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guide

  • L'Espérance

    bxl art déco l'espérance.jpg« Une halte dans cette brasserie, une des ultimes réalisations de l’architecte, est indispensable ! Elle conserve sa devanture revêtue de marbre et dont l’imposte est garnie d’une composition géométrique de vitrages imprimés. L’intérieur a conservé la plus grande partie de son mobilier d’origine : lambris, banquettes, poufs, tables basses, bar-comptoir, vitraux, jardinières...

    L’établissement se double d’un hôtel dont les chambres étaient autrefois décorées dans le même style. Pendant longtemps, le lieu, caché entre l’église du Finistère et les boulevards, avec son atmosphère feutrée, a accueilli des couples désireux d’un peu de discrétion... »

    Cécile Dubois, Bruxelles Art Déco

    L’Espérance, Léon Jean Joseph Govaerts, 1930 (Photo Café L’Espérance, 2014 © Jean-Charles)

     

  • Bruxelles Art Déco

    A la lecture de leur Bruxelles Art nouveau, j’ai eu envie de découvrir aussi le premier guide de Cécile Dubois et Sophie Voituron : Bruxelles Art Déco. Même format et même présentation pratique pour ces promenades à travers différents quartiers, « un aperçu de l’architecture des années 20 et 30 ». L’Art nouveau, éphémère, ne survit pas à la première guerre mondiale. L’Art Déco et le Modernisme prennent le relais, de manière plus durable. Aujourd’hui encore, l’Art Déco inspire les architectes et les décorateurs.

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    (Vue arrière de la Villa Empain / Entrée du musée Van Buuren)

    Malgré les nombreux problèmes économiques et sociaux de l’entre-deux-guerres, rappelle Cécile Dubois dans l’introduction, la population bruxelloise voit son niveau de vie s’améliorer globalement, les loisirs se font plus accessibles et plus nombreux : jazz et musiques populaires, nouvelles salles de cinéma, constructions sportives… Les habitations deviennent plus confortables, pas seulement pour les privilégiés qui font appel à des « ensembliers pour la décoration de leur intérieur », mais aussi dans les logements ouvriers.

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    Villa Dirickz, Marcel Leborgne, 1933

    La construction du Palais Stoclet (1905-1911), par laquelle Josef Hoffmann révèle à Bruxelles la Sécession viennoise, « variation autrichienne de l’Art nouveau », a marqué les architectes belges et annoncé l’Art Déco. Celui-ci prolonge la veine décorative de l’Art nouveau géométrique : lignes épurées, motifs répétés et stylisés, mise en œuvre de matériaux traditionnels et modernes. « Le Modernisme, par contre, cherchait à bannir le recours à l’ornement et toute référence à des styles plus anciens. » Les deux styles se mélangent parfois. L’influence vient aussi des Pays-Bas avec l’Ecole d’Amsterdam et De Stijl. 

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    Ancien INR, place Flagey, Joseph Diongre, 1935-1938

    De nombreux bâtiments phares ont leur place dans ce guide bruxellois. Par exemple, au cours de la première promenade – « Les étangs d’Ixelles et l’avenue Roosevelt, de La Loge à la Villa Empain » – le Flagey, comme on appelle aujourd’hui l’Institut national de la Radiodiffusion (INR). Joseph Diongre, l’architecte gagnant du concours, construit de 1935 à 1938 ce bâtiment immense de style paquebot sur la place Flagey : brique de parement jaune, « fenestrages en bandeau », tourelle d’angle, aménagement intérieur très soigné. La RTB quitte les lieux en 1974, le bâtiment vivote et décline pendant une vingtaine d’années jusqu’à ce qu’un groupe de personnalités décide de le sauver et de le restaurer. Flagey a rouvert ses portes en 2002, ses studios accueillent à présent des activités culturelles et le café Belga un public nombreux.

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    Palais de la Folle Chanson, Antoine Courtens, 1928 © MRBC-DMS 

    La loi du 8 juillet 1924 a rendu légal le principe de copropriété, d’où l’essor de la construction d’immeubles à appartements destinés à la bourgeoisie. D’abord de style Beaux-Arts, pour rassurer la clientèle traditionaliste, ils se font de plus en plus modernes, avec une structure et des fondations en béton armé, et proposent sur un seul niveau toutes les commodités réservées avant cela aux hôtels de maître : « ascenseurs, cuisines équipées, salles de bain, concierge, garages, vide-ordures, chauffage central, buanderie, placards, téléphone… »

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    Habitation personnelle et appartements, Adrien Blomme, 1928 © MRBC-DMS

    Adrien Blomme construit à l’angle de la prestigieuse avenue Franklin Roosevelt et de l’avenue Antoine Depage, en 1928, une habitation personnelle pour sa famille de six enfants et intègre dans son projet « trois petits appartements et deux plus spacieux réservés à des locataires et tout à fait indépendants de son habitation à lui et de ses bureaux », par souci d’économie. La Ville le rejette d’abord pour des motifs d’esthétique et de gabarit, puis l’accepte à la suite de l’abondant courrier de ses confrères, dont Victor Horta, pour le soutenir – « un plaidoyer pour l’architecture moderne » – et critiquer la pratique du pastiche pour le bâtiment A de l’ULB (Université Libre de Bruxelles) de style néo-Renaissance flamande (1924-1928).

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    Etablissements Citroën, Alexis Dumont et Marcel Van Goethem, 1933-1934

    Bruxelles Art Déco propose aussi de se promener du côté du canal, « du Saillant de l’Yser à l’Archiduc » (piano-bar), en passant par les Etablissements Citroën dont on a beaucoup parlé ces dernières années à Bruxelles : l’ancienne concession automobile a été rachetée par la Ville de Bruxelles en vue d’y créer un musée d’art moderne et contemporain. Depuis la fermeture du Musée d’Art moderne, les collections nationales belges du XXe d’après 1918 n’ont plus de musée ad hoc (musée sans musée) et on a appris récemment un accord passé entre la Ville et le Centre Pompidou pour y présenter d’autres collections que celles des MRBAB*.

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    L'Archiduc, Franz Van Ruyskensvelde, 1937

    L’Art Déco n’est pas réservé aux maisons, villas et immeubles, il caractérise aussi des habitations sociales, des entrepôts, des bâtiments industriels, des commerces, des bureaux, des écoles et même des hôpitaux comme Saint-Pierre ou Bordet (promenade dans le centre-ville). Quant au Palais des Beaux-Arts (photo ci-dessous) où je vous invite régulièrement, rue Ravenstein et rue Royale, certains ignorent peut-être qu’il a été conçu par Victor Horta, le maître belge de l’Art nouveau, qui a su évoluer avec le temps. Art Déco « d’une veine sobre d’inspiration classique », ce magnifique complexe rebaptisé Bozar a été récemment restauré, pour le bonheur des visiteurs de ses expositions et du public mélomane (la salle Henry Le Bœuf est réputée pour son acoustique excellente).

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    Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar)

    Le quartier Coghen « de l’Altitude Cent à l’Hôtel Haerens » abrite de nombreuses maisons particulières intéressantes pour cette période de l’architecture du XXe siècle et aussi l’église Saint-Augustin (béton armé). Les lecteurs de Bruxelles Art Déco pourront découvrir les quartiers Molière et Brugmann à Uccle, Ixelles et Forest, et enfin l’ouest de Bruxelles, « de l’église Saint-Jean-Baptiste à Tour et Taxis ».

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    Basilique nationale du Sacré-Coeur, Albert Van Huffel, Paul Rome, 1926-1971

    Sur ce dernier parcours se dresse une silhouette incontournable dans le paysage urbain bruxellois : la Basilique nationale du Sacré-Cœur (1926-1971), plus communément appelée Basilique de Koekelberg, une rivale du Sacré-Cœur de Paris et, à l’époque de sa construction, « le deuxième plus grand édifice religieux au monde. »

    * 2/11/2016 : Lire à ce sujet l’article de Muriel de Crayencour, Pompidou aurait adoré (Mu in the City)

  • Maison Cauchie

    Bxl maison Cauchie.jpg« C’est l’une des œuvres les plus originales de l’Art nouveau bruxellois, à la fois influencée par l’architecte de Glasgow Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) et par la Sécession viennoise. Paul Cauchie développe le thème de la façade-affiche en couvrant la quasi-totalité de la façade d’une vaste composition en sgraffites. » 

    Cécile Dubois, Bruxelles Art nouveau, Racine, 2016.

    À l'occasion de la sortie de Bruxelles Art nouveau,
    Cécile Dubois et Sophie Voituron vous invitent à une présentation-goûter à la Maison Cauchie
    le samedi 22 octobre de 15h à 17h40. 
     

    (Rue des Francs, 5 à 1040 Bruxelles. Entrée : 4 €.
    S’inscrire avant le 20 octobre auprès de
    cecile8968@hotmail.com )

  • Bruxelles Art nouveau

    Vous aimez vous promener en ville ? à votre rythme ? Dans Bruxelles Art nouveau, Cécile Dubois propose neuf balades à la découverte du patrimoine. Pour qui a déjà participé aux Estivales schaerbeekoises en compagnie de l’historienne et guide conférencière, sa passion pour Bruxelles ne fait aucun doute. C’est avec plaisir que je lui emboîte le pas dans cet ouvrage illustré par des photographies de Sophie Voituron. Bruxelles Art nouveau vient de paraître aux éditions Racine dans la collection « promenades au cœur de la ville » (où j’ai déjà suivi le regard des peintres avec Fabien De Roose à Bruxelles, à Namur).

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    Octobre était le mois de la Biennale Art nouveau & Art déco, dont Cécile Dubois a été une des organisatrices. Changement de nom et de saison : le « Brussels Art Nouveau & Art Deco festival » se tiendra désormais au printemps (première édition du 11 au 26 mars 2017). En feuilletant son dernier ouvrage, je reconnais bien sûr des chefs-d’œuvre incontournables mais je découvre aussi de nombreuses façades inconnues, dans des quartiers que je n’ai pas l’habitude de fréquenter – à aller voir !

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    « Capitale européenne de l’Art nouveau », Bruxelles a perdu certains bâtiments remarquables après la seconde guerre mondiale (faut-il rappeler la démolition de la Maison du Peuple ?) mais il en reste heureusement beaucoup et ces dernières années, l’intérêt pour l’Art nouveau se renouvelle. Ce courant architectural n’a pas véritablement de quartier privilégié à Bruxelles et il « n’est jamais le seul style présent dans un quartier ». Si Victor Horta en est l’architecte belge le plus connu, d’autres ont signé des constructions novatrices qu’on admire, qu’on restaure, qu’on protège, qu’on redécouvre un siècle plus tard.

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    Vue extérieure de l'Hôtel Solvay (Horta) http://www.hotelsolvay.be/index-fr.php

    La première balade, « aux origines de l’art nouveau », va du splendide Hôtel Solvay de Victor Horta (avenue Louise, ouvertures exceptionnelles) au musée Horta, sa maison-musée (rue Américaine, ouverte tous les jours sauf le lundi). Un plan très clair permet de situer les dix étapes de ce parcours à cheval sur trois communes, Bruxelles-Ville, Ixelles et Saint-Gilles. L’art nouveau naît à Bruxelles en 1893 avec Victor Horta et Paul Hankar : cette année-là, le premier construit l’Hôtel Tassel, « manifeste de l’Art nouveau organique », pour un ingénieur de la firme Solvay ; le second, sa propre maison, « art nouveau géométrique ».

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    Escalier de l'Hôtel Tassel (Horta)

    A leurs côtés, voici Albert Roosenboom, dessinateur pour Horta « avant de devenir l’un des plus grands défenseurs de l’esthétique Beaux-Arts, rappel des styles français du XVIIIe siècle » ; Octave Van Rysselberghe qui a construit avec Henry van de Velde un hôtel particulier pour Paul Otlet, l’inventeur de la Classification Décimale Universelle ; Benjamin De Lestré ; Adrien Blomme… Accolés aux descriptions des maisons et immeubles, de courtes biographies présentent les architectes, des encadrés en pointillé signalent d’autres points d’intérêt à proximité. Bruxelles Art nouveau offre aussi de temps à autre un entretien-portrait avec des personnalités liées par leur passion ou leur profession au patrimoine, comme Claire Fontaine (restauratrice) ou Françoise Aubry (conservatrice du musée Horta) pour cette première promenade.

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    Maison de Paul Hankar

    Les photos des façades, de détails, permettent d’apprécier les éléments remarquables expliqués dans le texte de présentation d’une page ou deux. A la date de construction s’ajoute souvent celle du classement, voire de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il ne s’agit pas uniquement de demeures bourgeoises. Entre Ixelles, Saint-Gilles et Forest (promenade 2), on s’arrête devant une clinique, des ateliers d’artistes, des ensembles de plusieurs maisons, des logements ouvriers même. Les balades suivantes explorent le cœur de Saint-Gilles, le Cinquantenaire et le quartier des squares, Ixelles, les confins de Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, le cœur de Schaerbeek, le Sablon et les Marolles, et enfin le cœur même de Bruxelles.

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    Cache-radiateur, Hôtel Cohn-Donnay (De Ultieme Hallucinatie) © Sophie Voituron 

    Après un premier guide consacré à l’Art déco (2014) dans la même collection, Cécile Dubois offre ici une lecture instructive sur l’Art nouveau bruxellois. Et surtout elle incite à flâner en ville, son livre à la main, pour observer ces réalisations architecturales hors du commun. Voici de quoi nourrir la curiosité de tous les amoureux de Bruxelles et de son patrimoine. (Merci à Cécile Dubois et aux éditions Racine pour cet envoi.)

  • Bains publics

    « La plage de Jambes rappellera d’agréables souvenirs à ceux qui l’ont fréquentée dans les années 60… « La plage », comme on l’appelle, est un établissement de bains publics fondé à la fin du XIXe siècle. Par beau temps, les Namurois et les Jambois profitent de ses infrastructures : une lingerie, un buffet et un magasin d’accessoires. Une caisse à l’entrée et un local pour les surveillants complètent l’aménagement. Les 50 cabines couvertes de tôle ondulée offrent un accès direct à la Meuse. Les soldats de la garnison disposent d’un grand local séparé. Au début du XXe siècle, il existe deux catégories d’entrées. La première, réservée à la bourgeoisie, fournit deux essuies, une paire d’espadrilles et un costume de bain. Les ouvriers et les soldats se contentent de la seconde catégorie. Il existe aussi un « bassin des dames », qu’un treillis cache à la vue des autres nageurs. Avec la démocratisation des loisirs, certaines infrastructures sont réaménagées.  

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    © Renée Prinz (1883-1973), Les bains publics près du pont de Jambes (détail)

    Depuis la rive droite, Renée Prinz nous montre cette vue en amont du pont de Jambes avec la citadelle. Le ponton permet de plonger dans une zone balisée par des bouées. La Plage offre ses services de mai à septembre. A la fin de la saison, les infrastructures en bois sont démontées pour l’hivernage. (…) »

    Fabien De Roose, Namur vue par les peintres