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Nature - Page 3

  • Compenser

    glass,la nuit des lucioles,roman,littérature américaine,père inconnu,famille,couple,parents,enfants,choix de vie,rencontres,musique,culture« Le Noël suivant, après avoir invité Bart chez Nana et Grandpa à chanter les chants de saison et à boire l’eggnog, elle annonça à Kit, dans l’intimité de son ancienne chambre, où les manteaux s’entassaient sur les lits jumeaux, que dès que le divorce serait prononcé, Bart et elle se marieraient. Rien de compliqué, lui assura-t-elle, juste une cérémonie civile (comme s’il pouvait se soucier de la taille de la réception, de ce que sa mère porterait, des vœux qu’elle prononcerait devant il ne savait quelle puissance supérieure). Et ensuite elle irait s’installer dans la maison de Bart.
    – Et ce sera aussi ta nouvelle maison, chaque fois que tu reviendras de l’université. Bart t’aime beaucoup. Bart a tout pour être un père formidable.
    Ce qu’il serait pour la demi-sœur de Kit, June, qui naquit juste après la première année de Kit à Beloit. Sa mère avait trente-sept ans, un âge parfaitement normal pour avoir un enfant suivant les normes de sa génération.
    Peu après avoir appris qu’elle était enceinte, après avoir fait concorder tous les faits et gestes de sa mère et ce qu’il pouvait déchiffrer de ses émotions, il comprit – comme il l’avait compris quand elle s’était fiancée à Jasper dix ans plus tôt – que c’était ce qu’elle avait espéré depuis toujours. A présent, analysant objectivement la vie de sa mère, il se rend compte qu’elle a passé la plus grande partie de ses années de jeune adulte à compenser, par des choix délibérés, l’accident qui avait causé la naissance de Kit.

    Julia Glass, La nuit des lucioles

  • Quelqu'un à aimer

    Il y a bien des années, j’avais pris plaisir à lire Jours de juin de la romancière américaine Julia Glass. En apprenant que certains personnages reviennent dans La nuit des lucioles (And the Dark Sacred Night, 2014, traduit de l’américain par Anne Damour), j’avais noté ce titre, qui s’est rappelé à moi lors de ma dernière visite à la bibliothèque. 

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    Le roman s’ouvre sur la rencontre, à la fin des années soixante, entre Daphne et Malachy, deux jeunes musiciens qui font connaissance durant un séjour de master class et d’études musicales de haut niveau ; elle est violoncelliste, lui, flûtiste. Puis Kit (Christopher), le personnage principal, apparaît au premier chapitre, intitulé Quelqu’un à aimer. Au lendemain d’Halloween, c’est lui, leur père, qui s’occupe de réveiller les jumeaux, Will et Fanny, et de les conduire à l’école après le petit déjeuner.

    A son retour, Sandra, sa femme, a trouvé dans le courrier une notification de refus pour un poste d’assistant (Kit n’a pas complété son dossier à temps), c’est un sujet de tension entre eux : elle estime qu’il ne fait pas assez d’efforts pour retrouver un emploi. Elle lui indique avant de partir les tâches du jour pour lesquelles elle compte sur lui – il y a toujours à faire dans leur maison modeste de 1910. Il n’osera pas lui parler tout de suite de la fuite dans le toit qu’il a constatée au grenier, la réparation sera coûteuse.

    Historien de l’art, Kit s’est passionné pour l’art des Inuits, il a voyagé au Canada pour s’en rapprocher. C’est peu après qu’ils sont tombés amoureux. A présent, sa femme n’en peut plus de son « inertie », elle a recommencé une psychothérapie « pour ne pas devenir folle », même s’ils n’en ont pas vraiment les moyens. Aux yeux de Sandra, il est temps pour Kit, à quarante ans passés, de bouger, « de partir et de trouver ». Elle lui conseille d’aller interroger Jasper, son beau-père, le seul père qu’il ait eu, pour trouver des réponses à ses questions sur son père biologique dont sa mère refuse obstinément de lui parler.

    A l’époque où ils vivaient ensemble, sa mère et lui, « seuls tous les deux », elle jouait souvent du violoncelle, ce qui la rendait heureuse tous les jours de sa vie. « Le bonheur ne vient pas comme ça, uniquement parce que tu le désires ou le mérites, avait-elle dit. Je ne pense pas que tu sois trop jeune pour le savoir. Tu dois apprendre seul à faire entrer le bonheur dans ta vie. Parfois, quand il menace de s’éloigner, il te faut tendre le bras par la fenêtre et l’attirer à toi, comme si tu capturais un oiseau. »

    Tout le roman tourne autour de cette question vitale pour Kit : qui était son père biologique ? pourquoi ne l’a-t-il pas connu ? est-il encore en vie ? Et pour Sandra : y a-t-il des antécédents utiles à connaître pour la santé des jumeaux ? Kit admet sa situation de blocage et part retrouver Jasper, qu’il n’a plus revu depuis dix ans, et qui vit seul dans la région des Green Mountains (Vermont).

    Que son fils adoptif veuille « faire un break » chez lui réjouit Jasper, une bonne nouvelle pour lui alors qu’un vieux pin vient de s’abattre sur un angle de sa maison, à protéger de la neige annoncée, et que son vieux chien qui menait l’attelage est mort. Jasper ne connaît pas toute l’histoire du père de Kit ; il en sait tout de même bien plus que Kit, mais il a promis le secret à sa mère.

    Je ne vous en dis pas plus sur La nuit des lucioles, un récit qui saute d’une époque, d’un couple, d’une famille à l’autre. Les personnages sont nombreux, il vaut mieux prendre le temps de bien les situer dès le départ. On finit par s’y retrouver en avançant. A travers les recherches de Kit, Julia Glass aborde de nombreux thèmes : la quête des origines, bien sûr, l’art et la musique, la vie de couple, l’éducation, les relations entre parents et enfants, les liens familiaux, les problèmes de santé, les choix et les modes de vie différents selon le lieu et le milieu…

    Bien que parfois décousu, ce long roman retient par les multiples situations où sont plongés ses personnages de tous âges. L’abondance de détails narratifs est à double tranchant : cela facilite l’immersion dans l’intrigue, en revanche cela met les émotions à distance. Pour ma part, j’ai préféré Jours de juin, le premier roman de Julia Glass. Celui-ci, je l’ai lu avec l’esprit un peu ailleurs, cela joue aussi dans mon ressenti. A vous de voir. Un extrait bientôt.

  • Le paon-du-jour

    Paon-du-jour.jpgDepuis des années, les papillons ont quasi disparu sur notre terrasse. J’en aperçois parfois un blanc, la piéride du chou, très commune. Un jour, j’ai pu identifier un grand, sombre et spectaculaire gamma, pendant qu’il se reposait contre la vitre.

    Et voici que par une journée très ensoleillée de ce mois de mars, annonçant le printemps, un paon-du-jour est venu visiter les fleurs du laurier-tin : quelle merveille de revoir un si beau papillon ! Une splendeur, comme le dit son nom en grec, aglais io.

  • Un poumon vert

    En ce 19 mars, veille du printemps, les signes du renouveau se multiplient dans mon jardin suspendu, dans les jardinets le long des trottoirs et bien sûr au parc Josaphat. C’est un mercredi après-midi : sous un ciel parfaitement bleu (depuis quelques jours dans le Nord, tandis qu’il pleut dans le Sud), les enfants y sont nombreux.

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    Sur la grande pelouse du tir à l’arc, l’appel de l’herbe est déjà irrésistible, qu’on s’y installe seul, en couple ou en famille. On lit, on scrute son téléphone, on bavarde, on regarde et on est regardé par ceux qui se promènent dans les allées ou se sont installés sur un banc. A gauche de la résidence Brusilia qui domine le quartier de ses trente-cinq étages, vous pouvez voir la flèche de l’église Saint-Servais, en haut de l’avenue Louis Bertrand.

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    Quelques arbres sont déjà en fleurs, j’en aperçois un par-dessus les buissons autour de cet abri. Son toit est soutenu par des colonnes en rocaille imitant des troncs. Une trentaine d’ouvrages de ce type ont été construits dans le parc schaerbeekois au début du XXe siècle, avant la première guerre mondiale, et contribuent à son charme.

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    Ce duo-ci a préféré s’asseoir sur l’herbe un peu plus loin, à l’écart. C’est une bonne place pour admirer les arbres encore dénudés, mais qui offrent déjà ce joli flou printanier au bout des branches, bien visible sur un ciel d’azur.

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    Plus loin, le grand talus au massif de forsythia attire toujours par ses couleurs et ceux qui s’y installent ont une belle vue sur les étangs. Sur la gauche de la photo, on voit que la floraison du magnolia rose pâle a commencé, celle du rose plus foncé, juste à côté, pas encore.

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    En continuant, on arrive au bout des étangs vers la « cascade », où l’eau ne coule plus depuis le percement d’une avenue en amont. On traverse sur quelques pierres plates dans l’eau avant de remonter de l’autre côté du parc. Un ruisseau le traverse mais l’alimentation en eau des étangs circule en circuit fermé.

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    Du jaune, du blanc, que ces couleurs printanières réjouissent le regard au milieu de tout ce vert! Près de la statue de l’élagueur, verdi lui aussi, un groupe d’enfants aux gilets vert fluo découvrent les sculptures du parc avec une guide, un feuillet à la main.

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    Et nous voilà cette fois en bas de la grande pelouse du tir à l’arc. D’ici, on voit bien que le parc s’étire en dessous du boulevard Lambermont, dont on aperçoit les maisons. Au centre de la pelouse, des poubelles dédiées, dans des bacs en bois, invitent au tri sélectif des déchets.

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    Si on traverse l’avenue Louis Bertrand vers le Crossing, le club de football local, on accède à l’autre partie du parc, le Parc de la Jeunesse. Sur cette dernière photo, prise tout près de la chaussée de Haecht et où on retrouve en haut le boulevard et ses maisons, je vous montre le terrain de football pris d’assaut par les enfants en ce mercredi après-midi. Le parc Josaphat est vraiment le poumon vert des Schaerbeekois.

  • Pensées d'hiver

    Au jardin de cette nouvelle année,

    prenons soin des pensées d’hiver,

    protégeons ce qui reprendra au printemps,

    déploiera ses couleurs en été

    ou ses charmes en automne.

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    Dans la ronde des saisons, je vous souhaite

    un temps chaque jour pour regarder

    le ciel, un oiseau, un arbre,

    quelque chose de beau,

    du temps pour aimer, du temps pour lire.

     

    Meilleurs vœux pour 2025.

    Tania

     

    Par un rare matin clair de décembre, comme un mirage... (Photo T&P, 28.12.2024)