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Balades - Page 57

  • Premier septembre

    J’avais prévu de vous parler d'un roman que je viens d’achever, je le reporte à jeudi. Pour aborder septembre en douceur, un dernier billet de vacances, une balade  l’été n’a pas dit son dernier mot. Ce samedi premier septembre, il faisait un temps très agréable pour se promener, c’était l’occasion de montrer un peu de Schaerbeek à nos invités. La Cité des Anes, vous le savez, possède un patrimoine remarquable et bien des quartiers paisibles où j’aime à passer. 

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    A l’entrée du parc Josaphat, un cortège de mariage profite de la belle lumière pour prendre des photos. Le soleil joue dans les robes des demoiselles d’honneur, l’atmosphère est festive. Au bord d’un étang, une poule d’eau hésite à notre approche : rester ? se jeter à l’eau ? Il y a du monde dans les allées, sur les pelouses. Les promeneurs causent, les enfants jouent. Sur les bancs on prend l’air et on s’amuse à observer tout ce joli monde. L’heure est à la détente. Un grand bol d’air avant la rentrée des classes.

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    Le parc Josaphat est vraiment superbe depuis sa restauration. Les statues respirent. Les grands arbres, les ponts, les rocailles, les courbes des allées fleurent bon une époque révolue qui se mêle harmonieusement à la nôtre.

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    Les lapins ne s’encourent ni ne se cachent, habitués au va-et-vient, gourmands d’herbe fraîche. Mais ils nous ont à l’œil, qu’ils ont grand. Camille et Gribouille, les ânes du parc, remportent leur succès habituel.

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    Un salut à Verhaeren, au passage – je n’oublie pas notre rendez-vous au Caillou-qui-bique, mais quelques soucis imprévus... Plus loin, Cendrillon détourne son regard du feu, tient mollement un soufflet à bout de bras, rêveuse. Sa patine ajoute une nuance de vert à la végétation qui l’entoure et la met en valeur. Ce beau week-end annonce les lumières de l’automne, si particulières. Je vous souhaite un bon mois de septembre, avec ou sans rentrée.

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  • Au Moeraske en août

    Je vous ai déjà parlé du Moeraske, cette bande de nature sauvage qui borde les voies du chemin de fer dans le bas de Schaerbeek (le parc Walckiers) et surtout d’Evere, deux communes bruxelloises limitrophes. S’y promener après le quinze août, c’est se sentir entre été et automne. Tout est encore très vert, d’un vert parfois fané, mais il suffit d’une éclaircie pour y mettre des contrastes, du relief, de la vie.

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    Un héron cendré semble de pierre au bord de l’étang. Les canards, eux, viennent à la rencontre des promeneurs, peut-être habitués à recevoir du pain, et tracent leurs jolis « v » à la surface de l’eau. De part et d’autre du chemin de terre parallèle aux voies ferrées, les orties et les ronces disputent la place aux autres plantes. Le jaune domine dans les massifs encore en fleurs, de la tanaisie, des solidages, entre autres.

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    Les roseaux prospèrent  et tout autour du marais (« moeraske » désigne un petit marais en néerlandais), c’est un fouillis végétal d’arbres, d’arbustes et de plantes sauvages. Cà et là, des feuillages prennent déjà des couleurs d’automne. Et dire que toute cette biodiversité est née d’un projet abandonné d’autoroute, le long du chemin de fer, et du remblaiement des pentes. Une histoire  étonnante à lire sur le site de la Commission de l’Environnement (CEBE-MOB).

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    Au bout du chemin, en remontant, voici des haies, une nature domestiquée. Une partie du bosquet de bouleaux survit jusqu’à présent aux nouvelles habitations qui poussent en bordure du Moeraske. Un autre chantier, des logements « basse énergie », près de la vieille église Saint-Vincent, semble grignoter ce refuge de vie sauvage qui pourrait pâtir des projets de la Région pour la Promenade Verte autour de Bruxelles.

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    On craint surtout pour le parc Walckiers, dont l’accès n’est possible qu’en visite guidée, et pour sa population de lérots, espèce phare du lieu. Espérons que les aménagements prévus, actuellement bloqués vu la contestation, n’appauvrissent pas la faune et la flore préservées du Moeraske et respectent ses divers biotopes.

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    Nous longeons le parc du Bon pasteur avec ses terrains de jeu et de sport pour revenir à notre point de départ (rue Walckiers) en admirant les potagers bien tenus à l’arrière des entreprises voisines. (On entre au Moeraske par différentes rues du côté d’Evere.) Une chatte rousse sortie des taillis accepte volontiers les caresses avant de rejoindre ses congénères noirs ou tigrés, familiers des lieux – tous stérilisés et en bonne santé, nous assure un employé communal qui arrive en poussant une brouette de jardinier. On veille sur le Moeraske, « Zone Verte de Haute Valeur Biologique ».

  • Balade à Saint-Amand

    Verhaeren y est né et célébré, il est partout chez lui à Saint-Amand (Sint-Amands), jolie localité sur l’Escaut propice aux balades, où il repose pour l’éternité. Quelques instantanés d’une balade estivale – oui, c’était vraiment l’été en Belgique à la fin du mois de juillet, depuis le ciel est plutôt changeant, mais nous ne sommes qu’à la mi-saison, n’est-ce pas ?

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    En face du Musée provincial consacré au poète, on peut encore voir le grand « Christ au carrefour » évoqué dans « Mon village » (« Mijn dorp », dont des extraits sont affichés un peu partout à Saint-Amand, notamment près de l’ancien pilori – « schandpaal »). Enfant, Emile Verhaeren voyait ce Christ de la maison familiale. Du même côté, plus loin, un Musée des moulins annonce clairement son sujet sur sa façade aux fenêtres décorées : « Vlaams Centrum voor Molinologie ». En pousser la porte un jour pour compléter la visite du Moulin d’Evere ?

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    Des maisons des XVIIe et XVIIIe siècles sont classées dans la rue de l’Eglise (Kerkstraat), mais c’est d’abord un imposant monument funéraire qui attire le regard au pied du clocher, surmonté d’un calvaire, avec une inscription en médaillon : « Onder de schaduwe der Kruises rust ik en wacht de verrezen » (A l’ombre des Croix je repose et attends la résurrection).

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    Avant de s’installer dans la Bibliothèque communale en 1997, le musée Verhaeren occupait depuis 1955 une jolie maison ancienne, Het Veerhuis (maison du passeur), sur le quai devant l’Escaut. Du temps de Verhaeren, elle était occupée par une auberge où le poète buvait régulièrement un petit verre. C’est aujourd’hui un Office du tourisme où l’on est accueilli très aimablement, qu’il s’agisse de trouver des itinéraires à vélo ou un restaurant. On n’a pas manqué de nous y signaler que le bac permet de passer d’une rive à l’autre, gratuitement.

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    Du quai, la vue sur l’Escaut est superbe. Avant d’arriver au sarcophage du poète et de son épouse, entièrement reconstruit en 2008-2009, on aperçoit déjà une statue de Verhaeren (par Léopold Van Esbroeck) debout, en train de déclamer, sa jaquette soulevée par le vent, ses vers à la main. J’ai été davantage touchée par une sculpture très originale de Jan Mees dans le jardin communal Marthe Massin tout proche : « Liefdegetijden » (Heures d’amour), tendre évocation de la poésie amoureuse de Verhaeren et de ce beau couple.

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    Si les cyclistes sont nombreux les jours de beau temps à longer les rives, quatre « promenades avec Verhaeren à Saint-Amand » sont proposées aux promeneurs à vitesse réduite. En suivant la berge en direction des « Steenovens » (fours à briques), on rencontre une autre sculpture intéressante, celle du Veerman (Le Passeur) par Marc Macken, d’après « Le passeur d’eau » de Verhaeren.

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    A pied, il faut prendre garde aux vélos qui arrivent d’en face ou de l’arrière. Beaucoup de cyclistes du plat pays se donnent rendez-vous à la taverne Den Amandus dont la terrasse avec vue sur le fleuve affichait complet ce jour de grand soleil. Une fois cette « fietsroute » quittée, peu après la vieille ferme des Steenovens, c’est le grand calme de la campagne sur la drève des Moulins où les peupliers bruissent.

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    On revient vers le centre de Saint-Amand par le Dam, « misérable et lépreux », écrivait Verhaeren (Mon village) à propos de ce quartier nommé d’après l’ancienne digue qui protégeait le village des eaux de l’Escaut. De petites maisons de pêcheurs bordent la rue, chacune avec son bateau en façade.

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    Ici, un vieux filet pend au-dessus des pots qui ornent une maison toute blanche sous son toit de briques orange ; celle-ci arbore de jolis décors sculptés, y compris pour le numéro de la maison, on y voit une vieille barque entre les arbres. Là, un voilier flotte sur une boîte aux lettres. Au n° 78, voile, musique et poésie font bon ménage, sans oublier les fleurs offertes aux passants.

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    Encore aujourd’hui, ce quartier pittoresque garde une atmosphère singulière. Une bicyclette peut aussi faire de la figuration, sous de belles fenêtres. Mais après les deux bateaux du sympathique n° 144, aux encadrements de fenêtre d’un bleu soutenu, et la façade pleine d’allure du n° 112 avec son bateau sculpté dans la pierre, voilà la maison la plus bizarre du Dam, sur un angle. Un adepte de Gaudi, ennemi de la ligne droite, y a réinventé le mur de briques pour y faire apparaître des figures, des motifs, dans un joyeux désordre.

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    Une galerie d’art et de décoration loge dans cette architecture improbable : si elle avait été ouverte, j’y serais entrée. Mais j’ai suivi un autre musicien, notre Toots Thielemans national, sur son Boulevard : une rue étroite de Saint-Amand située sur la « SIM-route » (route touristique musicale le long de l’Escaut) porte ce nom depuis 2003, le célèbre jazzman à l’harmonica est citoyen d’honneur de la commune.

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    De retour à l’église de Saint-Amand, dont le clocher est comme un phare pour se repérer de loin, on embrasse une dernière fois le paysage grandiose avec le fleuve, le bac, la tombe, la maison du passeur, en se promettant d’y revenir un jour. Alors on prendra le bac, on marchera sur l’autre rive, pour découvrir Saint-Amand de l’autre côté de l’Escaut, en songeant au Passeur de Verhaeren, « un roseau vert entre les dents ».

  • L'eau des bisses

    « Bisse » : le mot m’était inconnu jusqu’à ce que je découvre, il y a quelques années, la région de Nendaz, près de Sion, dans le Valais, le « pays des bisses ». Si les Alpes offrent aux marcheurs des vues superbes, toutes ces fleurs sauvages que je me plais à nommer quand je les connais, à identifier quand j’ignore leur nom, c’est d’abord l’eau qui les fait vivre : neige et glaciers, torrents, cascades, lacs de haute montagne – et bisses.

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    Les paysans du Valais, pour échapper aux conséquences de la sécheresse, captent l’eau en altitude depuis des siècles, pour la dévier artificiellement sur les coteaux et arroser leurs cultures d’abricotiers, framboises ou vignes.  « Tous les bisses de Nendaz ont leur prise d’eau dans la rivière La Printse, qui prend sa source aux glaciers du Grand-Désert et de Tortin. Les promenades des bisses sont faciles et de faible déclivité, idéales pour les familles, les enfants et les personnes âgées. » (Brochure de Nendaz) 

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    C’est donc sur les chemins des bisses, le long de l’eau qui s’écoule doucement, silencieusement par endroits, court et cascade à d’autres, que les jambes des promeneurs se délient pour aller de Nendaz à Planchouet par le Bisse du Milieu, pour en revenir par le Bisse Vieux, ou bien, variante, de Planchouet à Veysonnaz par le Grand Bisse de Vex – il faut alors prendre le bus postal pour rentrer. Remis en eau pour les touristes après avoir été abandonné, ce Bisse de Vex est l’un des plus variés dans ses aménagements, la promenade y est très agréable, ouverte sur le paysage.

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    Un jour de beau temps, lorsque les muscles sont bien dégourdis – le chemin demande plus d’attention –, on accède à Siviez par télésiège au plus haut des canaux d’irrigation de Nendaz, le Bisse de Chervé : il n’est plus en activité, ce bisse « aérien et spectaculaire », mais il permet de splendides balades au-dessus des 2000 mètres, soit vers Thyon 2000, où l’on rencontre en chemin un restaurant apprécié des promeneurs, soit vers le lac de Cleuson (lac de barrage à 2186 m) puis, pour les plus sportifs, le lac du Grand-Désert (2642 m).

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    Six bisses de Nendaz sur huit – je vous les laisse découvrir sur le site de la commune – sont encore « en eau », grâce à un travail formidable et à une attention constante. Les promeneurs sont invités à ne rien y jeter et à ne pas abîmer leurs berges, les bisses sont fragiles. Ce qui me frappe, c’est l’ingéniosité et le travail nécessaires pour faire passer l’eau malgré les difficultés du relief, le plus souvent à ciel ouvert. L’eau circule par endroits protégée par un coffrage de bois ou de fer ; pour le promeneur, des passerelles permettent de contourner un rocher, traverser un torrent. Les gardiens des bisses n’ont pas oublié les bancs ni les tables de pique-nique.

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    Si l’eau fait le bisse, et l’eau des bisses un billet de vacances à partager avec vous, le pays des bisses, ce sont bien sûr mille autres choses dont je pourrais vous parler : arbres et fleurs, promeneurs et riverains, oiseaux et insectes, stations et villages, framboises et abricots, vieux chalets et constructions nouvelles qui sortent de terre comme des champignons  chaque été…

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    Sur les nouvelles bornes qui indiquent ici ou là le tracé du bisse, quand il croise une route ou un autre chemin, une ligne ondulante figure avec simplicité l’eau serpentine. Ce serpent de lumière au sympathique glouglou laisse à ceux qui l’ont suivi un goût de revenez-y.

  • Balades picturales dans Bruxelles

    La ville est une succession de tableaux pour les promeneurs qui aiment la regarder : façades, portes, décors de fenêtres, jardinets, jeunes et vieux arbres, passants, marchés, roses trémières et grimpantes de trottoir, carrefours animés, commerces, parcs… Sous un angle très original, Fabien De Roose propose des « promenades au cœur de la ville » dans Bruxelles vue par les peintres, dont je viens de découvrir le deuxième tome. Fondateur et animateur de l’asbl Dédale, guide à la Fondation Monet à Giverny, il organise des « promenades picturales » en France et en Belgique.

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    Auderghem, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierrre, ce sont ces six communes de l’est de Bruxelles qu’il donne à voir ici sous l’œil d’une cinquantaine de peintres, « reconnus ou méconnus ». Sept balades dans l’espace et dans le temps. Chacune s’ouvre sur un rappel historique pour présenter les quartiers traversés et un plan numéroté (avec l’indication précise des transports en commun). Chaque numéro correspond à un tableau. Une double page raconte l’histoire du lieu et met à notre disposition texte, illustration et photographie. Le temps de lire et de regarder.

    La première, « Du Botanique à la place Saint-Josse », comporte sept arrêts sur image. « Victor Hugo avait affirmé : « Bruxelles possède deux merveilles uniques au monde : la Grand-Place et le panorama du Jardin Botanique. » Pierre-François Gineste (Paris, 1769 – Evere, 1850) a peint le Jardin Botanique à Bruxelles vers 1840. Sous l’illustration, une photo de l’endroit tel qu’il se présente aujourd’hui, sous le même angle de vue, permet la comparaison, dans ce cas-ci, peu flatteuse. Le magnifique panorama montré par Gineste à l’époque où se construisait la Gare du Nord n’a pas résisté aux pressions immobilières et au développement urbain. Le beau bâtiment néo-classique a été sauvé, mais les jardins, « désertés suite au transfert des collections botaniques à Bouchout en 1939, commencent leur descente aux enfers. » Puis viendront les tours de bureaux. Reste un patrimoine architectural préservé, et Le Bota, très vivant centre culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec son Orangerie.

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    Carte postale, vers 1910

    C’est très gai de se promener ainsi, qu’on connaisse bien le quartier ou qu’on n’y ait jamais mis les pieds. Le familier des lieux découvre qu’il est loin d’y avoir tout vu, il les redécouvre à travers le texte et l’œil du peintre. Les nouveaux venus font connaissance avec un coin de Bruxelles d’une manière originale. Les amateurs de peinture iront de l’image au paysage en de multiples et excitants allers-retours.

    La ville aux quatre saisons, ses fêtes – Kermesse Saint-Corneille, le soir, place de la Reine (Liévin Herremans), ses événements – Matinée d’élection (Clément Brems), L’Hôtel communal en ruines (Paul Leduc). Ses monuments et ses avenues pittoresques. Mais c’est surtout la ville au quotidien, animée ou non. Bruxelles la secrète aussi avec ses beautés qui ne sont pas forcément visibles de la rue – il faut franchir une porte cochère pour accéder à La maison des Arts (Agnès Bogaert) – et ses légendes. Bruxelles la verte inspire les peintres de paysages – Le potager du Rouge-Cloître (Adolphe Keller) – et d’atmosphères, parfois surréalistes – Le peintre ou image de la brièveté de la vie (André Poffé).

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    Auguste Oleffe, En août (1909) - Terrasse de la maison du peintre, chaussée de Wavre

    Certains seront peut-être étonnés de découvrir dans la capitale de l’Europe des fermes et des moulins. Je leur en laisse la surprise, la couverture donne le ton avec Le moulin de Lindekemale à Woluwé-Saint-Pierre (aujourd’hui un bon restaurant). Fabien De Roose fournit à la fin de l’ouvrage un plan des transports en commun – le tram bruxellois figure évidemment sur les toiles contemporaines, comme Le tram vert, place Keym (Anne-Pierre-de-Kat) –, ainsi qu’une table des illustrations et une liste des peintres représentés.

    J’espère que vous vous laisserez tenter par ces balades particulièrement inspirées. Pour ma part, je compte bien emporter ce livre et emboîter le pas au guide in situ, à la première occasion. Au plaisir de marcher dans Bruxelles.