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Culture - Page 214

  • Amis de la montagne

    Le roman de Paolo Cognetti Les huit montagnes (2016, traduit de l’italien par Anita Rochedy) est tout à fait à la hauteur des éloges lus dans la presse et dans la blogosphère : la passion du père pour la montagne, d’abord pesante pour son fils (le narrateur), imprègne toute leur vie de famille. Les parents avaient quitté la campagne pour vivre à Milan. « Leurs premières montagnes, leur premier amour, ça avait été les Dolomites. » Ils s’étaient mariés au pied des Tre Cime di Lavaredo – un mariage rejeté par les parents de la mère, célébré entre amis, en anorak, un matin d’octobre 1962.

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    Photomontage : https://www.gliscrittoridellaportaaccanto.com/

    A Milan, ils habitent au septième étage, sur un grand boulevard, dans le vacarme. La mère infirmière travaille comme assistante sanitaire, elle accompagne les femmes enceintes jusqu’au premier anniversaire du bébé. Le père, chimiste, n’en peut plus des grèves et des licenciements dans l’usine, dort mal. Vers la fin des années 1970, ils reprennent leurs chaussures de marche : cap à l’est, « direction l’Ossola, la Valsesia, le val d’Aoste, montagnes plus hautes et sévères »

    Découvrant le mont Rose, son père tombe amoureux de la région. Il lui faut les trois mille, les glaciers ; sa mère préfère les deux mille ou mille, la vie des « villages de bois et de pierres ». C’est elle qui trouve une maison, en 1984, dans le village de Grana. Pour le père, ce qui compte alors, c’est de monter au sommet ; pour la mère, d’agrémenter la vieille maison et aussi de pousser son fils Pietro à se lier davantage avec les autres.

    Le torrent tout proche devient le terrain de jeu de l’enfant ; il finit par faire connaissance avec un garçon qui garde des vaches dans les prés, Bruno Guglielmina, qui a quelques mois de plus que lui, sans savoir encore qu’il se fait un ami pour la vie. C’est pour le retrouver à l’alpage que le garçon va suivre son père en haute montagne et apprendre ses règles : prendre un rythme et s’y tenir sans s’arrêter ; ne pas parler ; aux croisements, choisir la route qui monte.

    Heureusement sa mère lui a appris le nom des arbres et des plantes – « pour mon père, la forêt n’était rien d’autre qu’un passage obligé avant la haute montagne ». Il n’a pas son endurance, mais parvient tout de même à le suivre jusqu’à la cime où son père s’arrête enfin pour lui passer en revue « les quatre mille d’est en ouest, toujours du premier au dernier, parce qu’avant d’y aller, il était important de les reconnaître, et de les avoir longtemps désirés. »

    A la mort de son père, à soixante-deux ans, Pietro en a trente et un : « Je n’étais pas marié, je n’étais pas entré à l’usine, je n’avais pas fait d’enfant, et ma vie me semblait à moitié celle d’un homme, à moitié celle d’un garçon. » Il vit seul dans un studio à Turin. Fasciné par les documentaires, il s’est inscrit à une école de cinéma. Son père lui a légué une propriété à Grana, dont il ne sait rien, mais où Bruno va le conduire, lui qui a beaucoup accompagné son père dans ses courses en montagne.

    « Une paroi de roche lisse, haute, inhabituellement blanche, tombait sur ce plateau tourné vers le lac. De la neige dépassaient les restes de trois murs à sec, taillés dans la même roche blanche (…). Deux murs brefs et un long devant, quatre par sept, comme disait mon plan cadastral. » Un petit pin cembro. « Le voilà, mon héritage : une paroi de roche, de la neige, un tas de pierres de taille, un arbre. »

    Bruno était avec le père de Pietro quand il a vu et puis voulu ce terrain, « la barma drola » (la roche étrange), pour y construire une maison. Il en a dessiné les plans et fait promettre à Bruno de la construire. Pietro n’ayant pas d’argent, son ami lui propose de payer uniquement le matériel et de lui donner un coup de main. Ce sera « la maison de la réconciliation ».

    « Bruno et moi vivions peut-être le rêve de mon père. Nous nous étions retrouvés dans une pause de nos existences : celle qui met fin à un âge et en précède un autre, même si ça, nous ne le comprendrions que plus tard. » Cette maison devient le centre du monde pour Pietro, il y amène des amis, un jour une fille, Lara, qui tombe elle aussi amoureuse des alpages.

    Puis il repart. Sa passion pour l’Himalaya est la plus forte et quand Bruno, attaché pour la vie à « sa » montagne, l’interroge au retour de son premier voyage au Népal, il répond que « débarquer là-bas, c’est comme voir enfin un temple en entier après avoir contemplé des ruines toute sa vie. »

    Une lecture à ne pas manquer pour tous ceux qui aiment la montagne. Ceux qui ont fréquenté les chemins du Piémont ou du val d’Aoste retrouveront dans Les huit montagnes (prix Strega, prix Médicis étranger, 2017) des impressions inoubliables, en plus d’une belle approche des liens familiaux et de l’amitié.

  • Danses obscures

    eric vuillard,l'ordre du jour,récit,littérature française,histoire,nazisme,années 1930,allemagne,autriche,anschluss,culture,louis soutter,peinture« Ainsi, peut-être qu’au moment où Hitler jette à la tête de Schuschnigg son ultimatum, au moment où le sort du monde, à travers les coordonnées capricieuses du temps et de l’espace, se retrouve un instant, un seul instant, entre les mains de Kurt von Schuschnigg, à quelques centaines de kilomètres de là, dans son asile de Ballaigues, Louis Soutter était peut-être en train de dessiner avec les doigts sur une nappe en papier une de ses danses obscures. Des pantins hideux et terribles s’agitent à l’horizon du monde où roule un soleil noir. Ils courent et fuient en tous sens, surgissant de la brume, squelettes, fantômes. Pauvre Soutter. Il avait déjà passé plus de quinze ans dans son asile, quinze ans à peindre ses angoisses sur de mauvais bouts de papier, des enveloppes usagées, dérobés à la corbeille. Et, à cet instant où le destin de l’Europe se joue au Berghof, ses petits personnages obscurs, se tordant comme des fils de fer, me semblent un présage. »

    Eric Vuillard, L’ordre du jour

    Louis Soutter, Si le soleil me revenait
    © Elizabeth Legros Chapuis, "Soutter à la Maison Rouge" (Sédiments)

     

  • Le rapport Vuillard

    En 150 pages et seize chapitres, L’ordre du jour d’Eric Vuillard raconte des jours si peu ordinaires du temps de l’Allemagne nazie. D’abord le 20 février 1933, quand vingt-quatre industriels allemands (Opel, Vögler, Krupp et les autres) se rendent au Palais du Président du Reichstag où Goering, « débonnaire », et Hitler, « souriant », lèvent des fonds pour leur parti en vue des élections du 5 mars. L’invite « certes un peu cavalière » ne surprend pas ces hommes « coutumiers des pots-de-vin et des dessous-de-tables ».

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    Le Reichstag en 1932, Berlin (Das Bundesarchiv

    Ce n’est pas un roman, mais un « récit » de l’écrivain et cinéaste qui déroule, séquence par séquence, les faits, les actes, les tactiques. Loin de l’impassibilité, l’auteur rend de l’épaisseur à ces entrevues entre hommes de pouvoir en décrivant leur tenue, leurs gestes, reprend leur conversation quand les termes en sont connus. « On accable l’Histoire, on prétend qu’elle ferait prendre la pose aux protagonistes de nos tourments. On ne verrait jamais l’ourlet crasseux, la nappe jaunie, le talon de chéquier, la tache de café. Des événements, on ne nous montrerait que le bon profil. »

    L’histoire est ici affaires d’hommes : ceux qui ordonnent, ceux qui hésitent, ceux qui obéissent, ceux qui résistent. Eric Vuillard donne à chacun des intervenants sa façon d’être – ce sont des êtres humains, aussi insupportables soient leur goût de la conquête, leur mépris, leur cynisme, leur lâcheté. Le récit des étapes de l’Anschluss, de la première invitation du chancelier Hitler à Kurt von Schuschnigg, le chancelier autrichien, à l’annexion pure et simple de l’Autriche, est très impressionnante.

    Eric Vuillard rappelle les faits et gestes les plus lourds de conséquences des responsables qui, en Europe, ont pris la mesure ou non de ce qui se tramait à la veille de la seconde guerre mondiale. Il n’épargne pas les protagonistes des prétendus pourparlers de paix, du traité de Munich. On n’oubliera pas le manège de l’ambassadeur du Reich, Ribbentrop, au déjeuner d’adieu à Londres, invité par Chamberlain. Ni les « plus de mille sept cents suicides en une seule semaine » en Autriche. L’ordre du jour, récit « sans invention, sans imagination » (dixit Vuillard pour se démarquer de la fiction), a obtenu le prix Goncourt 2017.

  • Flamboyant

    Comment ne pas s’arrêter devant cette façade de 1913, avenue des Azalées, sans admirer sa porte et son décor de style néogothique flamboyant (à droite) ? Elle forme un duo avec la maison voisine, conçue en 1920 par les mêmes architecte et propriétaire, elle aussi ornée de plusieurs sculptures (dues à Georges Fiers).

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    Accroupis à gauche et à droite de la belle porte,
    un érudit et un musicien.  

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    Le plus étonnant se situe sur la logette (petit ouvrage en surplomb sur un seul étage) : un fou, avec tous ses attributs. Il est surmonté d’un porc-épic faisant face à un serpent, entre deux écureuils. De part et d’autre de la logette figurent les noms de l’architecte Félix Van Meir et du sculpteur L. Talpe. Aux passants, à tous les étages, ils offrent depuis plus d’un siècle motifs végétaux, animaux, mascarons, blason…

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  • Quartier des Azalées

    Le mât de Lalaing était le point de ralliement pour cette Estivale dans le quartier des Azalées, « l’autre quartier des fleurs », dixit Yves Jacqmin, notre guide pour cette promenade guidée en haut du parc Josaphat. Près de l’arrêt « Azalées » du bus 66, il attire notre attention vers l’aigle héraldique sous l’oriel d’une maison de style beaux-arts – le « culot » – au 15 de l’avenue Paul Deschanel ; nous en verrons un autre plus loin sur le parcours.

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    C’est en 1900 que cette section du boulevard Vande Putte a reçu le nom du président français, dans la continuité de la première, rebaptisée avenue Voltaire. (Choix francophiles qu’on retrouve dans ces résidences dont je vous ai un jour montré les portes.) Paul Deschanel, fils d’un républicain condamné à l’exil après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, est né à Schaerbeek en 1855. « Il a Victor Hugo pour parrain spirituel qui le présente comme le « premier-né de l’exil » » (Wikipédia). La Belgique a aussi été une terre d’accueil pour les communards.

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    L’immeuble à appartements de style Art Déco, de l’autre côté de l’avenue Deschanel (ci-dessus), date de la fin des années 1920. On a construit ici pour la classe moyenne, la bourgeoisie aisée. L’avenue des Azalées, le long du parc, accueillait des notables (photo 1). Nous passons sur le pont du chemin de fer, dont l’ancien tracé « passait à l’air libre à l'emplacement des actuelles avenues Deschanel et Voltaire » ; en 1902, on a déplacé la ligne de quelques dizaines de mètres vers l’est et construit des ponts sur tout son parcours. Nous allons observer dans ce quartier bâti de 1911 à 1913 une tendance bien belge à l’individualisme : il faut se différencier de son voisin. Même dans les ensembles de cinq ou six maisons parfois du même architecte, on se distingue par le style ou par l’ornementation. L’éclectisme domine.

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    Le glacier Cocozza (photo 1 et ci-dessus) occupe l’ancien Palace Josaphat : c’était, très bien située en début d’avenue près du parc, une brasserie fort fréquentée, aux nombreuses terrasses dont une sur le toit. Cet immeuble « de style éclectique d’inspiration Art nouveau » conçu par Gustave Strauven a été fort transformé dans les années vingt. On retrouve encore les initiales « PJ » dans les sgraffites.

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    Nous obliquons à droite dans la rue des Pâquerettes. Au 118, une façade atteste du goût vivace pour le néo-Renaissance : pignon en cloche, briques rouges et pierre blanche, décor de losanges. Le balcon du premier étage l’alourdit, celui du dernier est plus réussi. Notre guide fait remarquer le manque d’alignement entre les maisons, les hauteurs variées reflètent une grande tolérance urbanistique ; les dérogations obtenues par les uns constituent des précédents pour les suivants.

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    Une participante habite le 114 et aimerait une explication des initiales de part et d’autre de la porte de garage aménagée au milieu du siècle dernier, bien intégrée et respectueuse des matériaux d’origine avec sa porte en bois. Cette maison bourgeoise porte le monogramme de l’architecte Adolphe Puissant. La façade du 102 a été sablée récemment, de style néo-éclectique d’inspiration Art nouveau. L’entrée asymétrique est originale, ainsi que les fenêtres au-dessus de la porte séparées par un sgraffite et l’oculus à bec sous une corniche ornée d’une frise.

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    Dans un style plus géométrique, plus épuré, avec un beau contraste entre les briques et la pierre bleue, le 94 (Jean de Ligne) aussi a été bien rénové en conservant les petits-bois aux fenêtres. Le 86, avec son bow-window, rompt l’alignement entre les étages de maisons mitoyennes. Que de choses à observer dans cette rue : une curieuse imposte oblongue au 68, des encadrements de fenêtres, des châssis à fines baguettes, des sgraffites…

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    A l’entrée de la rue Fontaine d’amour, l’architecte René Bartholeyns a donné beaucoup de caractère aux numéros 1 et 3 (un immeuble de rapport et sa propre maison). Yves Jacqmin fait remarquer l’étroitesse des quatre maisons suivantes (à partir de celle au drapeau, à gauche) et la façon dont elles se distinguent les unes des autres, quoique dues au même architecte. « Étroitesse compensée en façade par la polychromie de l’ensemble, l’originalité renouvelée des décrochements et le jeu des corniches. » (Inventaire du patrimoine architectural)

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    Une évolution vers l’Art Déco se dessine au 48 de la rue des Pâquerettes, avec son décor de fruits ; il est suivi d’une enfilade de maisons à la fois semblables et différentes. Nous nous arrêterons aussi en face du 16, une façade où la fantaisie, en particulier dans le jeu des briques, relève du kitsch – qui appartient aussi à l’histoire de l’art, déclare notre guide. Au 12, il signale de beaux amortissements en pierre bleue (éléments décoratifs au sommet d’une élévation) d’inspiration Art nouveau, détails que l’on ne voit pas quand on n’y est pas attentif !

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    Nous voici à l’avenue Général Eisenhower (depuis 1944), anciennement avenue des Hortensias : ses habitants avaient à cœur d’y planter des hortensias dans leurs jardinets ornés de grilles, comme on peut le voir sur une photo ancienne (IPA). La façade du 19 en rappelle une autre de l’avenue Louis Bertrand, du même architecte, dans le style néo-Renaissance. Son jardinet a disparu au profit d’un emplacement de voiture.

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    Du côté pair, d’inspiration pittoresque, le 24 (Jean Coppieters) a belle allure après une rénovation très récente. La maison a obtenu la médaille d’argent au Concours de façades de 1913 organisé par Schaerbeek. Elle arbore son nom, « Villa des Hortensias », sur un décor de fleurs très réussi. Ses boiseries précédemment blanches ont été peintes en vert, le rez-de-chaussée n’est pas encore terminé ; l’ensemble est recherché, avec un décor au sol soigné devant les portes.

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    Après de belles maisons au 29 et au 31, nous observons au 41 les choix nouveaux de l’Art Déco : des formes polygonales, des fenêtres plus modernes. Ce style peut revêtir des apparences très différentes, comme le montre la comparaison entre le 69, avec ses vitraux et ses bandeaux qui échappent à l’abstraction, et l’immeuble à appartements en face, avec ses bas-reliefs. L’Art Déco géométrise les formes mais ne renonce pas à l’ornement, contrairement à l’architecture héritière du Bauhaus.

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    Pendant que notre guide commente une maison Art nouveau au 94, un des participants attire mon attention vers une maison blanche un peu plus loin, avec de belles sculptures aux extrémités des balcons du dernier étage et au pied des pilastres. Et revoici, au 105-107, un aigle sous oriel, très stylisé cette fois, sous une baie vitrée à angles coupés. On ne remarque pas tout de suite qu’il s’agit de deux maisons (Jean Marchal, 1927-1928) avec une seule porte d’entrée, l’entrée carrossable donnait accès à des magasins.

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    La promenade guidée se termine sur l’avenue des Azalées, avec ses belles maisons donnant sur le parc Josaphat, très recherchées. Styles beaux-arts, néo-Renaissance, Art Déco, moderniste s’y côtoient. Après le 66 et le 60 – ici tous les numéros se suivent sur un seul côté –, nous nous arrêtons devant la maison personnelle de Louis Bertrand, au 51.

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    Ce vendeur de journaux puis apprenti marbrier s’est élevé dans la société en suivant des cours du soir ; en plus du Parti Ouvrier belge et du journal Le Peuple, l’homme politique est un des fondateurs du Foyer schaerbeekois, première société de logements sociaux en région bruxelloise. Joseph Diongre a conçu cette maison bourgeoise aux garde-corps originaux. A côté, deux immeubles de rapport « en miroir », de style éclectique, ont été achevés après la première guerre mondiale par le Foyer schaerbeekois.

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    A l’angle de la rue Fontaine d’amour, l’ancien café des Azalées, aujourd’hui le sympathique café Central Park, occupe le rez-de-chaussée d’un immeuble néo-Renaissance de Jean Teughels, où figurent une étoile de David (par association avec « Josaphat » ?) et, plus haut, une statue non identifiée. Pour ce qui est des sculptures, on ne peut manquer les numéros 33 et 32 au décor d’inspiration médiévale (ce sera pour le billet suivant).

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    Derniers coups d’œil de notre belle balade estivale : au 31, un des premiers sgraffites restaurés par Monique Cordier, qui en a redécouvert la technique, malheureusement déjà noirci après quelques années ; au 27, une façade moderniste de 1929 aux carreaux gris ; au 22, joli point final, non pas un sgraffite mais une remarquable mosaïque représentant des enfants… et des fleurs d’azalées !