« J’essaie d’imaginer l’endroit où vont nos souvenirs. Et est-ce que tous les souvenirs, les plus moches ou les plus beaux, vont au même endroit ? J’essaie de visualiser les deux endroits. Une sorte de poubelle où vont nos échecs et nos frustrations. Et une belle armoire ancienne en bois dans laquelle de beaux souvenirs sont rangés comme du linge propre. Je sais que nos souvenirs apparaissent dans le désordre. Notre mémoire parle une langue étrangère que nous ne comprenons pas complètement. Il y a des souvenirs de l’esprit et des souvenirs du corps.
Se souvenir de la douleur ne signifie pas nécessairement retrouver la douleur elle-même. Mais les souvenirs d’amour restent de l’amour. »
Velibor Čolić, Guerre et pluie
Photo : Velibor Čolić, 2024 (Gallimard)
Commentaires
Je note la distinction entre souvenirs du corps et souvenirs de l'esprit, difficiles à accorder parfois. Quand on ne les recompose pas pour les rendre acceptables.
Ils sont à la fois présents et insaisissables, et comme tu le rappelles, recomposés au fil du temps.
Intéressantes réflexions.
Il est exact qu'on se souvient d'avoir eu mal, sans en ressentir, c'est heureux, les douleurs physiques.
J'aime l'idée d'une poubelle où iraient les mauvais souvenirs....
Bonne journée Tania
Oui, heureusement. Certains endroits du corps gardent des traces ou des souvenirs qui se réveillent parfois, atténués.
Une poubelle avec un bon couvercle étanche serait parfaite ;-). Bonne journée, Colo.