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Bruxelles - Page 122

  • Oeil-de-boeuf

    Au bonheur des passants : la grille originale d’un œil-de-bœuf, aperçue en attendant le bus (en route pour le Mont des Arts).

     

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    « Quiconque a fait le premier pas peut apercevoir sur sa route des choses délicieuses, sans perdre une minute de son temps. Discerner ainsi ce qui nous entoure n’a rien de fatigant ; au contraire, cela revigore et rafraîchit le regard, mais aussi tout le reste. »

     

    Hermann Hesse, Propos sur les joies modestes de l’existence (L'art de l’oisiveté)

  • Au Mont des Arts

    A Bruxelles, le Mont des Arts relie le quartier de la Grand-Place à la Place Royale, le « bas » et le « haut » de la ville (comme on dit chez nous), un axe fort fréquenté, notamment par les touristes et par les visiteurs des musées (Musées Royaux des Beaux-Arts et MIM, entre autres). Rue en pente ou escaliers, vous avez le choix.

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    Bordée par la Bibliothèque royale de Belgique, cette terrasse urbaine s’est dotée en 2009 vers le haut d’un nouvel accès au Palais des Congrès sous la forme d’un grand cube de verre baptisé le Square (anglicisme destiné au public international et qui évite l’indispensable traduction dans une capitale bilingue). Certains se souviennent de l’époque où ce Palais des Congrès accueillait le Festival du cinéma de Bruxelles ou sa Foire du Livre, autant d’occasions d’admirer à l'intérieur la grande fresque de Delvaux ou encore celle de Magritte.

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    Samedi d’août ensoleillé, j’en profite pour prendre quelques photos, en commençant par les troncs d’arbres couchés çà et là depuis le début du mois, une installation éphémère pour promouvoir le Mont des Arts. Aux uns, ces grumes servent de banc, aux autres de support pour un cliché souvenir sous la statue de la reine Elisabeth (place de l’Albertine) en face de la statue équestre du roi Albert Ier. Les jardins, conçus comme un « tremplin visuel » par le paysagiste René Pechère, ont été replantés, les parterres fleuris protégés par de basses haies de buis, entre deux allées de platanes.

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    De nouvelles sculptures font le bonheur des passants, comme ce grand Loup de pierre bleue (Albert Aebly) dont les enfants raffolent – les parents n’hésitent pas à les installer dessus à califourchon, le temps d’une photo – ou, près du Square, un joyeux trio d’enfants accompagnés d’un chevreau, un beau bronze d’Eugène Canneel.

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    Sous les arcades qui longent la rue, le café-brasserie ne désemplit pas, et cela semble aussi le cas du restaurant voisin avec sa grande terrasse avec vue sur les jardins. Il ne manque plus que quelques occupants aux vitrines du bas pour compléter cette rénovation.

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    Si vous descendez le Mont des Arts, vous n’y passez pas, si l’heure est près de changer, sans guetter le carillon de l’horloge aux rayons de soleil : un petit personnage en bronze (ce jacquemart est un « bourgeois de Bruxelles ») juché tout en haut de l’arcade sonne les heures. Les personnages des douze niches s’y animent au son du carillon, pour le plaisir des flâneurs.

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    C’est un des agréments de la vie en ville, quand on a le temps de s’y promener le nez en l’air : quelque chose est là depuis toujours, depuis longtemps, disons, et vous ne l’avez jamais vu : pour moi, ce furent les imposantes portes de bronze du bâtiment Dynastie qui jouxte l’horloge. Entre les deux grands personnages en bas relief porteurs l’un, de tables de la loi (la Constitution ?), l’autre, d’une couronne royale, figure notre devise nationale belge : « Eendracht maakt macht – L’union fait la force ». Faisons un voeu...

     
  • Best of Belgium

    Le 8 juillet 2010 restera dans la mémoire des 35.861 spectateurs présents au stade Roi Baudouin pour avoir battu le record de la plus nombreuse assistance d’un match de tennis. Le record précédent datait du 20 septembre 1973, quand Billie Jean King, grande figure et promotrice du tennis féminin, a battu l’Américain Bobby Riggs lors de la fameuse « Bataille des sexes ». L’affiche de « Best of Belgium » était alléchante : Justine HeninKim Clijsters.

     

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    Quoi de mieux pour les amateurs de tennis que d’applaudir nos deux meilleures joueuses belges à Bruxelles ? C’était avant qu’on n’apprenne la défection de Justine, blessée au coude lors du tournoi de Wimbledon. Mais les organisateurs lui ont trouvé une remplaçante, l’actuelle n° 1 du tennis féminin, Serena Williams elle-même, quitte à rebaptiser la partie « Best of the world ». De quoi fêter la présidence belge de l’Union européenne (et oublier un peu l’imbroglio politique dans notre pays).
     

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    J’ai eu le plaisir de vivre cette soirée spéciale dans notre stade national (encore merci à la société Groen Service qui m’a accueillie dans l’espace V.I.P. et à B.), une première pour moi qui n’avais jamais assisté à un match de tennis entre joueuses de ce niveau ni goûté aux savoureuses attentions d’un accueil si soigné. Au Heysel régnait une atmosphère bon enfant. Chaleur de juillet, temps des vacances, tenues estivales – le temps superbe a fait le bonheur des vendeurs d’eau en bouteille, de bière et de crèmes glacées, mais pas seulement, les frites aussi avaient leurs amateurs (réputation oblige). Distribution d’applaudisseurs gonflables et de jumelles en carton, musique d’ambiance, concert avant et après le match : sur le podium, une belle brochette d’artistes belges dont Maurane, Clouseau, Toots Thielemans. 
     

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    A cette fête sportive, un match d’exhibition sans réel enjeu, on a vu défiler d’abord sur la piste, à bord de voitures MGB, des vedettes du sport belge, très applaudies, puis Kim et Justine ensemble, et enfin l’Américaine, apparemment ravie de participer à cette soirée. De grands écrans dans les quatre angles du stade permettaient de mieux les voir.

     

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    Que dire du match ? C’était très sympathique de le voir arbitrer par Martina Navratilova« la plus grande joueuse de simple, double et double mixte qui ait jamais vécu » selon Billie Jean King. Pour l’occasion, la partie se déroulait sans avantages : à 40/40, celle qui gagnait le point suivant emportait le jeu. Il est certain qu’un affrontement entre Kim et Justine aurait présenté plus d’intérêt. 
     

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    Sans surprise, Kim a pris le dessus dès la première manche pour s’imposer sur le score final de 6-3, 6-2. Quelques beaux services, plusieurs longs échanges, de quoi admirer la vitesse dont sont capables ces joueuses, d’apprécier des balles qui fusent ou suivre celles qui s’égarent, comme cette balle envoyée par Serena dans la toiture amovible disposée au-dessus du terrain (pour garantir la tenue du match quels que soient les caprices de la météo), un dispositif qui permettait aussi de jouer avec les éclairages pendant les pauses. A l’applaudimètre, la palme est sans doute revenue à la petite fille de Kim qui déclenchait des réactions enthousiastes à chaque apparition sur les écrans. 
     

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    En attendant le feu d’artifice qui clôturait cette soirée festive sans véritable compétition, les spectateurs ont allumé les petites lampes nichées à l’intérieur des applaudisseurs, du plus bel effet à la nuit tombée, puis se sont amusés à les lancer sur la piste d’athlétisme bientôt jonchée de lucioles vertes – du travail supplémentaire pour les services de la Ville de Bruxelles. La princesse Mathilde et le prince Philippe ont été chaleureusement applaudis, Yves Leterme, le premier ministre « en exercice », hué – comme on pouvait s’y attendre.

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    Justine a défendu au micro la cause de la Belgique et des Pays-Bas candidats ensemble pour la Coupe du Monde de football en 2018. Vers minuit, la foule s’est dispersée dans la bonne humeur au pied des boules illuminées de l’Atomium, tout le monde semblait content d’avoir participé à cet événement populaire à l’organisation impeccable et sans anicroche. Bien sûr, on espère revoir bientôt un vrai match Henin – Clijsters.

     

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  • A ciels ouverts

    Si Yann-Arthus Bertrand ne se lasse pas de nous montrer La terre vue du ciel, le ciel vu de la terre inspire naturellement les photographes, artistes ou amateurs. Dans l’amphithéâtre de la Bibliothèque Sésame, une exposition en témoigne : « Schaerbeek à ciels ouverts », visible tout l’été jusqu’au 20 septembre prochain.

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    C’est en découvrant la plate-forme au dixième étage de la Résidence Bel-Air (boulevard Lambermont) que Philippe Massart a trouvé son bonheur de photographe. Il en a fait son nid d’aigle : « Le citadin passionné par les grands horizons est un être souvent frustré… Des immeubles, des poteaux, des arbres ou des câbles, il y a toujours un obstacle qui empêche de voir le ciel grand ouvert. » Là, enfin, une vue dégagée.

    Ses photos, prises durant ces dernières années, montrent « Les quatre saisons du ciel au-dessus des toits de Schaerbeek ». Le choix d’une ligne d’horizon très basse réduit le plus souvent la ville aux silhouettes des maisons et des immeubles. Les cheminées, les tours, les clochers des églises, tout ce qui « dépasse » permet aux Bruxellois de reconnaître la direction prise par l’objectif.

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    Mais le ciel constitue le champ essentiel à contempler. Le lever et le coucher du soleil offrent les couleurs les plus somptueuses, allument les nuages, révèlent le grillage des stries laissées par les avions qui survolent Bruxelles. On y parcourt toute la gamme des couleurs chaudes, entre autres dans un magnifique ciel pommelé – presque exotique. Sur une photo de jour, un panache de fumée monte à l’assaut de l’azur. En regardant attentivement ce qui se dessine là-dessous, on distingue d’une photo à l’autre le dôme de l’Eglise Royale Sainte-Marie, la tour Reyers, le Brusilia, l’Atomium, la flèche de l’église de Laeken

    Allez-y faire un tour, l’entrée est libre, vous ne le regretterez pas. Ne manquez pas cette photographie de l’hiver 2010, avec ses jolies maisons sous la neige dans l’arrondi d’une grande avenue. Elles attirent en premier lieu le regard, mais derrière elles se profilent les gratte-ciel du quartier Nord – une image significative du passage des quartiers « à taille humaine » à la ville contemporaine, qui vise toujours plus haut, comme on vient de l’apprendre avec le feu vert accordé par la Ville de Bruxelles à la future Tour Premium le long du canal, une tour de 42 étages culminant à 140 mètres de hauteur.

     

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    D’autres photos de Philippe Massart complètent cette exposition, à la Bibliothèque Mille et une pages, place de la Reine. Internautes, vous pouvez explorer les galeries photos de Philmass, amoureux des paysages d’Irlande ou de Provence, randonneur des villes et des montagnes, ami des arbres et des nuages en Belgique ou ailleurs.
    « Il y a de ces jours où l'on ne peut que rester sans voix en admirant le ciel s'allumer et se transformer en peinture », écrit-il.

  • Joli peuplier, pauvre dahlia

    Elle ne figure pas encore sur les plans de Bruxelles, mais elle a sa plaque communale, bilingue comme il se doit à Bruxelles : « Placette du peuplier – Populierpleintje ». Son inauguration le 4 juin dernier a mis le point final aux aménagements destinés à sécuriser les abords de l’école Saint-Dominique à Schaerbeek, dans le quartier Terdelt. Dans le jargon urbanistique actuel, c’est une zone « kiss and ride » (sic) où les parents peuvent déposer ou venir chercher leurs enfants.

     

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    Il y a des années, plusieurs peupliers bruissaient tout près de cette école, mais l’un d’eux s’est abattu un jour en travers de la rue, dans un grand fracas, et a signé l’arrêt d’exécution de ses compagnons, tous malades et menaçant de s’effondrer. Il n’y avait eu d’autre victime qu’une voiture heureusement vide, il ne fallait pas courir de risque. Depuis, les riverains attendaient qu’on replante des arbres comme promis.
    C’est chose faite.

     

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    Au pied du poteau indicateur de la nouvelle placette, une double dalle de l’artiste Ingrid Schreyers illustre gaiement cette plantation. Comment lui est venue l’idée de « Couleur pavé » ? « Une ville / Un trottoir / Je regardais ce trottoir. / Je comprenais tout de suite que / je devais / y placer un pavé coloré. / Peu de temps après / il y en avait chez les voisins / ensuite dans la rue avoisinante / enfin dans toute la commune. » Ses mosaïques colorées se sont multipliées sur les trottoirs schaerbeekois au grand plaisir des passants. Ses sources d’inspiration sont très variées : âne, chat, chien, oiseau, grenouille, potager ou fleurs, danse, football,... Vous pouvez vous amuser à les découvrir sur le site de B[IS]art.

     

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    Si le gris des villes est un cliché, surtout à Bruxelles où les espaces verts ne manquent pas, la grisaille des trottoirs ne l’est pas. Les pavés mosaïques réjouissent le regard des promeneurs schaerbeekois, comme les jardinières de fenêtres, les balcons fleuris, les plantes grimpantes en façade (encouragées).

     

    Hélas, trois fois hélas, quand ici une rue reverdit, là une autre, tranquille jusque alors, voit sa vie bouleversée par un nouveau plan de mobilité – un test, qu'on espère non définitif – qui a transformé depuis un mois une petite rue charmante et calme en rue passante envahie par la circulation, par la simple inversion d’un sens unique : pauvre rue du Dahlia ! On n’a pas encore compris pourquoi, alors qu’ailleurs, la commune a installé des panneaux demandant aux automobilistes en transit de respecter l’environnement des riverains et de ne pas quitter les grands axes de circulation, ici, on a favorisé la situation inverse. Les habitants de la rue du Dahlia ont réagi, un site est né : « Il faut sauver la rue du Dahlia ». Joli peuplier, pauvre dahlia…