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Bruxelles - Page 33

  • Les arbres inspirent

    Si les parcs accueillent volontiers des sculptures, l’art peut aussi s’exprimer dans un agencement inédit. Au parc de Woluwe, ce trio m’a séduite, chaque arbre entre deux pierres dressées. De profil, on a l’impression de voir les pierres porter des branches. De plus près, on peut presque entendre une conversation entre amis. C’est très beau.

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    Le site de Bruxelles environnement renseigne sur cette œuvre originale intitulée « Les arbres protégés » (1998) : « La sculpture de Nathalie Joiris (1964) a été sélectionnée dans le cadre du concours annuel organisé par la Fondation européenne pour la sculpture. Trois aubépines poussent chacune entre deux stèles de granit, comme protégées par elles. Le vivant et le statique s’allient, l’art et la nature se marient. »

    Les arbres inspirent, comme le montrait Anne, l’ArtisAnne-textile, il y a peu, avec les « anastyloses » de Valentine Armand exposées à Brantôme, une autre manière de « retenir la présence de l’arbre » (V. A.) et de le recréer.

  • D'un parc à l'autre

    Le parc de Woluwe, où j’ai tant de souvenirs, s’étend sur près de 70 hectares, plus de trois fois plus que le parc Josaphat à Schaerbeek où je me promène habituellement. Cela me frappe quand j’y retourne et ma dernière visite à la Bibliotheca Wittockiana m’en a donné l’envie : la rue du Bemel (un ruisseau) longe le parc, comme on le voit sur une jolie photo nocturne de Wikipedia.

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    Ce tilleul énorme figure sans doute à l’Inventaire des arbres remarquables. Il y manque des photos pour que je puisse l’identifier et vous donner sa taille exacte, mais vous pouvez vous en faire une idée en voyant la clôture qui l’entoure et protège sans doute aussi des branches basses – un câble assure déjà l’une ou l’autre. Plus loin, un beau châtaignier tout rond promet une belle récolte, à voir ses nombreuses bogues.

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    Le petit peuple des étangs s’affaire sans se soucier des promeneurs : foulques, moins nombreux qu’à Tervueren, oies, canards qui se précipitent pour se rapprocher de la rive où des promeneurs ont peut-être quelque chose pour eux. Un héron, juché sur un piquet, joue les statues, déplie son long cou pour mieux voir, reprend la pose.

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    Sous le ciel d’azur de ce premier jour du mois d’août, les eaux, les arbres, les algues, les reflets et les ombres composaient un tableau qu’on aimerait peindre si on était peintre – on a aperçu deux dessinatrices sur une autre rive.

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    En suivant les avenues qui traversent le parc, nous nous sommes rappelé le temps pas si lointain où on y passait en voiture. Tout est large, l’espace se déploie dans ce parc vallonné dont les allées invitent à des parcours divers et variés, au soleil ou à l’ombre, en silence ou en conversant, l’œil glissant sur les feuillages et se posant ici ou là, quand quelque chose arrête le regard, comme ces arbres qui s’étreignent.

  • Publicité murale

    Autour de Train World (27) Caulier.jpgSur le mur pignon gauche du bel immeuble « In het Boerineke » subsiste une publicité murale peinte pour une bière belge, la « 28 » de la brasserie Caulier. Comme celle des « Risques de guerre » près du Moeraske, cette publicité peinte fait partie du petit patrimoine préservé.

    Sur son site, vous découvrirez, si cela vous intéresse, l’histoire d’une brasserie belge qui débute en 1933 avec Charles Caulier, ancien ouvrier mineur, à distinguer d’un autre brasseur qui exploite actuellement ce nom de marque, une affaire de patrimoine commercial que je ne démêlerai pas.

  • Autour de Train World

    L’estivale du 2 août dernier, « Schaerbeek à toute vapeur », m’a permis d’en apprendre davantage sur les alentours de Train World, où l’exposition Delvaux, prolongée une dernière fois jusqu’au 11 octobre, continue à cartonner. Le guide et historien d’art Christophe Mouzelard n’a pas manqué d’inciter les participants qui ne l’avaient pas encore vue à la visiter – un « must have ».

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    Sur la place Princesse Elisabeth face à la gare de Schaerbeek

    Après la distribution de récepteurs et d’oreillettes, la promenade débute devant la gare, sur le terre-plein de la place Nationale devenue place Princesse Elisabeth (pas l’actuelle, mais Élisabeth de Bavière) en 1900, l’année où elle a épousé le futur roi Albert Ier). Christophe Mouzelard n’a pas manqué de détailler l’histoire de cette petite station Helmet devenue gare de Schaerbeek.

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    Sur la place Princesse Elisabeth (vers l'avenue Huart Hamoir), le wagon installé pour l'exposition Delvaux

    Il nous a étonnés en signalant que si la place est bien schaerbeekoise, la gare, elle, se trouve sur la commune de Laeken, donc de Bruxelles-Ville, comme on peut le vérifier à l’Inventaire du patrimoine architectural (auquel il travaille par ailleurs). Serait-ce parce que Léopold II ne voulait pas changer de commune pour prendre le train en venant du château de Laeken? Rien ne le prouve.

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    De la place Princesse Elisabeth, vue vers l'avenue Princesse Elisabeth et l'hôtel communal au bout

    Une des six avenues rayonnantes qui partent de la place, l’avenue Princesse Elisabeth, ouvre une perspective impeccable vers l’Hôtel communal de Schaerbeek. C’est à l’ingénieur des travaux Octave Houssa qu’on doit les plans d’aménagement du quartier Monplaisir-Helmet, où nous nous trouvons.

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    A l'entrée de la gare, l'ancien dépôt des bagages

    Avant d’emprunter le souterrain qui mène aux quais, un coup d’œil au petit bâtiment à gauche de l’entrée de la gare : c’est l’ancien dépôt des bagages, conçu par le même architecte, J. F. Seulen, et dans le même style « relevant de l’éclectisme teinté de néo-Renaissance flamande » (IPA). Nous sortons à la voie 7, d’où l’on a un bel aperçu du site, pour d’autres explications sur la gare, les auvents d’origine, les signaux…

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    La gare vue du quai de la voie 7

    Nous découvrons que notre guide est un passionné du chemin de fer et de Train World : il rappelle les prouesses réalisées pour y amener deux locomotives exceptionnelles, la Pays de Waes et la 12 (la seule conservée sur six). Avant le choix de Schaerbeek pour ce fantastique musée du train, la SNCB avait proposé Ostende ou Tour & Taxis.

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    Avenue Mon Plaisir, trois maisons de J.V. Schaik

    En sortant de la gare, nous empruntons à droite l’avenue Mon Plaisir, du nom de l’ancien domaine Monplaisir où vécut Charles de Lorraine. Seul le côté schaerbeekois est bâti ; sur l’autre, un large trottoir bien aménagé longe le chemin de fer. L’immeuble d’inspiration art déco aux numéros 91-93 a été bien rénové, mais c’est à l’angle de la rue Maurice des Ombiaux (écrivain) qu’un ensemble de maisons mérite plus d’attention.

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    A l'angle de l'avenue Mon Plaisir et de la rue des Ombiaux, maisons de J.V. Schaik

    « Ensemble de six maisons de rapport de style éclectique mâtiné d’Art nouveau géométrique, architecte J. V. Schaik, 1909-1910 » (IPA) : de la façade en briques jaunes rehaussée de briques vertes jusqu’à l’angle et de même de l’autre côté dans la rue des Ombiaux (plan sur le site de l’IPA), ainsi que sur l’immeuble d’angle en face, nous observons la richesse de ces façades asymétriques et très travaillées.

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    45, avenue Mon Plaisir

    Plus loin, du 55 au 43, une belle enfilade de maisons bourgeoises de 1904 illustre le style éclectique alors en vogue. Leurs similitudes et leurs différences – toujours ce désir de se distinguer du voisin – sont dues à l’architecte A. De Craene. Le 45 a remporté le concours de façade organisé par la commune en 1906.

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    Enfilade de petites maisons, avenue Mon Plaisir

    Du 21 jusqu’à l’angle du boulevard Lambermont, une enfilade de six maisons beaucoup plus modestes mène à l’ancien hôtel « In het boerineke » (1907) qu’on ne peut manquer quand on passe à sa hauteur, à pied ou en voiture. De style néo-Renaissance flamande, bien restauré, il porte son nom à l’angle ; il suffit de lever la tête pour apercevoir sous le pignon la statue de « La petite fermière ». Avec ses briques orangées rehaussées de pierre bleue et ses ornements, ce bâtiment embellit l’entrée dans Schaerbeek.

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    A l'angle de l'avenue Mon Plaisir et du boulevard Lambermont, In het Boerineke

    Du pont van Praet (jadis métallique et tournant pour laisser passer les bateaux sur le canal, actuellement en béton armé et réaménagé pour permettre l’accès au centre commercial Docks Bruxsel), on a une vue d’ensemble du site ferroviaire. Puis nous revenons sur nos pas pour nous intéresser aux rues adjacentes.

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    rue Joseph Van Camp

    La rue Joseph Van Camp et la rue Max Roos portent les noms de deux industriels propriétaires des terrains sur lesquelles elles ont été tracées et bâties peu après 1900. Toutes les maisons de la rue Van Camp ont été construites pour Max Roos, une enfilade particulièrement cohérente. Rue Max Roos, des immeubles à appartements de style Beaux-Arts, d’inspiration française, laissent largement entrer la lumière. Quel contraste entre la façade claire du 45-47 et son opposée, noircie par le temps, alors qu’elle comporte les mêmes matériaux !

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    rue Max Roose, deux immeubles de A. Laenen (45-47 et 22)

    Le même architecte, Antoine Laenen, a dessiné ces trois immeubles d’angle dans les années 20, en pleine période art déco (comme celui de l’autre côté de la rue). Un nettoyage serait le bienvenu aussi à l’angle de la rue Georges Garnir : l’immeuble à appartements moderniste de l’architecte Josse Franssen, pour l’entrepreneur H. Ruttiens, date de 1945.

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    rue Max Roose (en face du 22 et 26-28)

    Décidément, il y a plus de découvertes architecturales à faire dans ce coin de Schaerbeek qu’on ne l’aurait cru – par exemple, une belle enfilade de maisons avec logettes dans l’autre tronçon de la rue Maurice des Ombiaux. De retour sur la place devant la gare, nous recevons des explications sur les maisons qui l’entourent et sur l’avenue Huart Hamoir dont j’ai déjà parlé par ailleurs.

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    rue Maurice des Ombiaux

    Suivons donc notre guide qui rappelle l’affaire Jacques Georgin, un assassinat politique en 1970 (une stèle mémorial est située plus haut dans l’avenue), et aussi l’affaire Dreyfus dont deux protagonistes ont donné leur nom à l’avenue Zola et à l’avenue Colonel Picquart qui partent de la place Princesse Elisabeth.

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    https://www.trainhostel.be/fr/gallerie/hotel-1

    Christophe Mouzelard nous emmène dans l’avenue Rodenbach devant le Train Hostel (voir Le quartier Hamoir) sur lequel il a beaucoup à dire – il y a logé dans un wagon couchettes avec ses enfants pour soutenir l’hôtelier après les attentats de Bruxelles. Encore un mot sur le parc Walkiers avant d’emprunter la Rampe du Lion et de nous présenter le pont Albert (voir Contraste).

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    Du pont Albert, on situe bien la gare grâce à son " bulbe ajouré de quatre œils-de-bœuf" (IPA)

    Pour terminer une promenade passionnante qui aura duré deux heures, entre deux ponts, voici un autre grand souvenir de notre guide, alors militaire dans un des chars Léopard arrivés à Schaerbeek Formation pour participer au défilé du 21 juillet : les chars ont passé le pont van Praet un à un et comme lui se trouvait à hauteur du premier étage, il a vu bien des visages étonnés s’encadrer aux fenêtres, stupéfaits de ce bruyant spectacle matinal !

  • Zoom

    Au parc Josaphat, où l’on peut se promener tranquillement cet été, j’aimerais parfois pouvoir nommer tout ce que je vois, identifier chaque arbre et aussi les plantes qui se chargent de mettre des touches d’autres couleurs dans tout ce vert.

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    De l’autre côté de l’étang, je reconnais de loin la salicaire commune, sauvage, qui se plaît aussi au bord des fossés.

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    Mais qui prend le soleil, là-bas ? Un zoom et voici le titre d’une fable à rédiger : « Les tortues et l’oie ». Notez qu’elles observent, dans leur bulle ou dans les plumes, les règles de « distanciation ».