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mer du nord

  • Jours d'été

    Après le quinze août, l’atmosphère change souvent et c’est encore bien le cas cette année : un dimanche radieux, suivi de jours pluvieux et du retour de températures en dessous des vingt degrés. Il n’y a pas là matière à se plaindre ; tant de gens souffrent de chaleur excessive, d’inondations désastreuses, de tremblements de terre ou de ces terribles maux que certains hommes infligent à d’autres.

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    L’azur du ciel m’a un peu manqué, je l’avoue, cet été, mais les martinets sont bien revenus avec leurs cris et leurs courses folles parfois très haut au-dessus des toits. Et aussi des moineaux, à plusieurs endroits du quartier, à notre grand plaisir – cela fait plusieurs années qu’on n’en voyait plus ici. Quant aux ballets des nuages, comment s’en lasser, pourvu tout de même qu’ils laissent un peu de place à la lumière.

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    Une journée vraiment estivale à la mer du Nord, quel plaisir ! On comprend le succès des appartements sur la digue quand on contemple le large spectacle renouvelé du sable et de la mer qui roule ses ourlets d’écume. On suit des yeux les cerfs-volants. Assis sur la plage ou les pieds dans l’eau, on accueille les souvenirs d’enfance qui se mêlent au moment présent.

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    Passer l’été chez soi permet de suivre toutes les floraisons : le laurier-rose fleurit dès juillet, mais l’hibiscus, le dipladénia, les rudbeckias en pot attendent en général le mois d’août pour exhiber leurs couleurs. Fidèles aussi, les bourdons visitent la sarriette de fleur en fleur.
    Lire au vert du jardin suspendu Le consentement de Vanessa Springora et constater qu’elle a parfaitement réussi à « prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre ».

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    Au Rouge-Cloître, la grande rénovation du prieuré touche à sa fin. Dès cet automne, peut-être, les barrières du chantier auront disparu et l’on pourra, j’espère, se réinstaller sur la grande terrasse et admirer les jardins restaurés. Sur le côté, le potager a belle allure avec ses soleils en fleurs. Bonne idée d’avoir installé une guinguette dans la cour d’entrée !

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    Un des endroits préférés de Mina la noiraude, c’est le grand coussin jaune sur le coin du bureau où dormir tout son saoul. Elle y a une bonne vue vers l’intérieur et vers l’extérieur. Cet été, une musaraigne a fait de courtes apparitions sur la terrasse puis disparu, mystère. La chatte veille, surveille, inspecte tous les recoins quand elle sort. Mais pas aujourd’hui, il pleut. Et quand je rentre de chez une autre chatte aux magnifiques yeux bleus qui se languit de sa maîtresse, Mina flaire bien sûr des odeurs d’ailleurs et se frotte à moi pour retrouver sa place de favorite – rien à craindre, elle est la préférée.

  • Jardins

    Taf Wallet BG Jardins.jpgTaf Wallet aimait aussi peindre les jardins, les arbres, les fleurs, comme dans cette vue de son jardin à Saint-Idesbald avec une petite table à l’ombre des parasols.

    En 1990, Schaerbeek a organisé à la maison communale une exposition en son honneur : « Taf Wallet. Vingt ans de lumière ». Dans un entretien à cette occasion, il expliquait qu’en Italie, il avait peint une aquarelle du jardin de l’hôtel où il séjournait et avait voulu en faire une peinture : « et instinctivement, ma brosse a commencé à travailler d’une manière pointilliste sur la toile ».

    C’est dans les années 1970 qu’il a adopté cette technique post-impressionniste, sans systématisme.

     

    « La côte belge, un siècle d’inspiration artistique »,
    Belgian Gallery, Namur > 27 avril 2019 

  • Taf Wallet et la mer

    A Namur, la Belgian Gallery (place d’Armes) expose actuellement soixante œuvres de Taf Wallet dans un ensemble sur le thème de « La côte belge, un siècle d’inspiration artistique », en compagnie d’autres peintres, graveurs et sculpteurs belges parmi lesquels Ensor et Delvaux. Taf Wallet (1902-2001) est né à La Louvière, puis il s’est installé à Bruxelles, plus précisément à Schaerbeek. Après avoir fondé avec d’autres artistes wallons le groupe Nervia en 1928, puis fait l’acquisition d’une maison de pêcheurs à Saint-Idesbald en 1933, il s’est partagé entre ses deux ateliers, l’un au square Riga et l’autre à la côte : la mer est devenue son motif préféré.

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    © Taf Wallet, Matinale

    Sa petite-fille Isabelle lui rend hommage en première page du catalogue : « Presque 100 ans à rire chaque jour, et presque 80 ans à courir après la lumière ». Depuis le tube de bleu de Prusse acheté en cachette par le petit garçon doué pour le dessin, Taf Wallet a fait du bleu sa couleur phare, en particulier quand il peint « la mer comme un personnage central, parfois accompagné de silhouettes, de voiles et de parasols, et du sable jusque dans le mélange sur la palette. » Il était membre de la Société belge des Peintres de la Mer.

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    © Taf Wallet, Compétition de chars à voile

    Le ciel et la mer du Nord, la plage où l’eau se mêle au sable, le peintre n’a cessé de les guetter à toutes les heures du jour. Comme le personnage de Matinale, il aimait se camper les pieds dans l’eau pour capturer tous les bleus du paysage. Il a même eu un atelier dans les dunes. Sa façon de peindre, d’abord inspirée d’Ensor et de Jakob Smits, a évolué vers un pointillisme « qui marquera la part de son œuvre la plus connue » (catalogue). Un pointillisme très personnel, pour rendre la vibration de la lumière.

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    © Taf Wallet, Coucher de soleil II

    Les toiles accrochées dans la grande salle au rez-de-chaussée de la galerie en sont un merveilleux témoignage : Compétition de chars à voiles, avec ses triangles blancs et ses touches de rouge, montre les chars alignés sur la ligne d’horizon, sous un ciel aux subtiles nuances de bleu ; à l’avant-plan, deux personnages se promènent sur le sable où l’eau s’insinue, cette particularité des plages du Nord que Spilliaert a si bien rendue dans ses marines. Dans Coucher de soleil II, à dominante jaune, du jaune clair du soleil jusqu’à l’ocre, une mince bande bleue sépare le ciel et la plage – couleurs complémentaires.

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    © Taf Wallet, Promenade à Nieuport

    L’Estacade blanche de Nieuport (1957) révèle une composition plus graphique au milieu du XXe siècle, un sens du graphisme attesté par sa signature en lettres capitales. Les lignes de l’estacade occupent la majeure partie de la toile, puis on remarque, sur un axe parallèle, une embarcation à voile rouge. A comparer avec Promenade à Nieuport, une toile exposée à l’étage : là, les formes géométriques du bord de mer, un jeu de triangles, ne sont plus cernées d’un trait noir. Une vue magnifique, vivante et paisible.

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    Avant de prendre l’escalier pour y monter, nous prenons le temps de détailler les « croquetons » exposés sur un mur de briques : Taf Wallet commençait toujours par ces petits formats (35 x 20 cm) peints sur le vif. C’est l’atmosphère des grandes vacances à la mer du Nord : parasols et transats, toiles rayées retenues par des piquets, fanions colorés, cabines de plage sur roues, estivants, promeneurs… Dans cette seconde salle, j’ai particulièrement aimé Coupe-vent rouges avec une ligne d’horizon très haute : sur la droite, juste devant la toile rouge et blanche, une fillette en bleu s’est assise dans le sable – pour s’isoler ? se cacher ?

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    © Taf Wallet, Coupe-vent rouges

    A l’étage, on découvre un bel ensemble de gravures signées James Ensor. Des œuvres d’autres peintres belges illustres comme Paul Delvaux, Emile Claus, Léon Spilliaert. De petites sculptures de Georges Grard, qui a côtoyé Taf Wallet du côté de Saint-Idesbald. Inspiré par la beauté féminine, Georges Grard (1901-1984) aimait sculpter les courbes expressives (en général, ses œuvres étaient de grande taille).

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    © Taf Wallet (en couverture du catalogue de la Belgian Gallery)

    Marée basse ou marée haute, méandres de l’eau sur le sable, brise-lames, plages calmes ou venteuses, lumières du jour ou du couchant, Taf Wallet n’a cessé de peindre la mer qu’il aimait et de chercher la lumière, jusqu’à ses dernières peintures rayonnantes qu’il nommait « la lumière de Dieu ». On respire le plein air dans cette exposition namuroise à la Belgian Gallery, c’est une occasion exceptionnelle de découvrir les marines et l’œuvre de Taf Wallet avec un tel ensemble, jusqu’au 27 avril 2019. Je vous la recommande.