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Culture - Page 4

  • Un roman humique

    Humus de Gaspard Koenig a obtenu en 2023 une couverture médiatique très importante : qui n’a entendu parler de cette réhabilitation romanesque du formidable travail des vers de terre dans les sols fertiles ? Je l’ai trouvé sur la table d’une librairie d’occasion à Nyons et ce qui m’a décidée à l’acheter, c’est une dédicace manuscrite sur la page de garde : « Pour mon grand-père qui est toujours en train de lire, et qui reste curieux de tout. Joyeux Noël. »

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    Photo de couverture 

    Les lombrics, « première biomasse animale terrestre », sont présentés par le professeur Marcel Combe. Arthur, futur ingénieur en agronomie, a vu sa vidéo sur Youtube, ce qui l’a décidé à suivre sa conférence en faculté d’agronomie. « Dès le premier jour, Arthur s’était senti en exil. » le déménagement d’AgroParisTech « dans le désert bétonné du plateau de Saclay » lui semble aberrant. Le ton du roman est donné : critique.

    C’est là qu’il fait connaissance avec Kevin, un « garçon blond » qui respire « la bonne santé et la paix d’esprit ». Celui-ci en sait déjà beaucoup plus que lui sur les vers de terre. Tandis que le labour profond et les pesticides les font disparaître, ils sont pourtant « notre meilleur allié » pour refertiliser les sols et traiter les déchets organiques, le vermicompostage.  Pour le professeur, « c’est l’humus qui sauvera l’Homme. » L’amitié entre Arthur et Kevin naît de leur enthousiasme devant ce « domaine de recherche encore vierge ».

    « La nature en sursis les invitait à philosopher. Ils ne refaisaient pas le monde, comme les générations précédentes. Ils le regardaient se défaire et tentaient de se trouver un rôle dans l’effondrement à venir. » Fils d’avocat, Arthur a beaucoup lu les auteurs classiques et Jancovici, il admire Thoreau (Walden), « pour lui l’idéal d’un homme libre ». Son choix des sciences de la terre dit son désir de se retrousser les manches pour transformer le monde.

    Kevin est d’origine modeste, fils de travailleurs agricoles sans ambition. Ses bons résultats l’ont conduit à étudier avec « la future élite ». Arthur et lui deviennent inséparables. Le beau Kevin attire les filles plus que le timide Arthur, mais Anne, leur amie étudiante en Sciences Po, se tourne vers celui-ci après avoir vu Kevin embrasser un garçon « à pleine bouche ». (Questionné par Arthur, il ne s’identifiera ni comme gay ni comme bi – un « homme universel ».)

    Quand sonne l’heure de passer des études à l’engagement professionnel, tous deux cherchent à s’orienter dans la voie proposée par Marcel Combe : un avenir avec les vers de terre. Arthur a décidé de s’installer dans la vieille ferme de son grand-père qui avait gardé quelques hectares après avoir vendu le reste au voisin ; il va s’installer à la campagne avec Anne et relancer les cultures sur de nouvelles bases. Le RSA leur permettra de vivre au début. Anne l’aidera et voudrait écrire des romans.

    Kevin n’est pas du tout partant pour se joindre à eux. Il rêve de vivre à Paris, de vendre des vermi-composteurs en tant qu’indépendant. Cela demande des moyens financiers dont il ne dispose pas. La rencontre de Philippine, une rousse aux yeux verts et à la voix forte, va donner un véritable élan à son projet de vermicompostage. Elle récolte des fonds auprès de ses parents et de leurs amis ; Kevin sera le directeur technique de leur entreprise, Veritas. A elle les démarches administratives et commerciales, à lui le travail concret dans une vieille usine désaffectée où ils ambitionnent de recycler les déchets en humus grâce au travail des lombrics.

    Humus raconte leur parcours, leurs difficultés, la confrontation quotidienne avec les réalités de la vie rurale pour l’un, d’une entreprise innovante pour l’autre. L’histoire de leur vie de couple y sera intimement liée. Le roman avance sur deux fronts : d’un côté, Gaspard Koenig assure le réalisme de l’intrigue en l’appuyant sur de nombreuses explications techniques, sur une description sans fard des milieux côtoyés ; de l’autre, il cherche à faire ressentir les fluctuations personnelles des personnages, de leurs sentiments et de leurs idées. Rien ne se passera comme ces deux agronomes l’avaient espéré.

    Le roman a reçu plusieurs prix. Son sujet est très original, avec une réflexion bien documentée sur les problèmes de la terre et sur le business qui se développe autour de ces questions si actuelles : avenir de l’agriculture, de la nature, de notre planète. Le récit m’a semblé assez lourd, souvent long, et ses personnages assez stéréotypés, les femmes encore plus que les hommes. Une satire sociale provocatrice.

    En arrière-plan circulent des réflexions philosophiques sur l’existence, le sexe, l’ambition, une critique du système capitaliste et du « greenwashing ». Idéalistes au début, les deux amis vont perdre beaucoup d’illusions en cours de route, jusqu’à prendre des chemins extrémistes contre une société qu’ils espéraient transformer. Un livre où l’on apprend beaucoup, à condition de rester « curieux de tout ».

  • Dénommer

    gérald tenenbaum,les rues parallèles,nouvelles,littérature française,recueil,espace;temps,rencontres,culture,culture juive,extrait« Les étoiles sont nombreuses, si nombreuses qu’il nous est impossible d’en calculer le nombre. Pourtant, Celui-qui-sait les compte avec amour chaque soir en les appelant par leur nom. Seul le nom permet, au sens propre, de rendre compte. Les morts comme les vivants ne peuvent être décomptés qu’en étant dénommés. »

    Gérald Tenenbaum, Pilpoul in Les rues parallèles

    Source : Affiche d'une conférence (Institut Rachi, 2023)

  • Les rues parallèles

    Gérald Tenenbaum, dont j’ai découvert l’univers singulier à travers quelques romans, donne cette fois de ses nouvelles avec Les rues parallèles, un recueil de textes courts sous une belle couverture (Charles Sheeler). Certains m’ont retenue plus que d’autres ; chacun réussit à nous faire entrer dans un « espace-temps » particulier.

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    Résidence d’auteur, la première nouvelle, s’ouvre sur l’installation de Nourith à Paris. Une jeune maison d’édition lui a proposé une année de résidence d’auteur pour écrire un roman qu’elle publiera. « Donnant, donnant. » Nourith a accepté mais peine à écrire, en deuil de Malek. Un jour, à midi pile, quelqu’un sonne. A la porte, un vieil homme aux yeux très bleus s’enquiert de la date – « nous sommes bien le 7, n’est-ce pas ? » Nourith laisse entrer celui qui dit avoir habité là il y a longtemps. Le 7 mai, Moïse Havre revient, puis le 7 juin, alors qu’elle écoute une sonate de Bach. Ce jour-là, il accepte une tasse de thé et se raconte. Un jour, il ne viendra plus, mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Se parler, s’écouter, quelle merveille ! Une nouvelle pleine de délicatesse.

    Les personnages du recueil sont aux prises avec le passé (qui nourrit la mémoire et la mélancolie), avec le présent (le temps des rencontres), avec le futur aussi, parfois. Un malade s’approche du dernier départ, un professeur d’histoire fait voyager ses élèves dans le temps, certains lieux ne se montrent qu’à celui qui sait attendre. Les quatre vents raconte l’histoire d’un village où l’hiver ne passe pas, se prolonge de saison en saison, jusqu’à ce que la femme du rabbin, enceinte, en donne la raison aux villageois qui se sont réunis et ouvre une perspective nouvelle.

    Si l’on connaît de l’auteur (mathématicien) le goût des chiffres et des nombres, celui des symboles (une alliance, par exemple), il faut y joindre le goût des lettres et des mots. Bureau de nuit réunit chiffres & lettres dans une brève histoire new-yorkaise, où l’on suit le regard d’un passager du métro aérien (« L ») vers la fenêtre d’un bureau éclairé, tard dans la nuit.

    Le héros de Marque-page s’appelle Joseph K. C’est l’un des « Joseph » du recueil riche en allusions à la littérature (Kafka, Poe, Borgès), à la Bible, à l’histoire antique, à la Shoah, aux précédents romans de Gérald Tenenbaum aussi. L’inspiration de ses nouvelles puise souvent dans la culture juive. Coda, un beau récit d’anticipation présente le musée Coda de Prague, « inauguré à grand renfort de publicité le 27 janvier 2045 ». Genèse d’un adagio envoie un docteur en physique qui travaille au CERN sur la piste du vrai compositeur du fameux Adagio d’Albinoni.

    Les Rues parallèles, la nouvelle éponyme, la dernière, décrit la déambulation d’un poète dans la ville de T. en attendant l’heure de la présentation de son dernier ouvrage à la Maison du Verbe, « dont l’architecture moderne attire autant que la programmation ». Il s’y perd, à la recherche d’un lieu où il a vécu – à moins qu’il s’y retrouve ? En épigraphe de ce dernier texte, une phrase de Jorge Luis Borges : « Je le jure, ce n’est pas délibérément que je suis revenu à cette rue. »

    Attentive à la structure du recueil, Emmanuelle Caminade en propose une analyse plus approfondie et commente le choix d’y réunir quatorze nouvelles : « En Kabbale en effet le 14 est associé à l’arbre de vie qui transcende les frontières du temps et de l’espace, c’est un symbole d’harmonie et de sagesse divine. De même, les 14 stations du chemin de croix catholique (représentant la passion du Christ jusqu’à sa mort et sa mise au tombeau) mènent-elles à la Lumière de la résurrection. L’auteur nous fait ainsi pénétrer dans une jungle de symboles qui rendent son univers fascinant, y apportant également une touche ludique. » (L’Or des Livres)

    Les récits de Gérald Tenenbaum, que des détails concrets ancrent dans la vie ordinaire, réussissent à nous entraîner au-delà du visible si nous acceptons d’entrer dans l’univers du sensible. En lisant Les rues parallèles, il faut prendre le temps, à chaque fois, d’en ressentir les vibrations : « Une vie est jalonnée de traces dérisoires accumulées. Aucune ne porte un sens profond en elle-même. Toutes ensemble dessinent un destin. » (Coda)

  • Portraits de femmes

    Portraitiste estimé, Jacques-Emile Blanche était un peintre autodidacte. Pour compléter l’aperçu de l’exposition en cours au musée Angladon, voici trois portraits de femmes qui m’ont frappée par leur qualité et la manière différente avec laquelle ils sont peints. En cliquant sur les titres, vous pourrez lire dans le Catalogue raisonné les explications données à leur sujet.

    Un portrait à distance, à l’anglaise :

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    Jacques-Emile Blanche, Louise Baignères, 1887, collection particulière

    Un portrait plus intime de sa femme avec son chien :

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    Jacques-Emile Blanche, Rose Blanche allongée, huile sur toile, 1896

    Un portrait tout en séduction d’une comédienne de théâtre : 

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    Jacques-Emile Blanche, Gilda Darthy, huile sur toile, vers 1920

    Jacques-Émile Blanche. Peindre le temps perdu,
    musée Angladon, Avignon >
    dimanche 12 octobre 2025
  • Au musée Angladon

    La blouse rose de Modigliani, parmi les illustrations de l’album Rose de Michel Pastoureau, a éveillé ma curiosité pour un musée d’Avignon que je ne connaissais pas, le musée Angladon. Celui-ci abrite la collection d’œuvres d’art du grand couturier Jacques Doucet (1853-1929), collectionneur et mécène. A quelques minutes à pied de la place de l’Horloge, ce musée occupe un bel hôtel particulier du XVIIIe siècle.

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    Jean Angladon, Portrait de Paulettte Martin, musée Angladon
    (son épouse Paulette Angladon-Dubrujeaud)

    Dès le premier niveau, la littérature aussi y est présente avec ce portrait d’une lectrice par Jean Angladon (petit-neveu de Jacques Doucet) et André Gide et ses amis au Café maure de l’Exposition universelle de 1900 par Jacques-Emile Blanche. D’autres portraits d’écrivains nous attendent au dernier étage, où une très belle exposition de ses peintures est présentée sous le titre « J.-E. Blanche. Peindre le temps perdu » (jusqu’au 12 octobre).

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    Thomas Lawrence, Portrait de jeune fille, 1799, huile sur toile

    Près de nombreux tableaux sont affichés d’intéressants extraits de critiques d’art écrites par J.-E. Blanche, d’abord pour un Portrait de jeune fille signé Thomas Lawrence, puis près de grands noms de la peinture du XIXe siècle : Sisley, Daumier, Cézanne, Van Gogh, un autoportrait d’Odilon Redon… Des œuvres remarquables montrées sur le portail du musée.

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    Paul Cézanne, Nature morte au pot de grès, 1874, Huile sur toile, musée Angladon

    Le Modigliani est accroché près d’une grande vitrine où l’on expose des objets africains et de petites peintures du XXe siècle, notamment de Picasso. Sur un mur, une Rose dans un verre de Derain, près d’un amusant Hibou en bronze du même artiste. Sur un autre, côte à côte, deux œuvres de Foujita irrésistibles : son Autoportrait et Le portrait de Mme Foujita (1917, gouache et feuille d’or sur papier) – quelle finesse !

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    André Derain, Hibou, vers 1925, bronze

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    Tsuguharu Leonard Foujita, Mon portrait et Portrait de Mme Foujita, 1917,
    gouache et feuille d'or sur papier, musée Angladon

    A l’étage d’où j’ai admiré la vue depuis les fenêtres sont présentées des œuvres plus anciennes : une Vierge et un St Jean-Baptiste en bois du Moyen Age, deux volets d’un retable du Maître de la Légende de la Madeleine représentant Sainte Barbe et Sainte Catherine d’Alexandrie (XVe-XVIe), un Portrait de femme de 1566 par Nicolas Neufchâtel, un Portrait de gentilhomme attribué à Corneille de Lyon…

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    Maître de la Légende de la Madeleine, Sainte Barbe et Sainte Catherine d’Alexandrie,
    huiles sur bois, entre 1483 et 1527, volets d'un retable, musée Angladon

    Ce musée montre de belles choses ! Avant de monter à l’étage de l’exposition temporaire, nous traversons la bibliothèque aux reliures anciennes de Jacques Doucet, puis un élégant salon meublé dans l’esprit du lieu avec des bergères couvertes du même tissu que les murs, ainsi qu’un autre salon présentant ses porcelaines chinoises.

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    De la peinture de J.-E. Blanche, je l’avoue, je ne savais pas grand-chose en dehors de son fameux Portrait de Proust vu au musée d’Orsay et de celui, merveilleux, de la mère du peintre, choisi pour l’affiche. Blanche (1861-1942) était à la fois peintre, critique d’art et écrivain, ce qui le faisait passer pour un dilettante aux yeux de ses contemporains. L’exposition s’appuie sur le fonds qu’il a donné de son vivant au musée des Beaux-Arts de Rouen. Elle débute avec de beaux portraits de ses parents.

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    J.-E. Blanche, Docteur Emile Blanche / Madame Emille Blanche, huiles sur toile, 1890 au musée Angladon

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    Jacques-Emile Blanche, Lucie Esnault, le dessin, 1892, pastel, musée des Beaux-Arts de Rouen

    Un pastel délicat m’a beaucoup plu : Lucie Esnault, le dessin. Le commentaire précise que ce n’est pas un portrait mais une scène de genre. Son modèle était la fille du serrurier à Auteuil, que le peintre aimait costumer et mettre en scène comme une petite fille modèle – pour lui « un délassement et un exutoire, exempts des conventions du portrait de commande ». Jean Helleu à quatre ans, le fils du peintre Paul-César Helleu, est d’une présence remarquable. Manon aux poupées a un regard touchant dans sa robe formidablement rendue – quelle tristesse de lire que son dossier se trouve au mémorial de la Shoah (Madeleine Sussmann, 1905-1943).

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    Jacques-Emile Blanche, Regent Street, 1912, huile sur toile

    Puis viennent des paysages, des vues de ville à Londres et à Venise (un extrait de Virginia Woolf, dont il a peint le portrait (non exposé), est cité près d’une vue de Regent Street), des courses de chevaux... On se rend compte que Jacques-Emile Blanche fréquentait le Tout-Paris, le Tout-Londres (il y a vécu enfant)… C’était « un personnage incontournable de la Belle Epoque et de l’après-guerre » (feuillet de présentation).

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    Jacques-Emile Blanche, Le vestibule du manoir de Tot, Offranville, huile sur toile, vers 1910

    J.-E. Blanche a peint beaucoup de portraits (femmes, enfants, groupes, hommes). En consultant le catalogue raisonné établi par Jane Roberts et mis en ligne, on peut y chercher ses œuvres par genre ou par catégorie. Il a peint aussi des fleurs, des intérieurs, comme Le vestibule du manoir de Tot, Offranville (où on peut visiter un petit musée Blanche). Il recevait le beau monde artistique et politique de son époque. Il a peint un jeune Cocteau longiligne s’y promenant dans le jardin avec Hilda Trevelyan, une actrice anglaise.

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    Jacques-Emile Blanche, Portrait de Marcel Proust, 1892, huile sur toile

    En plus de son célèbre portrait de Marcel Proust, que celui-ci a conservé jusqu’à sa mort, Blanche a représenté de nombreux écrivains français comme Valéry, Max Jacob, Montherlant, Claudel… L’exposition et le musée valent le détour.