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Belgique - Page 26

  • Vingt ans à nouveau

    Avez-vous un moment pour rêver avec Jacqueline Harpman ? Quand j’ai aperçu Le temps est un rêve, à la bibliothèque, ce titre m’a d’abord rappelé Ghelderode (La Flandre est un songe) et puis j’ai emporté chez moi cette pochade publiée en 2002, la même année que La dormition des amants – on verrait bien. 

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    La psychanalyste a laissé libre cours à son imagination pour présenter ce texte sous un « avertissement de l’éditeur » : signé Stéphane Lambert, celui-ci cite une lettre où l’auteure prétend avoir trouvé « une pile de feuilles » qu’elle n’a pas écrites mais qui semblent bien d’elle – qu’il en fasse ce qu’il veut ! « L’histoire était invraisemblable, mais c’était peut-être la vérité. » Allons-y.

    A peine ses 104 ans célébrés dans la gériatrie (en 2033) où l’ont installée ses filles, « la fée » rend à Jacqueline Harpman le corps de ses vingt ans, amélioré selon ses désirs : une femme élancée, une somptueuse chevelure blond cendré, des yeux verts, « un teint d’ambre pâle, des mains à la Greco et des seins à la Botticelli ! »

    Jolie et en bonne santé, il n’est plus question pour elle de rester à l’hospice, et tant pis si elle n’a que du gris à porter pour se sauver en pleine nuit, se faisant passer pour la petite-fille de la centenaire qui se serait attardée pour veiller sur son sommeil. Après avoir marché un peu dans Bruxelles, elle trouve un taxi et se fait conduire au Hilton, où elle prétend s’être fait voler sac et valise à la gare. Sa bonne mine inspire confiance (elle réglera sa note le lendemain) et c’est devant le miroir d’un appartement au quinzième étage qu’elle fait le point.

    Comment vivre avec cette beauté parfaite dont elle a toujours rêvé, qui fait impression sur les autres, comme si elle était Oriane, la duchesse de Guermantes, ne fût-ce que sur le serveur du petit déjeuner qu’elle dévore avec appétit ? « Le premier repas d’une ressuscitée est admirable ». Très vite surgissent les questions pratiques : il lui faut du liquide pour ne pas se faire repérer, et au petit matin, elle file par l’escalier de service en quête d’un distributeur – heureusement, elle a emporté ses cartes de crédit.

    Elle a bientôt acheté un sac à bandoulière pour y ranger son argent. Il lui faut à présent une nouvelle identité et sans doute un gagne-pain : sa disparition a dû être signalée, ses filles (presque soixante-dix ans) averties. Et ensuite une nouvelle garde-robe. Boutiques, agences bancaires, la voilà pourvue du nécessaire pour quelque temps, un peu effrayée de se reconnaître aussi prévoyante et réfléchie qu’avant, alors que la jeunesse permet toutes les fantaisies !

    Aussi sourit-elle à un bel homme qui déjeune non loin d’elle, qui a l’air « surpris, mais content » et elle se retrouve quelques heures plus tard, par une après-midi de juillet ensoleillée, à pouffer de rire « dans un lit défait ».  La fée lui a rendu sa virginité avec sa jeunesse, à sa propre surprise et à la stupéfaction de son amant, Vincent Lefébure, à qui elle dit s’appeler Garance (Les enfants du paradis).

    Le lendemain, elle se laisse enfermer dans les toilettes de l’Hôtel de Ville et s’y crée à l’ordinateur une nouvelle identité et même un permis de conduire. La voilà bientôt à la une du Soir, une photo datant de ses 75 ans, « le regard vif, l’air intelligent, étonnamment bien conservée – l’horreur ! » Bien sûr, Jacqueline Harpman lit avec intérêt ce qu’on écrit sur elle et sur son œuvre. Mais elle est désormais Clotilde Santivas (Les bons sauvages) et déclare à la police le vol de ses papiers d’identité.

    « J’ai toujours aimé rêver d’autres histoires que la mienne, me donner des aventures, des amants, des métiers. » Se faire passer pour une provinciale nouvellement arrivée qui dit « zut ! » – et non pas « merde » comme elle le disait pour être « dans le ton de (son) siècle » – et respecte la grammaire. Recommencerait-elle à écrire ? Un personnage lui trotte déjà dans la tête, Henriette de Hauterage, quand les déclarations de l’infirmière de nuit et de ses filles aux journalistes la ramènent à la réalité : on surveille à présent son compte en banque.

    Mais elle a de quoi tenir six mois au Hilton, où elle va se réinstaller après être passée dans les boutiques de luxe pour remplir sa valise neuve et réclamer sa suite, qui n’est plus libre, s’empressant de régler la semaine dans une autre chambre au dix-neuvième. Le garçon d’étage manie si joliment la langue qu’elle l’interroge sur ses auteurs préférés : « Balzac et Stendhal, Madame. »

    Quelle vie va-t-elle s’inventer ? Vincent Lefébure ne répond pas au téléphone et elle déteste manger seule. Un chauffeur de taxi lui conseille le quartier de l’université, où elle sera vite entourée et conseillée sur la faculté idéale : sciences ? langues ? communication ? A deux heures du matin, elle sonne chez Vincent qui, cette fois, exige de savoir qui elle est vraiment, pas un « roman feuilleton ». Il a lu toutes les œuvres de Jacqueline Harpman, qu’il apprécie, plus question de se faire passer pour Clotilde – alors, Henriette de Hauterage ?

    Changer d’identité à nouveau, comment faire ? Si les élucubrations de Jacqueline-Clotilde-Henriette vous amusent, lisez Le temps est un rêve et vous découvrirez le nouvel avenir de cette si jeune centenaire. Juste pour vous divertir. 

  • Horizons

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    Léon Spilliaert, Marine aux voiles oranges (détail), 1909

    « Qu’il peigne une marine, c’est devant soi, l’Océan sans fin, les vagues mystérieuses, la plage monotone et le ciel qui se marie à l’onde, dans le lointain : qu’il représente la digue, le quai, c’est l’éloignement de la ligne qui se perd dans le vide, et c’est le vide lui-même sous la masse du ciment ; qu’il interprète un paysage, c’est l’immense ciel nuageux, la route interminable. Point de limitation, de bornes, ni d’arrêts prématurés. Les horizons fuient avec l’espace, il faut s’enfoncer, se perdre dans la vision, rêver et respirer à pleines pensées et à pleines aspirations. » 

    François Jollivet-Castelot (1874-1939) in Xavier Tricot, Bonjour Ostende, Ostende dans l’art international, Pandora publishers, Ostende, 2013. 

    ***

    Deux semaines de vacances en vue : je vous laisse respirer l’atmosphère d’Ostende à travers quelques photos. A bientôt.  

                      Tania          

    P. S. L’exposition « Des lettres et des peintres. Rops, Ensor, Magritte. » est prolongée jusqu’au 17 novembre. Des journées portes ouvertes sont proposées aux enseignants à la fin du mois de septembre, qu’on se le dise.
    http://www.mlmb.be/fr/index.html


     

  • Bonjour Ostende

    Ce joli titre d’exposition – en français à la Côte belge, ce n’est pas si courant, merci – met à l’honneur les peintres inspirés par Ostende aux Galeries Vénitiennes, sur la digue de la reine des plages belges, jusqu’au 15 septembre. « Bonjour Ostende » est d’abord le titre d’une amusante toile cubiste de Floris Jespers choisie comme affiche : silhouettes de promeneurs à la manière d’un collage, la tête ailleurs, sur un bord de mer où les poissons s’envoient en l’air – Ostende avec ses cabines rayées, ses bateaux à l’horizon. 

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    Floris Jespers, Bonjour Ostende, 1926-1927

    Plusieurs oeuvres de Floris Jespers, dont « La plage d’Ostende », remarquable aussi, accueillent les visiteurs avant qu’ils pénètrent dans une longue salle d’exposition  où les tableaux sont présentés par ordre chronologique, de 1650 à nos jours. Les anciennes représentations de la ville relèvent de la peinture d’histoire (Peter Snayers, « Le Siège d’Ostende ») et mettent en valeur le port, l’arrivée des bateaux, le marché aux poissons, la plage et la digue.

    Au XIXe siècle, Michel Van Cuyck, peintre ostendais, montre la société élégante en promenade sur la digue et, sur la plage, des cabines sur roues qu’on retrouve dans une grande toile verticale de François Musin, « La plage de l’ouest et le casino d’Ostende ». Le Kursaal (ou Casino) est un endroit mythique à Ostende, son architecture a évolué au cours du temps. Musin a peint cette vue (vers 1885) depuis la plage où des pêcheurs à cheval, des enfants, des familles, prennent l’air non loin des cabines aux rayures pimpantes –un drapeau noir jaune rouge piqué dans le sable flotte au vent – sous le mur oblique de la digue avec ses grands hôtels et, tout au bout, l’arrondi de la promenade autour du casino. Superbe. 

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    François Musin, La plage de l'ouest et le casino d'Ostende, vers 1885
    (Toile plus lumineuse en réalité)

    Van Cuyck est l’un des artistes locaux chez qui le jeune James Ensor (1860-1949) a pris des cours de dessin, celui-ci est évidemment bien présent avec des marines et des vues en plongée sur des rues qu’il apercevait de son atelier sous les toits. Ses célèbres Bains d’Ostende (1890) sont drôlissimes : personnages grotesques, chiens lubriques, plage grouillant de monde sous un ciel rieur, on ne s’embête pas ! Jean-Jacques Gailliard peint Ensor marchant sur la digue, mains derrière le dos, de profil, tout en noir, avec chapeau et parapluie (« Ensor Ostendais »).

    On croise aux Galeries Vénitiennes des noms bien connus en Belgique : Degreef, Hannon, Vogels, Permeke surtout. On reconnaît « Le port d’Ostende » de Willy Schlobach avec sa grande oblique (collection Belfius), la touche pointilliste de Finch, « L’hippodrome Wellington », et on est attiré irrésistiblement vers le fond de la galerie où l’on reconnaît la patte d’un autre grand peintre ostendais, cher à notre cœur, Léon Spilliaert (1881-1946) – rien que pour lui, le déplacement vaut la peine. 

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    Spilliaert, Fillette à la plage (détail), 1909 

    Quel ensemble ! Une « Marine (nocturne) » presque noire, d’un noir d’encre, où l’on devine à peine l’horizon, une « Marine (avec vue sur le Royal Palace) » très claire, légère comme une esquisse, où le peintre distribue ses gris subtils dans l’espace dont mieux que quiconque il rend l’ouverture sur l’infini. Deux repères, le Royal Palace, à gauche, et un bateau qui fume entre ciel et mer. Une « Marine bleue et rouge » au pastel, une autre « aux voiles oranges », et que dire de cette « Digue d’Ostende » à contre-jour, somptueuse ? Une « Fillette à la plage » retient son chapeau ; sur le seuil d’une « Maison appelée « La Chaire » à Ostende », un pêcheur fume la pipe assis sur l’escalier.

    Je ne connaissais pas Jan De Clerck (1881-1962), Ostendais lui aussi, qui nous montre entre autres des bassins du port ou un chantier naval sous la neige ou en été. J’ignorais que Erich Heckel, expressionniste allemand (un des fondateurs de Die Brücke), amené en Flandre par la première guerre (comme infirmier volontaire) avait peint tant de vues d’Ostende – quel dommage que la moitié d’entre elles soient accrochées si haut qu’il faudrait un escabeau pour les approcher ! 

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    Erich Heckel, Casino d'Ostende, 1917 

    Je pourrais encore vous parler de Wolvens, de Brusselmans, de Raveel (« Het groen in de zee »)… Mais passons à la photographie et aux images captées, dans les salles annexes : Lili Dujourie y a aligné sept écrans sur lesquels on peut regarder bouger la mer en noir et blanc, marée basse, marée haute, vue de son appartement. Plus loin, de la même artiste flamande, « Ostende » (1974), dix-huit petites photos noir et blanc prises un jour de tempête.

    Contraste avec « Twilight » (« Crépuscule », 2008), un beau film en couleurs de Michel Lorand sur grand écran : un marcheur passe sur la plage avec son chien, c’est un peu flou, la caméra oscille de gauche à droite et inversement, peu à peu la lumière change… Quelques images sur son site vous en donneront un aperçu. Vous pourrez découvrir aussi d’anciens films sur Ostende, il y a de quoi vous remplir les mirettes aux Galeries Vénitiennes (à côté de l’Hôtel des Thermes). Et dans le beau catalogue bilingue de Xavier Tricot (Pandora) qui commence par « Certains noms de villes suscitent le rêve. »

  • Silence social

    « C’est tout de même étrange qu’il ne me sorte pas de la tête. Depuis mon silence social, j’essaie d’éviter de penser trop longtemps aux gens que je croise dans la rue, dans les magasins ou chez le coiffeur, même si nous échangeons quelques mots. Cela aide à garder la distance, ma liberté, pas de liens, mon indépendance. J’ai déjà assez à faire pour bannir les fantômes du passé, les effacer sans les fuir. Fuir, c’est perdre. Rompre, c’est gagner. »

    Verena Hanf, Tango tranquille

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  • Ouvrir sa porte

    « N’avez-vous jamais pensé à tout laisser, délaisser, lâcher ? Vous libérer de toutes ces relations humaines lourdes d’un passé commun, chargées d’histoires remâchées, accommodées, rafistolées ? » Le premier roman de Verena Hanf publié au Castor Astral, Tango tranquille (2013), s’ouvre sur le ras-le-bol de Violette, la soixantaine, un soir de Noël. Dans son vieux fauteuil « vert fané », elle n’a pas envie de décrocher le téléphone, finit par le faire. C’est Lucienne, désolée d’apprendre qu’elle est seule chez elle – « Plaindre est son passe-temps favori. » 

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    Sa cousine Micheline lui avait proposé d’être des leurs, mais Violette a décliné l’invitation, fatiguée de ces réunions de famille où elle fait « tache grise ». Elle ne supporte plus les intrusions de Lucienne – « tu te replies sur toi-même » – et lui demande de ne plus l’appeler : « Fous-moi la paix une fois pour toutes ». L’une et l’autre lui envoient des lettres, elles viennent même à Bruxelles sonner à la porte de sa maison, héritée du cousin Léo, mais elle ne leur ouvre pas.

    « Depuis quelques années, c’est le calme total, le silence social. » Une carte de Richard, un vieil ami, est arrivée, qui lui demande de faire signe à Jean, mais elle n’y a pas répondu non plus, bien qu’elle pense souvent à lui. Pour ne pas se laisser aller, Violette s’est fixé un rythme, des habitudes, se lève tôt. « Car c’est seulement au petit matin que Bruxelles m’offre un air innocent, une certaine pureté, un calme de petits oiseaux. » En fermant sa porte, la voilà « libérée des liens, des lianes, des liaisons maléfiques », elle compte en profiter.

    Enrique, sans papiers, n’a personne qui lui parle gentiment. Sa cousine Reina lui assure un toit, mais c’est tout petit chez elle, entre le bébé qui hurle et le mari qui fuit. Le jeune Bolivien connaît un peu de français, mais ne trouve pas de travail, alors il sort, il marche, pour oublier ceux qu’il a laissés derrière lui pour tenter sa chance en Europe. Une dame a mis une petite annonce, elle l’engage pour mettre son jardin en ordre, à cinq euros de l’heure. Mieux que rien.

    Violette et Enrique – leurs récits se croisent – se rencontrent un jour en rue. Elle revient du magasin et surveille du coin de l’œil ce « petit jeune » qui marche lentement, sans but ; il ne faudrait pas qu’on lui arrache son sac. Et voilà que le sac en plastique des pommes de terre se déchire, et qu’il se précipite pour les ramasser – « Faut pas, jeune homme, je me débrouille très bien toute seule », mais elle lui ouvre l’autre sac puis le remercie.

    Verena Hanf nous fait entrer dans la vie de ces deux solitaires que tout sépare : Violette a brisé ses anciennes relations, Enrique ne connaît personne ici. Entre souvenirs et discipline quotidienne, Violette dort souvent mal et le porto du soir n’y change rien. Quand elle pense trop à lui, elle se dit que Jean n’est plus là, « un point c’est tout ».

    De retour d’une sortie en ville, elle reconnaît dans le métro le « maigrelet » croisé en rue : il fouille en vain ses poches en face de deux contrôleurs et Violette se surprend elle-même, interpelle son « filleul » et lui fait publiquement la leçon, ce qui le tire d’affaire. Elle, de son côté, se sent « forte et rajeunie ». Dans sa maison « forteresse », elle s’interroge sur ce jeune homme visiblement dans la dèche, et dehors, le cherche du regard.

    Après l’avoir vu entrer dans une maison de l’avenue des Marronniers près du parc ou balayer les feuilles mortes sur le trottoir, Violette se décide à le saluer, et même à parler un peu. Enrique jardine ou bricole, selon ce qu’on lui propose ; en Bolivie il était instituteur, il a appris le français à l’université. Violette se met à passer régulièrement par là – « son sourire soulage mon silence social ». Mais en automne, il disparaît. Et elle tombe malade. Heureusement Luna, la Péruvienne qui l’aide pour le ménage, prend soin d’elle.

    Une fois sur pied, elle reprend le chemin des courses et cette fois, c’est Enrique qui vient à elle. Violette accepte qu’il lui porte ses affaires, lui montre où elle habite. Enrique est à nouveau sans travail, elle l’invite à passer chez elle un de ces jours, elle aura peut-être quelque chose à lui proposer. La femme plutôt revêche du début, qui ne trouve d’apaisement que dans la musique, retrouve peu à peu le sens des autres.

    Dans un style très dépouillé, familier, Tango tranquille raconte des choses de la vie toutes simples, parfois si compliquées quand on n’a pas ou plus de contact avec autrui. Après avoir fermé sa porte, Violette l’ouvre à nouveau, et c’est la vie qui entre. D’abord avec Enrique, puis avec un ancien amour qui donne son titre au roman. De père allemand et de mère égypto-libanaise, Verena Hanf vit à Bruxelles. Dans Les vendredis de Vincent, elle avait déjà révélé une attention singulière aux rapports humains, aux rencontres entre des êtres qui pourraient s’ignorer s’ils ne gardaient ouverte ou entrouverte la porte de leur cœur.