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Nature - Page 36

  • Saison des fleurs

    A la saison des iris qui battait son plein dans le Var, j’ai lu au Jardin des Méditerranées le nom de cet arbre corail – Erythrina lysistemon (8). Colo, voici des callistemons rouges comme chez toi (5, 12 – merci pour leur nom) et aussi des blancs (7). Le callistemon porte de jolis surnoms comme rince-bouteille, goupillon ou encore brosse à biberon. M’aiderez-vous à identifier les autres ?

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  • Pas d'un fil

    En avril, ne te découvre pas d’un fil. Ce dimanche 8 avril, quasi estival à Bruxelles, fait mentir le proverbe : blouses légères et bermudas reprennent du service, la crème solaire aussi, on s’active et on s’installe sur les terrasses d’appartement, c’est le grand appel du dehors.

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    Et si nous allions nous promener au Moeraske ? Personne au jardin partagé près du parc Walckiers, il a du retard par rapport au grand potager un peu plus loin, où les jardiniers ont déjà beaucoup travaillé : la terre est retournée, la haie taillée, les abords nettoyés, ici on est prêt pour la belle saison.

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    Sur la prairie sèche, zone protégée, le printemps reste discret, du vert naissant sur les arbres et arbustes. Du côté des marécages, des branches, des troncs cassés ou couchés accentuent l’impression d’abandon – en fait, cette zone « relique » des milieux humides qui composaient jadis le fond de la vallée de la Senne (la rivière cachée de Bruxelles) protège et nourrit une multitude d’espèces animales tout au long de l'année. (Source : Plan de gestion du Moeraske)

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    En haut d’un talus, voici le dortoir des perruches vertes, leurs grands nids attirent le regard des promeneurs, surtout quand elles en sortent pour fendre l’air avec leur cri strident caractéristique. Sous l’un de ces arbres, un promeneur attire notre attention sur les champignons qui poussent sur des troncs morts, une belle illustration de l’intérêt d’en laisser sur place. Celui-ci porte le beau nom d’amadouvier, si je ne me trompe.

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    Ils ont des formes fascinantes, ces nids géants, quel travail ! Depuis des semaines, j’observe un couple de pies qui a construit son nid en haut de l’érable sycomore sous mes fenêtres, malgré quelques attaques de corneilles. Ce sont des allées et venues incessantes, et en plus des rameaux plus ou moins longs qu’elles s’ingénient à faire passer entre les branches, elles ont même amené des fils de couleur et dernièrement, un énorme ruban en plastique blanc qui a ôté toute discrétion à leur abri ! (Photos 10 mars et 8 avril)

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    Près de l’église Saint-Vincent, il y avait du monde à la pétanque, à la brocante. Nous avons continué sur le sentier de la Renarde, qui passe en bas du clos du Château d’eau, avec ses nouvelles maisons identiques et pimpantes. Quelle belle situation tout près du Moeraske et du parc du Bon Pasteur – pourtant j’ai lu que certains de leurs habitants s’y sentent isolés et craignent les cambriolages. Et voilà le premier arbre rose de notre promenade.

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    Plus loin, dans un jardin de la rue Ranson, par-dessus la haie de forsythias, un magnolia offre sa superbe parure. Je suis toute surprise de remarquer sur les plaques de rue que nous sommes ici à Bruxelles-Ville, comme on appelle couramment la Ville de Bruxelles : cette commune qu'on associe d’abord au centre historique a annexé différents quartiers des communes limitrophes.

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    En effet, nous sommes à Haren, un « village » rattaché à la commune de Bruxelles-Ville, et non à Evere tout proche. Au retour, près de l’entrée d’une petite entreprise, dernier arrêt devant un beau magnolia étoilé, blanc comme neige. Vive le printemps !

  • Remarquable

    balade,parc josaphat,schaerbeek,avril,printemps,jaune,fleurs,arbres,culture,espace vertAu début du XXe siècle, la commune de Schaerbeek, dans le but de créer un parc dans cette vallée où les citadins aimaient se promener, y rachète près de deux cents parcelles. Mais la veuve Martha, qui possède la plus importante et de superbes arbres, trouve la somme proposée insuffisante et met en vente « un lot d’arbres avec obligation de les abattre ». Le roi Léopold II, soucieux de l’embellissement de Bruxelles et de ses environs, a fait acheter les arbres, mais la propriétaire exigeait malgré tout l’application de la clause d’abattage. « Seule une procédure d’expropriation vint à bout de sa résistance. » (d’après Wikipedia). Ainsi a survécu ce remarquable platane à feuille d’érable, à l’inventaire du patrimoine naturel en région bruxelloise.

  • Ruine-de-Rome

    reeves,hubert,j'ai vu une fleur sauvage,l'herbier de malicorne,fleurs,botanique,culture,cymbalaire,linaire,ruine-de-rome« Les vieux murs de pierre de Malicorne sont couverts d’une attendrissante petite plante avec une fleur bicolore mauve et jaune, nommée Linaire cymbalaire ou Cymbalaire des murs. Elle porte aussi le nom de Ruine-de-Rome, ce qui laisse deviner son efficacité à escalader les pierres érigées et à couvrir d’immenses surfaces. »

    Hubert Reeves, J’ai vu une fleur sauvage

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    Photos © Patricia Aubertin (merci).

    Je vous invite à découvrir un "simple herbier" sur son beau site intitulé "Un regard sur la nature", en compagnie des arbres, des oiseaux, des jeux d'eau et des saisons.

  • L'herbier de Reeves

    Depuis son passage à La Grande Librairie, où il a fait l’éloge de la Ruine-de-Rome que j’aime tant, j’étais curieuse de lire J’ai vu une fleur sauvage de Hubert Reeves. Le titre vient d’un haïku :

    « J’ai vu une fleur sauvage
    Quand j’ai su son nom
    Je l’ai trouvée plus belle ».

    C’est autour de sa vieille ferme de Malicorne (en Puisaye, Bourgogne – la région natale de Colette) qu’il a observé « la beauté du monde » dans un domaine acquis pour « vivre auprès de grands arbres » en ce qui le concerne, où sa seconde épouse a pu exercer son goût de la restauration pour « faire de cette propriété un lieu d’amitiés et d’échanges ».

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    Source : http://www.gerbeaud.com/livres/j-ai-vu-une-fleur-sauvage-l-herbier-de-malicorne-livre,288.html

    L’astro-physicien franco-canadien, vulgarisateur exceptionnel, s’est engagé depuis longtemps en faveur de l’écologie. « L’herbier de Malicorne » (sous-titre) est un florilège au sens étymologique, suivi de « Propos botaniques ». Des photos de Patricia Aubertin accompagnent ses textes sur ces fleurs sauvages, « des splendeurs à portée de chacun mais que l’on peut piétiner toute sa vie sans jamais se pencher pour les admirer ». Les fleurs ne se trouvant pas à hauteur des yeux dans la nature ; au moins deux photos par espèce les montrent de manière à ce que le lecteur puisse les identifier à son tour. En principe, près de 600 photographies devraient être accessibles sur www.herbier-hubert-reeves.fr, adresse apparemment obsolète.

    Reeves consacre deux, trois pages à chacune des fleurs de son herbier, présentées par ordre alphabétique, de l’Anémone Sylvie à la Vesce sauvage. Ce sont de petits récits personnels plus que des descriptions botaniques, où l’auteur raconte ses rencontres : un lieu, une saison, des circonstances particulières. Il s’émerveille de leur apparition à tel ou tel moment de l’année, vante leur beauté et parfois leurs propriétés, leur génie reproductif – « de la haute technologie végétale » –, prend plaisir à rapporter une légende ou une anecdote.

    C’est dans les Alpes que j’ai appris à mieux observer les fleurs pour les distinguer les unes des autres, ce qui est plus facile avec les grandes qu’avec les petites. Pour soutenir l’effort de la montée, rien de tel que d’observer ce qui pousse au bord du chemin, et le but une fois atteint, quel plaisir de découvrir les fleurs alpines si éclatantes ! Aussi ai-je beaucoup aimé me promener à Malicorne en compagnie d’Hubert Reeves et l’écouter parler tantôt de fleurs que je connais ou croyais connaître, tantôt de belles inconnues.

    « L’Arum tacheté, piège fatal » : nous avons tous vu des arums blancs chez les fleuristes, c’est assez facile de reconnaître la fleur de celui-ci, « également nommé Gouet », qui prospère dans les sous-bois humides au début du printemps, avec des feuilles qui ressemblent à celles des épinards, parfois tachetées de noir. Le « piège » qui assure sa pollinisation est remarquablement astucieux. Pour ma part, ce qui m’a réjouie, c’est d’enfin identifier ces ravissantes petites grappes de baies rouges « hautement toxiques » souvent observées en chemin.

    Connaissez-vous l’origine du velcro ? « Vel » pour velours, « cro » pour crochets ? Reeves explique comment son inventeur s’est inspiré de la Grande Bardane, « du Velcro végétal ». Cherchez-vous « un remède à la fièvre amoureuse » ? Avez-vous déjà observé la Cucullie ? Les appellations des fleurs sont une autre joyeuse entrée dans leur univers : « La Cardère sauvage, cabaret des oiseaux », « La Lunaire annuelle, monnaie du pape ». Reeves invente parfois de jolis surnoms : « Le Mouron rouge, un petit Zorro », « La Reine-des-prés, aspirine végétale ».

    Dans « Propos botaniques », Hubert Reeves aborde une vingtaine de sujets liés à l’observation des fleurs d’une façon plus scientifique mais toujours accessible. Il montre l’évolution de notre regard sur les plantes grâce aux observations des botanistes. On a découvert leur perception et leur adaptation à l’environnement, leurs façons de communiquer, leur vie sociale complexe : « les plantes sont en train de gagner des places dans l’échelle de la complexité du vivant ».

    L’histoire végétale de la Terre, il la résume en trois ères d’environ deux cents millions d’années : l’ère des fougères, la plus ancienne ; l’ère des conifères ; l’ère des plantes à fleurs, qui a débuté « il y a un peu moins de 180 millions d’années ». Grâce à l’obliquité de la Terre, dont l’axe est légèrement incliné par rapport à celui du soleil, nous connaissons différentes saisons et les variations des feuillages et des fleurs qui leur correspondent.

    Enfin, sans insectes, pas de pollinisation ! Reeves observe et déplore la raréfaction des papillons en quelques décennies, la biodiversité en baisse. Il soutient le projet des « Oasis Nature », déjà plus de six cents, en France, en Belgique et au Québec, présentées sur le site Humanité et biodiversité. Malicorne en fait partie et c’est aussi le titre qu’il a donné, en 1990, à ses « Réflexions d’un observateur de la nature ».

    Il y a quelques jours, Hubert Reeves a reçu le grade de grand officier de l’Ordre national du Québec : « Dans son discours de réception, M. Reeves a notamment relaté que c’est sa grand-mère qui lui avait donné le goût de devenir un conteur, de susciter l’intérêt de ses interlocuteurs. » (Radio-Canada) J’ai vu une fleur sauvage encourage à admirer les étoiles sur la terre comme au ciel.