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Belgique - Page 159

  • Le printemps enfin

    Très attendu, le printemps a enfin montré le bout de son nez en ce premier dimanche d’avril. (Entre-temps, la pluie est revenue, mais il ne gèle plus la nuit, espoir.) Au parc de Tervueren (« Tervuren » en région flamande), entre Musée et forêt de Soignes, c’était la foule des jours de grand beau temps. Pas de quoi troubler un pêcheur si bien installé qu’il s’était endormi sous les rayons de ce premier soleil. 

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    Avec ses allées larges et ses vastes pelouses le long des étangs, c’est la promenade des familles, des couples, des amis. On y croise des cyclistes, des bébés en poussette, des joggeurs solitaires ou non, et même quelques cavalières de sortie sur leur cheval blanc. 

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    Attraction numéro un : les canards, les cygnes, les oies et autres volatiles sur l’eau et aux abords. Ils font en général bon accueil à ceux qui leur jettent du pain, certains dorment, indifférents au passage, d’autres s’entraînent bruyamment à l’envol groupé, effet garanti. En plus des colverts bien connus – parfois bagarreurs –, des bernaches du Canada, des oies d’Egypte, et comme partout, des poules d’eau, la plupart à tête blanche.

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    Les îlots aux arbres encore nus leur servent de refuge, et aussi les marais et les mares plus sauvages près de la forêt. La végétation reprend doucement. 

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    Une seule apparition vraiment printanière, sous des branches mortes : un beau tapis d’anémones des bois. « En zone européenne tempérée, en forêt, là où sa présence est spontanée, elle (l’anémone sylvie) serait (avec le muguet) un bon bioindicateur d'ancienneté et de la naturalité de la forêt. » (Wikipedia)

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    Presque au bout, là où les promeneurs s’apprêtent à contourner l’arrondi des étangs pour le retour par l’autre côté, de beaux massifs de cornouillers, bois jaune, bois rouge, mettent de la couleur dans le paysage. Des arbres pleureurs se voilent de rose avant de reverdir. Roseaux blanchis, pâquerettes, la nature est dans l’ensemble encore pâlotte.

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    Cet aller-retour le long des étangs est la plus simple des promenades. Mais on peut faire beaucoup d’autres choses à Tervueren : visiter le Musée royal de l’Afrique centrale qu’on admire toujours au passage en bas de ses grands escaliers (photo 2), et ses jardins, ou l’Arboretum de Tervuren (se munir du plan des parcelles pour découvrir cet arboretum géographique).

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    On peut aussi prolonger la promenade en s’enfonçant dans la forêt de Soignes par l’une ou l’autre de ses drèves (belgicisme pour désigner des allées campagnardes bordées d’arbres).

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    Ce qui fait le charme d’une balade au parc de Tervuren, c’est la grandeur du site – une fois passé le va-et-vient des voitures qui cherchent une place le long de la Kastanjedreef ou de la Keizerinnedreef, malgré le monde, on se sent tout petit dans ces espaces magnifiques.

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    Et surtout, on y respire cette belle lumière réfléchie par l’enfilade des étangs, avec de part et d’autre ces grands arbres fidèles tout près de Bruxelles. 

  • Cerveaux

    « Dans une autre série, des cerveaux – qui ont peut-être un jour habité ces crânes – sont dépeints de manière clinique, à mi-chemin entre l’organique et le végétal. Certains voient leur présence rehaussée par un texte calligraphié sur un fond bleu : le cerveau humain et « l’intelligence » des insectes… La morphologie de l’organe, sa rigoureuse symétrie dissimulant une asymétrie des sens (hémisphère gauche contre hémisphère droit), prolonge le principe de dualité cher à l’artiste. » 

    « Le droit à l’image » par P-Y Desaive, octobre 2009      
    A propos des peintures de MH Vander Eecken / expo en cours       

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    MH Vander Eecken, Chapeau ! (détail)
    2009
    Acrylique sur toile 
    40 x 30cm


  • Les regards de MH

    JEA l’avait annoncé : MH expose, du 10 au 17 mars. Vous avez une semaine pour pousser la porte des Ecuries de la Maison Haute à Boitsfort (place Gilson, 3). Samedi, au vernissage, j’ai découvert en vrai les images d’une poseuse d’énigmes : MH Vander Eecken peint sans complaisance, ses images nous posent des questions et s’attaquent avec un humour féroce aux évidences.

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    Dès l’escalier qui mène à la salle d’exposition sous le toit, de drôles de bêtes : Le chien linguistiqueun piercing à la langue, a vraiment du chien. Les animaux cohabitent avec les humains dans cette exposition, mais ne vous attendez pas à de la peinture animalière. Un poulet porte une feuille de vigne, le canard de Marche blanche se remonte avec une clé ! Autruche, coq ou cheval, ce sont avant tout des têtes et surtout un œil : MH peint le regard et on ne peut s’empêcher de frissonner un peu. Qui regarde, qui est regardé ?

    « C’est le regardeur qui fait le tableau », une petite toile le dit textuellement, c’est une des clés (voir The Best Is Yet To Come) proposées par l’artiste. Les mots ont une place dans son univers et les formules de MH font mouche. Mais avant de nous confronter aux insectes, regardons ce bel ensemble de quatre toiles : Apparition unique d'un lointain, si proche soit-il (2012). Troncs et branches dénudés étirent leurs lignes graphiques, cela m’a fait penser aux arbres de Spilliaert dans ses dernières années. Ici, leur noirceur d’encre de Chine conduit l’œil plus loin, jusqu’à la douceur de bandes nuageuses où bleus, gris et roses sont d’une délicatesse rare à l’acrylique.

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    Sur le portail de MH Vander Eecken, une femme en robe rouge (Hurlevent) serre les poings et sa bouche crie dans un sourire, voilà qui donne le ton. Rouges aussi, le Bouton de rose et sa larme de sang. La douleur s’invite au cœur du monde. Cette toile est accrochée près de La forme, où un cœur (lorgane) pousse en pot. Rouge : un voile enveloppe complètement une tête, partie d’un ensemble avec entre autres Langue, où le bas du visage se dévoile, un papillon posé sur la langue. 

    Les papillons ! Il y en a beaucoup dans l’univers de cette peintre, en série ou en solo. Papillons gris, papillons de nuit, papillons morts aux ailes plus ou moins déchirées, aux antennes mutilées. Ils sont les rois d’une entomologiste qui fait à ses visiteurs une proposition honnête, à côté d’une trentaine d’insectes en gros plan sur fond gris bleu : « Pour cinquante euros, payez-vous un petit cafard et gagnez un bout de survie. »

    Mais le papillon qui m’a le plus subjuguée, au bout d’un mur où cette belle toile respire à laise, c’est celui de I like Butterflies and Butterflies Like Me : sur un fond très pâle, deux personnages en gris sombre – un combat ? A l’avant, un papillon sest posé sur le sol, frémissant, dans une lumière si forte que son ombre (pas d’ombre sur les autres toiles exposées, il me semble) s’étire jusquau bord de la toile. Face à lui, quelqu’un s’est enveloppé de tissu, de la tête aux pieds, et de cette forme accompagnée elle aussi de de son ombre, dont on ne sait si elle exprime la peur ou la menace, émerge une canne brandie contre l’insecte : pour s’en défendre ? pour l’écraser ? Mystère. Impression puissante.

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    Photos prises au vernissage, par courtoisie de MH.

    A vous de découvrir cette exposition pleine de surprises, loin du convenu et du mièvre. MH y joue avec les mots – « Nos rêves les plus flous » – et lécriture, parfois. La fusée de Tintin se pose sur une toile où se répète à l’infini la phrase : « But The Struggle Is Not Yet Over ».

    Parmi les éléments d’un imaginaire où l’étrange s’invite dans ce qu’il y a de plus quotidien, MH Vander Eecken accorde une grande place à la figure humaine. Inspirée par la Dame de Brassempouy, elle en a multiplié le visage – pour elle, plutôt le visage d’un guerrier sous sa coiffe que d’une femme (cf. commentaires) – sur une grande toile très forte, dans le fond de la salle, intitulée Expériences. Ses représentations de femmes ou de fillettes sont souvent empreintes de violence. La palette des diverses émotions humaines se livre dans Je tu il (ci-dessus) : neuf visages d’hommes, ouverts, fermés, du sourire aux larmes, regards échangés ou masqués. Les regards sont le « terrain d’exploration » de MH. Allez-y voir.

  • Pays d'en haut

    Alors c’est un pays d’en haut

    tout aux oiseaux,

    où chantent fête :

    merles, pies, verdiers, étourneaux,

    et passereaux, et loriots,

    tous les oiseaux

     

    montant au ciel leur voix de tête

    et jusqu’au faîte :

    ramiers, vanneaux,

    émouchets, corneilles, corbeaux,

    et plus haut encor alouettes,

    mauves, mouettes.

     

    Laeken printemps (11).JPG

     

    Or c’est le doux concert des bêtes

    au ciel, à l’eau,

    disant son los,

    en la joie toute bonne d’être

    de la vie pour ne la connaître

    que tout en beau

    et tout d’en haut ;

     

    et c’est alors un pays d’ailes

    aux hirondelles,

    Flandre des tours

    et de naïf et bon séjour ;

    et c’est alors un pays d’ailes

    et tout d’amour.


    Max Elskamp, Enluminures, IV

    (Oeuvres complètes, Seghers, 1967)


  • Un air de printemps

    4 mars 2013 : cette fois, ça y est, le ciel est d’humeur printanière, d’azur parfait, et la gelée sur les toits à peine fondue, on sort les chaussures de marche pour en profiter. Je vous ai déjà parlé du parc Josaphat, le plus proche de chez moi. 

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    Cette fois, balade au parc de Laeken, on peut y accéder juste en face du Château de Laeken et de ses magnifiques serres, lieu de réceptions royales et résidence privée du prince Philippe. Nos souverains Albert II et Paola habitent juste à côté, au Château du Belvédère entouré de beaux jardins. 

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    Peu de promeneurs un lundi matin – une pensée pour tous ceux qui ont repris le travail après un week-end sans pluie mais encore frisquet. Un monument attire les regards en haut de l’allée, le mémorial Léopold Ier autour duquel le parc a été aménagé puis ouvert aux Bruxellois dès 1880, quelques années après sa création. La flèche néo-gothique du monument se voit de loin – de ma terrasse, le la vois qui pointe à l’horizon non loin de l’Atomium.

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    La statue en pied du premier roi des Belges, sous la flèche, est entourée de neuf colonnes surmontées d’allégories correspondant aux neuf provinces du pays (en 1995, le Brabant a été scindé en deux, Brabant wallon et Brabant flamand, ce qui nous en fait dix à présent). Je ne vous le montre que de loin, vu les barrières métalliques qui l’entourent pour l’instant, protection du monument ou des passants, je ne sais – des pierres s’en sont déjà détachées.

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    Au nord de Bruxelles, ce parc à l’anglaise, avec ses vastes pelouses et ses arbres remarquables, est agréablement vallonné, ce qui donne de beaux points de vue, vers l’Atomium ou vers la ville.

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    Des clôtures en châtaignier protègent certaines zones du parc où des lapins se réfugient dans leur terrier dès qu’on approche, tandis que d’autres, immobiles au soleil, jouent les invisibles, ignorant qu’ils sont trahis par leur postérieur blanc.

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    Pies et corneilles se disputent un coin de feuilles mortes, des perruches vertes signalent bruyamment leur présence, vite repérées dans les ramures des arbres qui bourgeonnent. Partout des taupinières dans les pelouses du parc, c’est à cette saison que les taupes restaurent leurs galeries, après les gelées de l’hiver. Dans quelque temps, elles attireront moins l’attention que les jonquilles qui foisonnent sur certaines pentes, cela promet.

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    Dans le bas du parc, la jolie chapelle Sainte Anne, toute blanche, a été attribuée au culte orthodoxe russe. Une autre résidence royale, non loin de là : le château du Stuyvenberg où réside la reine Fabiola depuis la mort du roi Baudouin. Sur le chemin du retour, la vue sur le monument Léopold Ier est encore plus belle, dans son entourage de verdure.

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    Les lions d’Adolphe Fassin ont fière allure près des grilles du Château de Laeken. Le long de l’avenue du Parc royal, où le trafic est incessant, les clochettes des perce-neige mettent de la lumière dans le lierre couvre-sol.

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    Une dernière photo, avant de rentrer, pour le pittoresque Pavillon Chinois dans son beau jardin, qui cache le Musée d’art japonais situé juste derrière.

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    Autour du parc public de Laeken et du domaine royal (accessible uniquement lors de l’ouverture des serres, cette année du 19 avril au 12 mai), d’autres jardins font de Laeken une belle étape de la Promenade Verte autour de Bruxelles.