Quand une page lue, un peu de musique, pas grand-chose devient pourtant de trop, il n’y a plus qu’à baisser le store douillet du regard. Projection privée : je me repasse le film des dernières promenades sur les sentiers où le ciel bleu nous avait donné rendez-vous.
Quelques jours de soleil et partout les ramures reprennent de l’élan. L’atmosphère a changé. Les premières branches fleuries attrapent la lumière. En contrebas du parc d’Evere, nous quittons le chemin creux vers un espace semi-sauvage où nous ne sommes jamais passés. Réveil végétal mêlé de désolation : des arbres, des arbustes ont été abattus, des parcelles d’anciens potagers et leurs abris semblent abandonnés. Des affichettes annoncent de futures constructions. Protégera-t-on ce bouleau et ce qui l’entoure ? Cela vaut mieux que des pelouses, même semées de charmants crocus comme nous en avons vu plus loin.
Au Moeraske, de l’abattage aussi le long du chemin de fer : on a coupé tout ce qui pourrait gêner l’installation d’une nouvelle clôture plus haute. Vers Saint-Vincent, les dernières tempêtes ont jeté à terre les énormes nids de perruches vertes que nous avons vus grandir d’année en année en haut des arbres. Elles en reconstruisent, coupent du bec des rameaux souples. Le long du sentier de la Renarde, on aperçoit déjà des pointillés blancs sur les jeunes arbres (cliquer). Le chemin d’écorces est moelleux. Nous voilà presque à la campagne. Des moutons paissent derrière les jardins de Haren.
Floraisons mousseuses au parc de Woluwe, qui nous attirent près des étangs. Gais bouquets de jonquilles. Plaisir, à cette saison, des espaces très ouverts à la lumière. Les eaux retiennent la couleur du ciel. Un friselis de dentelle enveloppe les arbres plus tout à fait nus. Je me retourne encore une fois vers cette vue paisible. Puis je m’endors.