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Nature - Page 53

  • Gérard Edsme Extrait

    Son « Jardin d’essai » a été mon coup de cœur de l’année dernière. Une nouvelle exposition du peintre français Gérard Edsme vient de s’ouvrir à Bruxelles, à la DCA Gallery (335, avenue Louise). Un peintre-poète, comme le décrit justement Auguste de Decker : « Parfois il y a « des fleurs, des feuilles et des branches », parfois il n’y a rien d’identifiable, mais toujours, il y a le rythme, la couleur et la lumière. »

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    Vue d’ensemble à la DCA Gallery

    Extraites de son travail d’artiste à Alger, où le peintre a vécu quelque temps, les toiles rondes exposées ici comme des bulles en plein vol sur un mur bleu foncé sont autant de planètes à explorer (Une goutte d’eau, Génome). Captation totale du regard face à ces tondi ou tondos jubilatoires.

    Les peintures de Gérard Edsme se parlent l’une à l’autre mais chacune est un univers. Trois Variations en vert et bleu ponctuées de jaune, traversées de blancheur pure : des feuillages avancent leurs lignes, leurs courbes, bougent dans la lumière. Le peintre s’exprime merveilleusement dans le format carré  – « Rien qui pèse ou qui pose » – espace et liberté.

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    Variation © G. Edsme

    Comment s’y prend-il pour atteindre ce naturel ? « Ma méthode est très simple. Tout d’abord, il y a la photo (documentaire) lors de promenades sur le terrain, pas d’esquisse dans le sens traditionnel mais une intervention directe ; puis vient le recadrage de l’image par découpage à l’aide de Photoshop ou de ciseaux. Cette étape est équivalente au croquis. Ensuite, directement sur la toile, au pinceau je pose ce postulat. Le plaisir sensuel de l’application des couleurs est primordial. » (Gérard Edsme)

    Pour cette peinture ni figurative, ni abstraite, immergée dans le paysage, le titre intrigue : « Extraits (Abstraits) » ? « Encore une fois, ce n’est pas un portrait, c’est un extrait, c’est l’essentiel : haïku visuel qui, en quatre horizons, montre l’invisible constitutif de chaque réalité. Poétique, syncrétique, c’est l’art extrait » commente Auguste de Decker, qui a sélectionné les œuvres montrées à la DCA Gallery, et en effet ce choix illustre bien « ce qui constitue l'esprit, le plus significatif d'une œuvre. » (TLF)

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    Improvisation © G. Edsme

    Dans la seconde salle, voici des jeux d’eau, des fleurs, des reflets. Des roses presque nacrées, de l’eau qui tourbillonne. Dans le grand format (120 x 120) de cette série d’Improvisations, des pétales d’agapanthes déclinent des nuances subtiles du bleu au violet – c’est de toute beauté. A découvrir plus loin, deux petites toiles carrées où domine un jaune pâle, celui de « l’or paille solaire » (Gérard Edsme).

    Rendons la parole au peintre : « J’organise une forme d’ordre sans rangement, un ordre des choses du registre de l’évidence, comme un arbre place ses branches là où il y a de la lumière. Je place mes traits, couleurs et formes là où ils peuvent respirer. » Vous avez jusqu’au 9 juin pour visiter la nouvelle exposition de Gérard Edsme (du mercredi au samedi, voici l’horaire) et vous baigner dans sa lumière. Bien sûr, après votre visite, ne manquez pas de revenir ici noter vos impressions, ce sera un plaisir partagé.

     

    Photos Gérard Edsme (par courtoisie de l'artiste, présent à l’exposition le vendredi ou sur rendez-vous).

     

     

     

  • Les couleurs de l'eau

    On trouve souvent, dans les ruelles des villes en bord de mer, l’une ou l’autre galerie où plages et ciels s’offrent aux passants en compositions convenues et couleurs factices – il n’est pas facile de peindre et faire sentir l’atmosphère marine, l’eau et ses couleurs changeantes. Jusqu’au 21 avril, les galeries du fort Napoléon, à La Seyne sur Mer, proposent une rétrospective de Bernard Conte (1931-1995).

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    A l’Office du tourisme des Sablettes, l’affiche avait accroché mon regard : deux pêcheurs et leurs casiers, la tache jaune d’un tablier, des tons gris, bleus, beiges, et un chemin pour l’œil, de la barque échouée sur la grève vers les bacs de pêche, le sable, l’ourlet d’écume, la mer, les rochers et deux voiles, au loin. C’était l’occasion de découvrir ce fort Napoléon resté jusqu’alors pour moi une simple indication en bord de route à Tamaris.

     

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    Le fort a été bâti à la place d'une redoute édifiée par les Anglais, reprise par Bonaparte, à la tête de sept mille hommes, ce qui lui valut ses galons de Général de Brigade. Devenu empereur, il a fait construire, en haut de la colline Caire, un fort carré avec une cour centrale. Une seule route y grimpe et débouche sur de gros murs d’enceinte où la porte ouvre le passage vers une cour d’où rayonnent différentes galeries. C’est aujourd’hui un centre culturel. La Galerie de la Tête d’obsidienne y expose des artistes contemporains confirmés, les Galeries du fort sont réservées à la création régionale.

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    Dès la première où je suis entrée, le charme opère : de petites toiles se succèdent dans une longue salle voûtée où pierres et briques offrent un support en harmonie. Les vues de Bernard Conte sont éclairées de manière à laisser jouer autour d’elles l’ombre et la lumière. Ce sont presque toujours des bords de l’eau, parfois un mas en Provence ou un moulin. Devant des maisons sur pilotis, des pêcheurs sur leurs barques. Entre des pins courbés par le vent, des bateaux blancs dans une baie, les bleus mouvants de la mer. 

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    Etier à marée haute (détail) © Bernard Conte

    Les couleurs, l’atmosphère, voilà ce que le peintre capte avant tout, que ce soit à Venise ou à Bruges, ou, le plus souvent, sur des rivages de France, au centre de Paris, en Normandie, au bord de l’Atlantique ou de la Méditerranée. Les bâtiments ne sont qu’esquissés, avec portes et fenêtres, mais la lumière sur les murs est vivante, et à leurs pieds, des embarcations bougent doucement sur l’eau.  

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    Bruges (détail) © Bernard Conte

    C’est là, dans le bas des toiles, qu'elles prennent vie : des personnages y apparaissent, gondoliers, rameurs, passagers, promeneurs sur les berges de l’île Saint-Louis, amoureux, pêcheurs… 

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    Ile Saint-Louis (détail) © Bernard Conte

     

    Au bout d’une autre galerie, des natures mortes aux tons délicats : des fleurs, des pots, et une cage à oiseaux qui revient dans plusieurs toiles. Dans la grande Cage aux bouvreuils à découvrir plus loin, dans une petite salle plus intime, des bouquets de fleurs et un panier de fruits rouges tiennent compagnie à un couple d’oiseaux. C’est à gauche du couloir principal qui mène vers le plus grand tableau de cette exposition, En Auvergne, le plus mystérieux aussi.  

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    En Auvergne (détail) © Bernard Conte

    Bernard Conte est né dans le Cantal, a grandi entre l’Auvergne et Sèvres. Décorateur, il a pu gagner assez d’indépendance pour vivre sa passion de toujours, la peinture. Dans les années soixante, il transforme une vieille maison dans l’île de Noirmoutier en restaurant. La saison finie, il peut peindre, voyager jusqu’au Maroc ou dans les îles Lofoten.

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    En Dordogne (détail) © Bernard Conte

    En 1989, il installe son atelier à Six-Fours, tout près de La Seyne, et c’est ainsi qu’est née cette exposition d’œuvres prêtées par son épouse. On y reconnaît des coins de la région (Dans la baie de Toulon), les blanches calanques où seuls les pins mettent du vert (Yachts au mouillage). Les formes sont simples, les couleurs claires. « Avec leurs aplats et surtout ce geste si particulier qui les guide, les œuvres de Bernard Conte racontent une nature décryptée et retranscrite. » (Jean-Christophe Vila)

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    Baie de Toulon (détail) © Bernard Conte

    Dans les dernières salles – mais ai-je visité ces galeries dans l’ordre ? je ne sais –, des silhouettes de jeunes femmes m’ont paru fades après tous ces paysages de plein air. Le nom de Bernard Conte m’était inconnu, je ne l’oublierai pas. Cette rétrospective seynoise lui rend un bel hommage. Si vous montez à pied ou en voiture jusqu’au fort Napoléon, vous y goûterez de précieux moments de contemplation paisible.

  • Un jardin inattendu

    Jusqu’au 23 décembre, vous pouvez découvrir « Le jardin d’essai » de Gérard Edsme au Centre culturel de Schaerbeek. Ce peintre né en France a longtemps résidé en Afrique. Dans ses dernières expositions, il s’attache à rendre « la poétique du lieu ». Ici, le Jardin d’essai du Hama à Alger (où il a vécu trois ans et demi), conservatoire d’espèces végétales datant de l’époque coloniale. Abandonné pendant quelques années, il a été rénové et rouvert au public. Un espace luxuriant « prétexte à peinture ».

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    Le bassin aux escaliers © Gérard Edsme

    « Au Jardin d'essai à Alger,

    Les fusains en bouquets esquissent
    la géométrie dessinée d'une chanson exquise.
    Et les hauts palmiers échevelés
    oscillent sur le ciel déchiré. » (Gérard Edsme)

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    Un arbre © Gérard Edsme

    « Un arbre », à l’entrée, ouvre ce jardin inattendu, offert au soleil. Les verts s’y éclairent de jaune, on devine derrière une pluie de lumière un bleu de Méditerranée. Toutes les œuvres exposées sont des huiles sur bois de format carré, où l’artiste cadre les verticales, horizontales et obliques d’une végétation foisonnante.

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    Bambous et ciel © Gérard Edsme

    « A l'ombre des fusains, dans le parfum de la térébenthine, cultiver en carré les coulures et les aplats. Sur l'esquisse arborescente poser l'or paille solaire et sur le plan du sol étendre les terres d'ombres colorées. Dessiner dans un fou fouillis le gribouillis des herbacées. » (Gérard Edsme, Chronique d’atelier)

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    Vernissage de l’exposition

    L’espace sobre et aéré du Centre culturel – murs blancs ou noirs, mezzanine aux multiples fenêtres – met en valeur les œuvres de Gérard Edsme, qui y trouvent leur respiration. Avant de monter, je me suis attardée devant trois beaux panneaux de 60 sur 60, aux verts et bleus plus sombres. C’est la palette du soir, quand les arbres se serrent l’un contre l’autre, silhouettes presque humaines, quand le courant clair d’un ruisseau circule entre des pierres presque noires. C’est « Ombre et lumière », un mariage de bleu marine et de vert foncé dans les massifs d'où émergent des troncs graciles, teintés d’orange par le couchant.

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    Jours sous le vent © Gérard Edsme
     

    De plus grands formats (120 sur 120) sont accrochés à l’étage où ils profitent de la lumière naturelle. « Jours sous le vent » rend hommage à la diversité végétale : lignes sinueuses, feuilles recourbées, rondeurs. Toutes les nuances du vert. Quelques éclats de rouge orangé jouent les poissons dans « Onde ». Puis le jardin se fait parc, avec une statue au centre d’un plan d’eau, ou théâtre dans « Le bassin aux escaliers ». Edsme a peint des allées très ensoleillées, d’autres plus sombres. Des fleurs de géraniums rouge clair ponctuent gaiement une improvisation estivale.

    Gérard Edsme Géraniums.jpgImprovisation aux géraniums © Gérard Edsme
    Photos Gérard Edsme (par courtoisie de l'artiste, présent à l’exposition le jeudi de 14 à 16 heures.)

    Une petite vingtaine d’œuvres (sur les 85 réalisées là-bas) suffisent à recréer nature et clarté. Les peintures de Gérard Edsme ne montrent pas ce « jardin d’essai », le jardin les habite. N’hésitez pas à visiter ce jardin de peintre dans une petite rue schaerbeekoise qui le cache bien, pas loin de la Maison Autrique, à deux pas de l’église Saint-Servais, en haut de la fameuse avenue Louis Bertrand. Par ces journées d’automne de plus en plus courtes, vous y trouverez un amoureux de l’été, de la couleur et de la lumière.


     

     

  • Vieilles branches

    Puis-je pour une fois vous appeler ainsi, lectrices & lecteurs fidèles, vieilles branches ? Je vous écris au retour d’une promenade au parc, ce parc schaerbeekois dont je vous ai déjà parlé, le parc Josaphat, rendu à sa beauté et dorénavant mieux protégé : les tags ont disparu du kiosque à musique, les outrages des statues.

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    Honneur aux arbres aujourd’hui : l’automne exceptionnellement sec et peu venteux jusqu’ici ne les a pas encore tous mis à nu. J’aime au printemps la transparence des jeunes feuillages qui habillent peu à peu leur silhouette de vert tendre. A présent c’est l’inverse, les arbres laissent tomber leurs couleurs d’apparat en draperies sur l’herbe et dévoilent leur charpente.

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    Quand le ciel est au bleu, les arbres ne peuvent le cacher : ce sont des danseurs qui réinventent les courbes. Ils s'exercent à l'immobilité, mais c’est à force d’entraînements, de perpétuels ajustements que leurs bras dessinent la juste arabesque, l’élan gracieux, des figures inédites. Ils dansent ensemble, à se toucher, improvisent de nouvelles lignes de vie.

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    Se promener dans un parc, c’est regarder devant, autour de soi, tout près, plus loin, c’est avancer, s’arrêter, contempler. Les arbres ont différentes manières de signaler leur importance : les plus hauts, les plus larges, les plus colorés ont de la branche, forcément.

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    Créé il y a plus d’un siècle, le parc Josaphat préserve de vieux arbres remarquables. Le goût de l’époque l’a doté çà et là de passerelles dans le style rocaille, pâle mais charmante imitation des formes végétales. Plus inattendus dans ce genre, une table et de petits bancs pour une halte, un pique-nique.

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    L’Elagueur (Albert Desenfans) rappelle que l'espace n’est pas naturel dans un jardin public : on y a dessiné la nature, composé l’environnement, pensé les effets. Des arbres se déploient d’un seul côté pour libérer le passage aux promeneurs, d’autres forment là une voûte, ici une grotte. Entre végétaux aussi, il faut laisser de la place aux autres.
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    Le ciel est beau vu de la terre. Sous la ramure d’un arbre, quand on lève les yeux, on entre dans une lumière particulière et on découvre les autres dimensions de l’arbre, sa manière d’occuper l’espace à tous les étages. L’entrelacs des branches se révèle, et la texture intime du feuillage.

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    Les oiseaux y sont chez eux, y ramagent, mais que guette cette perruche sur ce tronc autour duquel pies et corneilles s’agitent sans que bronche le plumage émeraude ? Mystère. Camille et Gribouille ont des loisirs plus terre à terre. Quant à Cendrillon (Edmond Lefever), le regard baissé vers son soufflet depuis longtemps caché par la verdure, elle reste éternellement jeune au pays des vieilles branches. 

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  • Fleurs d'été

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    23 août. Matin d’orage. Grande lessive sur la ville. Ce jour d’été charrie des montagnes de nuages chargés d’éclairs, les verveines déplumées par les grêlons ont renversé sur la table de jardin leurs étoiles rouges.  Où êtes-vous, couleurs lumineuses des fleurs d’été, ciels d’azur, jeux des formes ? En voici, en voilà.

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    Symphonie en jaune et mauve des lotiers, des orchis et des trèfles, cadeau inattendu sur le bord d’un chemin. Danseuse étoile, la centaurée des montagnes.

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    Le jaune est la couleur de l’été.  Une fleur-soleil irradie. Dans un bouquet des prés, le jaune réchauffe les marguerites, éclate en bouton d’or, mousse sur les gaillets. Un tournesol à table, joliment présenté, vous met l’été à la bouche.

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    Rose et bleu aiment faire alliance. Epilobes et lupins s’élancent à la conquête du vert. Toujours sur la défensive, un cirse laineux tend vers le ciel ses soies pourpres.

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    Voilà, voici. Des éclairs encore, signatures vives, éphémères. Sur la terrasse, un ballet d’eau s’improvise, les gouttes sautillent, dessinent des arceaux. Quand le ciel aura changé d’humeur, j’irai voir où l’épeire diadème va tendre à nouveau ses fils, tracer ses lignes, prendre sa place sur la toile.