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Balades - Page 57

  • Au Rouge-Cloître

    Au cœur de la forêt de Soignes, au sud-est de Bruxelles, un lieu très particulier attire les promeneurs, les amoureux de la nature et les artistes : le Rouge-Cloître. Par une belle journée d’automne, on peut y faire le plein de couleurs somptueuses. 

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    Rouler en cette saison sous le beau tunnel végétal de l’avenue de Tervueren ne donne quune faible idée de la forêt de Soignes, « cathédrale » de hêtres. Y marcher enchante tous les sens : odeurs d’humus, cris d’oiseaux, tapis rouille sous les hauts arbres – les parfums, les couleurs et les sons s’y répondent. Le Rouge-Cloître, ce sont des bâtiments, des jardins, des étangs, « un écrin de verdure et de calme à l’entrée de la forêt de Soignes » (Bruxelles Environnement).

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    Longtemps attendue, après bien des craintes, la restauration du site, classé Natura 2000, est en cours et sur les deux fronts : réhabilitation du patrimoine et protection des milieux naturels. Le mur d’enceinte en briques rouges et les haies aux feuillages multicolores recréent l’impression d’ensemble du prieuré de Saint Paul en Soignes, une abbaye succédant au XVIIe siècle aux ermites installés là depuis le XIVe siècle.

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    « Le nom de « Roodclooster » ou « Rouge-Cloître », donné au site dès 1380, viendrait du mortier rouge qui recouvrait alors les murs des bâtiments communautaires. Une autre hypothèse serait que le monastère et son église aient été construits sur une partie défrichée de la forêt. Car en néerlandais, « rooien » signifie « déterrer, arracher », d’où l’utilisation du préfixe « roo » ou « rode ». Les ducs de Brabant, puis les princes bourguignons vont favoriser le développement du Rouge-Cloître par de nombreux dons. » (IBGE) 

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    A l’écart d’un ensemble qui comprenait une grange, des écuries – aujourd’hui c’est le Centre d’Art de Rouge-Cloître, flanqué de nombreux ateliers d’artiste –, une petite « maison du meunier » près de laquelle on restaure d’anciens murs a été occupée par le peintre Alfred Bastien, elle a inspiré plus dun artiste, dans son charmant cadre de verdure. Hugo van der Goes est le plus célèbre d’entre eux qui ait vécu au Rouge-Cloître, où il a terminé sa vie. 

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    Les viviers et les étangs, sans compter la mare aux grenouilles, sont autant de miroirs pour les grands arbres de la forêt de Soignes. Troncs et ramures, feuillages de feu et d’or vibrent dans leurs eaux calmes. Irrésistible pour les amateurs de photographie. Sur les chemins et sur l’onde, les feuilles mortes gardent encore leurs formes, leurs couleurs, on a envie d’en faire un bouquet puis on s’amuse à les soulever du pied en écoutant leur craquement caractéristique, « petite madeleine » pour qui a joué, marché, couru ici dans sa jeunesse.

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    Le long bâtiment du prieuré était occupé alors par une brasserie où l’on dégustait en terrasse de savoureuses tartines de fromage blanc ; il est en cours de restauration, dissimulé sous une bâche blanche qui, de loin, rappelle ses murs blanchis sous le toit d’ardoises. Pour l’instant, on ne peut se restaurer au Rouge-Cloître que le week-end. C’est si bon de flâner le long des étangs, d’y observer les oiseaux qui enchantent les lieux, cygnes, canards, poules d’eau, mais aussi hérons ou cormorans juchés sur le grand arbre d’un îlot, excellent point de vue pour la pêche.

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    Le site du Rouge-Cloître, par souci de protection, est davantage balisé qu’autrefois ; murs, barrières et clôtures incitent les promeneurs et les chiens à respecter la faune et la flore locales. Mais on laisse en place certains arbres tombés dans l’eau ou dans la forêt, pour des raisons écologiques, et leur présence sculpturale est du plus bel effet.

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    Je vous parlerai une autre fois du vivier d’artistes qu’est aussi le Rouge-Cloître. Si vous comptez vous y rendre prochainement, je vous signale l’exposition du Centre d’Art, « La Passion Ghelderode », dont j’ai vu l’affiche ce matin-là, mais elle n’est ouverte en semaine que l’après-midi, un bon motif d’y retourner.

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    En quittant Bruxelles en voiture par l’avenue de Tervueren, vous trouvez à votre droite deux routes possibles : celle de droite (chaussée de Tervueren) descend vers Auderghem, il ne faut pas manquer à gauche la petite rue pavée en angle aigu qui donne accès au site (parking autorisé près du Centre d’art) ; en prenant celle de gauche, vous devrez garer la voiture dans la forêt à mi-chemin et descendre à pied vers le Rouge-Cloître – une superbe vue panoramique sera votre récompense.

  • Automnales

    Ces deux premières semaines d’octobre dans le sud de la France : le plein de lumières automnales. En Drôme provençale puis dans les Alpes de Haute Provence, le temps était encore à la balade en vêtements légers, quel plaisir ! Voici quelques instantanés de ce bain de nature, en voulez-vous ? 

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    Les rosiers sauvages se parent à présent de leurs cynorhodons. Une hôtesse prévenante en avait fait de joyeux bouquets secs dans sa maison : chardons bleus, fruits rouges, herbes blondes. 

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    L’automne est à l’opposé du printemps, mais parfois ils se ressemblent, quand des branches nues tendent leurs bourgeons vers le ciel. Ou est-ce l’azur, ce bleu intense si rare dans le Nord, qui suscite cette impression ? 

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    Au bord des champs, un fouillis de hautes herbes ; sur un tapis d’étoiles sèches, certaines se démarquent, s’élancent, se pomponnent. 

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    Les clématites des haies posent leurs guirlandes à profusion un peu partout, leurs peluches blanches accrochent la lumière, vision enchanteresse pour une citadine qui ne les avait jamais vues décorer ainsi les branches où elles s’appuient de tout leur long. 

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    Premiers flamboiements sur les abricotiers, les vignes. Les paysages essayent leurs couleurs neuves, beaucoup de feuillages ont déjà jauni. Les premiers rouges illuminent çà et là les abricotiers, les vignes ; parfois un arbre, à lui tout seul, hausse le ton, superbe. 

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    Des prairies herbeuses passent au beige, dans toutes ses nuances à la fois douces et chaudes au regard. Mais au bord d’un chemin, des baies rose vif – de symphorine ? – rappellent que de toutes les saisons, l’automne est la plus ardente au festival des couleurs. 

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  • Premier septembre

    J’avais prévu de vous parler d'un roman que je viens d’achever, je le reporte à jeudi. Pour aborder septembre en douceur, un dernier billet de vacances, une balade  l’été n’a pas dit son dernier mot. Ce samedi premier septembre, il faisait un temps très agréable pour se promener, c’était l’occasion de montrer un peu de Schaerbeek à nos invités. La Cité des Anes, vous le savez, possède un patrimoine remarquable et bien des quartiers paisibles où j’aime à passer. 

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    A l’entrée du parc Josaphat, un cortège de mariage profite de la belle lumière pour prendre des photos. Le soleil joue dans les robes des demoiselles d’honneur, l’atmosphère est festive. Au bord d’un étang, une poule d’eau hésite à notre approche : rester ? se jeter à l’eau ? Il y a du monde dans les allées, sur les pelouses. Les promeneurs causent, les enfants jouent. Sur les bancs on prend l’air et on s’amuse à observer tout ce joli monde. L’heure est à la détente. Un grand bol d’air avant la rentrée des classes.

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    Le parc Josaphat est vraiment superbe depuis sa restauration. Les statues respirent. Les grands arbres, les ponts, les rocailles, les courbes des allées fleurent bon une époque révolue qui se mêle harmonieusement à la nôtre.

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    Les lapins ne s’encourent ni ne se cachent, habitués au va-et-vient, gourmands d’herbe fraîche. Mais ils nous ont à l’œil, qu’ils ont grand. Camille et Gribouille, les ânes du parc, remportent leur succès habituel.

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    Un salut à Verhaeren, au passage – je n’oublie pas notre rendez-vous au Caillou-qui-bique, mais quelques soucis imprévus... Plus loin, Cendrillon détourne son regard du feu, tient mollement un soufflet à bout de bras, rêveuse. Sa patine ajoute une nuance de vert à la végétation qui l’entoure et la met en valeur. Ce beau week-end annonce les lumières de l’automne, si particulières. Je vous souhaite un bon mois de septembre, avec ou sans rentrée.

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  • Au Moeraske en août

    Je vous ai déjà parlé du Moeraske, cette bande de nature sauvage qui borde les voies du chemin de fer dans le bas de Schaerbeek (le parc Walckiers) et surtout d’Evere, deux communes bruxelloises limitrophes. S’y promener après le quinze août, c’est se sentir entre été et automne. Tout est encore très vert, d’un vert parfois fané, mais il suffit d’une éclaircie pour y mettre des contrastes, du relief, de la vie.

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    Un héron cendré semble de pierre au bord de l’étang. Les canards, eux, viennent à la rencontre des promeneurs, peut-être habitués à recevoir du pain, et tracent leurs jolis « v » à la surface de l’eau. De part et d’autre du chemin de terre parallèle aux voies ferrées, les orties et les ronces disputent la place aux autres plantes. Le jaune domine dans les massifs encore en fleurs, de la tanaisie, des solidages, entre autres.

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    Les roseaux prospèrent  et tout autour du marais (« moeraske » désigne un petit marais en néerlandais), c’est un fouillis végétal d’arbres, d’arbustes et de plantes sauvages. Cà et là, des feuillages prennent déjà des couleurs d’automne. Et dire que toute cette biodiversité est née d’un projet abandonné d’autoroute, le long du chemin de fer, et du remblaiement des pentes. Une histoire  étonnante à lire sur le site de la Commission de l’Environnement (CEBE-MOB).

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    Au bout du chemin, en remontant, voici des haies, une nature domestiquée. Une partie du bosquet de bouleaux survit jusqu’à présent aux nouvelles habitations qui poussent en bordure du Moeraske. Un autre chantier, des logements « basse énergie », près de la vieille église Saint-Vincent, semble grignoter ce refuge de vie sauvage qui pourrait pâtir des projets de la Région pour la Promenade Verte autour de Bruxelles.

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    On craint surtout pour le parc Walckiers, dont l’accès n’est possible qu’en visite guidée, et pour sa population de lérots, espèce phare du lieu. Espérons que les aménagements prévus, actuellement bloqués vu la contestation, n’appauvrissent pas la faune et la flore préservées du Moeraske et respectent ses divers biotopes.

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    Nous longeons le parc du Bon pasteur avec ses terrains de jeu et de sport pour revenir à notre point de départ (rue Walckiers) en admirant les potagers bien tenus à l’arrière des entreprises voisines. (On entre au Moeraske par différentes rues du côté d’Evere.) Une chatte rousse sortie des taillis accepte volontiers les caresses avant de rejoindre ses congénères noirs ou tigrés, familiers des lieux – tous stérilisés et en bonne santé, nous assure un employé communal qui arrive en poussant une brouette de jardinier. On veille sur le Moeraske, « Zone Verte de Haute Valeur Biologique ».

  • Balade à Saint-Amand

    Verhaeren y est né et célébré, il est partout chez lui à Saint-Amand (Sint-Amands), jolie localité sur l’Escaut propice aux balades, où il repose pour l’éternité. Quelques instantanés d’une balade estivale – oui, c’était vraiment l’été en Belgique à la fin du mois de juillet, depuis le ciel est plutôt changeant, mais nous ne sommes qu’à la mi-saison, n’est-ce pas ?

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    En face du Musée provincial consacré au poète, on peut encore voir le grand « Christ au carrefour » évoqué dans « Mon village » (« Mijn dorp », dont des extraits sont affichés un peu partout à Saint-Amand, notamment près de l’ancien pilori – « schandpaal »). Enfant, Emile Verhaeren voyait ce Christ de la maison familiale. Du même côté, plus loin, un Musée des moulins annonce clairement son sujet sur sa façade aux fenêtres décorées : « Vlaams Centrum voor Molinologie ». En pousser la porte un jour pour compléter la visite du Moulin d’Evere ?

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    Des maisons des XVIIe et XVIIIe siècles sont classées dans la rue de l’Eglise (Kerkstraat), mais c’est d’abord un imposant monument funéraire qui attire le regard au pied du clocher, surmonté d’un calvaire, avec une inscription en médaillon : « Onder de schaduwe der Kruises rust ik en wacht de verrezen » (A l’ombre des Croix je repose et attends la résurrection).

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    Avant de s’installer dans la Bibliothèque communale en 1997, le musée Verhaeren occupait depuis 1955 une jolie maison ancienne, Het Veerhuis (maison du passeur), sur le quai devant l’Escaut. Du temps de Verhaeren, elle était occupée par une auberge où le poète buvait régulièrement un petit verre. C’est aujourd’hui un Office du tourisme où l’on est accueilli très aimablement, qu’il s’agisse de trouver des itinéraires à vélo ou un restaurant. On n’a pas manqué de nous y signaler que le bac permet de passer d’une rive à l’autre, gratuitement.

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    Du quai, la vue sur l’Escaut est superbe. Avant d’arriver au sarcophage du poète et de son épouse, entièrement reconstruit en 2008-2009, on aperçoit déjà une statue de Verhaeren (par Léopold Van Esbroeck) debout, en train de déclamer, sa jaquette soulevée par le vent, ses vers à la main. J’ai été davantage touchée par une sculpture très originale de Jan Mees dans le jardin communal Marthe Massin tout proche : « Liefdegetijden » (Heures d’amour), tendre évocation de la poésie amoureuse de Verhaeren et de ce beau couple.

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    Si les cyclistes sont nombreux les jours de beau temps à longer les rives, quatre « promenades avec Verhaeren à Saint-Amand » sont proposées aux promeneurs à vitesse réduite. En suivant la berge en direction des « Steenovens » (fours à briques), on rencontre une autre sculpture intéressante, celle du Veerman (Le Passeur) par Marc Macken, d’après « Le passeur d’eau » de Verhaeren.

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    A pied, il faut prendre garde aux vélos qui arrivent d’en face ou de l’arrière. Beaucoup de cyclistes du plat pays se donnent rendez-vous à la taverne Den Amandus dont la terrasse avec vue sur le fleuve affichait complet ce jour de grand soleil. Une fois cette « fietsroute » quittée, peu après la vieille ferme des Steenovens, c’est le grand calme de la campagne sur la drève des Moulins où les peupliers bruissent.

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    On revient vers le centre de Saint-Amand par le Dam, « misérable et lépreux », écrivait Verhaeren (Mon village) à propos de ce quartier nommé d’après l’ancienne digue qui protégeait le village des eaux de l’Escaut. De petites maisons de pêcheurs bordent la rue, chacune avec son bateau en façade.

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    Ici, un vieux filet pend au-dessus des pots qui ornent une maison toute blanche sous son toit de briques orange ; celle-ci arbore de jolis décors sculptés, y compris pour le numéro de la maison, on y voit une vieille barque entre les arbres. Là, un voilier flotte sur une boîte aux lettres. Au n° 78, voile, musique et poésie font bon ménage, sans oublier les fleurs offertes aux passants.

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    Encore aujourd’hui, ce quartier pittoresque garde une atmosphère singulière. Une bicyclette peut aussi faire de la figuration, sous de belles fenêtres. Mais après les deux bateaux du sympathique n° 144, aux encadrements de fenêtre d’un bleu soutenu, et la façade pleine d’allure du n° 112 avec son bateau sculpté dans la pierre, voilà la maison la plus bizarre du Dam, sur un angle. Un adepte de Gaudi, ennemi de la ligne droite, y a réinventé le mur de briques pour y faire apparaître des figures, des motifs, dans un joyeux désordre.

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    Une galerie d’art et de décoration loge dans cette architecture improbable : si elle avait été ouverte, j’y serais entrée. Mais j’ai suivi un autre musicien, notre Toots Thielemans national, sur son Boulevard : une rue étroite de Saint-Amand située sur la « SIM-route » (route touristique musicale le long de l’Escaut) porte ce nom depuis 2003, le célèbre jazzman à l’harmonica est citoyen d’honneur de la commune.

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    De retour à l’église de Saint-Amand, dont le clocher est comme un phare pour se repérer de loin, on embrasse une dernière fois le paysage grandiose avec le fleuve, le bac, la tombe, la maison du passeur, en se promettant d’y revenir un jour. Alors on prendra le bac, on marchera sur l’autre rive, pour découvrir Saint-Amand de l’autre côté de l’Escaut, en songeant au Passeur de Verhaeren, « un roseau vert entre les dents ».