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Bruxelles - Page 27

  • Parti

    Alechinsky (125) Le temps qui nous est parti.jpgParmi les dons récents d’Alechinsky aux MRBAB, ce message tracé de droite à gauche et inversement : « Le temps / qui nous / est parti ». Ce peintre ambidextre « possède et entretient cette double dextérité de la main qui peint et de celle qui dessine », rappelle Johan-Frédérik Hel Guedj dans L’Echo.

    « Parti » n’est pas seulement le participe passé de partir au sens de s’en aller, il signifie aussi, dans un usage archaïsant, partagé ou divisé en parties ; « imparti » est plus courant aujourd’hui. Avons-nous assez conscience du temps qui nous est accordé ? La question se pose à chacun, la question se pose à tous.

    alechinsky-A la ligne.jpg

    Pour partager un peu de bleu, en plus des sinuosités à partir du « A » (initiale vue aussi dans « Mesure battue »), voici une eau-forte qui m’a également retenue à l’exposition : elle s’intitule « A la ligne ». Point.

    © Pierre Alechinsky / Sabam,
    Le temps / qui nous / est parti, 2004,
    Gomme du Sénégal, encre et lavis sur vergé du XVIIIe siècle, Bruxelles, MRBAB

    © Pierre Alechinsky / Sabam, À la ligne, 1973,
    Eau-forte couleur sur papier Japon fait main, Bruxelles, MRBAB

    Exposition Pierre Alechinsky, Carta canta > 01.08.2021

     

  • Alechinsky, encres

    « Aujourd’hui, Pierre Alechinsky a 93 ans et continue à faire « chanter le papier » », écrit Géraldine Barbery dans le Guide du visiteur (source des citations) de  « Carta canta », l’exposition proposée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique jusqu’au premier août prochain. Ou « comment un artiste qui aura maintes fois réinventé l’art graphique au fil de son exploration créative, ouvre le chant de tous les possibles », peut-on lire sur le site des MRBAB.

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    A consulter ou télécharger ici

    Près de 150 œuvres ont été choisies dans les collections qui comportent « plus de 270 dessins, tableaux, estampes, sans compter les livres illustrés », rappelle Michel Draguet. On découvre en trois temps ces œuvres sur papier : au rez-de-chaussée, en bas des escalators et au niveau -3. Plus de noir et blanc que de couleur, peu de grands formats (aux dimensions précisées sous les illustrations), mais une diversité qui rend compte du parcours d’un gaucher magnifique dont une belle rétrospective a eu lieu ici en 2008. Ne pas manquer les deux œuvres monumentales exposées dans le forum, dont « Passerelle II ».

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    © Pierre Alechinsky, Coiffeur, 1948, Eau-forte sur papier Arches, Bruxelles, MRBAB
    (Photos prises sans flash)

    Neuf eaux-fortes de 1948 figurant des métiers sont les premières œuvres exposées et les plus anciennes : des bonshommes faits d’objets assemblés, « à la fois enfantins et sophistiqués ». « Soleil » relève déjà d’un geste plus souple, comme celui de Walasse Ting (1929-2010) qui apprend à Alechinsky « la manière chinoise » de dessiner au pinceau, « le papier au sol, le bol d’encre à la main, le corps entier mobilisé ». Dès lors, la création spontanée s’éloigne de la représentation sans pour autant devenir abstraite.

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    © Pierre Alechinsky, Soleil, 1950, lithographie sur vélin d’Arches, Bruxelles, MRBAB

    « Cadeau » : le peintre a peint son fameux pinceau trésor, en « poils de chèvre soyeux sur bambou de première qualité », un cadeau reçu du grand calligraphe Shyriu Morita (1912-1998) à Kyoto. Alechinsky est revenu bouleversé d’un voyage au Japon en 1955 : « L’encre prend bientôt définitivement la place de l’huile, le papier, posé à plat dans l’atelier, remplace désormais la toile sur châssis et chevalet. Le pinceau prolonge le corps […] ».

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    © Pierre Alechinsky, Cadeau, 1993, Encre de Chine sur vergé du XIXe siècle, Bruxelles, MRBAB

    Partages artistiques, participation au mouvement CoBrA, tout concourt à la grande puissance expressive de « La Nuit polaire », le premier grand format de l’exposition. Cette « nuit d’encre » peinte sur papier (marouflé sur toile) impressionne par sa noirceur, son dynamisme, ses figures monstrueuses, comme un « magma » monumental.

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    © Pierre Alechinsky, La Nuit polaire, 1964, Encre sur papier marouflé sur toile, 151 x 236, Bruxelles, MRBAB

    Une autre rencontre inspirante se produit quand il travaille avec son ami le sculpteur Reinhoud dans l’Oise. « Sur une table, ce dernier abandonne des pelures d’oranges « scalpées » d’une seule venue. Sculptures à part entière, volutes naturelles, leurs lignes serpentines serviront de modèles aux deux artistes. » On en trouve de nombreuses variations, dont ces pelures en grand format dans « Rein comme si de rien », encre entourée de taches de couleurs (ci-dessous), comme dans « De toutes parts » avec sa bordure « all-over ».

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    © Pierre Alechinsky, Rein comme si de Rien, 2004-2007,
    Encre sur papier marouflé sur toile, bordure à l’acrylique, 189 x 185, Bruxelles, MRBAB
    (Reinhoud est décédé en 2007)

    Beaucoup d’humour aussi dans cette expo, voyez « Profil couchant, soleil levant » avec une tête au chapeau qui disparaît peu à peu dans le haut. A New York en 1965, Alechinsky a vu dans Central Park, du cinquantième étage, « une gueule débonnaire de monstre » prêt à dévorer ce qui l’entoure, et il a décidé de nourrir ce monstre des histoires dessinées autour : ce sont ses premières « remarques marginales »,  sa première acrylique dans l’atelier de Walasse Ting et son premier marouflage. Avant-après : une « nouvelle impulsion » est donnée à son travail. Il va faire peau neuve.

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    © Pierre Alechinsky, Central Park, 1965, Encre et lavis sur papier du XIXe, Bruxelles, MRBAB

    Au bas des escalators, de grandes eaux-fortes verticales témoignent de choix divers : « Case par case » ou en deux parties, inégales, ou encore laisser courir le « pinceau voyageur » sur toute la feuille. Chacune de ces œuvres comporte, tel un cachet de calligraphe sur une estampe, un peu de rouge qui fait signe : lignes ou petit motif circulaire.

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    © Pierre Alechinsky, Sphinge se demandant quoi, 1980, Lithographie et eau-forte (couleur) sur papier Japon, Bruxelles, MRBAB
    (à droite et détail ci-dessous)

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    © Pierre Alechinsky, A propos de Binche (II), 1967, Encre de Chine et lavis sur vergé ancien, Bruxelles, MRBAB

    Peu à peu, on reconnaît les motifs de prédilection d’Alechinsky : la spirale, le serpent, la pelure d’orange – et voici le chapeau de plumes d’autruche du Gille de Binche, qui deviendra volcan à l’occasion, dans la dernière partie de l’exposition.

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    © Pierre Alechinsky, Labyrinthes d’apparat, 1973, cinq lithographies sur vélin d’Arches, Bruxelles, MRBAB

    Des couleurs acryliques, des lithographies, des estampages… On y montre des peintures à l’encre sur ces vieux papiers qui passionnent le peintre, ce qui me rappelle la splendide exposition de La Louvière, « Palimpsestes ».

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    © Pierre Alechinsky, Parfois c’est l’inverse, 1970, Acrylique sur papier collé sur toile ;
    le papier de la prédelle provient d'un registre du XVIIe siècle, 183 x 298, Bruxelles, MRBAB

    « Parfois c’est l’inverse », une œuvre-phare de la collection des MRBAB, peinte à l’acrylique, comporte une prédelle à l’encre sur un registre ancien, le tout marouflé sur toile. Sous l’illustration de cette peinture-encre, à la fin du Guide du visiteur, Géraldine Barbery reprend la définition du dessin par Christian Dotremont : « C’est de l’écriture dénouée et renouée autrement. »

  • Propreté

    Varia d'été (1).jpgSi j’aime vous montrer les beaux côtés de Schaerbeek, les façades pimpantes plutôt que les maisons négligées, la commune connaît aussi des problèmes difficiles à régler. Celui de la propreté, par exemple. Je dois reconnaître que la Flandre fait beaucoup mieux que la région bruxelloise en cette matière.

    On a beau décourager les dépôts sauvages d’une manière ou d’une autre, certains continuent à se débarrasser de leurs déchets n’importe où, en particulier près des bulles à verre, même près des nouvelles bulles enterrées. Ce panneau planté au square Huart Hamoir a le mérite d’informer sur les solutions pratiques.

  • Varia d'été

    L’été s’est déclaré à Bruxelles bien avant le solstice, cette année, et ce mois de juin largement ensoleillé a fait oublier le triste mai, gris et trop frais. Les floraisons abondent dans les jardinets de ville, je m’en émerveille à chaque promenade. Les roses trémières déploient leur palette de couleurs, les rosiers ne sont pas en reste.

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    J’aime quand, échappée naturellement d’un jardin ou d’un parterre ou semée par quelque fantaisiste, une plante surgit à l’imprévu, comme cette mauve au pied d’un réverbère.

     

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    Quand une fleur jamais vue attire l’attention, telles ces boules de belle allure – ail d’ornement ? – au-dessus de pivoines encore en boutons. Reflets dans une fenêtre parée de géraniums de balcon...

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    Quand une alliance de tons inattendue retient le regard
    ou le bord effrangé d’une passerose
    ou son cœur de fleur plus foncé…

     

     

     

    Les travaux de réaménagement du rond-point entre l’avenue Demolder et le square Riga s’achèvent et tout le monde est content de voir disparaître les barrières du chantier, en particulier les clients qui ont retrouvé la terrasse du café Riga depuis sa réouverture. J’attends avec impatience le retour de l’olivier du rond-point où un supporter des Diables Rouges a planté un drapeau belge à sa place (un petit drapeau suisse a suivi ; avec l’Euro foot, les drapeaux nationaux flottent en nombre dans le quartier). Et les nouvelles plantations dans les parterres aménagés dans les trottoirs élargis (pas visibles sur la photo).

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    21, 22, 23 juin 2021, ciel de pluie. Les autres photos datent de jours précédents.

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    De l’autre côté du square, l’avenue Georges Eekhoud, où les travaux d’égouttage ne sont pas encore tout à fait terminés, ne manque pas de charme ; j’y reviendrai peut-être ici un jour, quand il sera plus aisé de prendre des photos.

     

     

     

    Varia Le coq rouge.jpg

    Georges Eekhoud (1854-1927), un écrivain belge dont je n’ai lu que des extraits, avait fondé une revue littéraire, Le Coq Rouge (1895-1897), où Eugène Demolder, Maurice Maeterlinck et Emile Verhaeren figuraient dans le comité de rédaction. Les avenues à leur nom les rapprochent encore aujourd’hui dans ce quartier schaerbeekois. Si cette revue vous intéresse, je vous recommande la lecture du texte fondateur, « Le Coq rouge » (en pdf, source de l’illustration).

    De mes balades sur la Toile, je vous rapporte enfin deux liens vers Mu in the City : le premier à propos de l’autre exposition d’Elise Peroi déjà évoquée ici, le second sur l’exposition actuelle de Chiharu Shiota à la galerie Templon qui la représente en France et en Belgique depuis des années. A sa manière très personnelle, la Japonaise s’y exprime sur des mois de confinement.  Le site de la galerie propose une vidéo sous-titrée où elle explique son travail pour « Living inside ». 
    Bel été à toutes & à tous !

  • Mon plaisir

    Tenaerts Jaurès.jpgC’est mon plaisir, je ne m’en lasse pas, de me promener dans le quartier Huart Hamoir. Je vous ai déjà vanté les charmes de cette belle avenue qui porte le nom d’un ancien bourgmestre de la commune, côté pair et côté impair.

    Dans l’une des avenues qui s’étirent de part et d'autre du petit parc ovale à mi-hauteur entre la gare de Schaerbeek et le square Riga, j’avais déjà remarqué la façade pimpante de cette jolie maison qui porte la plaque bleue de l’avenue Jean Jaurès – sans savoir qu’elle était signée Louis Tenaerts et que je la retrouverais à l’exposition du Centre culturel.

    Louis & moi / ik Tenaerts, Centre culturel de Schaerbeek > 11.07.2021