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Belgique - Page 29

  • Pimpante

    maison 1927.jpgLa maison porte sa date de naissance à son sommet : 1927. On dirait que le soleil de mars l’a repeinte.

    « Maison bourgeoise de style Beaux-Arts d'inspiration Art Déco, architecte Émile Henry » annonce l’Inventaire du patrimoine. Les mots savants de la notice décrivent sa façade si pimpante grâce aux parties claires où des bas-reliefs – feuillages et arabesques, mufles de lion, cannelures – accrochent la lumière.

    Une maison toute en verticales, qui s’élance vers le ciel, en duo avec l’arbre de la maison voisine.

  • Un signe pour toi

    Il est pour toi, ce signe, afin qu’il te réjouisse comme la trouvaille d’une pépite d’or.

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    Range-le si tu veux avec le flacon vide et la truelle ébréchée, mais tu le retrouveras par quelque jour de dénuement.

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    Il est chaleur et lumière et s’efforce de toucher en toi ce sourire perdu qui est plus profond que toi-même.

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    Il semble maintenant très lointain, mais voici que tout proche, il vient éveiller ce qui depuis toujours cherche un éveil. […]

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    J’ai reçu tous mes signes, mais je reviens encore caresser ces visages et ne puis me lasser d’adorer leur contour.

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    J’ai recueilli le sourire de l’ange et cet ange en retour attendait nos sourires.

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    A toi, je parle ici d’une voix malhabile.
    Puisse mon signe pour toi se faire aussi léger que la fleur du pommier.

    Afin qu’un jour tu le cueilles ardent et coloré comme la pomme de septembre.

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    Trouverais-je un signe pour toi qui as fermé tant de livres sans y découvrir de secours ?

    Saurai-je envoyer dans ta nuit cette petite lueur clignotante ?

    Saurai-je mettre dans ton pain cette poignée de ciel affirmative ? […]

     

    Géo Norge, Un signe pour toi (Œuvres poétiques, Le vin profond, Pour le hautbois)

    Début du printemps 2022

  • Kör, poète national

    mustafa kör,poète national,carl norac,poésie,belgique,cultureUn jour arrive où
    malgré toutes les promesses
    tu cesses de te tenir debout
    au milieu du combat
    pour le pain et l’amour

    Le corps après tout n’était qu’un outil
    qui exécute ce qu’a demandé le souffleur

    Finies l’agitation
    et la tragédie des cœurs
    Le mystique t’avait réservé
    le rôle principal

    Le monde t’avait assemblé en braillant
    quand tu devins un homme et serras les poings
    pour affronter la vie
    qui elle-même allait ce même jour brailler
    à cause du destin qui frappa ta moelle
    comme le gel une fleur

    Mustafa Kör, Brood en Liefde / De Pain et d’Amour, traduit du néerlandais par Katelijne De Vuyst & Danielle Losman, éditions maelstrÖm reEvolution, 2022. (Source : Les plats pays, 28/2/2022).

    * * *

    Mustafa Kör sera intronisé demain « poète national ». Il succédera pour deux ans à Carl Norac (merci encore pour les « Fleurs de funérailles » durant le premier confinement), Els Moors, Laurence Vielle et Charles Ducal.

    Né en Turquie en 1976, Kör a grandi au Limbourg dans une famille de mineurs. A 22 ans, la colonne brisée dans un accident de voiture, il commence à vivre dans un fauteuil roulant et se tourne vers l’écriture en autodidacte, devient romancier et poète en langue néerlandaise. « Même sans mon accident, la poésie aurait croisé ma route, mais l’aurais-je vue ? » (La Libre Belgique)

    Vous vous souvenez du Flirt Flamand ? Voici un nouveau concours de poésie « transfrontalier » (par-delà la frontière linguistique, je précise) : Ik poëzie je graag Je te poème.

  • La friche aux oiseaux

    La Libre du week-end annonce que depuis le début du mois, on recense les oiseaux bruxellois, nicheurs et hivernants. Les observations de centaines de volontaires, impliqués durant trois ans et répartis sur 192 carrés d’un km sur un, permettront de dresser l’Atlas des oiseaux de Bruxelles 2022-2025.

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    Pic épeiche - Dendrocopos major, friche Josaphat, 30/12/2015 © Bernard Pasau (source)

    « Adieu merle et moineau. Hello, buse et grand-duc » : c’est le titre du reportage de Sophie Devillers, qui a rencontré deux naturalistes, Alain Paquet et Benoît De Boeck sur la friche Josaphat – une zone sauvage de 24 hectares traversée par une voie de chemin de fer, dont je vous ai déjà parlé ici. Ils écoutent deux rouges-gorges dialoguer de part et d’autre, « en train de délimiter leur territoire ». Un pic épeiche fait de même en martelant un tronc de peuplier, un nid de pies occupe le sommet d’un autre.

    Pies, corneilles, mouettes s’adaptent parfaitement à la ville, les mésanges aussi. Certains oiseaux y réapparaissent, comme la buse variable, le hibou grand-duc. Mais les espèces liées « au bâti » – moineau domestique, rouge-queue noir, étourneau sansonnet et martinet noir – s’effondrent. L’architecture moderne de « verre, béton, fer » ne leur convient pas, et les moineaux ne trouvent plus assez de zones avec des graminées et des graines disponibles. Sans compter les maladies aviaires (malaria pour les moineaux, virus pour les merles)…

    Alain Paquet : « Si vous urbanisez ceci, c’est une catastrophe pour l’avifaune qui niche dans les quartiers, car ils viennent se nourrir ici sur la friche. » Et pourtant, le plan d’aménagement de la friche Josaphat en nouveaux logements suit son cours, malgré les pétitions, les manifestations, la nécessité d’espaces verts pour lutter contre le réchauffement climatique ! Voilà un article à envoyer au ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement en lui demandant à quoi sert de voter pour les écologistes s’ils ne peuvent s’opposer à ce désastre annoncé.

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    Noor Vidts en pleine lumière - rtbf.be

    Changement de registre : en 2016, j’avais partagé sur ce blog mon enthousiasme pour la médaille d’or de Nafissatou Thiam à  l’heptathlon, aux JO de Rio. Et voici que Noor Vidts (quatrième à l’heptathlon aux JO de Tokyo en 2021) est devenue championne du monde du pentathlon (en salle) à Belgrade, battant trois records personnels et dépassant même le record de Belgique. Bravo à cette athlète qui poursuit des études de bio-ingénieur à la KUL.

  • Sous les paupières

    Quand une page lue, un peu de musique, pas grand-chose devient pourtant de trop, il n’y a plus qu’à baisser le store douillet du regard. Projection privée : je me repasse le film des dernières promenades sur les sentiers où le ciel bleu nous avait donné rendez-vous.

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    Quelques jours de soleil et partout les ramures reprennent de l’élan. L’atmosphère a changé. Les premières branches fleuries attrapent la lumière. En contrebas du parc d’Evere, nous quittons le chemin creux vers un espace semi-sauvage où nous ne sommes jamais passés. Réveil végétal mêlé de désolation : des arbres, des arbustes ont été abattus, des parcelles d’anciens potagers et leurs abris semblent abandonnés. Des affichettes annoncent de futures constructions. Protégera-t-on ce bouleau et ce qui l’entoure ? Cela vaut mieux que des pelouses, même semées de charmants crocus comme nous en avons vu plus loin.

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    Au Moeraske, de l’abattage aussi le long du chemin de fer : on a coupé tout ce qui pourrait gêner l’installation d’une nouvelle clôture plus haute. Vers Saint-Vincent, les dernières tempêtes ont jeté à terre les énormes nids de perruches vertes que nous avons vus grandir d’année en année en haut des arbres. Elles en reconstruisent, coupent du bec des rameaux souples. Le long du sentier de la Renarde, on aperçoit déjà des pointillés blancs sur les jeunes arbres (cliquer). Le chemin d’écorces est moelleux. Nous voilà presque à la campagne. Des moutons paissent derrière les jardins de Haren.

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    Floraisons mousseuses au parc de Woluwe, qui nous attirent près des étangs. Gais bouquets de jonquilles. Plaisir, à cette saison, des espaces très ouverts à la lumière. Les eaux retiennent la couleur du ciel. Un friselis de dentelle enveloppe les arbres plus tout à fait nus. Je me retourne encore une fois vers cette vue paisible. Puis je m’endors.