D’où sort-il
ce chat roux ?
De l’herbe
d’un trottoir.
L’âne sur la lune
tutoie les étoiles ?
La nuit bleue
met les voiles.
Maître écureuil
a l’œil curieux ?
Sa roue tourne
au passage.
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D’où sort-il
ce chat roux ?
De l’herbe
d’un trottoir.
L’âne sur la lune
tutoie les étoiles ?
La nuit bleue
met les voiles.
Maître écureuil
a l’œil curieux ?
Sa roue tourne
au passage.
La malachite contient un pourcentage élevé de cuivre, le métal le plus couramment utilisé dans les téléphones. A Ruashi (RDC), les artisans sculptent des animaux et de petits objets en malachite pour le marché touristique local. En 2015, pour la Biennale de Lubumbashi, l’artiste belge Maarten Vanden Eynde a conçu une série de répliques de téléphones mobiles en malachite, avec Fillot Ngoyi Makelele et Augy Ngoyi Twite.
« Ils renvoient à la fois au produit final – le téléphone mobile – et aux origines du métal employé dans le processus de fabrication. La malachite est également connue pour ses pouvoirs de guérison dans les rituels du chakra du cœur. Elle a la réputation de bloquer les radiations négatives émanant des appareils électroniques comme les ordinateurs et les téléphones. »
© Maarten Vanden Eynde, Malachite Mobiles, malachite, dimensions variables
Catalogue « Sub Terra », Maison des Arts de Schaerbeek, jusqu’au 14.05.23
« Sub Terra », l’exposition en cours à la Maison des Arts de Schaerbeek, Lola Meotti l’a conçue pour cet endroit ouvert aux artistes contemporains. En 2015, la commissaire invitée en a eu l’idée en visitant en Allemagne un ancien complexe sidérurgique devenu salle d’exposition, « tombée nez à nez avec un visage : un crâne surmodelé Vanuatu », dont une photographie est accrochée dans l’entrée.
Crâne du Vanuatu, photo © Hans-George Merkel (détail)
Sous la terre ? J’étais un peu perplexe en découvrant le sujet, avec une vague crainte d’y rencontrer le royaume des morts. Dans la salle à manger ancienne est projeté le film documentaire de Giovanni Cioni sur les âmes du Purgatoire, à Naples – In Purgatorio (2009). On y était. Heureusement, ce n’est qu’une des formes de relation entre les hommes et ce qui se trouve sous la terre. La terre donne et reçoit. Les hommes la creusent, l’exploitent, la cultivent.
© Seyni Awa Camara, Assékou (Jeune fille vierge), 1997, terre cuite, 45 x 20 x 20 cm
La sculptrice et potière Seyni Awa Camara, autodidacte, modèle la terre et dispose ses nombreuses sculptures dans sa maison, par ordre de taille. Toutes sont cuites dans un trou creusé dans sa cour, « dans le four à céramique le plus rudimentaire qui soit, et se figent dans le feu à ciel ouvert ». Sa mère l’a initiée aux techniques traditionnelles, mais ses œuvres, libres et imaginatives, vendues au marché, rompent avec les productions artisanales usuelles.
Ce n’est pas mon premier coup de cœur dans la grande salle tapissée de nuages de la Maison des Arts, mais celui-ci est particulièrement spectaculaire et symbolique : Corine Borgnet y expose Le dernier souper (2019), une table somptueusement dressée sous le lustre en cristal doublé dans le miroir. Vue de plus près, cette « vanité » surprend par l’aspect ossifié de la vaisselle (verres, assiettes, couverts) et des garnitures : tout est en jesmonite et os de volaille. Tout semble figé par le temps, oiseaux, insectes, couronne…
© Corine Borgnet, Le dernier souper, 2019, jesmonite et os de volaille
Je pense au Sermon sur la mort de Bossuet – « […] entassez dans cet espace, qui paraît immense, honneurs, richesses, plaisirs : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe […] – et en même temps, je trouve cette œuvre d’une beauté surprenante dans l’ensemble et dans les détails, avec cette pile vertigineuse d’assiettes défiant l’équilibre comme l’œuvre défie le temps.
© Carole Louis, éléments en lien avec une performance et installation au Chili, 2021
Dans la bibliothèque, pour une fois, les rayonnages ne sont pas vides. Carole Louis y a posé des bouteilles de soda et des canettes restées enterrées un temps sous le sable (sauf les bouchons), décor dérisoire autour du surprenant objet au milieu de la pièce, une installation qui rappelle une de ses performances à Antofagasta, au Nord du Chili, lors de la Biennale d'Art contemporain 2021.
A l’étage, on se rend compte de la créativité des artistes contemporains pour nous montrer des objets que nous pensons reconnaître, illusion qui s’efface quand on s’en approche. De subtiles transformations se sont produites. Ainsi, Tatiana Bohm a travaillé sur un secrétaire à abattant en acajou et tiroirs en citronnier : elle l’a gravé et doré à même le bois de dessins du graveur liégeois du XVIe siècle, Théodore de Bry, sur les expéditions européennes en Amérique.
© Tatiana Bohm, Reliquaire de Théodore de Bry, 2022 (détail)
Ce sont des illustrations sur l’esclavage des autochtones, sur les tortures infligées par les conquistadors. Sur les tiroirs, des plaques de verre, de cuivre ou d’acier gravées et patinées diversement encadrent un médaillon qui contient toutes sortes de métaux précieux. Cette artiste développe toutes sortes de techniques pour intervenir « sur ou avec des images de la violence du monde ».
Diana Scherer, pionnière de « l’art biotechnologique », s’intéresse au « cerveau » des plantes et étudie leurs systèmes racinaires. Elle expose des « tissages » très particuliers à partir de végétaux (plants d’orge et autres) qu’elle fait pousser sur une matrice afin de diriger leurs racines – laissant le reste au hasard et au temps : une fois la matrice retournée, le résultat est aléatoire, comme le montre la photo de l’affiche.
© Diane Sherer, Hyper rhizome #12 (détail), 2022
Si vous consentez à vous laisser surprendre, visitez « Sub Terra » pour découvrir les douze artistes présentés. Ne manquez pas de descendre à la cave – l’endroit est évidemment bien choisi – où une installation in situ de Loup Lejeune intitulée Plasma (2023) interroge les rapports de force entre nature et culture à l’aide de toutes sortes de matériaux, dans un environnement sonore immersif.
Pour cette expo originale, à voir jusqu’au 14 mai, la Maison des Arts de Schaerbeek propose comme toujours diverses animations, y compris pour les enfants (un joli parcours en affiches signées Jacinthe Folon.)
Cet hiver, pour la première fois, j’ai suspendu un silo à graines sur la petite terrasse où le chat n’a pas accès. Les mésanges se faisant plus rares que les années précédentes dans notre îlot, cela contribuerait peut-être à leur survie. Elles viennent s’y nourrir de temps à autre, je ne les vois pas souvent s’y poser, mais le niveau des graines descend régulièrement. Impossible de faire une bonne photo, elles sont trop vives dans leurs mouvements. Quand le froid s’est installé, j’ai suspendu aussi dans un angle un présentoir de boules pour mésanges, mais celles-ci n’ont pas remporté un grand succès.
Jusqu’au jour où, tout à coup, je vois se poser ce bel oiseau que j’avais déjà aperçu dans l’arbre voisin, si reconnaissable à ses jolies plumes bleues sur l’aile : un geai des chênes, à qui on prête à tort une réputation de nuisible. Les boules de graisse intéressent ce nouveau venu, il y pique le bec avec gourmandise et fait tomber des miettes qu’un ramier opportuniste viendra ramasser. Le geai adore les arachides en coque ? En voilà, de qualité bio, glissées chaque matin entre les boules. Depuis, toute la famille geai vient s’offrir ces friandises : mâle et femelle ont les mêmes plumages, elle est un peu plus petite que lui, et le jeune geai qui les accompagne a vite compris comment s’y prendre. Charmante visite quotidienne !
« Mars qui rit, malgré les averses, / Prépare en secret le printemps. » Avez-vous aussi appris ce Premier sourire du printemps de Théophile Gautier ? Apprend-on encore ce poème à l’école ?
A la mi-février déjà, de jolies couleurs sont apparues devant certaines maisons du quartier. Jeter un coup d’œil aux jardinets fait partie des plaisirs de la promenade.
Des crocus précoces en bouquet, de petites trompettes jaunes non identifiées – de mini jonquilles ? – et même d’adorables iris miniatures comme je n’en avais jamais vu, d’un bleu vif très séduisant.
Ô surprise, quelques prunus d’un rose très pâle poudraient déjà l’atmosphère ce jour-là le long de l’avenue Huart Hamoir. Oui, décidément, un changement de saison s’annonçait, malgré le froid.
Quelques jours plus tard, dans mon jardin suspendu, je découvrais dans un bac, au pied des arbustes, un chemin d’étoiles pervenches. Avant mars, cette année en tout cas, février préparait déjà le printemps.