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foire des antiquaires

  • Beau petit catalogue

    Brafa Cucuel Femme au bord du lac.jpegLa galerie viennoise Sylvia Kovacek proposait une belle sélection d’œuvres à la Brafa 2025 et, cerise sur le gâteau, en plus de l’accueil sympathique, j’y ai reçu un catalogue de « highlights » que je feuillette avec grand plaisir. De petit format, très soigné, il contient une cinquantaine d’œuvres illustrées en pleine page avec leur notice détaillée en regard. Femme au bord du lac d’Edward Cucuel est une toile impressionniste assez séduisante – j’aime les couleurs du châle, la fleur rouge au corsage. 

    Edward Cucuel, Femme au bord du lac, vers 1910,
    huile sur toile, 80,7 x 64 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

     

    Brafa Moll Bouquet automnal.jpegJ’avais été attirée d’abord par ce lumineux Bouquet automnal avec des asters de Carl Moll : le vase est posé devant une fenêtre ouverte, on y sent l’air passer, non ?  Puis par une vue vénitienne où la mer occupe quasi les deux tiers de la hauteur. Moll faisait partie de la Sécession Viennoise fondée par Josef Hoffman : le catalogue présente aussi plusieurs objets en argent du célèbre architecte du Palais Stoclet (article de La Libre Eco ce week-end).

    Carl Moll, Bouquet automnal avec des asters, vers 1912,
    huile sur carton, 33 x 31 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

     

    Brafa Nolde Coquelicots.jpegEnfin, quel bel ensemble d’aquarelles d’Emil Nolde ! Ce sont principalement des fleurs, elles sont toutes illustrées sur le site de Sylvia Kovacek. J’y ai appris que Nolde, après que les nazis l’avaient placé au cœur de l’exposition de « l’Art dégénéré » en 1937, lui avaient interdit totalement de peindre en 1941. Nolde a ignoré cette interdiction* et surnommait ses petites aquarelles de cette période ses « peintures non peintes ». Il y a beaucoup à découvrir sur le site de la galerie viennoise.

    Emil Nolde, Coquelicots, vers 1930-1940,
    aquarelle sur papier japonais, 27,5 x 24,6 cm / Galerie Sylvia Kovacek, Vienne

    *"Le passé trouble d’Emil Nolde, une ombre au tableau" par Pierre Bouvier (Le Monde, 2019), pour une information plus complète (mise à jour du 6/2/2025)

  • A la Brafa 2025

    Se rendre à la Brafa, rendez-vous annuel avec mille et une formes du beau, c’est chaque fois l’occasion de s’émerveiller, de découvrir. Pour les 70 ans de la Foire des antiquaires, de nombreuses galeries exposaient un ensemble d’œuvres d’un même artiste, ce qui est toujours intéressant. Une œuvre de Karel Dierickx m’avait emballée naguère. J’ai à nouveau admiré sa manière radicale de peindre hors de tout courant dans quelques toiles montrées par une galerie gantoise qui vient de lui consacrer une rétrospective, Le temps invisible en particulier.

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    Vue partielle du stand de la galerie P. Derom (Brafa 2025) : ensemble de Spilliaertbrafa,2025,bruxelles,foire des antiquaires,art ancien,art moderne,peinture,sculpture,objets d'art,brussels expo,janvier
    Léon Spilliaert (Ostende 1881-1946 Bruxelles), Le Carillon 1908,
    Encre de chine, pinceau, aquarelle, crayon à cire sur papier, 73.4 x 52.2 cm
     

    Un peintre belge plus connu était à l’honneur chez Patrick Derom : Léon Spilliaert. Deux dames à une exposition, une superbe Verrière toute en reflets, un autoportrait, de belles natures mortes – L’atelier de mon père, Le carillon – où on reconnaît le goût du peintre pour rendre l’ambiance nocturne, la présence mystérieuse des objets. Je suis toujours fascinée par son mélange de techniques pour produire ces effets visuels qui lui sont propres. D’autres Spilliaert jamais vus m’ont retenue ailleurs : Fille sur la plage, un dessin au fusain (Francis Maere) ou encore Fille de lune, un pastel (Edouard Simoens).

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    Vue partielle du stand de la galerie BG Arts, collection de Lalique (Brafa 2025)

    Une collection somptueuse de vases Lalique à la galerie BG Arts, spécialisée dans l’œuvre du maître verrier français : en plus de ses célèbres vases transparents ou opalescents, des vases de toutes les couleurs occupaient les étagères. J’y ai découvert aussi quelques pièces de Gabriel Argy-Rousseau, un artiste que je ne connaissais pas, dont un vase « Loups » en pâte de verre.

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    Gert & Uwe Tobias, Sans titre, 2024, coloured woodcut on canvas, 200 x 168 cm

    Connaissez-vous Gert & Uwe Tobias ? Pour moi, des inconnus. Devant leurs deux « Sans titre » simplement numérotés et très décoratifs, un galeriste (Rodolphe Janssen, Bruxelles) m’a parlé de ces frères jumeaux qui travaillent en symbiose et signent toujours ensemble, même si chacun a peint seul une des deux œuvres. D’origine roumaine, ils vivent à Cologne. Influencés par les mythes, costumes, artisanat et motifs de leur Transylvanie natale, ils mêlent dans leur travail la culture populaire, l’art abstrait et le graphisme contemporain. Laquelle de ces œuvres aux oiseaux bleus sur fond or préférez-vous ?

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    Fernand Léger, Les nageurs ou Les acrobates, 1950, bronze (cire perdue), 49,5 x 44 x 7cm

    Parmi les artistes qu’on retrouve régulièrement à la Brafa, il y a Jonathan Knight et ses bronzes animaliers (une chouette impressionnante), Steinlein avec ses petits chats (Univers du bronze) qui m’ont rappelé une expo au musée d’Orsay ou, également chez UDB, Jivko avec une console aux hiboux, décidément dans le sillage de Diego Giacometti. Surprise de découvrir une version sculptée (cire perdue) des Nageurs ou Acrobates de Fernand Léger, vue chez Dina Vierny, un haut relief accroché au mur derrière une étonnante Blonde de dos de Robert Couturier.

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    Ensemble de vases filetés de Charles Schneider (Kunstconsult)

    Un bel ensemble de vases « filetés » de Charles Schneider, des céramiques de Picasso, une magnifique tapisserie d’Aubusson d’après Calder (page 147 du catalogue)… Je pourrais énumérer tant de choses vues. Et tout autant de choses non vues encore visibles sur le site de la Brafa (où vous pouvez vous promener en ligne), comme cette Annonciation de Carolein Smit, une céramiste néerlandaise connue pour son bestiaire étrange, que j’ai oublié de chercher (elle était pourtant sur ma fiche).

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    Anto Carte (1886-1954), L'homme au poulain, huile sur toile, 141 x 100 cm

    Deux coups de cœur ! Je vous ai déjà parlé d’Anto Carte, ce peintre belge du groupe Nervia qui peint ses personnages avec une grande humanité. La galerie Ary Jan présentait L’homme au poulain, un chef-d’œuvre et une découverte. Cette toile d’Anto Carte n’avait jamais été montrée en Belgique ; acquise directement auprès de l’artiste, elle vient d’une collection privée aux Etats-Unis. La description sur le site de la galerie la présente très très bien. Jetez-y  aussi un coup d’œil à L’écolier de Lebasque, si charmant.

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    James Ensor, Dahlias, 1932, huile sur toile, 65 x 50,2 cm

    Merveilleux bouquet de dahlias signé James Ensor mis en valeur chez Samuel Vanhoegaerden, qui a réuni un ensemble de ses dessins de La gamme d’amour. Nouvelle venue à la Brafa, la galerie Van der Meij (Amsterdam) expose une Dame à un bureau de Carl Holsøe. Le sujet fait penser à l’univers d’Hammershoi, peintre danois plus connu, ils étaient très proches.

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    Fausto Zonaro (1854 - 1929), Les nymphes dans la vallée, huile sur toile (rentoilée), 94,5 x 134,5 cm

    Chez Segoura, une toile symboliste mais gaie, une ronde de jeunes femmes, Les Nymphes dans la vallée de Fausto Zonaro, nous transporte dans un univers mystérieux, imaginaire et poétique. J’ai découvert à proximité une peintre française que je ne connaissais pas, Louise LandréLe départ des voiliers – première femme artiste que je cite ici. Il y en avait d’autres, bien sûr, comme Fabienne Verdier : voyez ce magnifique Torrent de haute montagne au printemps (Patrick Derom).

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    Goswin van der Weyden (Bruxelles 1465 - après 1538 Anvers), La Vierge et l’Enfant trônant
    entre sainte Catherine d’Alexandrie et Marguerite d’Antioche,
    1500 – 1510,
    huile sur panneau, 76 x 65 cm

    L’art ancien a retrouvé plus de place à la Brafa cette année, une volonté de son nouveau directeur, Klaas Muller. J’ai admiré une belle Vierge à l’enfant en argent du XVIIIe (Bernard de Leye, p. 113 du catalogue), Le reniement de Saint Pierre par Bartolomeo Manfredi (p. 84), une Vierge d’Antioche entre deux lectrices (Romigioli Gallery), une tête de jeune satyre (1er-2e s.), un torse de jeune dieu (Colnaghi), un stand Egyptomania… entre autres.

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    Une des Valkyries de Joana Vasconcelos pour la Brafa 2025

    Pour finir, un mot sur l’artiste portugaise invitée d’honneur de cette édition 2025 de la Brafa, Joana Vasconcelos. Elle a suspendu deux Valkyries spectaculaires, qui s’illuminent par intermittence comme si elles respiraient, une dans chaque hall d’exposition. Ces sculptures monumentales « formées d’un corps central, d’une tête, d’une queue et de plusieurs bras »  sont « inspirées de figures féminines de la mythologie nordique qui survolaient les champs de bataille, ramenant les guerriers les plus courageux à la vie, pour rejoindre les divinités au Valhalla. Réalisées en textile, elles expriment pleinement la créativité de l’artiste, à travers une variété de tissus, de crochets et de passementeries. Le résultat final est une combinaison surprenante de volumes, de textures et de couleurs. » (Site de la Brafa)

  • A la Brafa 2020

    La presse internationale traite la BRAFA de « petite sœur » de la TEFAF, la Foire des antiquaires de Belgique monte en grade depuis quelques années. On y voit, on y vend de très belles choses de qualité irréprochable (l’annonce d’une « saisie conservatoire d’une trentaine d’objets archéologiques et d’art » chez quatre exposants par l’inspection économique a jeté un froid, affaire (de provenance ?) à suivre). Cette année, l’invité d’honneur est devant la porte : cinq éléments du Mur de Berlin sont mis en vente aux enchères au profit d’associations caritatives et du Musée Art & Histoire au Cinquantenaire.

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    Brafa 2020

    Les rubans multicolores de la luxueuse moquette 2020 invitent à flâner dans les allées en se laissant attirer à gauche, à droite : 133 galeries y participent, dont 60 % de galeries étrangères. Je ne vous montrerai qu’une infime partie de ce que j’y ai admiré. D’abord, cette toile charmante de Van Dongen à l’entrée d’une galerie londonienne, où le peintre mondain a représenté sa fille. Plus loin, un petit cheval grec en terre cuite blanchie – dire qu’il date, malgré son matériau fragile, du troisième siècle avant J.-C. !

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    © Kees Van Dongen, L’ânier de Scheveningen, huile sur toile, 1912 (Omer Tiroche Gallery)

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    Cheval, Grande Grèce, 3e siècle avant J.-C.

    Les peintres belges sont mis à l’honneur à Bruxelles et j’ai aimé, chez deux exposants différents, ces paysages de Degouve de Nuncques, un peintre symboliste dont je vous ai déjà parlé. Ce crépuscule sur les étangs de Boisfort est proposé par une galerie néerlandaise (sur son site, vous trouverez d’autres peintures de lui et aussi un Intérieur de Jan Toorop, une nature morte de fleurs et de fruits signée Léon De Smet qui m’ont retenue un moment). Paysage enneigé aux oiseaux, lumineux et graphique, vient également des Pays-Bas. (Il faudra, bien sûr, que je vous parle d’un formidable ensemble d’un autre Belge fameux, j’y consacrerai mon prochain billet.)

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    William Degouve de Nuncques (1867-1935), Etang de Boitsfort, 1908,
    huile sur carton marouflée sur toile, 52 x 77 cm (Studio 2000 Art Gallery)

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    William Degouve de Nuncques (1867-1935), Paysage de neige avec oiseaux, 1918,
    huile sur toile, 49 x 60 cm (Rueb Modern and Contemporary Art, Amsterdam)

    Du côté des bronzes, voici deux sculptures très différentes. Tête de dieu fleuve, une « étude pour Le passage du Rhin », est signée Aimé Jules Dalou (dont Rodin a sculpté le buste) : expressivité, belle patine « verte et noire nuancée à l’antique » – vous en trouverez l’analyse bien documentée sur le site de la galerie Alexis Bordes. Quel contraste avec Les dormeurs de Georges Jeanclos, un artiste dont j’avais découvert à Lille la singularité émouvante. (Jeune femme endormie, un petit Bonnard de toute beauté, est visible à la galerie Pentcheff de Marseille.)

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    Aimé-Jules Dalou (1838-1902), Tête de dieu fleuve, vers 1906,
    fonte à cire perdue, H. 42, L. 25, P. 20 cm (Galerie Alexis Bordes)

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    © Georges Jeanclos, Les dormeurs, sans date,
    fonte à cire perdue, 20 x 50 x 34 cm (Galerie Patrice Trigano)

    Une galerie parisienne expose Devant la fenêtre du quai d’Anjou, une œuvre sur papier de Marc Chagall. La galerie Boulakia, également à Paris, pour qui Chagall est « Celui qui dit les choses sans rien dire… », présente une peinture à l’huile antérieure, Village noir et ciel rouge, réminiscence du shtetl natal où un cheval bleu tire une carriole. Une nature morte à l’avant-plan, avec un bouquet de fleurs – fenêtre et fleurs sont des motifs de prédilection dans son œuvre.

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    © Marc Chagall, Devant la fenêtre du quai d’Anjou, lavis d’encre de Chine,
    encre, crayons de couleur, pastel, crayon noir et gouache sur papier, 1962 (Galerie des Modernes)

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    © Marc Chagall, Village noir au ciel rouge, 1951, huile sur toile, 75 x 64 cm (Galerie Boulakia)

    Les peintures voyagent, les peintres aussi. D’Eugène Boudin, une petite vue de Venise a tout pour séduire. Une galerie londonienne expose une Vue de Paris signée Jean Dufy (frère de Raoul Dufy) : la Seine et ses ponts, le pont Alexandre III vers le Grand et le Petit Palais entourés de verdure, la claire place de la Concorde, la Madeleine, le Sacré-Cœur… Etonnante, non ? Remarquez que cette peinture provient de Chicago puis d’une collection privée.

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    Eugène Boudin, Venise, Le Mole à l’entrée du grand canal et la Salute, 1895,
    huile sur toile, 28,5 x 41,5 cm (Galerie de la Présidence)

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    © Jean Dufy, Vue de Paris, sans date, huile sur toile, 51 x 66 cm (Willow Gallery)

    Il vous reste un peu de curiosité ou de patience ? L’or poudroie sur un vase art déco de Camille Fauré aux couleurs nacrées, présenté par la galerie Cento Anni (Sablon) qui en propose plusieurs autres sur son site. Camille Fauré (1874-1956) avait un atelier spécialisé dans l’émaillage d’art. Enfin, de notre cher Léon Spilliaert, voici deux vues hivernales très bien encadrées ; ces aquarelles datent de 1915 et ont été exposées l’an dernier à la SpilliaertHuis d’Ostende. L’art de transformer le paysage en jardin zen. 

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    Camille Fauré, Vase Primerose, vers 1930,
    H. 30 cm (Cento Anni)

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    Léon Spilliaert, Dessins d’hiver, aquarelle, 24 x 24, 26 x 26, 1915 (Francis Maere)

     

  • Profil d'homme

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    Chez Alexis Bordes (Paris), un bronze m’a fort intriguée : Profil d’homme vêtu d’une armure à l’antique, attribuée à César Cerebelli. Les attributs sur son armure (coquille et dragons sur le casque, serpent sur l’épaule, petite tête ailée sur la poitrine) rappellent le symbolisme, l’œuvre daterait de 1895.

    A la Brafa, chacun peut poser des questions et certains exposants ne se font pas prier pour donner des explications. Ici, j’ai reçu une notice détaillée et illustrée sur ce magnifique Profil et les recherches à son sujet : il pourrait s’agir de Persée ou d’Alexandre le Grand.

    « La mythologie avec ses héros et demi-dieux comme Persée et l’histoire antique où se mêlent réalité et légendes constituent, pour les artistes symbolistes, une source inépuisable et particulièrement riche de sens et d’interprétations. » (notice)

  • A la Brafa 2017

    Les lumières de la Brafa 2017 se sont éteintes dimanche, pourquoi ne pas en rallumer quelques-unes, pour le plaisir des yeux ? Je vous avais parlé l’an dernier de ce rendez-vous annuel des amateurs d’art et d’antiquités à Bruxelles, où il y a tant de choses à admirer (peintures, sculptures, meubles, céramiques, verreries, bijoux, etc.), trop pour une seule visite. (Vous pouvez vous en faire une idée à travers la vidéo de deux minutes sur le site de la Brafa, qui a adopté cette année un nouveau nom de domaine, « .art »)

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    Julio Le Parc, Sphère (210 cm de diamètre), Brafa, Bruxelles, 2017

    L’artiste invité, Julio Le Parc, né en 1928 en Argentine, y a installé quatre œuvres monumentales dont deux magnifiques sphères éclairées, une bleue, une rouge, qui attiraient tous les regards. Les antiquaires et les galeristes (132 exposants, 22 pays) rivalisaient dans la présentation de leurs stands : certains ressemblent de plus en plus à des salons où tout est de qualité, décor et objets, du sol au plafond.

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    Coin du stand de la galerie Mathivet

    L’antiquité et les arts premiers, de plus en plus présents, s’illustrent ici avec des œuvres parfois dignes de figurer dans un musée. Je m’émerveille souvent du soin qui les a entourées pendant des siècles et des siècles pour qu’elles arrivent dans un si bel état jusqu’à notre époque, comme cette Tête de déesse grecque au doux visage ou ce Masque de copte d’origine chypriote (Phoenix Ancient Art, New York).

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    Tête de déesse, Phoenix Ancient Art

    D’un stand à l’autre, d’un côté d’une allée à l’autre, on fait souvent le grand écart. Ici, une sculpture contemporaine en bois d’érable de Keping Wang (artiste chinois né en 1949), Jeune fille, présentée par une galerie londonienne (Aktis). Là Bruegel, Rubens, Niki de Saint-Phalle, Geluck et son chat, Cobra… Tous cohabitent à la Brafa, où l’on déambule dans l’histoire de l’art et à travers le monde, au bonheur de l’éclectisme.

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    © Keping Wang, Jeune fille, Galerie Aktis

    J’ai découvert à la Stern Pissarro Gallery (Londres) que de nombreux descendants de Camille Pissarro ont peint eux aussi. De belles œuvres impressionnistes figurent dans le catalogue de cette galerie (en ligne). Chez Bailly (Genève), j’ai contemplé un beau petit Nicolas de Staël, Les Martigues, et une délicieuse Fillette avec sa poupée de Foujita.

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    © Nicolas de Staël, Les Martigues, 1954, huile sur toile, galerie Bailly, Genève

    A la Galerie Oscar de Vos (Laethem-Saint-Martin), on est sûr de retrouver des artistes qui y ont vécu ou travaillé au début du XXe siècle dans la région de Gand. Le portrait de Jeune fille, Celina appuyée sur le dossier d’une chaise dans un jardin, signé Emile Claus, est un bel exemple du luminisme, variante belge de l’impressionnisme. Un Delvaux exceptionnel, Jardins d’Alexandrie, était au premier plan à la galerie Harold ’t Kint Fine Arts (président de la Brafa), et aussi Nel sur son sofa de Rik Wouters.

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    Emile Claus, Jeune fille / Celina, 1903, galerie Oscar de Vos

    Certaines présentations sont remarquables : une fontaine abondamment fleurie entre deux angelots ; des masques de Calder sur fond noir (l’artiste est présent à plusieurs endroits avec des gouaches aux couleurs vives).

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    © Alexander Calder, Masque de lune, Masque bleu avec nez orange, Masque rouge souriant, métal peint, 1949, Opera Gallery

    A la galerie Sismann, au fond d’une alcôve, une Vierge pleurante en pierre calcaire (Bourgogne, XVe siècle), figure d’un « groupe de Mise au tombeau » aux lignes pures et douces, très belle ; ailleurs, je me suis arrêtée devant un Christ en bois polychrome encore plus ancien (fin du XIVe) d’origine toscane.

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    Vierge pleurante, pierre calcaire, Bourgogne, 2e moitié du XVe siècle, Galerie Sismann

    Pour qui aime la peinture, il y en a pour tous les goûts à la Brafa, des anciens aux modernes et de plus en plus de contemporains, des Belges et des étrangers. De grandes signatures comme Alechinsky, Soulages, Chagall, Ensor, Rik Wouters… Un exposant marseillais (Galerie Alexis Pentcheff) présentait un bel ensemble d’Henri Lebasque, des toiles d’atmosphère méditerranéenne : Deux jeunes filles au jardin, Nono au chapeau cloche… Lebasque est mort au Cannet, où il fréquentait Bonnard.

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    Henri Lebasque (1865-1937), Deux jeunes filles au jardin, Galerie Alexis Pentcheff

    Moins connus, certains artistes sont évoqués par une œuvre pleine de charme, comme ce Portrait de fillette de Léon Herbo (Ary Jan). Au stand de la galerie Boon (Knokke), un ensemble d’aquarelles signées Robaudi pour illustrer Les Parisiennes, un recueil de sonnets (le poème correspondant repris au dos du cadre), était assez tentant.

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    Léon Herbo, Portrait de fillette, Galerie Berko

    Chez Berko, j’ai admiré La Bourse de Bruxelles après la pluie, une toile d’Adolf Leonhard Muller-Cassel. Et Rêveuse de Fernand Toussaint, un peintre belge apprécié de la bourgeoisie qui a peint tant de jolies femmes : celle-ci porte une veste bleue sur sa jupe déployée, elle regarde sur le côté ; j’aime le jeu des couleurs sur cette toile, les nuances du fond.

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    Adolf Leonhard Muller-Cassel (1864-1943), La Bourse de Bruxelles après la pluie, Galerie Berko

    Chez Yann Ferrandin (Paris), les arts premiers sont à l’honneur et en vedette, une belle harpe congolaise ancienne avec une tête sculptée. Tout est raffiné sur ce stand : la présentation, les arrangements floraux, les éclairages (et les photos du catalogue sur papier glacé), tout concourt à mettre les objets en valeur. Mes photos ne sont pas à la hauteur, malheureusement.

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    Rembrandt Bugatti, Deux petits léopards l'un derrière l'autre, vers 1912-1913, Galerie de la Béraudière

    Plusieurs exposants montrent des sculptures animalières, un genre qui a la cote et qui me séduit toujours, comme ces deux petits léopards l’un derrière l’autre (Rembrandt Bugatti, à la galerie de la Béraudière), une Chèvre et son petit (Albéric Collin), un canard d’un sculpteur que j’avais appris à connaître ici l’an dernier, Jonathan Knight. Ou encore ces oiseaux, libellules, papillons, salamandres juchés sur des branchages, une paire de candélabres en bronze argenté d’une créatrice belge, Paula Swinnen (Bruxelles, 1964). Elle semble s’inspirer ici du mobilier de Diego Giacometti, en plus baroque.

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    ©
    Paula Swinnen, Paire de candélabres, galerie Philippe Heim

    Le stand de la Fondation Roi Baudouin était spectaculaire. Celle-ci, en plus de son rôle social et philanthropique, s’occupe aussi du patrimoine culturel belge, par le biais de dons, legs, dations… et a mis quelques oeuvres en valeur entre ombre et lumière : un autoportrait de Jordaens et une œuvre de jeunesse de Van Dijck, notamment, divers objets d’art présentés dans des sphères métalliques (qui les cachaient un peu), comme une Fontaine de table Imari (émail et argent) ou des vases Keramis de Catteau. Plus loin, une « exceptionnelle statuette Art nouveau », des toiles de Maurice Wijckaert, entre autres.

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    Voilà quelques échos très subjectifs de cette édition 2017 « éclectique et conviviale » (Connaissance des arts), où chaque visiteur a ses coups de cœur évidemment, en fonction de ce qui l’intéresse ou l’attire, ou ses déceptions, « le goût d’aujourd’hui comprenant de moins en moins bien celui du passé », écrit Tancrède Hertzog qui a assisté au vernissage). On se promène dans les allées de Tour & Taxis sur un tapis spécialement réalisé par une étudiante en design textile de La Cambre, gagnante du concours. Avant de sortir, certains se prenaient en photo devant le mur d’orchidées à l’accueil, une tapisserie de fleurs naturelles.