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Art - Page 149

  • Bains publics

    « La plage de Jambes rappellera d’agréables souvenirs à ceux qui l’ont fréquentée dans les années 60… « La plage », comme on l’appelle, est un établissement de bains publics fondé à la fin du XIXe siècle. Par beau temps, les Namurois et les Jambois profitent de ses infrastructures : une lingerie, un buffet et un magasin d’accessoires. Une caisse à l’entrée et un local pour les surveillants complètent l’aménagement. Les 50 cabines couvertes de tôle ondulée offrent un accès direct à la Meuse. Les soldats de la garnison disposent d’un grand local séparé. Au début du XXe siècle, il existe deux catégories d’entrées. La première, réservée à la bourgeoisie, fournit deux essuies, une paire d’espadrilles et un costume de bain. Les ouvriers et les soldats se contentent de la seconde catégorie. Il existe aussi un « bassin des dames », qu’un treillis cache à la vue des autres nageurs. Avec la démocratisation des loisirs, certaines infrastructures sont réaménagées.  

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    © Renée Prinz (1883-1973), Les bains publics près du pont de Jambes (détail)

    Depuis la rive droite, Renée Prinz nous montre cette vue en amont du pont de Jambes avec la citadelle. Le ponton permet de plonger dans une zone balisée par des bouées. La Plage offre ses services de mai à septembre. A la fin de la saison, les infrastructures en bois sont démontées pour l’hivernage. (…) »

    Fabien De Roose, Namur vue par les peintres

  • Balades namuroises

    Vous vous souvenez de Bruxelles vue par les peintres, ce beau livre de « promenades au cœur de la ville » ? Fabien De Roose continue sa collection avec Namur vue par les peintres, cinq parcours dans la capitale de la Wallonie. Rappelons le principe : chaque promenade compte au moins dix « arrêts sur images » avec les explications du guide pour éclairer d’une part la peinture du lieu représenté et d’autre part son histoire, son évolution qu’on peut aussi observer sur la photographie actuelle, une vue du même endroit prise sous le même angle.

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    « Autour de la cathédrale », « Au cœur de la vieille ville », « Les rives de la Sambre », « Au fil de la Meuse », « La vallée mosane, de Namur à Profondeville », voilà le programme de cet ouvrage à lire tranquillement chez soi ou sur place. Comme pour Bruxelles, des indications pratiques et un plan très clair en font un véritable guide pour une approche historique et picturale de cette ville « ancrée à la confluence de la Meuse et de la Sambre ». Nouveauté : de petits encadrés en bas de page pour signaler une bonne maison, une fresque, un musée, un estaminet, une histoire locale…

    Parmi la soixantaine de tableaux qui jalonnent ces promenades, ceux d’Albert Dandoy (1885-1977) sont les plus nombreux, et à ma première lecture de Namur vue par les peintres, c’est lui qui m’a intéressée d’abord. Fils du peintre Auguste Dandoy – il a été son élève et deviendra comme lui professeur à l’académie des beaux-arts de Namur – Albert Dandoy représentait surtout des sites urbains et les paysages de la proche banlieue qu’il aimait.

    « Rue Chenil » (1950) est un véritable « instantané de la vie namuroise » : la façade d’angle de la maison Montjoie occupe la gauche du tableau, avec ses courbes et ses volets peints, tandis qu’à droite, en perspective, l’œil plonge vers l’actuelle rue Lelièvre, avec les arbres de la place du Palais de Justice et sa tour d’angle, puis au fond, l’ancien Lycée royal, aujourd’hui Haute Ecole (Albert Jacquard). Des passants animent la composition peinte avec une touche légère, impressionniste.

    La présence de personnages – trois ecclésiastiques en soutane (« Namur, rue Bruno »), deux hommes poussant leur charrette (« Le carillon »), des silhouettes sous les parapluies (« L’église Saint-Loup ») – égaie les dessins et toiles d’Albert Dandoy. On reconnaît ses toiles à leur cadrage original, aux couleurs, elles ont quelque chose de joyeux qui l’a rendu très populaire dans sa région. Chrysanthèmes du marché de la Toussaint, combats d’échasseurs (échassiers), bouquets déposés un Vendredi Saint à la petite chapelle du « Bon Dieu de Pitié », joutes nautiques, il a peint des traditions chères aux Namurois. 

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    Rops, Le rocher des grands malades, 1876 (Musée des Beaux-Arts de Liège)

    Namur vue par les peintres offre une vision particulière du patrimoine – cathédrale, églises, chapelles, hôtel de ville, théâtre, écoles – et de ce qui fait le charme d’une cité traversée par l’eau, ici Sambre ou Meuse – quais, rives et ponts –, sans oublier la citadelle et le paysage environnant, comme le fait Félicien Rops (qui a son musée à Namur) en peignant Le rocher des grands malades.

    En couverture, De Roose a repris une belle vue du pont de Jambes et de la Citadelle signée Mecislas de Rakowiski (1882-1947), un Polonais arrivé dans les années vingt en Belgique et qui s’est installé à Namur pendant la Seconde Guerre mondiale. Des toiles de Rakowiski circulent de temps à autre dans les salles de ventes bruxelloises et j’ai retrouvé avec plaisir les bleus gris délicats de sa peinture dans ce tableau et aussi dans « Namur, rue de Fer ».

    Parfait pour visiter la ville « autrement », Namur vue par les peintres donne envie de mettre ses pas dans ceux des artistes, une trentaine, nés presque tous au XIXe ou au XXe siècle, qui ont pris le temps de fixer sur la toile des vues anciennes ou modernes. Accompagné d’une invitation à la balade d’amis chers de cette belle région, c’est un livre qui prendra l’air en leur compagnie et qui promet bien du plaisir.

  • Un mât électrique

    Apparu, disparu, reparu, le mât électrique de Lalaing est une curiosité du patrimoine schaerbeekois que connaissent bien tous ceux qui passent à pied, à vélo, en voiture ou en bus dans les avenues Voltaire et Deschanel. J’en ai fait mon objectif pour une balade d’après-midi, et bien sûr, avec un appareil photo en poche, je me suis arrêtée souvent. 

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    Commençons par ce monument, une curiosité. Installé en 2006 au carrefour Deschanel-Louis Bertrand, cet objet d’art difficile à identifier au premier abord attire l’attention par les magnifiques félins en mouvement sur son socle triangulaire. Un jour, l’un d’eux a disparu – volé ? me suis-je demandé – puis tout l’édifice, démonté pour restauration. Classé, il a été pris en charge par le Fonds pour le Patrimoine et la Fondation Roi Baudouin. Et voilà que cette flèche de bronze de style art nouveau pare à nouveau cet endroit fort fréquenté, complétée du lampadaire qui lui manquait. 

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    Sur le site consacré à Jacques de Lalaing (1858-1917), le peintre et sculpteur belge est présenté comme un artiste et un homme de cœur. Vous y trouverez l’histoire du Mât-Tigres, comme on l’appelle aussi, d’après ses combats de fauves et de serpents. « Jacques de Lalaing remporte un franc succès lorsqu'il expose à Bruxelles en 1887 un groupe en plâtre intitulé Base de mât électrique. Il développe cette œuvre à l'échelle du paysage et, jusqu'à sa mort, il tentera de l'insérer dans l'espace public. » Refusé à de nombreuses places, le mât sera finalement installé à Schaerbeek. 

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    Tout près du parc Josaphat, le Mât de Lalaing est un des éléments remarquables de ce coin de Schaerbeek régulièrement arpenté par les amateurs d’architecture, d’urbanisme et d’espaces verts, au bas de l’avenue Louis Bertrand, une des plus belles de la commune. Là où ses pelouses s’élargissent, elles comportent à présent une partie non tondue semée de fleurs des champs, c’est du plus bel effet, et un chemin de traverse.

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    On peut remonter vers le boulevard Lambermont  en empruntant l’avenue du Suffrage universel : d’un côté, le stade rénové du Crossing avec ses nouvelles infrastructures, un domaine sportif qui revit ; de l’autre, des maisons bourgeoises construites dans les années vingt – j’aime regarder leurs façades, l’ornementation, tous ces détails qu’il y a presque cent ans on offrait aux passants pour le plaisir des yeux.

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    Bas-reliefs, bow-windows, frontons, balustres, alternance des matériaux, tout cela présente encore plus de valeur près d’un siècle plus tard, à une époque où le fonctionnel prédomine, et on se réjouit de voir ces façades entretenues, restaurées, malgré le coût que cela représente pour les propriétaires. Jolies aussi, ces fenêtres bleues dans la vigne vierge, non ?  

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    La chaussée de Haecht et la chaussée d’Helmet, deux grands axes très fréquentés de Schaerbeek, passent sous le boulevard Lambermont, mais pour les piétons, de beaux et larges escaliers de pierre bleue permettent d’y accéder rapidement. Celui que j’ai emprunté m’a semblé plus propre que la dernière fois – que de travail dans nos villes pour ramasser toutes les saletés que certains laissent derrière eux. Les tags sont le plus souvent une pollution visuelle, celui-ci m’a fait sourire, pour une fois.

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    Sur le trottoir du boulevard, plusieurs mosaïques d’Ingrid Schreyers, l’atelier B[is]art n’est pas loin. De l’autre côté, vers le square Riga (où le rond-point a retrouvé son olivier pour la belle saison), l’avenue Eugène Demolder aligne ses maisons de maître (de plus en plus souvent divisées en appartements). En sens inverse, lorsqu’on découvre l’avenue depuis le square, l’irruption dans le lointain de la tour Up (nouvelle et plus haute tour résidentielle en construction près du canal : elle comptera 42 étages) a considérablement modifié la vue.

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    Ici une grille de fer forgé s’ouvre sur une cour garnie de grands pots : des érables japonais en sont les vedettes et l’on aimerait voir la porte s’ouvrir pour remercier quelqu’un. 

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    Au pied des arbres, coquelicots et bleuets donnent une touche champêtre. Les jardins de ville, pleine terre ou pots, font le bonheur des citadins.

  • Retour du voyageur

    Musique sur des paroles d’un grand poète.
    Le même pour contralto : 6 francs.

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    Max Jacob, Paradis, 1928. 

    J’ai vu les fleurs de l’aubépine
    Etoiler le flanc des ravines
    J’ai vu se lever le soleil
    A Bogota et à Marseille.

    J’ai vu les rousseurs de l’automne
    Le raisin, la pêche et la pomme.
    J’ai vu les neiges des hivers,
    Sur les grands sapins toujours verts.

    J’ai vu dans sa magnificence
    La capitale de la France
    J’ai vu les pays tropicaux
    J’ai vu l’Amérique et l’Escaut.

    Mais ! ô ma divine maîtresse
    De plus beau que tes longues tresses
    De plus profond que tes yeux bleus,
    Non ! je n’ai rien vu sous les cieux.

    Il n’est pas une fleur sur terre
    Qui de ta bouche ait le mystère
    Pas de chef-d’œuvre si parfait
    Qui pour ton beau front ne soit fait.

    Aussi je n’ai point d’autre envie
    Que de te consacrer ma vie
    Et pour richesse je ne veux
    Que l’or de tes cheveux.


    Max JacobLes œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel mort au couvent

     

  • Tout Max Jacob

    1824 pages, 203 documents, tout Max Jacob en Quarto : Oeuvres. Je ne m’attendais pas à trouver cette brique de papier à la bibliothèque, je l’ai emportée chez moi avec curiosité. Cette édition de 2012 « établie, présentée et annotée par Antonio Rodriguez » s’ouvre sur une belle photo noir et blanc d’André Rogi, « Portrait de Max Jacob méditant » (1937) : de profil, à sa table de travail, souriant, la main gauche soutenant le front, la droite tenant un livre ouvert sur ses feuilles, sa plume posée sur le papier. 

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    En couverture : Marie Laurencin, Portrait de Max Jacob, 1907. 

    Allais-je tout lire ? Non, pas tout, pas d’un coup. Mais faire mon miel çà et là, et d’abord, de la préface de Guy Goffette, « Portrait de Max en accordéon », trois volets qui commencent ainsi : 

    « I. La première image, c’est un petit homme frêle,
    mais qui ne tient pas en place une fois qu’on l’appelle…

    II. C’est un petit homme gris, mais il a des yeux d’opéra,
    des yeux de femme, des yeux de velours noirs avec comme une aura…

    III. C’est un petit homme grave, mais qui pleut en courant comme une averse d’été
    quand la terre a soif et que l’âme penche du mauvais côté… »

    Un auteur « touchant, déroutant », un projet esthétique, poétique et narratif dont la puissance et la cohérence n’ont cessé de fasciner les peintres et les écrivains de la première moitié du XXe siècle, annonce Rodriguez. Max Jacob est déjà l’ami de Picasso – rappelez-vous Bohèmes de Dan Franck – quand il est bouleversé, à 33 ans, par une apparition mystique – « christique » – sur un mur de sa chambre, un des signes qui le mèneront, lui qui est juif, à se convertir au catholicisme. 

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    Max Jacob par Picasso, 1907. 

    « Max Jacob est aujourd’hui un classique du modernisme. » (Rodriguez) Sa vie et son œuvre (1876-1944) sont très bien présentées, la chronologie richement illustrée de photographies, autoportraits, manuscrits où dessin et texte se côtoient, citations, couvertures anciennes... La dernière photo de Max Jacob a été prise (par/avec Marcel Béalu) le 20 février 1944, quatre jours avant son arrestation à son domicile par la police allemande. Ensuite ce sera Drancy où il décèdera, deux jours avant la date prévue pour sa déportation vers Auschwitz.

    Histoire du roi Kaboul Ier et du marmiton Gauwain (1904), première œuvre publiée, est un conte drôle et féroce où le jeune François Gauwain, fils d’un maréchal-ferrant, arrive à se faire engager comme cuisinier au service du roi. Son rêve : épouser la plus jeune fille du souverain – il y arrivera, bien sûr. 

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    Max Jacob par Picasso en 1915.
    Picasso déclara avoir voulu voir
    « s’il pouvait encore dessiner comme tout le monde » 

    Je me suis surtout intéressée aux textes de Max Jacob sur l’art et sur l’écriture, comme cette Lettre à un éditeur (1907) pour accompagner un envoi de poèmes. Il y précise ses principes : « Un artiste doit considérer deux objets : la création ou réunion de forces constituant un noyau nouveau dans l’univers ; et l’émotion esthétique qui doit résulter de la création. L’émotion esthétique est une joie. » Il revient sur le conseil donné aux artistes d’étonner : « Les vieux psychologues disaient avec raison, selon moi, que le plaisir est dans le mouvement, il faut balloter le spectateur ; l’émotion esthétique, c’est le doute. »

    Après vient le cycle Matorel : Saint Matorel, roman publié chez Kahnweiler, galeriste et éditeur de livres d’artiste, est suivi des Œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel mort au couvent. Y sont reprises les belles gravures sur bois d’André Derain qui contribuent au plaisir de la lecture. L’ensemble sera dédié plus tard à Picasso : « pour ce que je sais qu’il sait / pour ce qu’il sait que je sais. » 

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    Picasso et Max Jacob devant La Rotonde, photo Jean Cocteau, 1916.

    « Brouillard, étoile d’araignée. » Le cornet à dés, l’ouvrage le plus connu de Max Jacob, un chef-d’œuvre dans l’histoire du poème en prose, offre des images éblouissantes. « Dans la nuit d’encre, la moitié de l’Exposition universelle de 1900, illuminée de diamants, recule de la Seine et se renverse d’un seul bloc parce qu’une tête folle de poète au ciel de l’école mord une étoile de diamants. » (Un peu de modernisme en manière de conclusion)

    « Le nuage est la poste entre les continents » est le premier vers du poème A M. Modigliani pour lui prouver que je suis un poète (Le laboratoire central). En 1922 paraît Art poétique, un ensemble de maximes dont l’édition originale se présentait au format de poche : « Le bleu de la couverture annonce bien ce livre « céleste » et qui, par chance, entre dans ma poche, dite « de revolver » – Je ne le quitte plus. Il me défendra plus qu’une arme » écrit Jean Cocteau à Max Jacob.

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    Max Jacob par Cocteau (1961)

    Les amitiés sont fortes dans la vie du poète : Picasso, Apollinaire, Modigliani, Cocteau… En revanche, cet homosexuel discret ne masque pas sa misogynie, ses rares jugements sur les femmes sont imbuvables. L’édition Quarto permet de se faire une idée plus complète de cet artiste inclassable. Saviez-vous qu’il avait écrit des Conseils à un jeune poète ? des Conseils à un étudiant ? C’est dans ces derniers que j’ai repris ceci, pour terminer : « Courteline disait à Jules Renard : « Ne vous amertumisez pas. » Ah ! quelle profonde parole ! Pas d’amertume ! Qualité rare. Rester un enfant, un enfant prudent, intelligent, profond, sensible. Pas d’amertume, jamais de votre vie. Pourquoi seriez-vous amer ? Dieu est avec vous. »