« Klariss dans l’escalier l’interrogeant sur l’histoire Sybilla Frye.
« Tu connais la mère ? Ednetta Frye ? Y a une ou deux semaines j’ai vu la fille et elle là-bas derrière l’usine, elles essayaient de passer la clôture comme si elles savaient pas où elle est cassée, suffit de pousser. C’était juste l’abat du jour. Elles transportaient un genre de toile et la fille avait quelque chose autour de la tête comme un foulard. Et je regarde en pensant qu’est-ce qu’elles fichent ici ? Pourquoi elles viennent dans ce coin là-derrière ? Et pile le lendemain matin tu dis qu’il y a quelqu’un là-bas qui a besoin d’aide – et c’est la fille qu’est trouvée trouvée dans la cave de l’usine toute ligotée et des « flics blancs » l’ont mise là et violée. Seigneur Jésus ! » Klariss rit, en secouant la tête. « Des sacrées blagues qu’Ednetta raconte, non ? »
Ada [la bonne voisine qui a sauvé Sybilla] n’avait pour ainsi dire pas écouté. Ada évitait Klariss autant qu’elle le pouvait. Cette femme fréquentait des petits dealers, on pouvait en déduire qu’elle-même se droguait. […]
« Tu ne connais pas Ednetta Frye, Klariss, et tu ne connais pas Sybilla. Je ferais attention à ce que tu racontes sur elles, ça pourrait leur revenir aux oreilles. » »
Joyce Carol Oates, Sacrifice