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nature - Page 35

  • Au Moeraske en août

    Je vous ai déjà parlé du Moeraske, cette bande de nature sauvage qui borde les voies du chemin de fer dans le bas de Schaerbeek (le parc Walckiers) et surtout d’Evere, deux communes bruxelloises limitrophes. S’y promener après le quinze août, c’est se sentir entre été et automne. Tout est encore très vert, d’un vert parfois fané, mais il suffit d’une éclaircie pour y mettre des contrastes, du relief, de la vie.

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    Un héron cendré semble de pierre au bord de l’étang. Les canards, eux, viennent à la rencontre des promeneurs, peut-être habitués à recevoir du pain, et tracent leurs jolis « v » à la surface de l’eau. De part et d’autre du chemin de terre parallèle aux voies ferrées, les orties et les ronces disputent la place aux autres plantes. Le jaune domine dans les massifs encore en fleurs, de la tanaisie, des solidages, entre autres.

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    Les roseaux prospèrent  et tout autour du marais (« moeraske » désigne un petit marais en néerlandais), c’est un fouillis végétal d’arbres, d’arbustes et de plantes sauvages. Cà et là, des feuillages prennent déjà des couleurs d’automne. Et dire que toute cette biodiversité est née d’un projet abandonné d’autoroute, le long du chemin de fer, et du remblaiement des pentes. Une histoire  étonnante à lire sur le site de la Commission de l’Environnement (CEBE-MOB).

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    Au bout du chemin, en remontant, voici des haies, une nature domestiquée. Une partie du bosquet de bouleaux survit jusqu’à présent aux nouvelles habitations qui poussent en bordure du Moeraske. Un autre chantier, des logements « basse énergie », près de la vieille église Saint-Vincent, semble grignoter ce refuge de vie sauvage qui pourrait pâtir des projets de la Région pour la Promenade Verte autour de Bruxelles.

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    On craint surtout pour le parc Walckiers, dont l’accès n’est possible qu’en visite guidée, et pour sa population de lérots, espèce phare du lieu. Espérons que les aménagements prévus, actuellement bloqués vu la contestation, n’appauvrissent pas la faune et la flore préservées du Moeraske et respectent ses divers biotopes.

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    Nous longeons le parc du Bon pasteur avec ses terrains de jeu et de sport pour revenir à notre point de départ (rue Walckiers) en admirant les potagers bien tenus à l’arrière des entreprises voisines. (On entre au Moeraske par différentes rues du côté d’Evere.) Une chatte rousse sortie des taillis accepte volontiers les caresses avant de rejoindre ses congénères noirs ou tigrés, familiers des lieux – tous stérilisés et en bonne santé, nous assure un employé communal qui arrive en poussant une brouette de jardinier. On veille sur le Moeraske, « Zone Verte de Haute Valeur Biologique ».

  • Réconfort

    « L’art et la musique sont un réconfort, ainsi que la poésie et la littérature – ils ramènent l’œil sur le chemin de la beauté –, tout comme le temps passé avec les enfants, ou les bons moments partagés avec des amis ou la famille. »

     

    Rick Bass, Le journal des cinq saisons

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  • Bass chante le Yaak

    Voilà un livre que je n’avais pas envie de terminer – trop beau ! Le journal des cinq saisons de Rick Bass ou douze mois dans une vallée sauvage, le Yaak. Si The Wild Marsh : Four Seasons at Home in Montana (2009) a gagné une saison dans la traduction française (par Marc Amfreville, 2011), c’est sans doute pour attirer l’attention sur le titre, mais c’est dans le texte, je vous en reparlerai.

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    Rick Bass, géologue, écologiste et écrivain, s’est demandé si les réflexions de Thoreau (Côte Est) dans Walden ou la vie dans les bois (1854) s’appliquent à l’Ouest où il s’est installé avec sa femme dans une vieille ferme en 1987, au nord-est du Montana, non loin de la frontière canadienne. S’il a beaucoup œuvré pour la protection officielle de cette vallée reculée en tant que réserve naturelle, il a conçu ce livre-ci, à 42 ans, avant tout comme un hymne à la vie sauvage : « célébration et observation, sans jugement ni plaidoyer militant ».

     

    Tous les matins, Bass écrit dans sa cabane au bord du marais. Son Journal compte douze chapitres, un par mois. Pour le réveillon de l’an 2000, il a fait des réserves, comme tous les gens de la région qui vivent à des kilomètres les uns des autres. De gros problèmes avaient été annoncés pour ce nouveau millénaire, mais en fait, sa famille et ses hôtes n’affrontent qu’une panne d’électricité passagère et une tempête de neige qui les met d’humeur joyeuse.

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    Janvier sonne la fin de la chasse aux canards et aux oies. La vie ralentit. Rick Bass s’inquiète pour la survie des cerfs. Pour les hommes, c’est le mois de la convivialité, du ski, des sous-vêtements longs. Il conduit ses deux filles à l’école. Pour le reste, il goûte le « plaisir simple des besognes les plus rudimentaires » : retirer la neige du toit, mettre du foin dans la niche des chiens. Dépressions hivernales, renaissances.

     

    Février est parfois plus rude encore, un « couloir enneigé, froid et sombre ». Après la neige, l’arrivée de la glace entraîne maux et chutes. Les arbres – mélèzes, trembles, saules et aulnes – « reviennent à la vie ». Les températures sont plus clémentes, et un soir, « l’hiver se fend en deux comme une pierre précieuse que l’on aurait frappée juste au bon endroit. » La neige bleuit, les lichens noircissent, le vent se lève et au bord du marais, il observe des traces de cerfs et de wapitis, « signature de la faim ».

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    Nuages noirs © 2003-2010 Elizabeth Hughes Bass

    « Rien ne dort jamais éternellement » dans la nature. Canards et oies reviennent, les gros rhumes « de quatre semaines » finissent par passer, et à partir du 20, on rêve déjà au printemps en apercevant les grands pics qui fondent sur les arbres à la recherche d’insectes, les roitelets, les essaims de mésanges à tête noire. Le mois le plus court de l’année est « d’une certaine façon, le plus émotionnel, intense. »

    De mois en mois, nous suivons Rick Bass dans sa contemplation du monde sauvage. Voilà la cinquième saison, entre hiver et printemps : « février, mars, avril, saison de la gadoue, longue nuit brune de l’âme, sont les mois où la beauté de l’univers nous exalte plus que jamais » - « Nous appartenons à cette vallée aussi sûrement que chaque pierre et chaque torrent, chaque forêt et chaque champ, que n’importe quel animal qui y vit. » Eclat jaune des saules avant son anniversaire, le 7 mars. S’il parle surtout de la nature, l’écrivain raconte aussi les hommes et sa vie de famille, évoque son expérience personnelle.

     

    C’est le bonheur qu’il veut dépeindre, mais comment taire son inquiétude devant les nouvelles coupes claires, la frénésie d’exploitation forestière – « quelle espèce d’individus prédateurs et ineptes peut permettre qu’on fasse pareille violence à la terre ? » Fin mars, il cherche des ramures abandonnées par les cerfs. Il les connaît, il les aime, même s’il en abat un par an à la chasse.

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    Un voisin lui avait proposé, à son arrivée dans la région, de draguer le marais pour en faire un étang. Rick Bass a refusé. Il est attaché au marais, « à l’esprit qui en émane ». Dans ce « réservoir de couleurs et de parfums », son corps reposera un jour. A ses filles, il tente de transmettre ses valeurs : paix, joie, respect, modération, économie, prudence et patience. Il se réjouit de les voir grandir entourées de la « grâce infinie du monde ».

     

    Feuillages et fleurs, naissance des faons, aiguilles des mélèzes, parfum des églantiers : nous suivons la marche du printemps, les alternances de chaleur et de pluie. Bass, un jour, met le feu aux herbes en croyant pouvoir le maîtriser, mais l’incendie se rapproche dangereusement de la maison. Il se bat comme un fou pour l’éteindre avant le retour de sa femme et de ses filles, implore l’esprit des bois pour que le vent retombe. Et fait semblant de rien quand sa famille rentre et découvre le champ tout noir…

     

    En juillet, mois peu propice à l’écriture, il donne la préséance aux filles, songe dans sa cabane à tout ce qu’il fera ensuite, impatient d’en sortir. Tout est vert et or. « Où est Dieu ? » demande un jour sa fille – « Partout » – et il la regarde sourire aux arbres. Pique-niques, canoë, nage dans le lac. Le temps est comme suspendu – « rien que la beauté et le repos. » Couleurs des papillons, chants des oiseaux – « wizi wizi wizi » fait la paruline de Townsend.

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    Paruline de Townsend, Photo Slodocent (Wikimedia commons)

    Mais l’été file, août ramène les incendies, le feu bénéfique qui régénère, dont il faut protéger les hommes et les maisons. Orange et noir, couleurs du feu, couleurs d’Halloween.  Bass va camper avec sa femme Elizabeth, qui est peintre. Il cueille les fraises avec ses filles, leur apprend à « regarder et écouter ».

    Le journal des cinq saisons respire l’accord profond entre un homme et un lieu – « cet endroit qu’on a choisi et qui vous a choisi. » Rick Bass chante le Yaak, déborde d’amour pour son paysage farouche. Il y prend des leçons d’équilibre, d’harmonie, de rythme. C’est envoûtant. La vallée des cerfs, des couguars et des grizzlis n’a besoin ni de touristes négligents, ni de nouvelles routes. Le Yaak a besoin d’être préservé, transmis tel quel aux générations à venir. Un témoignage pour les naturalistes de l’an 2100 ? En tout cas, un régal.

  • Mon ami le paysage

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    L'Escaut à Saint-Amand

     

    J'ai pour voisin et compagnon

    Un vaste et puissant paysage

    Qui change et luit comme un visage

    Devant le seuil de ma maison.

     

    (...)

     

    Emile Verhaeren, Mon ami, le paysage
    (
    Les Flammes hautes, 1917)

     

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  • Verhaeren au Caillou

    Un article enthousiaste de Guy Duplat m’a fait prendre il y a peu la route de Saint-Amand (Sint-Amands) : c’est juste à côté de la maison natale de Verhaeren que le Musée provincial, au premier étage de la bibliothèque communale, propose une exposition sur « Emile Verhaeren & Le Caillou-qui-bique », « lieu mythique lié à Verhaeren comme Combray à Proust ou les Marquises à Gauguin » (Duplat). Le nom du hameau vient d’un rocher saillant « à la silhouette d’un diable, (…) sujet d’innombrables contes et légendes » (Petit guide bilingue de l’exposition).

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    Sur la rive de l’Escaut, Saint-Amand vaut d’abord la visite pour ce site exceptionnel : la tombe de Verhaeren, où la dépouille de son épouse est venue le rejoindre, domine le fleuve. Tout près, l’église et une brasserie, De Veerman (Le Passeur), et l’embarcadère où un bac transporte promeneurs et cyclistes (très nombreux) d’une rive à l’autre toutes les demi-heures pendant l’été).

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    Sous les noms d’Emile et Marthe Verhaeren, cette inscription : « Ceux qui vivent d’amour vivent d’éternité. »

    Tableaux, sculptures, livres, manuscrits, photos, gravures, textes et lettres font revivre ces années 1899 à 1914 où les Verhaeren aimaient passer le printemps et l’automne dans leur résidence secondaire. La muséographie est chaleureuse : tables en bois de différentes hauteurs et dans tous les sens, avec des tiroirs à ouvrir par les visiteurs, comme y invite aimablement le conservateur du musée, tentures aux motifs végétaux, mur sous-bois (photographie). Toutes les légendes sont en français et en flamand.

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    De Degouve de Nuncques, deux peintures de l’auberge du Caillou-qui-bique. La maison des Verhaeren (installés alors dans un appartement de Saint-Cloud près de Paris), Marthe Verhaeren (Massin) la représente avec les poules devant une barrière en bois verte. Au départ, ce n’étaient que des étables. Léon Laurent, le propriétaire de la Crémerie, les a réaménagées pour eux. D’anciennes cartes postales et photos rappellent l’atmosphère de l’endroit, à l’époque fort fréquenté pour un bain de nature (vers 1900). « Je ne distingue plus le monde de moi-même, je suis le sol (…) et l’herbe des fossés où soudain je m’affale… » (Verhaeren, La multiple splendeur)

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    Marthe Verhaeren, La ferme du Caillou-qui-bique (détail)

    Stefan Zweig a souvent séjourné au Caillou et y appréciait la vie simple et naturelle de ses hôtes : « Est-ce bien une maison ? Pas même une maisonnette, ce n’est qu’une grange en briques, sans autre décor que les guirlandes de verdure et de roses qui s’accrochent sur le rouge brunâtre de la brique. C’est un ouvrier qui se tient sous les arbres : veston de velours gris, culotte bouffante, sans col ni cravate, des sabots aux pieds, plutôt laboureur, fermier d’Amérique que bourgeois bourgeoisant. » (Stefan Zweig, Souvenirs sur Emile Verhaeren)

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    Zweig entre Emile et Marthe Verhaeren sur le banc
    devant leur maison (Photo sur le site du musée)

    De Montald, autre visiteur régulier, les dessins à l’encre de Chine sont autant de portraits vivants. En 1907, dans une lettre à Charles Bernier, ami graveur et aquafortiste, Verhaeren confie avec humour ne pas toujours goûter le calme souhaité dans sa maison de campagne : on lui rend visite, beaucoup d’artistes, d’écrivains, de traducteurs ; on le sollicite – « Mon Dieu, que c’est embêtant d’être quelque chose ! »

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    Les poèmes de Verhaeren abondent dans l’exposition, on peut aussi en écouter dans une vidéo, comme « Toute la mer va vers la ville » (Le port) et « Je ne puis voir la mer sans rêver de voyage… » (Le voyage). La nature inspire le grand promeneur qu’était Verhaeren – « Je t’apporte, ce soir, comme offrande, ma joie / D’avoir plongé mon corps dans l’or et dans la soie / Du vent joyeux et franc et du soleil superbe… » (Les Heures d’après-midi) – et aussi les hommes « Il n’importe d’où qu’il me vienne / S’il est quelqu’un qui aime et croit / Et qu’il élève et qu’il soutienne / La même ardeur qui règne en moi » (strophe ajoutée à la main par le poète au tapuscrit de Flammes hautes).

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    Parmi les portraits, en voici deux de Verhaeren avec sa grande cape, son chapeau et sa canne, le plus petit, de dos, inspiré par celui de Montald, comme en recto verso ; ils sont l’un à côté de l’autre, non loin d’un tableau de Marthe Verhaeren montrant son époux à son bureau. Marthe Massin, que le poète considérait comme son « Saint Georges », est très présente dans l’exposition : oeuvres, photos, portraits, textes qui lui sont dédiés. Plusieurs artistes ont sculpté le buste de Verhaeren : César Schroevens (une copie en bronze près de l’accueil), Buleslaw Biegas (ci-dessous), Zadkine (à gauche sur la vue d'ensemble)…

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    On accède au petit salon adjacent par un palier où l’on peut lire près d’un haut relief cette phrase de Zweig : « Par-dessus la terre de ses pères son amour allait vers l’Europe, vers le monde tout entier, plus que le passé il aimait l’avenir ». On y voit un Portrait en redingote rouge de 1907 par Georges Henri Tribout, une belle illustration de Van Rysselberghe pour « Les errants », entre autres.

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    Lettre de L. Laurent à Verhaeren

    J’ai d’abord cru que cette exposition (jusqu’au 11 novembre 2012) se tenait au Caillou-qui-bique à Roisin (Honnelles), près de la frontière française. Après avoir visité l’exposition de Saint-Amand (un village dont je vous reparlerai bientôt), je suis bien sûr toute prête à prendre la route en direction de ce coin du Hainaut où le grand poète francophone de Flandre, le Belge, l’Européen, qui aurait pu décrocher le Nobel en 1911 à la place de Maeterlinck, se sentait vivre « double et triple ». Là aussi, nul doute, je sentirai la présence de celle qui m’a fait apprendre par cœur, et pour la vie, « Au passant d’un soir ».