« Aujourd’hui, monsieur Chung, monsieur et madame Vermeulen, mon frère et son patron, le docteur Dumontier, même mon chien Pablo et le chat Lennon, tous me prennent pour un homme introspectif, qui tient son âme en haute estime. Je suis heureux de rétablir la vérité : pour parler franchement, la vie de l’âme libérée de ses liens avec la chair m’intéresse moins qu’on le dit. Ce que j’aime ce sont les gestes, les regards, les sourires et les larmes, les cheveux qui poussent, les pas, les paroles, autrement dit la vie du corps. Rien ne m’émeut davantage que de voir mon frère sourire (ne fût-ce qu’un très court instant), ou de l’observer graisser avec tant de passion dévorante la chaîne de sa bicyclette. »
Jean-François Beauchemin, Le roitelet
Commentaires
Un extrait intéressant par le fait que l'auteur pense que l'âme séparée du corps a moins d'intérêt. C'est une vision originale et dans son cas édifiante puisque son frère finalement exprime de manière plus authentique et en toute liberté ses états d'âmes qui du coup parlent davantage aux autres...c'est ainsi que je l'interprète mais je peux faire erreur et si j'arrive à lire ce livre je serais peut-être surprise car ce sera autrement que je verrai cet extrait. Merci de l'avoir partagé
Merci pour ton analyse, Manou. En tout cas, cette mise en avant des corps correspond bien à la façon concrète dont l'auteur rend compte des situations et des relations.
Je retrouve tellement les réflexions de l'auteur dans cet extrait. J'ai commencé la lecture de "Le vent léger" autour de la mort de sa mère. J'aurais aimé connaître sa famille ..
Bonne lecture, il me reste beaucoup à découvrir de Beauchemin.