derrière elle tranchent avec les lignes fines qui la dessinent.

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    © Léon Navez, Femmes sur la digue, 1960, huile sur toile, 81 x 100 cm, Collection privée

    La composition de Femmes sur la digue présente le même contraste entre le traitement de la figure humaine et celui du décor. Les aplats de couleur leur confèrent une immobilité tranquille, alors que le ciel et la mer sont en mouvement.

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    © Léon Navez, Goûter sous le parasol, 1962, huile sur toile, 81 x 100 cm, Collection privée

    Si le duo étonne – l’une est nue, l’autre habillée – que dire de Goûter sous le parasol qui m’a fait bien rire, au fur et à mesure que j’observais le jeu des contrastes (couleurs & formes) de haut en bas de la toile. Amusant, non ?

    Léon Navez. Une peinture de l’âme, Centre d’art du Rouge-Cloître
    > 17 juillet 2022.

  • Peintre de l'âme

    Au Centre d’art du Rouge-Cloître, une belle rétrospective permet de découvrir le parcours artistique de Léon Navez (1900-1967), « Une peinture de l’âme ». Il fut un des fondateurs du groupe Nervia que le musée d’Ixelles avait confronté en 2015 au premier groupe de Laethem-Saint-Martin : Navez y était bien présent mais la force des œuvres d’Anto Carte (son maître et protecteur) ou de Gustave Van de Woestyne m’avait rendue moins attentive à ce peintre plus discret.

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    L’exposition actuelle présente exclusivement des peintures issues de collections privées, en deux temps : au rez-de-chaussée les débuts, la période Nervia, les influences diverses ; à l’étage, des œuvres d’après 1950, sa dernière période – une découverte pour moi : un art plus lumineux, plus graphique, où la pureté de la ligne et les aplats de couleur prennent le pas sur la peinture de l’intériorité.

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    © Léon Navez, Autoportrait, 1927, huile sur toile, 64 x 53 cm, Collection privée

    L’affiche montre la prédilection de Navez pour le portrait à toutes les périodes de sa vie, entre autres avec le puissant autoportrait de 1927 : « Intense et halluciné, saisissant, le tableau incarne la volonté de Navez de se regarder en face au risque de perdre pied. Assujettissant la forme au fond, il s’interroge d’une manière un peu folle qui fait violence à son tempérament feutré. » (Danièle Gillemon, Une peinture de l’âme – extrait du catalogue)

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    © Léon Navez, La vieille, 1928, huile sur toile, 130 x 90 cm, Collection privée
    (comparaison intéressante avec L'aïeule d'Anto Carte, illustrée à côté)

    Navez, né à Mons, fonde avec d’autres peintres wallons le groupe Nervia en 1928, comme le rappelle « Les trois Léon » de Désiré Haine à l’entrée : un portrait de Léon Eeckman, assureur et administrateur du groupe, devant deux toiles de ses amis Léon Devos (poissons) et Léon Navez (nature morte fleurie). Sa fille, Françoise Eeckman, exprime dans un entretien à la fin du catalogue son désir de « raconter ici ce que les livres ne disent pas et faire en sorte que le souvenir de Léon Navez […] demeure, apportant à chacun une connaissance plus proche de l’artiste. » (L’homme raconté, interview par Nicolas Delvaulx)

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    © Léon Navez, L'homme au chat (autoportrait), 1930, huile sur toile, 125 x 100 cm, Collection privée

    Elle rappelle la mort des parents du peintre quand il n’avait que vingt ans. Recueilli par une tante, Léon Navez était plutôt taiseux, enclin à la mélancolie. Mais il a pu toute sa vie compter sur des amitiés solides dans ce trio auquel s’était joint Taf Wallet. Anto Carte, avec qui il a voyagé en Italie grâce à une bourse (prix Godecharle) en 1925, l’a hébergé chez lui durant deux ans. Fort influencé par son protecteur au début, Navez a fait la rencontre de Léon Devos à l’Académie de Bruxelles, a connu la dèche à Paris et y a rencontré sa première épouse, Lulu (Lucienne Jouanneau), au caractère plutôt sérieux et morose comme le sien ;  leur fils Serge naît en 1928.

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    © Léon Navez, L'enfant au caban, 1940, huile sur toile, 100 x 80 cm, Collection privée

    Lulu meurt de maladie en 1950. Quatre ans plus tard, Navez se remarie avec Annie Deronne, très gaie, dont la joie de vivre lui rend le sourire ; ils s’installent à Auderghem. Les souvenirs de Françoise Eeckman sur l’homme qu’il était – elle a passé deux semaines de vacances avec eux au Zoute et le peintre était un ami de ses parents – dessinent sa personnalité toujours un peu réservée, son application à créer, sans cesse en recherche, en pratiquant diverses techniques.

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    © Léon Navez, Jeune fille au chapeau, 1940, Collection privée

    Le caractère introverti de Léon Navez a sans doute contribué à la qualité de ses portraits, à la fois habités et mystérieux, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants : La vieille, L’homme au chat, La visite« Avant de peindre il faut savoir dessiner » disait-il : cela se voit bien notamment dans la Jeune fille au chapeau. Son trait sûr et fin rappelle parfois l’art de Foujita.

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    Vue partielle de la suite de l'exposition à l'étage (après 1950)

    Influences et recherches rapprochent le peintre du cubisme (Le jardinier), de l’expressionnisme (Rouge-Cloître en hiver m’a fait penser à certains paysages brabançons de Taf Wallet), du symbolisme. Ses paysages de Chiny (Cour de ferme) où il avait une maison portent encore l’influence de la peinture toscane qu’il admirait. Engagé dans la Résistance durant la seconde guerre mondiale, il peint assez traditionnellement une réunion de l’équipe du Faux Soir, et, à la manière de Guernica, la tragédie d’Oradour sur Glane.

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    © Léon Navez, L'élève / Intérieur avec chevalet et chaise, 1960, Collection privée

    A l’étage, place à la lumière ! Remarié, revenu du Congo où il a peint sobrement des femmes au bord de l’eau, optant pour la ligne claire et des compositions presque japonisantes, c’est la nouvelle et dernière phase de la peinture de Léon Navez qu’on découvre là. Plus décorative, stylisée, plus contemporaine, allègre. Le chevalet souvent géométrise l’espace, rappelle l’enjeu pictural, et même s’il semble d’abord qu’il soit moins question d’âme ici, j’ai ressenti dans cette salle à l’accrochage très réussi une persistance de l’intime, du silence, de l’âme contemplative du peintre – aussi dans la grande pudeur des nus.

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    © Léon Navez, Petite fille au bocal, 1960, Collection privée

    Ne manquez pas Léon Navez, une peinture de l’âme, au Centre d’art du Rouge-Cloître : du mercredi au dimanche de 14h à 17h (18h le week-end). Entrée à 3 € !

  • Sauvages

    Rouge Cloître octobre (13).jpgQu’ils sont gais à rencontrer, les cyclamens sauvages !
    A cette saison où les feuillages se dorent au soleil, où le Rouge-Cloître déploie ses couleurs, ces touffes aux subtiles nuances de rose, çà et là sous les arbres, captent le regard.

     

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    Les premiers, plus vifs, prenaient leur bain de lumière de l’après-midi. Les seconds, plus à l’ombre, plus pâles, offraient leur douceur au regard.

     

     

    Quoi que dise le cyclamen dans le langage des fleurs, le mot « délicatesse » lui correspond parfaitement.  

  • Vieil or d'octobre

    Démenti à la mauvaise réputation du ciel belge, le soleil a brillé sur la dernière semaine d’octobre. Du temps idéal pour se promener au Rouge-Cloître paré de tout son vieil or. Ce site en forêt de Soignes, vous l’avez déjà vu ici, est remarquable à toutes les saisons.

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    Tandis que certains pêchent tranquillement et que d’autres font carrément la sieste, couchés sur la rive, nous prenons l’allée ensoleillée qui longe l’étang du Moulin, si belle sous la lumière d’automne filtrée par les feuillages.

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    Plus loin, une plate-forme en surplomb donne un excellent point de vue vers le grand étang des Clabots. Les arbres tombés ou chablis sont des refuges fort appréciés des canards et autres volatiles qui s’y reposent, sans être dérangés le moins du monde par les passants ou les photographes amateurs.

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    Devant nous, derrière, de quelque côté que l’on regarde, le festival des couleurs est bien lancé. La gamme des jaunes domine encore sur les arbres, mais les tapis de feuilles sous les hêtres annoncent déjà le rouge rouille caractéristique du sol de cette belle forêt.

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    En revenant par l’autre côté des étangs, on se rapproche peu à peu de la longue et superbe bâtisse blanche de la Maison du Prieur. Sa restauration est à présent terminée. On espère y retrouver l’an prochain une terrasse où se régaler peut-être, comme au siècle dernier, de tartines au fromage blanc et radis.

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    A l’arrière du prieuré, l’ancienne ferme et ses annexes accueillent des ateliers d’art et l’association Cheval et Forêt. Deux Brabançons étaient de sortie, on ne se lasse pas d’admirer ces fameux chevaux de trait qu’on voyait dans tous les villages quand nous étions enfants.

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    A droite des écuries, un chemin monte vers un beau talus champêtre, un côté du site souvent moins fréquenté, où le soleil jetait ses derniers feux. Puis on arrive à la plaine de jeux. En ce jour d’école, deux gamins avaient pour eux seuls le grand bateau-pirate en bois à explorer en tous sens.

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    En continuant vers la droite, on descend vers la passerelle entre les deux étangs du Lange Gracht. Les cygnes n’étaient pas les seuls à en fouiller la vase. Après avoir traversé, on retourne vers l’entrée par la rue pavée du Rouge-Cloître.

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    Du talus où prospèrent les prêles et les roseaux, on a une jolie vue sur le site et ses murs d’enceinte. Profitant du dernier soleil de la journée, un canard s’éclaboussait joyeusement sur le petit étang du Lange Gracht.

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    Pour cette semaine de congé, je signale l’exposition « Jojo en balade à Rouge-Cloître » présentée actuellement au Centre d’art (ancien prieuré), qui plaira aux enfants d’aujourd’hui comme à ceux d’hier qui lisaient Spirou : elle rend hommage au bédéiste André Geerts (1955-2010) et à son petit héros malicieux.

  • Jours d'été

    Après le quinze août, l’atmosphère change souvent et c’est encore bien le cas cette année : un dimanche radieux, suivi de jours pluvieux et du retour de températures en dessous des vingt degrés. Il n’y a pas là matière à se plaindre ; tant de gens souffrent de chaleur excessive, d’inondations désastreuses, de tremblements de terre ou de ces terribles maux que certains hommes infligent à d’autres.

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    L’azur du ciel m’a un peu manqué, je l’avoue, cet été, mais les martinets sont bien revenus avec leurs cris et leurs courses folles parfois très haut au-dessus des toits. Et aussi des moineaux, à plusieurs endroits du quartier, à notre grand plaisir – cela fait plusieurs années qu’on n’en voyait plus ici. Quant aux ballets des nuages, comment s’en lasser, pourvu tout de même qu’ils laissent un peu de place à la lumière.

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    Une journée vraiment estivale à la mer du Nord, quel plaisir ! On comprend le succès des appartements sur la digue quand on contemple le large spectacle renouvelé du sable et de la mer qui roule ses ourlets d’écume. On suit des yeux les cerfs-volants. Assis sur la plage ou les pieds dans l’eau, on accueille les souvenirs d’enfance qui se mêlent au moment présent.

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    Passer l’été chez soi permet de suivre toutes les floraisons : le laurier-rose fleurit dès juillet, mais l’hibiscus, le dipladénia, les rudbeckias en pot attendent en général le mois d’août pour exhiber leurs couleurs. Fidèles aussi, les bourdons visitent la sarriette de fleur en fleur.
    Lire au vert du jardin suspendu Le consentement de Vanessa Springora et constater qu’elle a parfaitement réussi à « prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre ».

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    Au Rouge-Cloître, la grande rénovation du prieuré touche à sa fin. Dès cet automne, peut-être, les barrières du chantier auront disparu et l’on pourra, j’espère, se réinstaller sur la grande terrasse et admirer les jardins restaurés. Sur le côté, le potager a belle allure avec ses soleils en fleurs. Bonne idée d’avoir installé une guinguette dans la cour d’entrée !

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    Un des endroits préférés de Mina la noiraude, c’est le grand coussin jaune sur le coin du bureau où dormir tout son saoul. Elle y a une bonne vue vers l’intérieur et vers l’extérieur. Cet été, une musaraigne a fait de courtes apparitions sur la terrasse puis disparu, mystère. La chatte veille, surveille, inspecte tous les recoins quand elle sort. Mais pas aujourd’hui, il pleut. Et quand je rentre de chez une autre chatte aux magnifiques yeux bleus qui se languit de sa maîtresse, Mina flaire bien sûr des odeurs d’ailleurs et se frotte à moi pour retrouver sa place de favorite – rien à craindre, elle est la préférée.