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Peinture - Page 24

  • Bai Ming à Keramis

    Avec Chanson du roseau rouge (Red Reed Song, ci-dessous) à l’affiche, pas question de résister au plaisir de retourner au centre Keramis à La Louvière. L’exposition Vibrations de la terre de Bai Ming, peintre et maître de la céramique chinoise, permet de faire connaissance avec un artiste qui réconcilie la haute tradition de la porcelaine chinoise et la création contemporaine – du grand art.

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    © Bai Ming, Red Reed Song, porcelaine, H. 61 cm, 2011

    Dans la salle des fours bouteilles, au rez-de-chaussée, une vidéo le montre traçant au pinceau, d’une main sûre, une ligne sans fin sur un vase (que nous verrons dans la première salle d’exposition en haut), puis y ajouter en rythme de petites touches : sobriété, équilibre, harmonie, ce seront les mots qui me viendront à l’esprit en admirant ses superbes vases.

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    © Bai Ming (source : La Libre)

    L’artiste, né en 1965 à Yugan, à une centaine de kilomètres de Jingdezshen, capitale de la porcelaine, souffrait à six ans de tuberculose ganglionnaire. Pour compenser, il a lu des classiques chinois. Ses parents souhaitaient qu’il entreprenne des études littéraires, mais lui voulait suivre des cours de peinture. Echouant à l’entrée de l’université, il est admis à l’Académie centrale d’art et de design, spécialité en arts céramiques. Il deviendra professeur, puis directeur du département de céramique, tout en continuant à peindre.

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    © Bai Ming, Speech of Objects : Memories of the Mountains, 1995, Mixed media, 220 x 140 cm

    A l’entrée de la salle, Bai Ming expose d’abord un diptyque, Souvenirs des montagnes (Speech of Objects : Memories of the Mountains) : des couleurs de terre comme fumées, des parties lisses et d’autres en relief. Devant une fenêtre, je m’approche de ce que je prends pour un fragment de roche avant d’apercevoir une partie couverte d’émail céladon. C’est de la porcelaine, d’une série Paysage et Temps.

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    Sur la table : © Bai Ming, The Secret Language of Spigots, porcelaine installation, 2011

    L’artiste varie formes et volumes. Au mur, des peintures qui sont parfois des plaques de porcelaine, parfois des encres (encre sur papier Xuan, thé, encens consumé), des plats devenus sculptures, avec des plissés fluides improbables. Sur une grande table, une installation de quarante « spigots » de porcelaine, « en référence aux anciens rouleaux enluminés, calligraphiés ou peints », patrimoine culturel chinois. Ils diffèrent tous par leurs fentes, leur surface mate ou brillante ou les deux, les couleurs, les motifs.

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    © Bai Ming (vue partielle de la première salle)

    Voici un premier ensemble de vases : hauts cylindres, vases boules ou élancés, ils retiennent par leur décor inspiré de la nature. Du bleu cobalt, du rouge de fer, du vert, parfois un col d’or satiné – que ces porcelaines sont belles ! Dans la pensée chinoise, l’homme et la nature ne sont pas séparés ; le bouddhisme Chan (Zen) recherche l’harmonie. Bai Ming crée dans cette voie avec des motifs simples : ses tracés fluides et sinueux comme l’eau, les nuages, les végétaux, créent une atmosphère, évoquent une saison.

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    © Bai Ming, Water Reflection in Tang and Song Dynasties, 2007, plaque de porcelaine, 28 x 50 cm

    Exquise Réflexion dans l’eau (Water Reflection in Tang and Song Dynasties), une petite plaque de porcelaine encadrée aux tonalités exquises. Et puis, voici Lignes d’eau, un grand vase cylindrique, ourlé d’or sur le col, moucheté à l’intérieur, une pièce maîtresse à contempler. Le rebord d’un petit vase magnifique, comme son nom, Soleil radieux, est souligné de même en dedans.

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    © Bai Ming, Bright Sunshine, 2010, porcelaine, H. 28 cm

    Tout ici porte à la contemplation, les titres aussi, comme celui d’un grand plat rond, Welcome the Snow and Explore the Garden, ou Song of Reeds and Wind Series, un vase haut et étroit où des roseaux bleus chantent dans le vent. De grandes encres horizontales : Lignes d’une rivière glacée, Les chutes d’eau, Nouvelle image des voyages de printemps…

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    © Bai Ming, Welcome the Snow and Explore the Garden, 2011, porcelaine, ∅ 57 cm

    J’aime particulièrement la manière dont Bai Ming joue sur les contrastes de matières, de surfaces, la délicatesse des tons qu’il combine avec une fluidité magistrale. Il laisse de l’espace au blanc ou à l’uni et met ainsi ses couleurs et motifs en valeur. Dans les deuxième et troisième salles, d’autres explorations, d’autres éblouissements nous attendent, dont des porcelaines alvéolées comme des roches érodées par l’eau, des peintures à la laque, des rubans d’argile.

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    © Bai Ming, Lines of Water, 2012, porcelaine, H. 77 cm, ∅ 56 cm

    L’exposition Bai Ming. Vibrations de la terre dure jusqu’au 15 mars 2020 au centre Keramis. Le bel article de Guy Duplat dans La Libre m’a incitée à y aller. Il le conclut sur une inquiétude que je partage, en regrettant que ce magnifique endroit dédié depuis 2015 à la céramique et au patrimoine de la manufacture Boch n’obtienne pas le soutien qu’il mérite.

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    © Bai Ming, Between Ceramics and Stone, 2009, porcelaine

    « C’est un miracle que cette exposition ait lieu, car comme on le sait, le beau Centre Keramis a de grandes difficultés à boucler son budget, il a dû licencier, la Communauté française ne lui ayant jamais accordé, dit-il, le budget de fonctionnement nécessaire. Si cette expo prestigieuse a quand même lieu, c’est grâce à des mécènes belges et chinois, grâce aux « amis de Keramis » et grâce à l’appui de l’artiste lui-même. » (Guy Duplat, Bai Ming marie brillamment tradition chinoise et modernité)

  • Postérité

    Dali Magritte (93).jpg« La postérité a donné raison à Magritte même si de leur vivant, Dalí fut la star jusqu’à New York alors que la reconnaissance de Magritte n’arriva que très tard. Mais Dali n’a pas eu de suivants en art, alors que Magritte reste très contemporain. Toute sa vie, il a peint la pensée et le mystère. Son interrogation sur la dissociation entre le mot et la chose, entre l’image et la réalité, entre nos sens et le monde reste d’une stupéfiante modernité. C’est d’ailleurs ce Magritte-là, conceptuel, qui séduisit après-guerre, les grands peintres américains comme Jasper Johns, Warhol, Rauschenberg qui achetèrent Magritte. Aux Etats-Unis, il est d’abord un conceptuel dans la continuité de la peinture comme « cosa mentale » disait Léonard de Vinci. »

    Guy Duplat, Magritte et Dali : le choc de deux icônes à Bruxelles, La Libre Belgique, 10/10/2019.

    Exposition Dalí & Magritte, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles > 9/2/2020

    © Magritte, Le beau langage, 1952 (Collection privée)

     

  • Dalí & Magritte

    « A l’occasion des dix ans du Musée Magritte, les Musées royaux des Beaux-Arts ont réuni une centaine d’œuvres qui invitent à la fois à voyager dans l’univers de Salvador Dalí et à creuser le dialogue avec le travail de René Magritte. L’un et l’autre ancrent le surréalisme dans une recherche fondée sur l’exploration de la représentation mimétique. » (Michel Draguet)

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    Entrée des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (au bout de la rue, le Palais de Justice)

    Ainsi s’exprime le conservateur des MRBAB dans le Guide du visiteur disponible à l’entrée de l’exposition Dalí & Magritte. Cette brochure d’une trentaine de pages (à télécharger) reprend toutes les étapes du parcours bien conçu autour de points de rapprochement ou d’opposition entre les deux peintres : « œil & avant-garde, portraits & choses, dedans & au-delà… »

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     © Dalí /  © Magritte, Le conquérant, 1926 (Leslee & David Rogath)

    A l’entrée, La lunette d’approche de Magritte (1898-1967) introduit avec humour au brouillage logique des surréalistes. Une ligne du temps relate les relations entre Magritte et Dalí : en 1925, Magritte peint à Bruxelles ses premières œuvres surréalistes et Dalí (1904-1989) a sa première exposition personnelle à Barcelone. Ils se rencontrent à Paris en 1929. Invité à Cadaquès, Magritte y peint Le Temps menaçant : il faut entrer dans le cube où une projection s’en inspire, à 360°. En plus du mouvement des nuages dans le ciel, on y verra lentement apparaître puis disparaître les motifs du tableau (resté en Ecosse).

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    Expérience immersive 360° à partir du Temps menaçant de Magritte

    Chez les deux peintres, l’œil joue un rôle central ; l’un et l’autre sont attachés au rendu réaliste des figures reconnaissables dans leurs toiles, bien que celles-ci ne visent pas à la représentation pure et simple. Magritte cherche à rendre les idées visibles, Dalí peint avec réalisme des visions fantasques. Ses premières toiles comme le Portrait de Maria Carbona révèlent une technique formidable, on verra plus loin un ravissant petit portrait de Gala (1932).

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    © Dalí, Portrait de Maria Carbona, 1925 (Musée des Beaux-Arts de Montréal)

    Dalí cherche à séduire ; Magritte ne cherche pas à plaire et opte pour l’artifice afin de susciter, par un sentiment d’étrangeté, l’interrogation sur les images. De nombreuses œuvres exposées viennent de musées étrangers (américains surtout) et de collections particulières. On connaît bien La magie noire (1945) du Musée Magritte, où le corps d’une femme (Georgette M.) bleuit au-dessus de la taille sur fond d’azur et de nuages, on s’amuse à la comparer avec La magie noire (1934) d’une collection privée, un autre nu avec une colombe sur l’épaule.

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    © Magritte, La magie noire, 1934 (Collection privée)

    Le motif du feu, qui apparaît déjà en 1925 dans une toile de Magritte où une maison brûle (tableau dans le tableau Nocturne), est particulièrement spectaculaire dans La découverte du feu, un tuba enflammé qu’on pourrait associer à la crinière en feu d’une tête de cheval (en réalité il fondrait). Dalí, en pleine guerre d’Espagne, s’en est-il inspiré pour ses girafes en feu qui éclairent un dîner dans le désert (dessin au fusain de 1937) ? La girafe apparaît aussi chez Magritte, qui lui fait prendre un bain de cristal (gouache de 1946).

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    © Dalí, Dîner dans le désert éclairé par les girafes en feu, 1937, fusain sur papier
    (Dalí Museum, St Petersburg, Floride, USA)

    Quand l’heure sonnera, ou la rencontre d’une statue et d’une montgolfière, a trouvé place dans une salle sur les « détournements et célébrations ». Les deux surréalistes ont transformé  une petite Vénus de Milo : Magritte lui donne des couleurs, Dalí y ouvre des tiroirs ! Tous deux, comme Arp ou Max Ernst, utilisent des formes biomorphes (Magritte, Le sang du monde) ou molles. Par exemple dans les paysages imaginaires de Dalí : La mémoire de la femme-enfant, L’énigme du désir ou Ma mère, ma mère, ma mère. Dans Les idées de l’acrobate, Magritte relie différentes contorsions avec un fusil et un tuba.

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    © Magritte, Le sang du monde, 1927 (Collection privée)

    Tout un mur pour le Couple aux têtes pleines de nuages de Dalí : les panneaux reprennent en silhouette les formes du couple dans L’Angélus de Millet, tableau culte de Dalí. La tête de la femme, à gauche de l’homme, s’incline vers lui. Les paysages désertiques avec une table à l’avant-plan sont typiques du peintre espagnol, avec une précision incroyable dans les détails de l’arrière-plan. Il partage avec Magritte le goût de peindre des nuages dans un ciel bleu, de jouer sur intériorité et extériorité, entre autres.

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    © Dalí, Couple aux têtes pleines de nuages, 1936
    (Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam)

    L’exposition se termine sur des toiles tardives, comme ce Magritte représentant deux jeunes filles qui se promènent en ville, l’une habillée, l’autre nue. A la fin de leur vie, les deux peintres étaient sollicités pour des portraits. Une photographe professionnelle capturait les détails du fascinant portrait d’Enid Haldorn. Dalí a aussi peint Mme Isabel Styler-Tas (Mélancolie), une composition inspirée par Piero della Francesca : l’étonnante combinaison de formes humaines, minérales et végétales y est assez fascinante.

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    Affiche à l'entrée de l'exposition (au-dessus de la Diane d'Ossip Zadkine, 1937)

    « Flirts surréalistes », titre L’Echo. Bien plus passionnante que je ne l’imaginais, l’exposition Dalí & Magritte réussit à associer ces deux « monstres sacrés » de manière convaincante. Le parcours bien balisé et le petit Guide aident les visiteurs (nombreux) à regarder et à comparer leurs oeuvres. A voir aux Musées royaux des Beaux-Arts jusqu’au 9 février 2020.

  • Manteau

    De la guerre au selfie (16).jpg« Un visage masqué par un bijou, un manteau brodé, le portrait d’une robe, sont autant de manières d’exposer à la surface, l’intériorité. L’accessoire, la pause, la lumière, même l’absence, tout concourt à raconter une partie de nous. »

    Présentation de la pratique d’Hélène Picard

    Exposition De la Guerre au Selfie, Maison Pelgrims, Saint-Gilles, du 8 au 24 novembre 2019

    © Hélène Picard

  • Interroger les images

    De la Guerre au Selfie : Nathalie van de Walle et Hélène Picard exposent à la Maison Pelgrims à Saint-Gilles des « Images du monde » et des « Images de soi », jusqu’au 24 novembre. En collaboration avec l’association Into Image et Vincent Cartuyvels, ces deux artistes participent à des ateliers d’analyse de l’image « en alternant travail critique et création ludique » (document de présentation).

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    "De la Guerre au Selfie", Maison Pelgrims, Saint-Gilles

    Vous vous rappelez peut-être « Tsunami à 360° », l’extraordinaire œuvre gravée que Nathalie van de Walle avait montré à Gembloux il y a cinq ans. Depuis lors, elle continue à développer ce travail de gravure à partir d’images du monde : des structures au chaos, du chaos aux structures. Nous avons vu tant d’images de catastrophes, d’accidents, de guerre – qu’en faisons-nous ? Les laissons-nous simplement s’accumuler, s’effacer ?

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    Ici, elle part de photos prises à divers endroits, principalement en Syrie, d’immeubles effondrés, de villes désossées, de ruines. Ces clichés jonchent le sol sous une grande gravure imprimée : ils serviront à l’atelier qu’elle animera pour des enfants. Avec des fragments d’images issues de son travail, ils pourront « découper, assembler, coller, superposer des motifs » et « réfléchir au lien entre soi et le Monde » tout en prenant conscience « de la force d’impact des images que nous voyons tous les jours ».

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    © Nathalie van de Walle

    Des bois gravés côtoient dans la grande salle des gravures sur papier, c’est intéressant d’observer comment ils se répondent et se correspondent. Accrochés au mur, ils ont un sens, on arrive mieux à les lire ; posés sur des sortes de palettes à même le parquet, ils désorientent le regard et font ressentir à quel point la guerre, la violence, mettent le monde sens dessus dessous.

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    Détail © Nathalie van de Walle

    Les œuvres de Nathalie van de Walle sont fascinantes et par le magnifique travail de gravure et par leur originalité qui bouscule notre perception de l’image – de l’image du monde à l’image artistique.

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    © Nathalie van de Walle

    Hélène Picard choisit pour point de départ l’image de soi, des selfies pris « pour l’accompagner dans une période douloureuse ». Sa quête des différentes facettes de l’identité s’exprime à travers la peinture et le vêtement, des modes d’expression où les couleurs s’invitent.

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    © Hélène Picard

    Ses toiles sont mystérieuses, entre voiles de couleur et dévoilement. « Le portrait est une image fabriquée », a fortiori l’autoportrait. C’est le sujet de l’atelier qu’elle anime.

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    © Hélène Picard

    Faire cohabiter ces deux univers dans les espaces d’exposition de cette belle demeure ancienne qu’est la Maison Pelgrims ne va pas de soi. L’incongruité est voulue : elle reflète deux réalités contemporaines du monde des images dans lequel nous vivons. Nathalie van de Walle et Hélène Picard montrent ici une partie de leur travail et les intentions de leurs ateliers, ce n’est pas vraiment un accrochage à la manière d’une galerie d’art. Comprendre quel rapport il peut y avoir entre les deux, comment notre préoccupation de nous-même se relie à notre perception du monde, voilà l’enjeu.