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art - Page 12

  • Bobin chez Emily D.

    La dame blanche de Christian Bobin raconte, à sa façon non linéaire, la vie d’Emily Dickinson (1830-1886), résumée en dix lignes par Eduardo Galeano dans Mujeres (à lire sur Espaces, instants). Sortant peu de sa chambre d’Amherst, dans le Massachussetts, « Emily écrit des textes dont la grâce saccadée n’a d’égale que celle des proses cristallines de Rimbaud ».

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    Couverture de la première édition de Poèmes, publié en 1890

    Pour évoquer son existence et son œuvre, il commence par la mort d’Emily Dickinson, à cinquante-cinq ans. Susan, sa belle-sœur chérie, n’assiste pas à l’enterrement – parce que « son mari, Austin, frère d’Emily, y a invité sa maîtresse, Mabel Todd » – mais c’est elle qui l’a revêtue de la robe mortuaire « fraîchement repassée », « son ultime armure blanche ».

    Millicent, la fille de Mabel, six ans, qui « se souvient d’une mystérieuse dame en blanc aux cheveux roux qui ne sortait jamais », assure la transition vers la petite Emily de deux ans et demi confiée à la tante Lavinia quand sa mère va accoucher de Vinnie, la petite sœur. Emily voudrait rentrer chez elle, sa mère lui manque. Plus que son père, Edward Dickinson, trésorier du collège local, avocat, sénateur, dont les yeux noirs « vous fouillent, vous jugent, vous condamnent et finalement ne vous ont jamais regardé ».

    Dans les années 1850, la mort prend à Emily, vingt ans, plusieurs amies de son âge, puis Benjamin Newton, le secrétaire de son père qu’elle appelait « maître », qui lui prêtait des livres et l’encourageait à écrire. Cette année-là, le père triomphe : Amherst est reliée par le chemin de fer aux autres villes de la région, grâce à sa ténacité. « Mon père ne voit rien de mieux que « la vie réelle » - et sa « vie réelle » et « la mienne » entrent parfois en collision », écrit-elle.

    Heurtée par ses exigences, sa violence quand il fouette un cheval jusqu’au sang, elle cherche à ouvrir son cœur : elle joue du piano, elle fait le pain de la maison. Le père d’Emily mourra en 1874, sa mère aura une attaque de paralysie l’année suivante. « Les parents voient leurs enfants, jamais leurs âmes. Celle d’Emily tient dans une goutte de rosée. L’infime est son royaume. Elle contemple le ciel à travers le vitrail des ailes d’une libellule, et s’aménage un béguinage à l’intérieur d’une clochette de muguet. » Autour d’elle, « chacun veut être quelque chose, elle fait le rêve souverain de n’être rien et de mourir inconnue. L’humilité est son orgueil, l’effacement son triomphe. »

    De dix à vingt-quatre ans, la famille habite dans une maison toute en bois près du cimetière, pour Emily, « sa » maison d’où elle contemple les tombes. Puis on  retourne dans la première maison rachetée en 1855, la maison de son père, celle où elle est née et où elle mourra, entre la rue principale et un verger avec une serre.

    « Un  poète, c’est joli quand un siècle a passé, que c’est mort dans la terre et vivant dans les textes. Mais quand c’est chez vous, un enfant épris d’absolu, bouclé dans sa chambre avec ses livres, comme un jeune fauve dans sa tanière enfumée par Dieu, comment l’élever ? Les enfants savent tout du ciel jusqu’au jour où ils commencent à apprendre des choses. Les poètes sont des enfants ininterrompus, des regardeurs de ciel, impossibles à élever. »

    Austin, devenu à son tour trésorier du collège d’Amherst, est un conquérant, « cassant avec tous, sauf avec Emily ». Celle-ci sera la « petite mère » de son frère et de sa sœur qui nourrit les chats, « petits courtisans aux yeux d’or d’une dame en cachemire noir », balaie, fait les courses et assume son rôle : « Mon frère avait Amherst – et Emily avait la pensée. » Au collège, on la surnommait « Socrate ». Quand on veut convertir les élèves à la « nouvelle Eglise », Emily Dickinson est la seule à refuser. Le retour de son père après quelques mois d’absence signe la fin de ses études, « la maison se referme sur elle comme une huître sur sa perle. »

    « Quand nous avons tout perdu, quelque chose nous en prévient au creux du ventre, une meule de deux cents tonnes tombée du ciel dans nos entrailles » : sa mère qui dépendait d’elle meurt en 1882. « Emily sait quelque chose que les autres ne savent pas. Elle sait que nous n’aimerons jamais plus d’une poignée de personnes et que cette poignée peut à tout moment être dispersée, comme les aigrettes du pissenlit, par le souffle innocent de la mort. Elle sait aussi que l’écriture est l’ange de la résurrection. »

    Son jardin, son amour des fleurs, la robe blanche portée chaque jour après la mort de son père, les lys blancs, Higginson, « ancien pasteur, militaire luttant pour l’abolition de l’esclavage, homme de lettres curieux des écritures nouvelles » les découvre chez les Dickinson en août 1870. Emily lui soumet quelques poèmes, il est « soufflé ». Au retour, il écrit « ce qu’il vient d’entendre » de celle pour qui la poésie est une « affaire vitale », bouleversé par Emily, la « femme du dedans », la contemplative : la poète.

  • Du pouvoir

    meg wolitzer,les intéressants,roman,littérature américaine,roman d'apprentissage,new york,études,art,créativité,amour,amitié,culture« Ethan ? Il se moquait du pouvoir. Il portait des T-shirts Félix le chat et Gepetto et il continuait à dessiner dans des carnets à spirale. Posséder du pouvoir, c’était différent. Aucun d’eux n’était censé avoir du pouvoir, ce n’était pas une chose à laquelle ils avaient aspiré. Ils n’avaient pas aspiré à gagner de l’argent non plus, mais dans ce domaine, Jules et Dennis appartenaient désormais à une minorité. Lentement, le mouvement qui s’éloignait de la créativité et se rapprochait de la création d’argent devenait de plus en plus visible. »

    Meg Wolitzer, Les Intéressants

  • Les Intéressants

    Meg Wolitzer offre avec Les Intéressants (2013, traduit de l’anglais (américain) par Jean Esch, 2015) un gros roman sur six protagonistes qui se surnomment ainsi, « les Intéressants », lors d’un camp d’été à Spirit-in-the-Woods quand ils ont quinze, seize ans. Rien ne prédestinait Julie Jacobson à ce genre d’endroit où l’on mise sur la créativité – elle y est grâce à une bourse et à sa prof d’anglais qui la voyait se morfondre depuis la mort de son père au début de l’année. Elle n’en revient pas quand Ash Wolf, un soir, dans leur tipi de filles, l’invite à l’accompagner pour rejoindre « les autres ». C’est Julie qui raconte leur histoire.

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    En cet été 1974 où la publication des Hommes du Président va bientôt amener Nixon à démissionner, les autres se connaissaient déjà. Julie se sent d’abord extérieure au petit groupe quand Ash l’emmène dans le tipi de garçons où se trouvent Goodman Wolf, son grand frère, Ethan Figman, Cathy Kiplinger, et Jonah Bay, le fils de la chanteuse folk Susannah Bay, des adolescents « tous originaires de New York », le « noyau chaud » du camp qui rassemble des jeunes aux dons artistiques.

    Goodman, plus d’un mètre quatre-vingts, veut devenir architecte mais paraît assez indolent. Si Julie le trouve moins spectaculairement beau que sa sœur, moins soigné, il n’en est pas moins séduisant. Ash et lui fréquentent ce camp depuis leurs douze ans et y jouent un rôle essentiel. Goodman adore Günther Grass, Ash préfère Anaïs Nin. Julie, une fille dégingandée à la peau claire, est mortifiée de la « tête de caniche et de fleur de pissenlit » que lui font ses cheveux permanentés, une idée de sa mère. Ethan n’a pas non plus de physique avenant ; trapu, de l’eczéma sur les bras, il garde toujours sa chemise et, à la piscine, passe son temps à interroger Old Mo Templeton qui a travaillé avec Walt Disney.

    Ethan propose un joint à Julie et s’intéresse à elle. Les parents Figman se sont séparés, rien à voir avec les brillants parents Wolf, un banquier d’affaires et son épouse qui s’intéresse à l’art. Les premières fois que Julie prend la parole ce soir-là, ses remarques décalées plaisent à la petite bande : la banlieusarde insignifiante récolte des hurlements approbateurs. C’est Ash, qui deviendra sa meilleure amie pour la vie, qui la rebaptise alors : « Bravo, Jules ! »

    Une animatrice va bientôt les surprendre, les filles doivent retourner dans leur tipi. Ethan Figman les suit et propose à Jules de lui montrer « le contenu de son cerveau » : dans l’atelier d’animation, ses dessins punaisés partout révèlent un garçon « anormalement doué ». Quand ses parents se disputaient, il imaginait son personnage Wally Figman entrer en rapetissant dans une boîte à chaussures sous son lit, un monde parallèle, la planète Figland ; il en a même fait un dessin animé aux dialogues « à la fois brillants et idiots ». Jules est stupéfaite de tant d’originalité. Ethan, ravi de sa réaction, cherche à l’embrasser, mais elle le repousse. Déçu, le garçon ne se décourage pas : « Passe plus de temps avec moi et on verra ce que ça donne. »

    C’est le premier de ces « moments d’étrangeté », comme dit Ash, quand un grand moment survient qui ne ressemble pas du tout à ce qu’on croyait. Jules est heureuse de parler avec cette fille qui la comprend – pas comme sa sœur – et Ash apprécie que cette fille drôle et gauche, qui voudrait devenir une actrice comique, soit si enthousiaste. « On devrait toutes essayer de faire ce qu’on a envie de faire dans la vie » dit Jules, qui se sent « quelque part sur un axe entre Ethan et Ash, un peu écœurante, un peu désirable, pas encore réclamée par un côté ou l’autre. »

    Nous voici à la page 38 de ce roman de 594 pages qui plaira certainement aux étudiants des années 1970 comme aux autres : roman d’apprentissage, amitiés pour la vie, amours compliquées, jeunes qui cherchent leur voie dans un monde qui ne ressemble pas forcément à ce camp d’été où tout s’offrait à eux librement. Vont-ils réussir à vivre à la hauteur de leurs rêves ? Ethan le surdoué, probablement ; pour les autres, ce sera moins facile.

    Meg Wolitzer s’attache à tous ses personnages, qu’elle suit sur une quarantaine d’années. Née en 1959, elle a leur âge. Raphaëlle Leyris a écrit dans Le Monde que « le fait qu’elle soit une écrivaine décortiquant la vie intérieure de ses personnages, et les liens entre eux – le mariage, l’amitié, la famille –, ne lui permet pas d’obtenir un statut littéraire à la hauteur de son talent, en dépit du succès des Intéressants, qu’une couverture éclatante de couleurs contribua à faire passer pour une sympathique saga à lire à la plage, quand il était bien plus que cela. »

    Comment rester fidèle à soi-même, intéressant ou pas ? La romancière américaine analyse finement ce qui se passe en soi et avec les autres quand on cherche à devenir la personne qu’on voudrait être. Bien des choses diffèrent entre ceux qui vivent dans les beaux quartiers de New York et ceux qui habitent un petit appartement sans ascenseur, mais chacun a ses problèmes et doit se débrouiller pour aller de l’avant, dans le domaine de l’art ou dans un autre. 

  • Sainte-Marie

    Finch Ste Marie.jpg« A plusieurs reprises, l’œuvre graphique de Finch sera présentée au public sous forme d’ensembles assez importants : à Helsinki lors de l’exposition du groupe Septem en 1916, à Turku en 1925, à l’exposition d’art graphique finlandais de 1927, sans oublier la grande rétrospective organisée un an avant sa mort à Helsinki, qui rassemblera vingt-trois eaux-fortes et vernis mous. L’une de ses eaux-fortes semble lui avoir été particulièrement chère, puisqu’elle participe à chaque exposition dès 1905 : elle représente, en couleurs, la coupole de l’église Sainte-Marie de Bruxelles. »

    Heikki Malme, A.W. Finch, peintre-graveur 1897-1930

    Catalogue A.W. Finch, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1992, Bruxelles, Crédit communal.

    A.W. Finch, La coupole de l’église Sainte-Marie, Bruxelles, 1904-1905, eau-forte, Collection privée, Finlande

  • Finch, peintre et céramiste

    Voici un autre artiste du groupe des XX, ce cercle belge d’avant-garde et de réputation internationale, très actif de 1883 à 1893 : Alfred William Finch, né à Bruxelles en 1854 et décédé à Helsinki en 1930. Une belle rétrospective lui a été consacrée en 1992 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, après avoir été présentée en Finlande au Musée de l’Ateneum.

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    En couverture du catalogue, un détail de
    A.W. Finch, Les falaises au Southforeland, 1892

    Pour rappel, c’est Willy Finch qui figure de profil dans La musique russe d’Ensor, où il écoute une pianiste (la sœur d’Ensor, selon certains ; Anna Boch, selon d’autres). Comme Ensor, dont il est très proche au début (le père d’Ensor est anglais comme les parents de Finch), comme Anna Boch et Théo Van Rysselberghe, Finch est un « vingtiste » à Bruxelles, avant de faire partie du groupe finlandais Septem.

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    A.W. Finch, Le chenal à Nieuport, 1889

    Le catalogue est signé par des experts belges et finlandais, ce qui rend bien compte du double parcours de cet artiste anglo-belge. En Belgique, il est surtout connu pour ses peintures pointillistes, mais il y a aussi innové dans l’art de la céramique, qu’il développera en Finlande où il a renouvelé et enseigné cet art.

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    A.W. Finch, Les meules, 1889, Musée d'Ixelles, Bruxelles

    A ses débuts, Finch s’intéresse au paysage, dans l’esprit de Guillaume Vogels qui excelle à rendre les atmosphères nuageuses. Van Rysselberghe n’est pas le seul à s’enthousiasmer pour les idées neuves de Seurat ; avant lui, même, Finch est ébloui par le pointillisme. En 1902, il écrit un article sur « Georges Seurat et la technique néo-impressionniste » pour la revue Euterpe. Van Rysselberghe change sa manière de peindre des portraits, Finch renouvelle son approche du paysage « à travers sa structure, sa synthèse formelle et son rythme » (Philippe Roberts-Jones).

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    A.W. Finch, Verger à La Louvière, 1890, Ateneum, Helsinki

    Séduit également par le renouveau des arts appliqués, à la suite de Ruskin et Morris et du mouvement Arts & Crafts, Finch va travailler aux faïenceries Boch à La Louvière, collaborer avec Henry Van de Velde pour sa maison Bloemenwerf à Uccle. Un comte suédois, Louis Sparre, remarque ses créations et l’invite à diriger la firme de céramique Iris à Porvoo/Borga. « Ainsi un artiste né à Bruxelles, au sang britannique, devint-il l’un des principaux ferments d’une orientation majeure du design au XXe siècle : l’école finlandaise » (Ph. R.-J.) 


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    A.W. Finch, Pot à lait, vers 1901,
    Terre cuite, glaçure à décor sgraffité,
    rehaussé de points blancs
    (sous la base : A.W.F. / IRIS / Finland)
    MRBAB, Bruxelles

     

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    A.W. Finch, Vase, vers 1900,
    Céramique, glaçure vert-bleu, Iris, 
    H. 20,5 cm
    (Bukowkis auctions)

     

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    A.W. Finch, Tasse en faïence avec décor "vague et lune"
    pour La Maison Moderne à Paris,
    Iris, Porvoo, Finlande, H. 9,5 cm
    (Collectors Weekly)

     

     

     

    De 1890 à 1897, il a appris le métier chez Boch Keramis, expérimenté « oxydes, glaçures et cuissons », puis il a travaillé à Virginal et surtout à Forges, dans une région réputée pour sa poterie populaire et utilitaire. Finch poursuivra ce travail à Porvoo et y fera évoluer les couleurs et les décors, tout en exposant ses créations en Belgique à La Libre Esthétique (mouvement qui a succédé aux XX). 

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    A.W. Finch, Paysage, soleil couchant, 1892, Musée d'art de Turku, Finlande

    Celui-ci n’abandonne pas la peinture ni le dessin pour autant. Il arrive en Finlande à l’automne 1897, « un moment particulièrement favorable de l’évolution des arts graphiques finlandais » (Heikki Malme). Il a déjà réalisé des eaux-fortes en Belgique et renoue avec la gravure, inspiré par le thème de Porvoo, « petite ville aux ruelles étroites et aux cours pittoresques » où il s’est installé à son arrivée. Quand la firme Iris ferme ses portes, il devient en 1902 professeur de gravure à l’Ecole de dessin de la Société des Beaux-Arts de Finlande et professeur de céramique à l’Ecole centrale des Arts décoratifs.

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    A.W. Finch, Le Pier de Rosehearty, 1910, Ateneum, Helsinki

    L’enseignement l’appelle à Helsinki, où il retourne aussi à la peinture, à la gravure et au dessin. Il correspond régulièrement avec son ami Georges Lemmen, qui l’encourage à envoyer des œuvres aux expositions : en 1912, 34 peintures et des céramiques à Paris (Galerie Bernheim Jeune) ; dès 1913, à l’Ateneum avec le groupe Septem.

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    A.W. Finch, Profil de femme, 1915, Finnish National Gallery

    Finch continue à peindre surtout des paysages, de Finlande et des pays où il voyage : Angleterre, Italie, sud de la France. Dégagé du respect strict des principes du divisionnisme, il laisse libre cours à plus de spontanéité dans l’impression. L’année précédant sa mort (en 1930, des suites d’une opération), une grande rétrospective A.W. Finch a eu lieu au Taidehalli d’Helsinki, « une fête pendant laquelle le spectateur ressent l’intense émotion que peuvent susciter la sensibilité des formes et le triomphe des couleurs, qui caressent l’œil et réveillent l’esprit », selon le critique Onni Okkonen. « Une seule vie, c’est bien trop court pour l’Art » avait déclaré Finch en 1928.