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Culture - Page 61

  • Ce qui suit

    tongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,,culturetongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,cultureUn peu partout dans le musée gallo-romain de Tongres, on peut lire sa devise, empruntée à Marc Aurèle, empereur-philosophe romain (121-180 apr. J.-C.) :

     

    Τὰ ἑξῆς ἀεὶ τοῖς προηγησαμένοις οἰκείως ἐπιγίνεται
    ou
    « Ce qui suit est toujours lié à ce qui précède. »
    « Wat volgt staat altijd in verband met wat eraan voorafging. »

     

    tongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,culture« Il est impossible de comprendre le présent, et encore moins de se projeter dans l’avenir, sans connaître le passé. L’archéologie nous offre une perspective à long terme sur nous-mêmes. Les archéologues comptent en millénaires. Ils étudient les processus de continuité et de changement. » (Site du musée)

    Maquette de Atuatuca Tungrorum dans la salle sur la période romaine

  • En train à Tongres

    Mercredi dernier, j’ai pris à Bruxelles-Nord le train pour Tongres, en bonne compagnie. Tongeren, au sud du Limbourg, en région flamande, est la plus ancienne ville du pays et je ne l’avais jamais visitée, bien qu’elle soit réputée pour son patrimoine et pour son musée gallo-romain qui a reçu le prix du musée européen de l’année en 2011.

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    Rare façade ancienne ayant survécu à l'incendie de 1677
    au-dessus d'un magasin qui abrite encore l'ancien escalier en bois

    En sortant de la gare, on emprunte l’avenue juste en face pour se rendre dans le centre. A la Via Julianus, l’office du tourisme nous a donné un plan avec trois parcours bien jalonnés pour découvrir la ville à l’époque romaine, Tongres la médiévale et Tongres la religieuse.

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    Statue de l'empereur Julien, IVe s.

    Nous sommes d’abord allées au Grote Markt (grand-place) où la statue du héros national attire tous les regards : le rusé Ambiorix, chef des Eburons (Ier siècle av. J.-C.), infligea une sanglante défaite aux légions romaines et réussit à échapper à César.

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    Statue d'Ambiorix sur la Grand-Place / Grote Markt

    Des terrasses de la place, on a un beau point de vue sur la tour-beffroi de la basilique Notre-Dame, qu’une immense grue débarrassait de ses derniers échafaudages. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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    Portail sud de la basilique Notre-Dame (et accès au Teseum)

    La ville se prépare aux fêtes du Couronnement (« Kroning ») en juillet prochain. « En tant que plus ancien site marial de ce côté des Alpes, des pèlerinages y ont été organisés dès le Moyen Âge. Lorsque la statue de Notre-Dame "Source de notre Joie" a été couronnée en 1890, les habitants de Tongres ont décidé de développer les pèlerinages en fêtes septennales du Couronnement. »

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    Statue de Notre-Dame (noyer, XVe s.) et son formidable décor d'hortensias

    En plus de l’architecture gothique, des vitraux et de l’intérieur remarquables, des autels latéraux finement sculptés, sans parler des grandes orgues, voici le somptueux décor floral réservé à la fameuse statue de Notre-Dame couronnée en 1890 – les drapeaux bleu et or du Kroning flottent déjà partout dans la ville.

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    Vue du couvent de Sainte-Agnès

    Après avoir fait le tour de la basilique, admiré ses façades et portails, nous sommes descendues vers le béguinage Sainte-Catherine. En chemin, j’ai été attirée par le couvent des Filles de Sainte-Agnès : antérieur à 1418, il est un des rares à avoir subsisté. Neuf couvents ont disparu pendant la Révolution française. Au XIXe siècle, l’église a été détruite et le couvent transformé en maison de maître, puis loué et quasi abandonné avant que les autorités flamandes l’achètent et le restaurent.

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    Le printemps dans la cour du couvent de Sainte-Agnès

    Quel endroit paisible ! Tout m’a plu dans le jardin du couvent ouvert aux visiteurs : les arbres fruitiers, les pelouses de pâquerettes et autres fleurettes, les poèmes gravés sur de grandes pierres posées dans l’herbe, les plantes de rocaille sur les toits et les murets le long de la passerelle qui permet d’en faire le tour. Sous un porche, un beau médaillon en relief est daté de 1670.

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    L'agneau est un des attributs de Sainte Agnès, bien qu'il n'y ait aucun rapport étymologique
    entre le grec agnê (à l'origine du prénom Agnès) et le latin agnus (agneau) (Wikipedia)

    Puis voici le Begijnhof aux anciennes maisons de briques avec leur jardinet derrière le mur où sont percées les portes d’entrée. Contrairement aux maisons de bois, celles-ci ont échappé au grand incendie de Tongres en 1677. Les fruits d’un grand verger procuraient des revenus aux béguines. Au XVIIe siècle, leur nombre a quasi doublé : près de 300 ! Il fallait de nouvelles maisons, le verger a disparu. On a planté un tilleul sur la place baptisée « Onder de Linde » (sous le tilleul). Le béguinage a été fermé en 1796, pour en faire un quartier résidentiel. Au XIXe, on y logeait des familles d’ouvriers.

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    Jardinet d'une maison du béguinage, vu à travers le grillage de la porte

    Par la rue Sainte-Ursule, l’itinéraire mène à la tour de la Moerenpoort (porte de Visé), la seule des six portes de la ville qui subsiste de son rempart médiéval long de 4,5 km. L’office du tourisme donne un code pour pénétrer dans la tour qui comporte un petit musée local. Les escaliers donnent accès au toit d’où l’on a une très belle vue sur Tongres et la campagne, région de vergers et de prairies.

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    Entrée du musée gallo-romain

    Il était temps de remonter vers le grand musée gallo-romain. Le parcours chronologique de l’exposition permanente est riche de plus de deux mille objets pour évoquer le passé de Tongres, de l’homme de Neandertal aux Romains : silex, poteries, verreries, outils, tables où l’on peut toucher des objets pour comparer les matériaux, et même personnages en résine grandeur nature. En plus de l’audioguide (adulte ou enfant), des panneaux et de petits films didactiques font vivre tout ce trésor archéologique.

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    Entrée du musée du Béguinage de Tongres,
    classé au titre du patrimoine de l'humanité par l'UNESCO

    Il faudra retourner à Tongres pour visiter les vestiges romains, le Teseum, le musée du béguinage, les alentours… Quelle chance d’avoir eu ce beau temps printanier pour notre excursion !

  • Je t'ai déjà raconté

    Second place de Rachel Cusk (traduit de l’anglais par Blandine Longre) s’intitule en français La dépendance. Une bonne façon de désigner le fait de dépendre de quelque chose ou de quelqu’un (Albert Memmi y a consacré un excellent essai) ou une construction secondaire près d’une maison : les deux sont liés dans ce roman.

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    « Je t’ai déjà raconté, Jeffers, la fois où j’ai rencontré le diable dans un train au départ de Paris, et comment, après cette rencontre, le mal qui d’ordinaire reste tapi sous la surface des choses sans que rien vienne le troubler a surgi et s’est déversé sur toutes les facettes de mon existence. » La dépendance est le récit que fait M à Jeffers (dont on ne sait rien) d’une expérience qu’elle a elle-même provoquée et qui a failli lui faire perdre « cette vie de paix et de douceur dans le marais » avec Tony qui l’avait aidée à se réconcilier avec la vie.

    Le point de départ, c’est ce séjour à Paris où M visite une galerie d’art qui expose des tableaux de L, une « rétrospective majeure ». Touchée par « l’aura de liberté absolue » qui émane d’un autoportrait de l’artiste, elle se sent basculer : « j’ai cessé d’être immergée dans l’histoire de ma propre vie et je m’en suis dissociée. […] Autrement dit, j’ai vu que j’étais seule, et j’ai vu aussi les fardeaux et les bienfaits associés à cette condition, ce qui ne m’avait jamais été véritablement révélé avant ce jour. »

    Quinze ans plus tard, elle écrit à L dont un ami commun lui a donné l’adresse « pour l’inviter à venir dans le marais » : « Nous vivons simplement, confortablement, et possédons une dépendance où nos invités peuvent séjourner et se retrouver tout à fait seuls s’ils le désirent. » Très rapidement, L se montre intéressé. Aussi lui répond-elle en décrivant la façon dont Tony et elle vivent et à quoi ressemble cette dépendance qu’ils réservent à leurs hôtes.

    En déblayant la parcelle qui jouxtait leur terrain avec l’intention « de la rendre à la nature », ils y avaient découvert diverses choses à l’abandon, dont une maisonnette noircie par le feu, qu’ils avaient démolie pour la rebâtir. L’intention était de la réserver aux « choses supérieures » : « Tony comprenait que j’avais des intérêts qui m’étaient propres et, s’il était satisfait de notre vie dans le marais, cela ne voulait pas forcément dire que je l’étais moi aussi. » La dépendance était un des « ponts » entre eux deux.

    L annule son séjour. Quand Justine, la fille de M, revient avec son ami Kurt, ils s’installent dans la dépendance – jusqu’à ce que L accepte finalement l’invitation et les renvoie dans la grande maison. Tous deux ont perdu leur emploi et apprécient de vivre sous leur toit. M est surprise de voir Justine se comporter « comme une vraie petite épouse » auprès de Kurt.

    Romancière, la cinquantaine, M avait imaginé sa rencontre avec le peintre d’après les œuvres très sombres qu’elle avait vues, bien que consciente de n’avoir pas trop le sens des réalités, contrairement à Tony, souvent silencieux, mais pragmatique et bienveillant. L arriverait par bateau, il leur fallait deux heures de route dans leur véhicule tout terrain et inconfortable pour aller le chercher dans une petite ville au sud du marais.

    Tony, très foncé de peau comme un Indien d’Amérique, grand et imposant, un homme laid mais digne, avait puisé dans la garde-robe héritée de son père (il avait été adopté par une famille du marais quand il était bébé) un costume trois-pièces. Il avait une allure plutôt insolite avec ses longs cheveux blancs. M s’était simplifié la vie, elle ne portait que du noir ou du blanc, et elle avait gardé les mèches grises qui striaient ses longs cheveux.

    L n’était pas seul. Brett, « une séduisante créature qui devait approcher de la trentaine » accompagnait le peintre, « extrêmement pimpant et soigné de sa personne ». Rien ne se passait comme prévu. M était convaincue que la vision du marais inspirerait l’artiste et le voir debout tôt le matin, contemplant « la lumière saisissante », semblait confirmer ses intuitions. Mais dès leur première conversation, elle ressent en même temps qu’un « sentiment de familiarité intime » la douloureuse sensation de manquer d’attrait à ses yeux.

    Très vite, ils se parlent de leurs vies respectives. Lui s’exerce à la « dépossession » : « je ne suis qu’un mendiant, et je n’ai jamais été rien d’autre. » Elle lui dit envier sa liberté, qui n’est pas celle d’une femme. L a l’intention de peindre des portraits pendant son séjour, il aimerait faire celui de Tony, peut-être aussi celui de Justine, et quand M se propose comme modèle, il l’écarte : « Mais je n’arrive pas vraiment à vous voir. »

    Rachel Cusk explore dans La dépendance les tensions souterraines à l’œuvre dans les rapports humains, entre M et L, entre M et Tony, entre M et sa fille, ainsi que la complexité de ses attentes par rapport aux autres. Le séjour de L est loin de l’idée qu’elle s’en faisait, personnages et situations sont imprévisibles. Seul Tony semble tenir leur vie en équilibre, alors qu’elle perd souvent le contrôle, toute à ses interrogations sur l’art et sur l’existence.

    « Un huis clos piquant et fascinant que l’on découvre en se plongeant dans le flot de pensées de M, une Mrs Dalloway des temps modernes », peut-on lire en quatrième de couverture. Tout à la fin, une note de Rachel Cusk cite Lorenzo in Taos, les Mémoires de Mabel Dodge Luhan sur le séjour de D. H. Lawrence chez elle, au Nouveau-Mexique. La dépendance se veut hommage « à l’esprit de cette femme ». Ce roman troublant m’a rappelé parfois En Amérique de Susan Sontag, et Maryna, son héroïne aux aspirations complexes.

  • D'Australie

    Ce Paysage d’Ada Pula Beasley m’a incitée à découvrir le stand de la galerie parisienne Arts d’Australie à Antica Brussels. Deux grandes expositions récentes m’ont ouvert les yeux sur l’art aborigène et je me suis interrogée sur l’aspect figuratif de cette belle peinture-ci qui s’écarte des codes traditionnels. « Ses œuvres sont plutôt à concevoir comme un hommage à son environnement proche, riche en ressources bénéficiant notamment à la médecine traditionnelle encore en usage aujourd’hui », peut-on lire sur le site de la galerie. Ada Pula Beasley est peintre et soigneuse traditionnelle.

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    © Ada Pula Beasley (°1959), Paysage, 2021, , 61 x 91 x 3 cm

    Entre tradition et innovation, Yam Seeds in my Grandmother’s Country [Graines d’igname dans le pays de ma grand-mère] a des reflets argentés et cuivrés que ma photo ne rend pas. « Avec cette toile, Elizabeth Kunoth retranscrit d’ailleurs l’ensemencement de la terre lorsque les femmes jettent au vent les graines d’une espèce locale d’igname qui leur permet d’assurer leur subsistance à la saison sèche. Les milliers de pointillés de différentes couleurs minutieusement apposés permettent de symboliser le mouvement des graines poussées par le vent et le scintillement de celles-ci sous les rayons du soleil. » (galerie Arts d’Australie)

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    © Elizabeth Kunoth Kngwarreye (°1961), Yam Seeds in my Grandmother’s Country (détail), 2020,
    acrylique sur toile, 120 x 180 cm

    Un clin doeil à Manou qui nous invite dans Un jardin en Australie.

     

  • Antica Brussels

    Après la Brafa au Heysel, je ne m’attendais pas à recevoir une nouvelle invitation à une foire d’art : Antica Brussels vient de présenter à Tour & Taxis sa première édition. Dans le même esprit qu’Antica Namur, ce salon printanier  a rassemblé 72 exposants, des galeristes et des antiquaires belges et étrangers.

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    Un ensemble de 1925 (galerie Wolvesperges)

    1925 a fait date dans l’histoire de l’art, avec la fameuse Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris, qui a donné son nom à l’Art déco. Le meuble et la toile ci-dessus datent de cette période de renouveau artistique. Un « rare bas d’armoire de la maison De Coene » en acajou, ébène de Madagascar, bois de rose, avec une belle applique en bronze doré (la clé s’y dissimule au pied du bouquet) est surmonté d’une nature morte « aux fruits et à la bouteille de vin » signée Robert De Winne.

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    Coupe Chine - Cie des Indes, XVIIIe s.,
    et composition florale contemporaine aux fleurs de porcelaine (La Métairie)

    Un passionné de porcelaines françaises proposait des objets anciens et des céramiques contemporaines. Son stand illustre bien le public ciblé par le salon Antica, celui des amateurs de ventes dites « bourgeoises », à la recherche d’objets de qualité et aussi de prix accessibles. Des fleurs de porcelaine piquées dans des coupes et vases anciens les rendent très décoratifs, comme des « objets de curiosité ».

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    Léon Spilliaert, Sirène (Baigneuse), 1910,
    Encre de Chine, pinceau, crayon de couleur sur papier, 647 x 491 mm (galerie Lancz)

    Je vous montre toujours volontiers des œuvres de Léon Spilliaert, un de mes peintres belges préférés. J’ai admiré cette Sirène ou Baigneuse, une encre de 1910 – beaucoup plus moderne à mes yeux que La Violoniste ou La Musicienne, également présentée sur le stand. Elle joue du violon devant un décor qui correspond à cette période tardive où Spilliaert peignait des arbres et des paysages très stylisés (un catalogue de l’exposition de 2016 sur ce thème est disponible en ligne).

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    Cercle du Maître au Perroquet (1500-1549), Marie Madeleine lisant un livre,
    Huile sur panneau, 45 x 29 cm (Jan Muller Arts & Antiques)

    La peinture ancienne reste une valeur sûre. J’ai particulièrement aimé cette lectrice du XVIe siècle, Marie-Madeleine lisant un livre. Le petit paysage flamand avec ses promeneurs (en haut) offre une respiration dans ce beau portrait où tout est peint avec finesse, du beau visage de Marie Madeleine à ses vêtements, sa coiffe perlée, ses bagues, et le joli récipient sur la table (un brûle-parfum ? Il nous faudrait un Harold Hessel pour le désigner par le terme exact).

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    Josep Llimona i Bruguera, Desconsol, 1907 (modèle) - 1934 (exécution),
    bronze et socle en marbre, fonte Barberi, 53 x 61 x 44,5 cm (Gothsland)

    Rien de tel qu’une grande sculpture pour donner vie à un stand, comme cette œuvre emblématique de Josep Llimona i Bruguera, moderniste catalan. La première version de Desconsol, en marbre, se trouve au musée du Prado ;  plusieurs répliques ont été réalisées de son vivant. Celle-ci offre un beau contraste entre ce corps féminin ployé par le chagrin et le socle en marbre.

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    © Isabelle Thiltgès, Heaven, bronze, 2021, 28 x 32 x 19 cm

    A l’opposé de cette œuvre quasi funéraire, Heaven d’Isabelle Thiltgès, chante l’amour fusionnel : un bronze contemporain, tout « en courbes, contre-courbes, et rondeurs » (Sophie Cloart sur le site de l’artiste belge). J’adore, pas vous ? Si l’Art nouveau était forcément montré à Antica Brussels 2023, le thème de cette année était « Elles font l’art » : les « artistes, galeristes, expertes, collectionneuses,... et autres personnalités qui contribuent à l’histoire de l’art » étaient présentes tout au long du parcours.

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    © Marthe Guillain, Intérieur, s.d., Huile sur panneau (Jean Nélis)

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    Anna Boch, Les lanternes japonaises, s.d., huile sur toile, 57,5 x 75,5 cm (Remarkable Paintings)

    Des œuvres de peintres belges ont retenu mon attention : une femme dans un Intérieur de Marthe Guillain, une toile haute en couleurs ; deux superbes dessins au crayon de Jenny Montigny ; un bouquet de fleurs de Juliette Cambier ; un intérieur de salle à manger d’Anna Boch, aux couleurs difficiles à rendre (photo jaunie par l’éclairage), Les lanternes japonaises. On y voit ces fleurs sur la table où deux personnes viennent de prendre le thé.

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    © Adolphe Keller (1880-1968), L'heure du thé (détail), huile sur toile, 73 x 93 cm (Van de Ven)

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    Rik Wouters, Femme en rouge, pastel sur papier, 44 x 28 cm

    Aussi j’enchaîne avec cette jolie scène qui respire le plein air. L’heure du thé est signée Adolphe Keller, un peintre qui a habité un temps au Rouge Cloître. Il est né à Auderghem, commune bruxelloise voisine du Boitsfort cher à Rik Wouters dont ce beau pastel, Femme en rouge, est bien sûr un portrait de Nel, sa femme.

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    Fernand Khnopff, Etude de jeune fille, 1899 (galerie Raf Van Severen)

    Je voulais éviter l’énumération dans ce billet, mais j’ai tout de même envie de vous signaler ce très doux nu féminin de Fernand Khnopff, « Etude de jeune fille », présentée dans un cadre doré spectaculaire – très beau, voire un peu « trop ». Il est vrai que la scénographie importe pour mettre des œuvres d’art en valeur : l’œil se laisse accrocher par un cadre ou une présentation bien choisie.

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    Galerie Philippe-John Farahnick

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    Dante Zoi, Danseuse orientale, vers 1910, Marbre de Carrare,
    Socle en Portor, 117 x 54,5 x 31,5 cm 

    Voyez ces laques rouges et cette grande peinture qui se valorisent mutuellement devant le stand de Philippe-John Faraknick. Ou cette magnifique Danseuse orientale qui attire le visiteur sur celui de la galerie Artimo.

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    © Mark Dedrie, Silence (brown) / Insight / Early Bird (green),
    bronzes (Early Birds Art Gallery)

    Belle idée aussi, ces oiseaux perchés de Mark Dedrie chez Early Birds, vous ne trouvez pas ? Comme j’interrogeais ce galeriste de Knokke sur le sculpteur, j’ai appris que ces bronzes sont de son père. Cette première édition d’Antica Brussels (l’anglais, langue internationale, si commode pour éviter les appellations bilingues) était très réussie. Rendez-vous est pris pour la prochaine.