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Littérature - Page 8

  • La bonhomie

    Ossola Les vertus communes.jpgIII. « Caractère de bonhomme », dit le TLF, qui rappelle que « bonhomme » a désigné d’abord un homme « bon, vertueux, d'un comportement favorable, agréable à autrui. » Puis, son sens s’est affaibli en homme « simple, naïf, excessivement crédule ou complaisant ».

    « La bonhomie est la plus fragile des « vertus communes », écrit Carlo Ossola, avant d’en donner des exemples littéraires et cinématographiques. Dans son Dizionario generale de’ sinonimi italiani (1825) , « Giovanni Romani avait peut-être raison : « La bonhomie (bonarietà), selon l’Accademia della Crusca, est assimilée à la bonté, à la simplicité, à la douceur et à la bienveillance naturelle, lat. Probitas. » Une probité bienveillante : ce « rien de plus », si précieux. »

    Carlo Ossola, Les vertus communes

  • La discrétion

    II. « Si l’affabilité est l’art de parler avec grâce, la discrétion est celui de passer sans se faire remarquer. »

    Pensées discrètes.jpg

    « Et, si l’affabilité est la première des vertus sociales, la discrétion est la première des vertus personnelles […]. »

    « De fait, discrétion signifie discernement, capacité de distinguer en peu de temps, parmi les opportunités et les événements, ce qu’il y a de nuisible ou d’utile ; la discrétion est aussi l’art de « garder patiemment en soi » tout ce que l’on écoute, la force de « mettre de côté » le bourdonnement mondain, un respect absolu des confidences reçues. »

    Un des charmes d’Ossola dans Les vertus communes que je cite ici, c’est d’illustrer ses propos par des citations diverses. A l’appui de ce chapitre : un exemple tiré de l’évangile ; des extraits de Principio Fabrizi, de la Règle de saint Benoît, de B. Castiglione (Le Livre du Courtisan), de Chateaubriand (Vie de Rancé), de Mme de la Fayette (La Princesse de Clèves) ; des vers d’Emily Dickinson, de Wislawa Szymborska.

  • L'affabilité

    Ossola Les vertus communes.jpgI. « L’affabilité d’un langage familier que tout le monde puisse comprendre sans qu’on hausse le ton ; un propos conciliant et bienveillant, qui est la base de toutes les autres vertus […]. »

    L’affabilité, « petite vertu qui a traversé les siècles d’un pas léger », est « le contraire de l’arrogance ; elle n’est ni ennuyeuse ni gonflée d’orgueil ; elle est certes agréable, mais elle ne cède pas à l’agréable […]. »

    Carlo Ossola, Les Vertus communes

    Un site propose une liste de 66 synonymes de l’adjectif « affable » : lequel choisiriez-vous ?

     

  • Quelles vertus ?

    La lecture d’Entrez sans frapper m’a donné envie de poursuivre avec son auteur, Carlo Ossola. Une série d’articles publiés dans Il Sole 24 Ore a été publiée en recueil sous le titre Les Vertus communes (traduit de l’italien par Lucien d’Azay). Notre époque valorisant peu ou trop peu ce qui touche au bien commun, je vous propose un petit feuilleton estival, en début de semaine, pour les découvrir.

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    Dans son introduction intitulée « Douze stations pour devenir un peu plus humains », Ossola définit ces vertus communes comme suit : « celles qu’il convient d’exercer chaque jour où nous devons faire l’effort de vivre en société, vertus qui ne sont « petites » que parce qu’elles sont perçues comme telles, alors qu’elles exigent une application personnelle, permanente, une présence d’esprit, consciente de ses propres limites et de celles d’autrui. »

    J’ai choisi pour ce billet d’annonce une photo du rond-point Max Morton, à l’entrée du square Riga : le parterre fleuri y est particulièrement réussi cette année. Merci aux jardiniers de la commune qui œuvrent à la beauté de l’espace public – un bien commun.

  • Dans une librairie

    Slimani audio.jpg« Une femme accroupie, ses sacs de courses posés par terre, cherchait un album pour une petite fille. Un vieux monsieur qui s’appuyait sur son parapluie expliqua au libraire qu’il voulait offrir des classiques pour Noël. « Parce que ça fait toujours plaisir. » A la caisse, une jeune femme dans un manteau beige écrivait un mot sur la première page d’un roman. Ce spectacle le rendit heureux et il aurait pu tous les embrasser. Mehdi se fraya un chemin entre les rayons. Il avait trop chaud à présent dans son manteau et il transpirait dans ses bottines fourrées. Il avait envie de tout acheter, des romans et des essais, des livres d’histoire et même des recueils de poésie. Il s’imaginait une vie où il aurait le temps de lire tous ces livres, une vie qui n’aurait pas d’autre but que de pénétrer l’âme des autres et où les voyages seraient immobiles. C’était ça le problème, se dit-il, cette impossibilité à choisir une existence, à s’y tenir, ce désir persistant d’une autre vie que la sienne. Il se retrouva devant le rayon des actualités. Sur une table, il aperçut ce qu’il cherchait. Une pile d’exemplaires de Notre ami le roi qui était interdit au Maroc mais dont tout le monde parlait. »

    Leïla Slimani, J’emporterai le feu