Pause / Terre d’écarts / 3
L’amoraliste : servez-vous les uns des autres.
Théodore Koenig, La métamorose
(Terre d’écarts – Ecrivains français de Belgique, Editions Universitaires, Bruxelles, 1980.)
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Pause / Terre d’écarts / 3
L’amoraliste : servez-vous les uns des autres.
Théodore Koenig, La métamorose
(Terre d’écarts – Ecrivains français de Belgique, Editions Universitaires, Bruxelles, 1980.)
Pause / Terre d’écarts / 2
Tu ne sus pas
qu'il n’y eut en cette aile de moi
qu’un vol de corneilles
je préparais la fricassée
lorsque tu entras
Claire Lejeune, Le pourpre
(Terre d’écarts – Ecrivains français de Belgique, Editions Universitaires, Bruxelles, 1980.)
Pause / Terre d’écarts / 1
Il existe en Belgique trois grands écarts :
un écart nostalgique entre les paysages
un écart astucieux entre les fortunes
un écart inutile entre les langages
(Terre d’écarts – Ecrivains français de Belgique, Editions Universitaires, Bruxelles, 1980.)
Le soleil se couche à l’ouest, oui, mais de saison en saison, sa course s’achève de plus en plus loin à l’horizon, vers le nord. Il était à la Basilique de Koekelberg, puis aux flèches de Notre-Dame de Laeken, et le voici presque à l’Atomium, qu’il ne dépassera pas. Depuis le solstice d’été, il rebrousse chemin. Jour après jour, les neuf sphères de l’Atomium et le soleil reprennent leurs distances. Jeu de boules, fin de partie.
L’été s’est soudain montré jeudi dernier (28 juin) – pour un jour, comme souvent par ici. Plus de trente degrés à l’ombre dans l’après-midi, grand écart entre la fraîcheur de la veille et la chaleur, comme si juin s’excusait d’avoir déçu.
Cadeau royal d’un soir, le spectacle du ciel m’a requise toute, en compagnie de la chatte qui adore passer ces heures-là dehors. Tout yeux toutes oreilles. Jouant les invisibles.
Ballet des martinets noirs, très haut, plus bas, tout près, plus loin, très affairés au-dessus de l’îlot ces dernières semaines. Impossibles à photographier, rapides comme des flèches, criant à la ronde. Ils virent et revirent en bande, puis repartent vers le nord-est, où sans doute ils nichent, peut-être au Moeraske.
Sur la terrasse, je suis au spectacle. Le ciel au couchant ne cesse de muer. Couleurs, nuages, lumières, tout se métamorphose. Mon livre refermé, je regarde, prends et reprends en photo ce qui m’émerveille.
Soir de juin comme une douce amitié qui s’échange. Heures paisibles, sans télévision ni lecture, à m’imprégner en silence des formes du temps. Réconciliée.