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Société

  • La franchise

    « Je déclare donc d’emblée ma préférence, dont l’Accademia della Crusca est du reste complice : « Franc (schietto) : pur, sans mélange ; lat. : purus, merus, sincerus » ; avec la glose suivante, essentielle : les « vertus communes » sont toutes quotidiennes, pour les jours ouvrables ; aucune abstraction, aucun modèle, juste l’œuvre du temps. »

    Cyprès.jpg
    Source de la photo : Tenuta San Guido

    « La franchise, on le sait, est parfois impatiente et sans ménagements ; ayant dû choisir, je l’ai préférée à la patience, non que celle-ci ne soit pas nécessaire, mais parce que la première a une « prestance » coriace qui résiste aux hommes et aux adversités comme les cyprès de Giosuè Carducci« Les cyprès, hauts et francs, / qui de San Guido à Bolgheri vont / en double file » (Devant San Guido). »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La bonhomie

    Ossola Les vertus communes.jpgIII. « Caractère de bonhomme », dit le TLF, qui rappelle que « bonhomme » a désigné d’abord un homme « bon, vertueux, d'un comportement favorable, agréable à autrui. » Puis, son sens s’est affaibli en homme « simple, naïf, excessivement crédule ou complaisant ».

    « La bonhomie est la plus fragile des « vertus communes », écrit Carlo Ossola, avant d’en donner des exemples littéraires et cinématographiques. Dans son Dizionario generale de’ sinonimi italiani (1825) , « Giovanni Romani avait peut-être raison : « La bonhomie (bonarietà), selon l’Accademia della Crusca, est assimilée à la bonté, à la simplicité, à la douceur et à la bienveillance naturelle, lat. Probitas. » Une probité bienveillante : ce « rien de plus », si précieux. »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La discrétion

    II. « Si l’affabilité est l’art de parler avec grâce, la discrétion est celui de passer sans se faire remarquer. »

    Pensées discrètes.jpg

    « Et, si l’affabilité est la première des vertus sociales, la discrétion est la première des vertus personnelles […]. »

    « De fait, discrétion signifie discernement, capacité de distinguer en peu de temps, parmi les opportunités et les événements, ce qu’il y a de nuisible ou d’utile ; la discrétion est aussi l’art de « garder patiemment en soi » tout ce que l’on écoute, la force de « mettre de côté » le bourdonnement mondain, un respect absolu des confidences reçues. »

    Un des charmes d’Ossola dans Les vertus communes que je cite ici, c’est d’illustrer ses propos par des citations diverses. A l’appui de ce chapitre : un exemple tiré de l’évangile ; des extraits de Principio Fabrizi, de la Règle de saint Benoît, de B. Castiglione (Le Livre du Courtisan), de Chateaubriand (Vie de Rancé), de Mme de la Fayette (La Princesse de Clèves) ; des vers d’Emily Dickinson, de Wislawa Szymborska.

  • Art Déco au BELvue

    Au musée BELvue, à côté du Palais royal de Bruxelles, la Fondation Roi Baudouin  propose « Art Déco. Le style d’une société en pleine mutation ». Comme pour l’Art nouveau en 2023, elle participe à cette année anniversaire de l’Art Déco en montrant à travers des pièces de sa collection et des prêts « comment ce style "moderne" et emblématique reflète l’évolution du monde après la Première Guerre mondiale ».

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    Entrée de l'exposition

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    Photo du musée Van Buuren et grand vase géométrique de Charles Catteau, 
    présenté à l'Exposition internationale de 1930 (Liège), Boch-frères Keramis-La Louvière, grès émaillé

    L’exposition a pris place au BELvue même (entrée gratuite). Autour des objets présentés dans des vitrines, de grandes photos de bâtiments Art Déco de la capitale magnifient le décor. Dès la première salle, des pièces exceptionnelles montrent l’attention des artistes à la qualité des matériaux (argent, vermeil, œil de tigre pour un calice), à la stylisation des lignes (bustes en marbre ou en verre opalescent) ou à leur géométrisation. On admire la splendide Victoire à la couronne de laurier de Marcel Wolfers (ivoire, bois, laque) qui figure à l’affiche.

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    Charles Graffart, vase Cardinal, vers 1930, cristalleries du Val-Saint-Lambert, cristal doublé, moulé et taillé

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    Marius Ernest Sabino, buste de femme Rêverie, vers 1925, verre opalescent, collection privée

    De la même période, vers 1930, on découvre d’un côté un formidable vase Cardinal en cristal doublé, moulé et taillé du Val-Saint-Lambert, de Charles Graffart, de l’autre un grand vase géométrique en grès émaillé de Charles Catteau dont on trouvera un grand ensemble de vases dans la salle suivante. Deux remarquables bustes de femme en verre opalescent de Marius Ernest Sabino viennent d’une collection privée.

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    Charles Catteau, ensemble de vases de style Art Déco, Boch frères Keramis-La Louvière

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    René Lalique, vase aux écureuils, verre moulé pressé, collection privée

    « Aucun style ne s’est répandu aussi vite que l’Art Déco. » A côté des objets luxueux destinés à une élite, ce style s’adresse aussi à la classe moyenne qui trouve dans les grands magasins des objets modernes et élégants plus accessibles. Couleurs vives, décor « africaniste » ou perruches stylisées, le monde de Catteau vous est peut-être familier si vous suivez « Affaire conclue » où ses vases sont souvent présentés. En plus de belles pièces du Val-Saint-Lambert, deux vitrines contiennent des objets décoratifs aux motifs animaliers des trois grands verriers Art Déco : Lalique, Sabino et Pierre d’Avesn.

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    Charles Soudant, Conquête, vers 1925, bronze

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    Vue partielle de la dernière salle (deux tabourets constructivistes de Huib Hoste, vers 1930, bois peint)

    On sort des sentiers battus dans la dernière salle, sous le signe de la modernité : simplicité des lignes architecturales ou du mobilier, vitesse des moyens de locomotion (formidables bouchons de radiateur), et aussi, belle surprise, un magnifique ensemble de reliures Art Déco. Une expo à ne pas manquer. Jusqu’au 4 janvier 2026 au musée BELvue. (Hélas, ne comptez pas y manger de sitôt : le chouette restaurant « Les Filles » vient de fermer définitivement ses portes.)

  • L'affabilité

    Ossola Les vertus communes.jpgI. « L’affabilité d’un langage familier que tout le monde puisse comprendre sans qu’on hausse le ton ; un propos conciliant et bienveillant, qui est la base de toutes les autres vertus […]. »

    L’affabilité, « petite vertu qui a traversé les siècles d’un pas léger », est « le contraire de l’arrogance ; elle n’est ni ennuyeuse ni gonflée d’orgueil ; elle est certes agréable, mais elle ne cède pas à l’agréable […]. »

    Carlo Ossola, Les Vertus communes

    Un site propose une liste de 66 synonymes de l’adjectif « affable » : lequel choisiriez-vous ?