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Nature - Page 16

  • En famille

    Cela faisait un certain temps que je n’avais plus pris l’avenue de Tervueren des Quatre Bras vers le musée et le parc de Tervuren (sans "e" en néerlandais), je suis ravie de l’avoir retrouvée à nouveau plantée en son milieu – une large bande herbeuse de quarante mètres de large – d’une double rangée d’arbres : cinq cents érables argentés y ont remplacé les marronniers malades.

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    C’était un dimanche de juillet et par un temps bien estival, les pelouses le long du canal accueillaient des familles venues s’installer sur les pelouses pour pique-niquer et profiter de ce cadre verdoyant où prendre l’air et le soleil, bavarder, jouer avec les enfants, promener son chien.

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    A pied ou à vélo, l’endroit est idéal pour se balader. Si l’on veut éviter la foule, qui préfère marcher du côté du musée de l’Afrique, plus ensoleillé, mieux vaut se rendre de l’autre côté du canal, près de la forêt de Soignes, dont les drèves ombragées (photo) sont beaucoup moins fréquentées.

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    On finit tôt ou tard par se rapprocher du canal, attiré par la lumière des plans d’eau et aussi par leurs habitants, canards et oies que je vous ai déjà montrés, et aussi les foulques, qu’on reconnaît à leur tache blanche sur la tête, à la différence des poules d’eau.

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    La surprise du jour, c’était de découvrir, pas loin des nids où certaines couvaient encore, des foulques très occupées à plonger tour à tour pour rapporter de quoi nourrir leurs tout petits, adorables avec leur tache rouge sur la tête qui tranche avec leur duvet tout noir. Un joli spectacle, vraiment !

  • Belles de l'été

    roses trémières,schaerbeek,été,couleurs,nature,cultureLes platanes et les roses trémières ont disparu de l’avenue Demolder, mais restent bien présents dans le quartier Riga-Huart-Hamoir.
    Dans certaines rues de Schaerbeek, c’est un festival de couleurs pour tout l’été au pied des arbres.

     

     

     

     

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    Les premières fleurs se sont épanouies en juin et l’on s’émerveille quand au-dessus du jeune feuillage, elles annoncent la belle saison. En juillet, certaines de ces passeroses s’alanguissent déjà quand il fait trop sec ou qu’une tige malmenée par le vent ou par un passant insensible à leur charme se couche sur le trottoir. Certains riverains les chouchoutent, redressent, nettoient, veillent à enlever les déchets jetés dans les fosses d’arbres.

     

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    Comme toutes les malvacées, signale Wikipedia, la plante est entièrement comestible, à condition qu’elle ne pousse pas sur un sol pollué : « Les feuilles très tendres, mucilagineuses, sont comestibles crues, comme les jeunes pousses, ou cuites comme des plantes potagères. La plante est parfois encore cultivée comme légume en Égypte. Les boutons floraux et les fleurs, également comestibles, sont consommés en salade mais aussi en tisane, à partir de pétales séchés. »

     

    roses trémières,schaerbeek,été,couleurs,nature,cultureJ’aime récolter des graines sur les roses trémières dont la couleur me plaît, bien que celle-ci puisse changer d’une année à l’autre, voire tous les deux ans puisque leur floraison est bisannuelle. Elles se ressèment sur place.

     

     

     

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    En pot, elles donnent rarement leur mesure, leur feuillage est vite touché par la rouille. Dans la rue, les roses trémières peuvent se contenter d’un mince espace entre mur et trottoir, pourvu qu’il soit au soleil et abrité du vent.

  • Belles indésirables

    bernache du canada,parc josaphat,schaerbeek,espèce invasive,biodiversité,natureAu parc Josaphat, ce sont des habituées : on les laisse traverser l’allée, on les regarde monter sur la pelouse le bec au sol, sauf la meneuse chargée de surveiller le parcours ; on les retrouve au retour, en file indienne sur l’étang.

    bernache du canada,parc josaphat,schaerbeek,espèce invasive,biodiversité,natureLes bernaches du Canada, « espèce réintroduite devenue sédentaire » en Europe, sont de plus en plus nombreuses dans nos espaces verts. Elles s’y sentent chez elles, visiblement. « Les liens familiaux sont forts chez la Bernache du Canada : les oisons demeurent avec leurs parents une année entière et retournent avec eux dans les aires de reproduction après leur premier hiver. » (Canada, Faune et Flore du pays)

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    Mais ces oies sauvages sont ici de belles indésirables, inscrites comme les plantes allergisantes, le frelon asiatique, le raton laveur, sur la liste « des espèces invasives et envahissantes dont la prolifération chronique bouleverse nos écosystèmes et présente parfois une grave menace pour la biodiversité » (Natagora). 

    Photos T&P 30/6/2020

  • Paysage

    montald,constant,peintre belge,exposition,1982,la médiatine,verhaeren,amitié,femmes artistes,symbolisme,eden,nature,beauté,paysage,harmonie,culture,baudelaire,poésie,littérature française[...] Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
    Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres,
    Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
    Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin.
    L’Emeute, tempêtant vainement à ma vitre,
    Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
    Car je serai plongé dans cette volupté
    D’évoquer le Printemps avec ma volonté,
    De tirer un soleil de mon cœur et de faire
    De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.

    Charles Baudelaire, Paysage (Tableaux parisiens)

    Constant Montald, Bord de rivière, 1913

  • Montald l'idéaliste

    Quand vous entrez aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB), vous ne pouvez pas manquer d’admirer, dans l’immense forum, une peinture monumentale de Constant Montald. Il me semble qu’il s’agit de La Fontaine de l'inspiration, dont un détail figure sur la page d’accueil des MRBAB ou bien de La barque de l'Idéal qui figure sur cette photo des Journées du Patrimoine. Les MRBAB viennent de rouvrir leurs portes. On peut à nouveau visiter, dans un premier temps, les salles du Musée d’art ancien devenu « Old masters museum ».

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    Constant Montald, La fontaine de l'inspiration, 1907, huile sur toile,
    535 x 525 (dimensions d'origine) ; 393 x 490 (sans châssis), Bruxelles, MRBAB

    Une exposition Constant Montald (1862-1944) a été présentée en 1982 à la Médiatine du Château Malou (Woluwe-Saint-Lambert) : « Une vie, une œuvre, une amitié – Emile Verhaeren ». Montald et Verhaeren étaient de grands amis, deux couples amis même. En 1909, Verhaeren lui écrit : « Vous nous manquez. Non seulement pour les parties de cartes, mais pour le coude à coude journalier. Vous êtes les seuls êtres au monde avec lesquels nous pourrions vivre. Nous vous aimons bien. »

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    Catalogue de 1982 (illustré en N/B) : détail de Vasque aux ramiers, 1927

    Quel plaisir de rouvrir ce petit catalogue qui me rappelle beaucoup de choses oubliées sur ce peintre qui préférait « le sentiment des choses à leur réalité » (Grégoire Le Roy) et a exposé ses œuvres, à la fin du XIXe siècle, au Salon d’art idéaliste, dans la voie de l’ésotérique Jean Delville. Ces adeptes de « la Beauté spirituelle, la Beauté plastique, la Beauté technique » avaient pour maîtres « Böcklin, Burne-Jones, Puvis de Chavannes entre autres ».

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    Constant Montald, Nymphes dansant, vers 1898, huile liant mat et détrempe sur toile,
    95,5 x 135,5 cm, Bruxelles, MRBAB

    Francine-Claire Legrand, à qui j’emprunte ces citations, distingue ainsi le symbolisme et l’idéalisme : le symbole est mystère, on le voit bien dans l’œuvre de Fernand Khnopff ; l’allégorie « est claire puisqu’elle doit être édifiante ». Montald recherche « le grand art », « serein et solennel » en peignant des œuvres à la fois décoratives et monumentales. Il veut représenter le Bonheur, l’Eden hors de ce monde, avec des couleurs fictives, « des ors intemporels », des nus parfois drapés – « un passeport pour des départs vers l’imaginaire ». Mais il a peint aussi des paysans, des scènes villageoises.

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    Constant Montald, Affiche pour l'Exposition triennale des Beaux-Arts de Gand, 1895

    Fils d’un cordonnier gantois d’origine italienne (Montaldo), Constant Montald a d’abord travaillé comme peintre en bâtiment et suivi des cours du soir à l’Académie de Gand (peinture décorative). Il y obtient le premier prix à l’issue de ses études en 1885, puis le prix de Rome en 1886. Après son mariage en 1892, il expose de plus en plus souvent à Bruxelles où il s’installe en 1897.

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    Constant Montald, Portrait d'Emile Verhaeren, 1911

    Jean-Baptiste Baronian raconte « les paradoxes d’une amitié ». Constant Montald a rencontré Verhaeren en 1898 et peint de nombreux portraits du grand homme de lettres au tournant du XIXe et du XXe siècle. Leur amitié s’est trouvée renforcée par les liens entre Marthe Verhaeren-Massin et Gabrielle Montald-Canivet, femmes d’artistes et femmes artistes (lire dans Koregos la belle étude de Barbara Caspers). Verhaeren, symboliste et passionné, est beaucoup plus concret que Montald, tourné vers la mythologie gréco-romaine, inspiré par la Renaissance et le préraphaélisme, chantre de l’harmonie. Deux esthétiques différentes, mais « c’est un peu une seule éthique que poursuivent les deux hommes », écrit Baronian de ces deux créateurs séduits par le socialisme et l’espoir dans le progrès.

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    Constant Montald dans son jardin, photo 1930

    Montald était « un personnage » : sa prestance, sa distinction, son allure vestimentaire, sa joie de vivre ont fait de lui un professeur très aimé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, où il fut nommé en 1897. Parmi ses élèves, il y a eu Marie Howet, Paul Delvaux, Jean-Jacques Gailliard, Anto Carte… Il les encourageait à l’audace, à la persévérance, à la liberté dans la création même s’ils s’écartaient de ses propres préférences.

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    Constant Montald, Jardin sous la neige, 1916, Peinture à la colle sur carton,
    69,5 x 81 cm, Bruxelles, MRBAB

    Dans sa technique, quelques constantes : une peinture mate – les fresques italiennes de la Renaissance « firent de lui un adepte inconditionnel des grandes peintures murales » – à la colle, des toiles de gros coton américain, « rude et solide », du carton souvent, bien qu’il soit peu résistant. Pour la peinture à l’huile, il préconise trois couleurs : « le rouge anglais, l’ocre jaune, parfois brun ou rouge, et l’outremer, irremplaçable » (Denise Thiel-Hennaux), sans oublier l’emploi de « l’or lumière » où il était maître.

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    Constant Montald, L'heure dorée, 1927,
    Gouache sur papier marouflé sur panneau

    Je n’ai jamais visité la Villa Montald que le peintre s’était fait construire à Woluwe-Saint-Lambert et dont le jardin, soigné par Gabrielle, admiré de tous, a reçu de nombreuses personnalités diverses et beaucoup d’artistes : Verhaeren bien sûr (lui recevait les Montald au Caillou-qui-bique où Montald a fait tant de portraits du poète), le sculpteur Charles Van der Stappen, le graveur Charles Bernier, George Minne, Stefan Zweig, entre autres. Montald, qui jouait de plusieurs instruments (sa femme du piano), organisait chaque mois des séances musicales.


    Une vidéo de cinq minutes sur Constant Montald (Inès Vigo, YouTube, 2017, ci-dessus) vous permettra de découvrir en musique l’univers de ce peintre des jardins paradisiaques, des arbres et des fleurs, des éphèbes et des nymphes, et peut-être de tomber sous le charme.