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littérature italienne

  • La gratitude

    VI. « Bref, la gratitude est bel et bien une sorte de conversion : elle consiste à admettre que, ce que l’on a obtenu, on ne le doit pas tant à ses propres mérites qu’à la bienveillance d’autrui ; nous avons du mal à le reconnaître, par orgueil. »

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    © Angelina Drumaux, Bouquet de roses

    Gratitude ou reconnaissance ? Le TLF définit la gratitude comme un « lien de reconnaissance envers quelqu’un dont on est l’obligé à l’occasion d’un bienfait reçu ou d’un service rendu » et comme un « sentiment de reconnaissance et d’affection envers quelqu’un ». Et la reconnaissance ? Le « fait de reconnaître un bienfait reçu, un service rendu, une obligation morale » ou le « sentiment qui incline à se souvenir d’un bienfait reçu et à le récompenser. »

    Voici ce qu’écrit Carlo Ossola dans Les vertus communes : « La reconnaissance implique qu’on « reconnaisse sa dette » ; si l’on éprouve de la gratitude, on admet que « l’on doit quelque chose », pour se donner une impression d’« équité ». Les deux vont de pair : la gratitude sans reconnaissance est une fausse monnaie, mais la reconnaissance sans gratitude est une émotion abstraite, vide de sens, jusqu’à ce qu’on rencontre la personne que l’on doit remercier de la manière la plus franche qui se manifeste à notre esprit. »

    Serait-ce que la gratitude se ressent et s’exprime dans le remerciement, alors que nous éprouvons de la reconnaissance sans forcément le dire ? Il me semble que c’est la nuance apportée par le Larousse des synonymes selon lequel la gratitude « implique des actions par lesquelles on s’acquitte d’obligations contractées » alors que la reconnaissance « ne se dit proprement que du souvenir des bienfaits, accompagné de la conscience qu’on doit quelque chose en retour ». Qu’en pensez-vous ?

  • La loyauté

    carlo ossola,les vertus communes,essai,littérature italienne,vie en société,vertus,culture,loyautéV. « Vous êtes satisfait de l’appartement ? – Oui, c’est l’idéal, ai-je répondu. […] Alors que dois-je faire pour conserver la priorité ? vous signer un engagement écrit ? vous verser une caution ? lui ai-je suggéré. – Ma main ne vous suffit pas ? » Et de serrer fort la mienne…

    Il y a de cela quarante ans et c’est comme si des siècles étaient passés ; la « parole donnée », un engagement de fidélité à soi-même et de loyauté envers l’autre plus fort qu’un compromis devant un notaire, avec caution et clause de sauvegarde, obligations, sanctions et garants. »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La franchise

    « Je déclare donc d’emblée ma préférence, dont l’Accademia della Crusca est du reste complice : « Franc (schietto) : pur, sans mélange ; lat. : purus, merus, sincerus » ; avec la glose suivante, essentielle : les « vertus communes » sont toutes quotidiennes, pour les jours ouvrables ; aucune abstraction, aucun modèle, juste l’œuvre du temps. »

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    Source de la photo : Tenuta San Guido

    « La franchise, on le sait, est parfois impatiente et sans ménagements ; ayant dû choisir, je l’ai préférée à la patience, non que celle-ci ne soit pas nécessaire, mais parce que la première a une « prestance » coriace qui résiste aux hommes et aux adversités comme les cyprès de Giosuè Carducci« Les cyprès, hauts et francs, / qui de San Guido à Bolgheri vont / en double file » (Devant San Guido). »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La bonhomie

    Ossola Les vertus communes.jpgIII. « Caractère de bonhomme », dit le TLF, qui rappelle que « bonhomme » a désigné d’abord un homme « bon, vertueux, d'un comportement favorable, agréable à autrui. » Puis, son sens s’est affaibli en homme « simple, naïf, excessivement crédule ou complaisant ».

    « La bonhomie est la plus fragile des « vertus communes », écrit Carlo Ossola, avant d’en donner des exemples littéraires et cinématographiques. Dans son Dizionario generale de’ sinonimi italiani (1825) , « Giovanni Romani avait peut-être raison : « La bonhomie (bonarietà), selon l’Accademia della Crusca, est assimilée à la bonté, à la simplicité, à la douceur et à la bienveillance naturelle, lat. Probitas. » Une probité bienveillante : ce « rien de plus », si précieux. »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La discrétion

    II. « Si l’affabilité est l’art de parler avec grâce, la discrétion est celui de passer sans se faire remarquer. »

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    « Et, si l’affabilité est la première des vertus sociales, la discrétion est la première des vertus personnelles […]. »

    « De fait, discrétion signifie discernement, capacité de distinguer en peu de temps, parmi les opportunités et les événements, ce qu’il y a de nuisible ou d’utile ; la discrétion est aussi l’art de « garder patiemment en soi » tout ce que l’on écoute, la force de « mettre de côté » le bourdonnement mondain, un respect absolu des confidences reçues. »

    Un des charmes d’Ossola dans Les vertus communes que je cite ici, c’est d’illustrer ses propos par des citations diverses. A l’appui de ce chapitre : un exemple tiré de l’évangile ; des extraits de Principio Fabrizi, de la Règle de saint Benoît, de B. Castiglione (Le Livre du Courtisan), de Chateaubriand (Vie de Rancé), de Mme de la Fayette (La Princesse de Clèves) ; des vers d’Emily Dickinson, de Wislawa Szymborska.