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art ancien

  • Beau petit catalogue

    Brafa Cucuel Femme au bord du lac.jpegLa galerie viennoise Sylvia Kovacek proposait une belle sélection d’œuvres à la Brafa 2025 et, cerise sur le gâteau, en plus de l’accueil sympathique, j’y ai reçu un catalogue de « highlights » que je feuillette avec grand plaisir. De petit format, très soigné, il contient une cinquantaine d’œuvres illustrées en pleine page avec leur notice détaillée en regard. Femme au bord du lac d’Edward Cucuel est une toile impressionniste assez séduisante – j’aime les couleurs du châle, la fleur rouge au corsage. 

    Edward Cucuel, Femme au bord du lac, vers 1910,
    huile sur toile, 80,7 x 64 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

     

    Brafa Moll Bouquet automnal.jpegJ’avais été attirée d’abord par ce lumineux Bouquet automnal avec des asters de Carl Moll : le vase est posé devant une fenêtre ouverte, on y sent l’air passer, non ?  Puis par une vue vénitienne où la mer occupe quasi les deux tiers de la hauteur. Moll faisait partie de la Sécession Viennoise fondée par Josef Hoffman : le catalogue présente aussi plusieurs objets en argent du célèbre architecte du Palais Stoclet (article de La Libre Eco ce week-end).

    Carl Moll, Bouquet automnal avec des asters, vers 1912,
    huile sur carton, 33 x 31 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

     

    Brafa Nolde Coquelicots.jpegEnfin, quel bel ensemble d’aquarelles d’Emil Nolde ! Ce sont principalement des fleurs, elles sont toutes illustrées sur le site de Sylvia Kovacek. J’y ai appris que Nolde, après que les nazis l’avaient placé au cœur de l’exposition de « l’Art dégénéré » en 1937, lui avaient interdit totalement de peindre en 1941. Nolde a ignoré cette interdiction* et surnommait ses petites aquarelles de cette période ses « peintures non peintes ». Il y a beaucoup à découvrir sur le site de la galerie viennoise.

    Emil Nolde, Coquelicots, vers 1930-1940,
    aquarelle sur papier japonais, 27,5 x 24,6 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

    *"Le passé trouble d’Emil Nolde, une ombre au tableau" par Pierre Bouvier (Le Monde, 2019), pour une information plus complète (mise à jour du 6/2/2025)

  • A la Brafa 2025

    Se rendre à la Brafa, rendez-vous annuel avec mille et une formes du beau, c’est chaque fois l’occasion de s’émerveiller, de découvrir. Pour les 70 ans de la Foire des antiquaires, de nombreuses galeries exposaient un ensemble d’œuvres d’un même artiste, ce qui est toujours intéressant. Une œuvre de Karel Dierickx m’avait emballée naguère. J’ai à nouveau admiré sa manière radicale de peindre hors de tout courant dans quelques toiles montrées par une galerie gantoise qui vient de lui consacrer une rétrospective, Le temps invisible en particulier.

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    Vue partielle du stand de la galerie P. Derom (Brafa 2025) : ensemble de Spilliaertbrafa,2025,bruxelles,foire des antiquaires,art ancien,art moderne,peinture,sculpture,objets d'art,brussels expo,janvier
    Léon Spilliaert (Ostende 1881-1946 Bruxelles), Le Carillon 1908,
    Encre de chine, pinceau, aquarelle, crayon à cire sur papier, 73.4 x 52.2 cm
     

    Un peintre belge plus connu était à l’honneur chez Patrick Derom : Léon Spilliaert. Deux dames à une exposition, une superbe Verrière toute en reflets, un autoportrait, de belles natures mortes – L’atelier de mon père, Le carillon – où on reconnaît le goût du peintre pour rendre l’ambiance nocturne, la présence mystérieuse des objets. Je suis toujours fascinée par son mélange de techniques pour produire ces effets visuels qui lui sont propres. D’autres Spilliaert jamais vus m’ont retenue ailleurs : Fille sur la plage, un dessin au fusain (Francis Maere) ou encore Fille de lune, un pastel (Edouard Simoens).

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    Vue partielle du stand de la galerie BG Arts, collection de Lalique (Brafa 2025)

    Une collection somptueuse de vases Lalique à la galerie BG Arts, spécialisée dans l’œuvre du maître verrier français : en plus de ses célèbres vases transparents ou opalescents, des vases de toutes les couleurs occupaient les étagères. J’y ai découvert aussi quelques pièces de Gabriel Argy-Rousseau, un artiste que je ne connaissais pas, dont un vase « Loups » en pâte de verre.

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    Gert & Uwe Tobias, Sans titre, 2024, coloured woodcut on canvas, 200 x 168 cm

    Connaissez-vous Gert & Uwe Tobias ? Pour moi, des inconnus. Devant leurs deux « Sans titre » simplement numérotés et très décoratifs, un galeriste (Rodolphe Janssen, Bruxelles) m’a parlé de ces frères jumeaux qui travaillent en symbiose et signent toujours ensemble, même si chacun a peint seul une des deux œuvres. D’origine roumaine, ils vivent à Cologne. Influencés par les mythes, costumes, artisanat et motifs de leur Transylvanie natale, ils mêlent dans leur travail la culture populaire, l’art abstrait et le graphisme contemporain. Laquelle de ces œuvres aux oiseaux bleus sur fond or préférez-vous ?

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    Fernand Léger, Les nageurs ou Les acrobates, 1950, bronze (cire perdue), 49,5 x 44 x 7cm

    Parmi les artistes qu’on retrouve régulièrement à la Brafa, il y a Jonathan Knight et ses bronzes animaliers (une chouette impressionnante), Steinlein avec ses petits chats (Univers du bronze) qui m’ont rappelé une expo au musée d’Orsay ou, également chez UDB, Jivko avec une console aux hiboux, décidément dans le sillage de Diego Giacometti. Surprise de découvrir une version sculptée (cire perdue) des Nageurs ou Acrobates de Fernand Léger, vue chez Dina Vierny, un haut relief accroché au mur derrière une étonnante Blonde de dos de Robert Couturier.

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    Ensemble de vases filetés de Charles Schneider (Kunstconsult)

    Un bel ensemble de vases « filetés » de Charles Schneider, des céramiques de Picasso, une magnifique tapisserie d’Aubusson d’après Calder (page 147 du catalogue)… Je pourrais énumérer tant de choses vues. Et tout autant de choses non vues encore visibles sur le site de la Brafa (où vous pouvez vous promener en ligne), comme cette Annonciation de Carolein Smit, une céramiste néerlandaise connue pour son bestiaire étrange, que j’ai oublié de chercher (elle était pourtant sur ma fiche).

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    Anto Carte (1886-1954), L'homme au poulain, huile sur toile, 141 x 100 cm

    Deux coups de cœur ! Je vous ai déjà parlé d’Anto Carte, ce peintre belge du groupe Nervia qui peint ses personnages avec une grande humanité. La galerie Ary Jan présentait L’homme au poulain, un chef-d’œuvre et une découverte. Cette toile d’Anto Carte n’avait jamais été montrée en Belgique ; acquise directement auprès de l’artiste, elle vient d’une collection privée aux Etats-Unis. La description sur le site de la galerie la présente très très bien. Jetez-y  aussi un coup d’œil à L’écolier de Lebasque, si charmant.

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    James Ensor, Dahlias, 1932, huile sur toile, 65 x 50,2 cm

    Merveilleux bouquet de dahlias signé James Ensor mis en valeur chez Samuel Vanhoegaerden, qui a réuni un ensemble de ses dessins de La gamme d’amour. Nouvelle venue à la Brafa, la galerie Van der Meij (Amsterdam) expose une Dame à un bureau de Carl Holsøe. Le sujet fait penser à l’univers d’Hammershoi, peintre danois plus connu, ils étaient très proches.

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    Fausto Zonaro (1854 - 1929), Les nymphes dans la vallée, huile sur toile (rentoilée), 94,5 x 134,5 cm

    Chez Segoura, une toile symboliste mais gaie, une ronde de jeunes femmes, Les Nymphes dans la vallée de Fausto Zonaro, nous transporte dans un univers mystérieux, imaginaire et poétique. J’ai découvert à proximité une peintre française que je ne connaissais pas, Louise LandréLe départ des voiliers – première femme artiste que je cite ici. Il y en avait d’autres, bien sûr, comme Fabienne Verdier : voyez ce magnifique Torrent de haute montagne au printemps (Patrick Derom).

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    Goswin van der Weyden (Bruxelles 1465 - après 1538 Anvers), La Vierge et l’Enfant trônant
    entre sainte Catherine d’Alexandrie et Marguerite d’Antioche,
    1500 – 1510,
    huile sur panneau, 76 x 65 cm

    L’art ancien a retrouvé plus de place à la Brafa cette année, une volonté de son nouveau directeur, Klaas Muller. J’ai admiré une belle Vierge à l’enfant en argent du XVIIIe (Bernard de Leye, p. 113 du catalogue), Le reniement de Saint Pierre par Bartolomeo Manfredi (p. 84), une Vierge d’Antioche entre deux lectrices (Romigioli Gallery), une tête de jeune satyre (1er-2e s.), un torse de jeune dieu (Colnaghi), un stand Egyptomania… entre autres.

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    Une des Valkyries de Joana Vasconcelos pour la Brafa 2025

    Pour finir, un mot sur l’artiste portugaise invitée d’honneur de cette édition 2025 de la Brafa, Joana Vasconcelos. Elle a suspendu deux Valkyries spectaculaires, qui s’illuminent par intermittence comme si elles respiraient, une dans chaque hall d’exposition. Ces sculptures monumentales « formées d’un corps central, d’une tête, d’une queue et de plusieurs bras »  sont « inspirées de figures féminines de la mythologie nordique qui survolaient les champs de bataille, ramenant les guerriers les plus courageux à la vie, pour rejoindre les divinités au Valhalla. Réalisées en textile, elles expriment pleinement la créativité de l’artiste, à travers une variété de tissus, de crochets et de passementeries. Le résultat final est une combinaison surprenante de volumes, de textures et de couleurs. » (Site de la Brafa)

  • Antica Brussels 2024

    C’est un grand plaisir de retrouver Antica Brussels (ex-Eurantica) sur le site de Tour & Taxis, cadre de la Brafa autrefois. Environ 70 exposants, plus de peintures que de sculptures et peu de mobilier, des vases, beaucoup de bijoux scintillant sous les spots, de la très belle vaisselle – il y en a pour tous les goûts.

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    Hans Wilt, Sous un ciel d'argent, Tempera sur carton, 1916, 78,5 x 93,5 cm

    Connaissez-vous Hans Wilt (1867-1917) ? Sous un ciel d’argent est le premier tableau qui me retient. Un peintre autrichien connu « pour ses marines et ses paysages, mais également pour ses scènes de ville, représentant des marchés, des places viennoises, des parcs […] », peut-on lire sur le site de la galerie Ary Jan. Elle montre entre autres de très belles vues nocturnes de Paris par Edouard Cortès et des élégantes de Toussaint (1873-1956) au charme suranné.

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    Franz Unterberger, Castellamare – Golfe de Naples, s.d., huile sur toile, 75,5 x 144,5 cm

    Une grande toile, Castellamare – Golfe de Naples, est signée d’un autre Autrichien, Franz Unterberger (1838-1902). Presque deux fois plus large que haute, elle représente un bord de mer lumineux et très animé : près des barques de pêche, sur la plage, de nombreux personnages composent une scène très vivante, formidablement fouillée.

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    Paire de vases gourdes en émaux cloisonnés (galerie Lamy)

    Sans transition, j’observe un stand d’antiquités orientales dont les vitrines contiennent de petits objets précieux : bijoux, flacons, boîtes, éventails… J’y admire surtout une paire impressionnante de grands vases gourdes en émaux cloisonnés : Chine, XIXe, j’imagine, ils ont leur col en forme de bulbe et des anses dragons. Un magnifique oiseau bleu et blanc y déploie ses ailes sur un fond turquoise orné de pivoines, dressé sur un sol jaune pâle. Quelles merveilles !

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    © Anto Carte, La dame au chapeau, 1914, huile sur toile, 70,5 x 54 cm

    Remarkable Paintings présente surtout des peintures belges du XIXe siècle. Je craquerais volontiers pour des Vases fleuris de Jehan Frison. Voici une toile d’Anto Carte qui m’étonne, datée de 1914, La dame au chapeau. Ce beau portrait n’est pas encore dans la veine à la fois symboliste et expressionniste qui a fait sa renommée, mais la pureté du visage montre déjà la grande humanité de cet artiste resté attaché à la figuration. Parmi les fondateurs du groupe Nervia en 1928, il en est aujourd’hui le membre le plus coté.

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    © Hervé t’Sterstevens, Ecureuil au seuil…, bronze

    Parmi les bronzes animaliers d’un sculpteur contemporain, Hervé t’Sterstevens, un écureuil en mouvement attire mon attention. Je ne connaissais pas cet artiste au parcours étonnant, d’après ce qu’on peut lire sur son site. Un reportage récent du Jardin extraordinaire m’a appris que l’écureuil était cousin avec la marmotte. J’aime cette forme circulaire qui le montre en plein bond, pas vous ?

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    Charles Schneider, Vase aux coprins, Le Verre français, 1923-1926

    L’Art nouveau et l’Art déco restent des valeurs sûres dans les foires. J’ai d’abord cru que le col de ce vase pansu, posé dans le bas d’une vitrine, formait le cœur d’une fleur, quand l’exposant (Antiques Emporium) s’est approché pour corriger mon impression : c’est un vase aux coprins de Charles Schneider (Le verre français). Il m’a montré de près ce vase joliment moucheté de bleu cyan pour que je voie mieux l’herbe (couleur prune) d’où émergent les champignons d’un beau rouge écarlate. Superbe.

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    Paravent Les heures du jour, lithographies de Mucha

    Chez un autre antiquaire néerlandais, Het Ware Huis, un délicieux paravent orné de quatre lithographies de Mucha illustre Les heures du jour (1899) : Éveil du matin, Éclat du jour, Rêverie du soir, Repos de la nuit. Il vous plaît ? Cliquez ici pour en apprécier les détails.

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    © Konstantina, Negative Space : Djurali Mullumbimby Pink, 2023,
    Pigments naturels & acrylique sur toile

    Sur le stand des Arts d’Australie, j’admirais Negative Space : Djurali Mullumbimby Pink (2023) quand le galeriste est venu me présenter cette toile de Konstantina. L’œuvre fait partie d’une série de diptyques où elle explore son identité aborigène. Dans une vidéo, elle parle de sa peau très blanche, ce qui la rend fière et la trouble à la fois, depuis qu’elle se sait descendante du peuple Gadigal. Djurali rend hommage au Bangalow Palm Tree, un palmier dont les aborigènes utilisent l’écorce. « A la manière d’une ombre chinoise, la silhouette végétale de l’espèce représentée s’incarne par un assemblage de pointillés finement apposés ou se soustrait à son environnement, laissant derrière elle l’empreinte de son absence révélée par ses contours de points. » (Arts d’Australie)

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    Antica Brussels 2024

    Que de choses à voir ! Un bel ensemble de gravures de Delvaux accrochées un peu trop haut pour le regard. Un grand Claustra de cuivre étamé et sculpté au chalumeau par Pierre Sabatier. Bien encadrées, des aquarelles d’Alexandre Graverol (le père de Jane G.) – en ligne une variante de Verlaine, la muse absinthe – à rapprocher de celle de Privat Livemont. Des éditions originales de Banksy vendues pour des motifs humanitaires… On espère qu’Antica, en plus du salon de Namur en automne, a trouvé pour de bon ses marques à Bruxelles et y reviendra à chaque printemps.

  • A la Brafa (suite)

    Pourquoi pas un second billet sur la Brafa 2023 ? Vos commentaires enthousiastes m’y ont encouragée. De plus, Voyage d’un Européen dans le XXe siècle est une lecture au long cours, passionnante et éprouvante dans les pages terribles de notre histoire – ce sera une bonne manière de m’en extraire un peu.

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    Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699), Bouquet de fleurs sur un entablement,
    huile sur toile, 74 x 21 cm (Franck Anelli Fine Art)

    Commençons par le XVIIe siècle. Ce Bouquet de fleurs de Jean-Baptiste Monnoyer, dans son vase à l’antique, illustre bien l’art de la peinture de fleurs alors à son apogée. La description de la galerie incite à apprécier « le grand satiné du bouton de pavot à gauche, la trame hachurée et mouillée de lumière de la feuille d’acanthe » et « l’impalpable légèreté des rose pâle au centre ».

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    Quant à ce bénitier précieux en vermeil, dont le contour aux motifs végétaux pourrait évoquer (de loin) l’art nouveau, il date aussi du Grand siècle (Flandres, XVIIe). La scène sculptée représente « La purification de Naaman » dont le Livre des Rois dans la Bible raconte qu’il fut « guéri de la lèpre après s’être baigné sept fois dans le Jourdain sur le conseil du prophète Élisée » (Wikipedia). Un des trésors d’orfèvrerie présentés par Bernard de Leye.

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    Armand Guillaumin (1841–1927), Marguerite (fille de l’artiste), 1894,
    pastel sur papier, 35 x 27 cm (Galerie DR. NÖTH)

    Sans transition, comme à la Brafa, voici la bonne bouille de la petite Marguerite, un pastel sur papier signé « G. 94 » pour Armand Guillaumin, 1894. Troisième des quatre enfants de l’artiste, Marguerite est née en 1893, après Madeleine en 1888, Armand en 1891, et avant André en 1896. Le Portrait de petite fille du musée d’Orsay serait-il celui de sa sœur Madeleine, l’aînée ? J’imagine que dans ce cas la notice du musée l’indiquerait.

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    Edouard Vuillard, Madeline Descorps et son fils Bernard au jardin (détail), 1919-1920,
    peinture à la colle sur papier marouflé sur toile, 99 x 65 cm (galerie Taménaga)

    Madeline Descorps et son fils Bernard au jardin est une charmante étude d’Edouard Vuillard, datée de 1919-1920. En cherchant cette illustration complète (lien précédent), meilleure que ma photo en partie rognée, j’ai trouvé la première étude de cette scène, moins aboutie que celle-ci. Le nabi zouave (surnom de Vuillard dans le groupe) était un grand ami de Bonnard, le nabi japonard : « « Si je vous écrivais à chaque fois que je pense à vous, à notre passé, à la peinture, etc., vous auriez une bibliothèque à compulser. » (Vuillard à Bonnard, le 4 mai 1940)

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    Certains stands de la Brafa présentent des curiosités, comme ce lustre spectaculaire. Intriguée par des peintures sur des panneaux blancs, je suis allée les regarder de plus près. Des aquarelles italiennes, du XIXe, si j’ai bien retenu ce que m’a répondu le galeriste (je n’ai pas noté son nom). Cette trentaine de scènes de la vie quotidienne – des paysages, des bâtiments, des personnages à l’extérieur ou dans un intérieur – forment un ensemble très vivant et dans des couleurs harmonieuses. J’imagine le plaisir du collectionneur qui les a réunies de cette façon pour les observer tour à tour, selon l’inspiration du moment.

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    A droite : Edgar Degas, Danseuse, arabesque ouverte sur la jambe droite, bras gauche en avant,
    bronze réalisé à partir du modèle original en cire (1882-1895) par la fonderie Hébrard (1919-1973), 20,5 x 25 x 10,7 cm

    Quelques sculptures, pour terminer. Trois petites danseuses de Degas chez Hélène Bailly. La notice qui accompagne Danseuse, arabesque ouverte sur la jambe droite indique que ce bronze est une épreuve réalisée par le fondeur Hébrard à partir du modèle original en cire. Pour Degas, les modelages en cire étaient des exercices, il ne les destinait pas à la vente. L’occasion de s’interroger sur ce qui distingue l’œuvre originale des versions ou tirages ultérieurs.

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    George Minne, L'extase maternelle, 1923, marbre

    Autre exemple, la galerie Oscar de Vos présente sur son stand trois versions de L’extase maternelle ou Maternité (Moeder in extase) de George Minne : une version en marbre plus grande que celle en bronze et une autre (un plâtre ?) posée sur une table. D’un point de vue esthétique, on mesure l’écart entre la recherche de la justesse dans le rendu de la posture chez Degas et la manière épurée d’un Minne pour exprimer un état d’âme.

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    Ossip Zadkine, Homo sapiens, 1933-1935,
    Plâtre original patiné exécuté en 1936, 210 x 141 x 110 cm (A&R Fleury)

    Enfin (bien qu’en réalité, ce soit la première sculpture devant laquelle je me suis arrêtée à la Brafa), une grande œuvre de Zadkine intitulée Homo sapiens, un plâtre original patiné de 1936. Le Centre Pompidou possède cette sculpture en bois d’orme, « deux figures assises dont les corps s’imbriquent dans un ensemble monumental », de plus de deux mètres de haut. 

    L’homme pose sa main gauche sur l’épaule de la femme qui penche la tête vers lui. De la main droite, il tient un parchemin déroulé. Sur ses genoux, on distingue différents instruments de mesure. Je lis sur le site du musée parisien que « Bernard Dorival appréciait cette œuvre, considérant que Zadkine « a donné à la fameuse Mélancolie d’Albrecht Dürer comme une sœur moderne » ».

    Il me reste une œuvre contemporaine à vous montrer. A bientôt.

  • Vases et lampes

    Une déception tout de même à la Brafa 2023 : ne pas y voir des œuvres annoncées, comme un petit Monet repéré dans la presse avant ma visite ou un rare vase en céramique de Gallé mis à l’honneur sur le site (retiré après quatre jours).

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    Verreries Art nouveau à la galerie Cento Anni

    Je m’en suis consolée en découvrant sur le stand de la galerie Cento Anni ce bel ensemble Art nouveau avec des vases en verre multicouche de Gallé, qui signe aussi la jolie lampe au chapeau chinois décorée de chrysanthèmes bleus.

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    Exceptionnelle lampe en verre multicouche signée Daum, vers 1925,
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    écor émaillé de fleurs de pêcher sur le pied et le chapeau, H 67 cm (Cento Anni)

    Si vous regardez l’émission Affaire conclue, vous connaissez l’autre grand nom de la verrerie Art nouveau. Coup de coeur pour cette très belle lampe au décor émaillé de fleurs de pêcher signée Daum qui date de 1925 environ. Comme celle de Gallé, elle est éclairée aussi dans le pied. Quelle merveille !