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bruxelles - Page 6

  • Charlier, fils spirituel

    Van Cutsem, mécène / 3     

    Guillaume Charlier (1854-1925), fils d’un boutiquier bruxellois, était l’aîné de cinq enfants. A la mort de son père en 1870, il doit arrêter son apprentissage pour subvenir aux besoins de sa famille. Puis il suit des cours du soir à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et quand il présente en fin d’année sa sculpture Le Déluge, celle-ci est primée et acquise par Henri Van Cutsem : c’est le début d’une amitié durable.

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    Eugène Broerman, Portrait de Guillaume Charlier, s.d., huile sur toile marouflée sur carton,
    Musée des Beaux-Arts, Tournai © Paul M.R. Maeyaert (Wikimedia)

    Après deux années de formation à Paris dans l’atelier de Jules Cavelier, puis un voyage en Italie dont il ramène de nombreuses esquisses, il dispose enfin, grâce à Henri Van Cutsem qui le lui a fait construire en 1885, d’un bel atelier à Bruxelles, avenue de Cortenbergh. Quand le sculpteur épousera Marie Agniez, la sœur du musicien Emile Agniez que Henri Van Cutsem appréciait, celui-ci leur proposera de s’installer dans sa demeure avenue des Arts à Saint-Josse-ten-Noode, qu’il leur lèguera à sa mort – l’actuel Musée Charlier.

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    Guillaume Charlier, Groupe des Aveugles, Tournai

    Charlier, dont vous avez aimé Inquiétude maternelle (voir Figures féminines), opte pour le réalisme et ses œuvres ont une forte connotation sociale : il sculpte des travailleurs, des pêcheurs, des personnes dans la misère, des mendiants, des enfants. Ses sculptures sont nombreuses dans l’espace public, comme le Groupe des Aveugles près de la cathédrale de Tournai.  Il a aussi conçu divers monuments, comme le Monument aux morts de Saint-Josse-ten-Noode (commune voisine de Schaerbeek) qui attire toujours mon attention au début de l’avenue du Méridien : une femme levant un drapeau, allégorie de la Patrie, avec à ses pieds un lion couché et un soldat mort.

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    Monument aux morts de Saint-Josse-ten-Noode (Photo Micheline Casier)

    Henri Van Cutsem, qui ne se soucie pas de l’origine sociale de ses amis, admire son travail : « Depuis des années, je suis fixé sur le talent de Guillaume ; mon opinion est faite et ne pourrait être atteinte par les appréciations d’autrui. » (Correspondance d’Henri Van Cutsem à Théodore Verstraete, le 22 juin 1894). Il l’épaule comme un père, affection que l’artiste lui rend bien.

    C’est Charlier qui sera le légataire universel du mécène, chargé de poursuivre son action et de verser des rentes viagères à Van Strydonck et à Verstraete. En 1903, Van Cutsem avait rencontré le bourgmestre de Tournai, Victor Carbonnelle, et envisagé avec lui de léguer sa collection à cette ville si on y construisait un musée pour la recevoir. Ce projet, un accord oral, Guillaume Charlier aura à cœur de le poursuivre, secondé par Louis Pion, un artiste originaire du Tournaisis dont je vous parlerai dans le prochain et dernier billet de ce petit feuilleton.

     

    Source : Henri Van Cutsem, un mécène, publié dans la collection « L’œuvre au miroir des mots » en 2018-2019, à l’occasion d’une exposition des Archives & Musée de la Littérature et du Musée des Beaux-Arts de Tournai.

  • Végétaliser

    Jardins intérieurs (29) vitrail.jpg« A cette époque [au début du XIXe siècle], l’art floral se vulgarise quelque peu. Et plus seulement dans les maisons. Les appartements sont peuplés de lilas, de capucines et de volubilis. On décore également les salles à manger en arrière-saison avec des plantes à baies, mais également des arbres fruitiers (oranger, ananas, dattes, kakis, pamplemousses). Végétaliser son intérieur est l’affaire de tous. Désormais, cultiver une plante éloigne du cabaret et élève l’esprit vers de pacifiques sentiments… »

    Jardins intérieurs (31) thé.jpg


    Exposition « Jardins intérieurs »
    à la Maison Autrique,

    Chaussée de Haecht 266, 1030 Schaerbeek
    > 06.03.2022

    Et pourquoi pas un thé tout près, au Boentje Café ?
    Avec des fleurs...

  • Jardins intérieurs

    L’exposition en cours à la Maison Autrique, « Jardins intérieurs », offre un agrément supplémentaire à la visite de cette maison schaerbeekoise (1893), œuvre de jeunesse de Victor Horta, l’architecte phare de l’art nouveau à Bruxelles. De « Horta » à « horticulture », le glissement est facile et pertinent : le motif floral, les courbes végétales sont au cœur de ce courant artistique.

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    Au-dessus du comptoir, "Lost paradise" 2002 © Marie-Jo Lafontaine

    De grandes photographies de Marie-Jo Lafontaine, artiste plasticienne, sont accrochées au rez-de-chaussée. Dans un cadre noir, des gros plans de fleurs aux couleurs somptueuses resplendissent dans ces trois pièces en enfilade typiques de l’architecture bruxelloise. dont « Experience Paradise » où l’on reconnaît une fleur de dahlia, au-dessus du piano à queue de la maison. Une grande sensualité émane de ses fleurs « de nuit » dans la pièce centrale.

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    « Jardins intérieurs » remonte au début du XIXe siècle : en 1822, la Société de Flore de Bruxelles se constitue, animée par des aristocrates ou de riches bourgeois. Producteurs et amateurs de plantes se rencontrent dans diverses associations qui organisent des expositions, des concours. Schaerbeek est alors un des faubourgs campagnards de Bruxelles où s’installent des personnes qui fuient « le bruit, les odeurs et la saleté de la ville » (dossier de presse).

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    A tous les étages, l’exposition présente des revues horticoles, leurs planches soignées destinées à des amateurs qui acquièrent des plantes, se soucient de leur entretien, s’intéressent aux espèces les plus recherchées, comme les orchidées, les chrysanthèmes. Cette nouvelle passion qui perdurera au XXe siècle influence autant le décor intérieur des maisons que les plantations au jardin ou dans des parterres. Dans la Tribune horticole du 10 novembre 1906, on s’émerveille de la « luxuriante floraison » au parc Josaphat et on plaide pour la présence de fleurs dans les parcs publics souvent trop austères.

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    La Maison Autrique se visite du bas (cuisine, offices, buanderie au sous-sol) vers le haut (grenier). A chaque niveau sont affichés des textes très intéressants sur les revues horticoles, les salons, les expositions, etc. – ce serait bien de les proposer aussi sur des feuilles volantes plastifiées pour en faciliter la lecture. Ils sont disponibles en ligne (en français, néerlandais et anglais). L’engouement pour l’horticulture va revaloriser le genre de la peinture de fleurs et renforcer leur rôle dans la décoration d’intérieur.

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    De belles planches botaniques, des affiches d’exposition, des livres témoignent de l’enthousiasme des amateurs de la belle époque. Une affiche de La Roseraie Belge (Maison Charles Mees) – « Fleurs naturelles de luxe », « Art floral », « Horticulture » – annonce les « Fêtes fleuries du Nouvel An » et signale en note que « La demande pour les hortensias bleus étant très forte pour le Jour de l’An et les plantes limitées », il vaut mieux « s’inscrire d’avance. Grand succès pour cette nouveauté. » Art floral et horticulture peuvent même se conjuguer avec une « exposition de pomologie ». Joli ex libris pour Le Cercle horticole du Vert Chasseur !

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    Un coup d’œil par la fenêtre pour admirer des jardins extérieurs, puis on reprend l’escalier pour découvrir les aquarelles de Lucie Collot. L’inspiration art nouveau est bien visible chez cette guide-conférencière de Nancy devenue aquarelliste. C’est un foisonnement de couleurs vives et de courbes où « les ombellifères et autres plantes s’épanouissent en un univers harmonieux ». Un coup de cœur ! Une reproduction d’une belle porte est en vente, ainsi qu’une carte postale d’un croquis à la Villa Majorelle. Une artiste à découvrir sur son site.

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    (800), 2020 © Lucie Collot

    Dans la chambre à coucher – faut-il rappeler ce qui participe ici au charme des lieux, à savoir que cette maison art nouveau est meublée ? –, une peinture verticale assez sombre fait face à la fenêtre, il est difficile de déterminer ce que fait précisément la dame élégante du portrait. Au comptoir d’accueil, on me renseigne aimablement : il s’agit du Bijou d’Herman Richir, une peinture reprise à l’Inventaire du patrimoine mobilier dont j’ignorais l’existence – merci ! L’éclaircir par ordinateur permet de mieux comprendre l’attitude et aussi de mieux admirer la robe de cette dame. Montons encore.

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    Dans une grande vitrine, voici un diplôme remarquable décerné par la Société Royale d’Horticulture et d’Agriculture de Laeken au Jardin botanique de l’Etat à Bruxelles en 1903, « médaille de vermeil » (transféré à Meise en 1939). Quelques tableaux de fleurs signés Charles Hermans (Fleurs), Georges Van Zevenberghen (ci-dessous) ou Emile Bulcke (Pluie d’or), des peintres belges, complètent ce parcours pour et sur les amoureux des fleurs. Sur une cheminée, une paire de vases art nouveau leur fait écho.

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    © Georges Van Zevenberghen, Serre d'azalées, Musée Charlier Museum, Bruxelles

    Etienne Schreder, bédéiste, a dessiné pour le feuillet de « Jardins intérieurs » une illustration bien dans l’esprit du lieu, à dominante verte, où figure le beau vitrail de la cage d’escalier. Cet « ambassadeur de la bande dessinée à l’étranger » est au cœur du projet Kronikas, dont « les missions sont centrées sur la création et la production de bandes dessinées dans des villes où l’architecture réveille l’imaginaire ».

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    Envie de vous inscrire pour visiter la Maison Autrique ? Rien n’est plus simple : cliquer ici. L’exposition reste en place jusqu’au 6 mars 2022.

  • Ste Catherine

    icons,icônes,exposition,villa empain,bruxelles,art,spiritualité,visages,représentation,peinture,cultureL’icône de Sainte Catherine d’Alexandrie (fin du XVe, début du XVIe s.) montre un mélange entre l’art de la Renaissance italienne et la tradition byzantine. « Belle, intelligente et instruite », elle eut le tort de gagner un débat théologique avec l’empereur Maximin Daïa, qui la fit « emprisonner, torturer et décapiter » (Guide de l’exposition). Devenue « la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie », on la représente souvent « appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang » (Wikipedia).

    Sainte Catherine d'Alexandrie, XVe-XVIe s., peinture sur bois,
    Musée Boucher de Perthes, Abbeville

    Icônes, Villa Empain, Bruxelles > 24.10.2021

  • Icônes et art

    L’exposition en cours à la Villa Empain, « Icônes », donne à voir et à réfléchir. On y montre des icônes anciennes (Europe, Russie), des œuvres du XIXe et du XXe où l’artiste « explore la composition frontale et sans profondeur » qui caractérise l’icône, et « l’utilisation que font les artistes contemporains du langage iconographique » (Site de la Villa Empain). De la peinture religieuse à la fabrication d’images, ce parcours invite à s’interroger sur les rapports entre icônes et art.

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    © Pierre et Gilles, La Madone au cœur blessé – Lio (détail), 1991 – Pinault Collection

    La madone de Pierre & Gilles, une photographie peinte contrecollée sur aluminium (1991) présentée dans une niche à l’entrée du grand hall, en donne le ton : « Lio devient, dans son épais cadre doré, une Madone au cœur blessé, visage fragile et douloureux à l’impassibilité de cire et avec tout l’appareil d’une Vierge latine, assurément une icône que l’on verrait vénérée à la lumière des cierges » écrit Henri Loyrette, commissaire de l’exposition, dans l’introduction du guide offert aux visiteurs (source des citations, sauf mention contraire).

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    © Duane Hanson, Window Washer, 1984,
    bronze polychromé et matériaux mixtes, Avec l'autorisation de la Gagosian Gallery, New York

    Un rideau de pluie s’abat sur le jardin derrière le Laveur de vitres de Duane Hanson, sculpteur hyperréaliste : ses personnages « à taille humaine » sont moulés sur des modèles et habillés de vêtements de récupération. « Mon travail traite de gens qui vivent dans un désespoir silencieux. » Ouvriers ou sans-abri modelés deviennent-ils pour autant « de nouvelles icônes de notre modernité » ? N’est-ce pas confondre représentation et spiritualité ?

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    © Yan Pei-Ming, Deng Xiaoping, 2021

    Les œuvres exposées dans les salons de part et d’autre accentuent l’impression de « postmodernité ». A gauche, un immense portrait de Deng Xiaoping par Yan Pei-Ming en guise d’hommage. A droite Wim Delvoye, « connu pour son humour », s’est amusé à placer un vitrail dans un but et de revêtir des images, détournées d’un clip, d’ornements ouvragés à la manière des icônes byzantines ornées d’or ou d’argent. Commentant le refus d’exposer ce « clin d’œil aux icônes » essuyé à Moscou, Delvoye s’étonne : « pour une fois », dit-il, il n’y avait aucune ironie dans son travail.

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    © Annette Messager, Icone, 2013,
    Avec l'autorisation de l’artiste et de la Marian Goodman Gallery, NY/Paris/Londres

    Dans l’escalier, Icone (sans accent) d’Annette Messager, en fil de fer et filet noir, dénonce la cruauté des stéréotypes sexistes par les déchirures, la chute – des lambeaux. Impression forte de noirceur. A l’opposé des icônes véritables exposées à l’étage, lumineuses. Impressionnante, La Sainte Face du Christ sur le voile de Véronique (1649), une gravure sur cuivre de Claude Mellan, considérée comme son chef-d’œuvre,  a été « réalisée en un seul sillon creusé en spirale, dont les épaississements créent l’image ». Non loin sont accrochées des œuvres de Sarkis (Sarkis Zabunyan), un artiste plasticien d’origine arménienne très présent dans l’exposition.

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    Claude Mellan (1598-1688), Sainte Face du Christ sur le voile de Véronique, 1649,
    gravure sur papier, The Phoebus Collection, Anvers

    Des citations sont inscrites sur les murs, comme celle-ci : « Ce que le livre est aux gens instruits, l’image l’est pour les analphabètes ; et ce que la parole est à l’ouïe, l’image l’est à la vue » (Jean de Damas dans son discours « Défense des icônes », quand apparaît l’iconoclasme au VIIIe siècle). La pièce suivante présente des icônes religieuses anciennes de toute beauté, de « Paraskeva », patronne des femmes, à « Déisis » où le Christ est représenté entre la Vierge Marie et Saint Jean-Baptiste.

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    Paraskeva, XVIe siècle, tempera sur bois, collection privée, Bruxelles

    Puis l’on passe aux artistes des XIXe et XXe siècles qui ont repris à l’icône la frontalité des visages, le refus de l’accessoire et « toujours quelque trace du sacré ». Dans l’ancienne salle de bain bleue de la Villa Empain, deux beaux petits dessins au crayon et à la gouache, Christ au brin de bruyère et Madone aux deux hermines, prêtés par le musée des Beaux-Arts de Quimper, m’ont fait découvrir la peinture mystique et décorative de Charles Filiger.

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    © Charles Filiger, Madone aux hermines, vers 1903,
    crayon et gouache sur papier, Musée des Beaux-Arts de Quimper

    Le Portrait de Max Elskamp (1884) par Henry Van de Velde le représente « telle une figure solaire ou christique ». Elskamp, poète flamand d’expression française, célébrait une Flandre « heureuse, animée par la piété ». Dans la même chambre, « La dame blanche » d’Octave Landuyt, peintre gantois, est plutôt inquiétante avec ses figures figées. Les deux hommes devant cette dame sont-ils de bons ou de mauvais anges ?

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    © Titus Kaphar, Created in his Likeness, 2020, peinture à l’huile et goudron sur toile,
    Fondation CommA, avec l’autorisation de la galerie Maruani Mercier, Bruxelles

    J’en resterai là bien que le parcours, très divers, ne soit pas terminé. Parmi les œuvres contemporaines (voir la liste des artistes sur le site de la Villa Empain), une salle rassemble plusieurs œuvres de la série « IKON » de Sarkis, dont un étonnant « Retable » en vitrail et leds. J’ai trouvé très interpellante la peinture à l’huile et au goudron de Titus Kaphar, « Created in his Likeness » (Créé à son image, 2020), ouverte à de multiples interprétations. Une exposition à voir jusqu’au 24 octobre.