Très attendu, le printemps a enfin montré le bout de son nez en ce premier dimanche d’avril. (Entre-temps, la pluie est revenue, mais il ne gèle plus la nuit, espoir.) Au parc de Tervueren (« Tervuren » en région flamande), entre Musée et forêt de Soignes, c’était la foule des jours de grand beau temps. Pas de quoi troubler un pêcheur si bien installé qu’il s’était endormi sous les rayons de ce premier soleil.
Avec ses allées larges et ses vastes pelouses le long des étangs, c’est la promenade des familles, des couples, des amis. On y croise des cyclistes, des bébés en poussette, des joggeurs solitaires ou non, et même quelques cavalières de sortie sur leur cheval blanc.
Attraction numéro un : les canards, les cygnes, les oies et autres volatiles sur l’eau et aux abords. Ils font en général bon accueil à ceux qui leur jettent du pain, certains dorment, indifférents au passage, d’autres s’entraînent bruyamment à l’envol groupé, effet garanti. En plus des colverts bien connus – parfois bagarreurs –, des bernaches du Canada, des oies d’Egypte, et comme partout, des poules d’eau, la plupart à tête blanche.
Les îlots aux arbres encore nus leur servent de refuge, et aussi les marais et les mares plus sauvages près de la forêt. La végétation reprend doucement.
Une seule apparition vraiment printanière, sous des branches mortes : un beau tapis d’anémones des bois. « En zone européenne tempérée, en forêt, là où sa présence est spontanée, elle (l’anémone sylvie) serait (avec le muguet) un bon bioindicateur d'ancienneté et de la naturalité de la forêt. » (Wikipedia)
Presque au bout, là où les promeneurs s’apprêtent à contourner l’arrondi des étangs pour le retour par l’autre côté, de beaux massifs de cornouillers, bois jaune, bois rouge, mettent de la couleur dans le paysage. Des arbres pleureurs se voilent de rose avant de reverdir. Roseaux blanchis, pâquerettes, la nature est dans l’ensemble encore pâlotte.
Cet aller-retour le long des étangs est la plus simple des promenades. Mais on peut faire beaucoup d’autres choses à Tervueren : visiter le Musée royal de l’Afrique centrale qu’on admire toujours au passage en bas de ses grands escaliers (photo 2), et ses jardins, ou l’Arboretum de Tervuren (se munir du plan des parcelles pour découvrir cet arboretum géographique).
On peut aussi prolonger la promenade en s’enfonçant dans la forêt de Soignes par l’une ou l’autre de ses drèves (belgicisme pour désigner des allées campagnardes bordées d’arbres).
Ce qui fait le charme d’une balade au parc de Tervuren, c’est la grandeur du site – une fois passé le va-et-vient des voitures qui cherchent une place le long de la Kastanjedreef ou de la Keizerinnedreef, malgré le monde, on se sent tout petit dans ces espaces magnifiques.
Et surtout, on y respire cette belle lumière réfléchie par l’enfilade des étangs, avec de part et d’autre ces grands arbres fidèles tout près de Bruxelles.
Commentaires
Qui a dit que la sieste était espagnole?:-))
Rien ne vaut un roupillon printanier avec pour fond sonore oies et canards.
Merci pour cette douce balade, belle journée señora Tania!
Nous attendons tous le printemps avec impatience, je mesure à cette absence de soleil depuis des semaines combien il doit être dur de vivre dans le nord du nord, on comprend que les populations là haut fassent une vraie fête pour l'arrivée du soleil
Ce parc est vraiment splendide
Colo déjà à la sieste ?
@ Colo : Bonne sieste cette après-midi ;-) Un rayon de soleil dans le gris, juste un instant, celui de te lire.
@ Dominique : Même à Lyon ? Ici on annonce un autre dimanche ensoleillé, c'est toujours bon à prendre, en attendant le temps de jardiner.
Je connais le musée mais pas le parc. Merci de me le faire découvrir. De mon côté, je parle aujourd'hui sur mon blog de la Maison Van Gogh à Colfontaine qui va être sauvée ; une bonne nouvelle culturelle! A bientôt Tania.
Je crois que dimanche on y sera pour de bon. Un hiver épuisant pour ma part, besoin de soleil. Merci pour ces photos qui sentent l'herbe et l'air doux.
Comme les parcs de Bruxelles sont vastes ! En regard du beau parc de la Boverie à Liège, le seul qui vaille vraiment la peine, c'est royal !
Mais pas loin il y a tous les bois et forêts... l'Ourthe... l'Amblève..ah, j'y suis déjà.
Le vélo est affûté et révisé est déjà prêt.
Aha ! J'ai compris que les drèves viennent du mot "dreef" que l'on trouve dans Kastanjedreef et Keizerinnedreef ! Peut-être ce mot a t-il une racine commune avec le mot allemand "Treff" (rencontre) ? (J'aime bien chercher les racines communes européennes des langues).
Quelle belle promenade !
Chez moi aussi il a cessé de geler. Hier, 10 avril, la neige était entièrement partie quand j'ai soulevé le rideau de la fenêtre de ma chambre à coucher, au réveil.
Belle performance pour avoir tenu jusqu'à cette date-là !
Nos deux pays ont sensiblement le même climat, on dirait.
Et sinon, les cornouillers ne sont-ils pas couverts de petites fleurs jaunes, par hasard ? Je crois qu'ils fleurissent assez tôt ou alors je confonds avec une autre sorte d'arbrisseau.
oui, magnifique et vaste, ce parc!
et oui, avec quelle joie on découvre les anémones des bois :-)
vivement dimanche et ses 20° promis!
pour Euterpe: dreef vient du verbe drijven (het vee drijven) mener le bétail, conduire le bétail (allemand Trieb)
une bien jolie promenade :)
merci
@ Un petit Belge : Merci & à bientôt sur ton blog.
@ Christw : Espérons que les prévisions météo se confirment pour ce week-end, oui, bonne idée de préparer le vélo. Les parcs de Bruxelles et environs (n'oublions pas que Tervuren est une commune flamande), la forêt de Soignes, ce sont nos poumons verts et nous les apprécions beaucoup. (Si la Senne n'avait pas été couverte, nous pourrions nous promener sur les quais comme à Liège.)
@ Euterpe : Pour l'étymologie, voir la réponse d'Adrienne. Pour les cornouillers, leur bois est encore nu, mais très décoratif. Tu penses peut-être aux forsythias qui sont à présent en fleurs ? Je te souhaite un beau dimanche au soleil à Berlin, mêmes prévisions, en effet.
@ Adrienne : Merci pour l'explication de "dreef". C'est en vérifiant le mot que j'ai appris que "drève" était un belgicisme, mieux vaut tard que jamais. Vivement le soleil !
@ Niki : Une promenade particulièrement courue le week-end. Bonne soirée, Niki.
Dis aux arbres pleureurs qu'ils peuvent cesser leurs larmes: ils ne vont pas tarder à se réchauffer.
Pour l'instant, c'est le ciel qui pleure à grosses larmes, espérons.
Merci Adrienne ! :)
@ Tania : peut-être est-ce un forsythia mais vu qu'il n'a que de tous tous petits boutons jaunes, pas facile à dire...
Pareil ici : il pleut maintenant !
Jolie promenade accompagnée dans des lieux que je ne connais pas encore mais apparemment pleins de charme. C'est vrai que nous guettons le moindre sursaut d'un printemps décidément bien tardif et bien capricieux.
Merci, Tania !
@ Euterpe : Le vent vient de faire valser les chaises sur la terrasse, des bourrasques à arracher les premiers pétales !
@ Danièle : Merci à toi, bon week-end.
Merci pour cette splendide promenade ! Quel bel espace... ce qui manque souvent !
Je me pose là, à coté de ton pêcheur endormi :-) Superbe image ! Tout comme ton reportage printanier !
@ Annie : Ces allées et ces pelouses, la forêt, c'est un lieu auquel on revient, forcément.
@ Fifi : Merci, Fifi. Deux dimanches agréables qui se suivent, c'est le printemps.