« Aujourd’hui, monsieur Chung, monsieur et madame Vermeulen, mon frère et son patron, le docteur Dumontier, même mon chien Pablo et le chat Lennon, tous me prennent pour un homme introspectif, qui tient son âme en haute estime. Je suis heureux de rétablir la vérité : pour parler franchement, la vie de l’âme libérée de ses liens avec la chair m’intéresse moins qu’on le dit. Ce que j’aime ce sont les gestes, les regards, les sourires et les larmes, les cheveux qui poussent, les pas, les paroles, autrement dit la vie du corps. Rien ne m’émeut davantage que de voir mon frère sourire (ne fût-ce qu’un très court instant), ou de l’observer graisser avec tant de passion dévorante la chaîne de sa bicyclette. »
Jean-François Beauchemin, Le roitelet