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  • A la Brafa 2019

    Pour commencer l’année en beauté à Bruxelles, rien de tel qu’un tour à la Brafa, au rendez-vous des merveilles des temps anciens et modernes, à profusion. La foire des antiquaires attire de plus en plus de monde à Tour & Taxis : objets de qualité, présentation recherchée, ambiance festive – de quoi s’en mettre plein la vue !

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    Outre le plaisir d’y retrouver des artistes que j’admire, j’apprécie d’y découvrir une signature que je ne connais pas, comme sur cette marine d’Amédée Marcel-Clément, Le canot s’éloigne (1938) – un peintre breton, m’indique la galeriste (Ary Jan) – ou sur un portrait art nouveau d’Elisabeth Sonrel, Beatrix au laurier d’or. Deux petits Fantin-Latour me retiennent là, tout au début du parcours, dont un merveilleux bouquet de roses.

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    Amédée Marcel-Clément, Le canot s’éloigne, 1938, huile sur toile, 60 x 92 cm
    (Galerie Ary Jan, Paris)
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    Fantin-Latour, Roses, 1879, huile sur toile, 27,5 x 35,5 cm  (Galerie Ary Jan, Paris)

    D’un stand à l’autre, on change complètement d’univers. Celui de la Galerie Mathivet, spécialisée dans l’art Déco, présente deux « salons » meublés et décorés d’objets d’art, de belles toiles aborigènes y attirent l’attention. Si j’en avais les moyens, j’acquerrais plutôt cette table basse de Diego Giacometti, avec ses hiboux et ses grenouilles.

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    Vue partielle du stand (Galerie Mathivet, Paris)Brafa 2019 (10).JPG
    Table basse de Diego Giacometti (Galerie Mathivet, Paris)

    Steinitz de Paris offre un décor à l’ancienne de toute beauté : lambris, tissus, meubles, porcelaines de premier choix. Je suis subjuguée par ce Bacchus en terre cuite de Lucas Faydherbe, une figure joviale comme en peignaient les maîtres du XVIIe siècle. Cet artiste malinois a travaillé dans l’atelier de Rubens avant de s’établir dans sa ville natale. Ce buste de sa collection personnelle provient de sa descendance. Quelle expression dans ce visage souriant, quelle souplesse dans le rendu de la chevelure et du drapé !

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    Lucas Faydherbe, Buste de Bacchus, vers 1645. Terre cuite. H 78 cm (Steinitz, Paris)

    L’artiste contemporain invité cette année est le duo des excentriques et inséparables Gilbert & George, avec plusieurs vitraux à leur double effigie. Les superbes décorations florales des allées (photo 1) leur volent la vedette. Des fleurs, on en trouve aussi sur un grand tapis d’Orient suspendu, sur un remarquable collier aux glycines de Philippe Wolfers. Bien sûr, les bouquets peints ne manquent pas : voyez ce Bouquet de branches de cerisier, signé Louis Valtat (vers 1928, galerie Bailly).

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    Philippe Wolfers, Collier aux glycines, art nouveau, vers 1901-1902
    (Epoque Fine Jewels, Kortrijk/Courtrai)

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    © Louis Valtat, Bouquet de branches de cerisier, vers 1928, 73 x 54 cm (Galerie Ary Jan, Paris)

    Chez Francis Maere, on retrouve chaque fois des peintres belges de la fin du XIXe ou du début du XXe. De Spilliaert, présent sur plusieurs stands (beau Parc d’Ostende, à la galerie Jamar), voici un magnifique Arbre en hiver (1919), non loin de Pêcheurs sur le quai d’Anto Carte. De ce peintre que j’aime, mon coup de cœur est Le petit Arlequin présenté à la galerie Lancz – quelle douceur chez cet artiste pour représenter la maternité !

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    Léon Spilliaert, Arbre en hiver, 1919, fusain et crayon sur papier (Francis Maere, Gand)

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    © Anto Carte, Le petit Arlequin, vers 1928, huile sur toile, 100 x 80 cm
    (Photo Lancz Gallery, Bruxelles)

    Oscar de Vos est un autre galeriste belge bien connu de Laethem-Saint-Martin. Il a joliment mis une scène champêtre d’Emile Claus en valeur, au centre du stand : Après la traversée (1899). On y remarque d’abord la vache, puis les canetons, la poule dans un panier près du chemin qui mène au pré. Dans cette composition très réussie, présentée comme une suite à ses Vaches traversant la Lys, la lumière enchante. Chez le même galeriste, on peut voir de grands paysages de Valérius de Saedeleer, des bronzes de Rik Wouters dont une splendide Contemplation, que je vous ai déjà montrée.

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    Emile Claus, Après la traversée, 1899 (Photo Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem)Brafa 2019 (108).JPG
    Rik Wouters, Contemplation, 1911 (Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem)

    Si je m’intéresse surtout aux peintures et aux sculptures, je me suis arrêtée aussi devant bien d’autres objets comme ce petit meuble marqueté, dont je n’ai malheureusement noté ni les références ni l’exposant. La galerie Claude Bernard offre tout son stand à l’orfèvre contemporain Goudji, que j’avais découvert lors d’une édition précédente de la Brafa : animaux, aiguières, plats d’argent sertis de pierres semi-précieuses, son univers est fascinant et intemporel.

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    Goudji à la Galerie Claude Bernard, Paris

    J’ai manqué le corset peint de Frida Kahlo, un grand bouquet de Chagall, une couronne aux épis en bronze doré pour un miroir de Coco Chanel et bien d’autres choses remarquables – l’an prochain, il faudra préparer une fiche ! J’ai bien vu l’épée de Rubens (Fondation Roi Baudouin), une grande encre de Chine de Fabienne Verdier à la Galerie Schifferli qui expose aussi une lumineuse Composition de Geneviève Asse (1968).

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    © Fabienne Verdier, Champs d’énergie, 2013, encre de Chine sur papier Japon
    (Galerie Schifferli, Genève)

    Tant à regarder ! Si cela vous tente, le catalogue de la Brafa 2019 peut être feuilleté sur son site, où certains exposants proposent un tour virtuel. La Brafa se visite à Bruxelles jusqu’à dimanche, ce 3 février 2019.

     

  • Un geste de la main

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    Main masculine avec bague, art romain, env. Ier-IIe s. après J.-Ch., bronze, 20 cm (Phoenix Ancient Art)

     

     

     

     

     

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    Grande main d’un Bouddha, 15e siècle
    (Thomas Salis)

     

     

     

     

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     © Tom Wesselmann, Study for Gina’s Hand, huile sur toile, 1981, 16,5 x 23 cm
    (Galerie Guy Pieters)

     

     

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    © Jean-Michel Folon, Fontaine aux oiseaux, détail, 2000, bronze, 220 x 230 cm
    (Galerie Guy Pieters)

     

     

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    © Etienne Desmet, Power, 2015, marbre de Carrare, Fantiscritti quarry, 125 cm
    (Francis Maere)

     

     

     

     

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    © Nathalie Latour, Main tenant une grenade sur socle noir, cire, d’après les techniques de ciroplastie du XVIIIe s. (n° 124)

     

     

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    © Nathalie Latour, Main tenant une grenade sur socle noir, cire, d’après les techniques de ciroplastie du XVIIIe s. (n° 126)
    (Porfirius Kunstkammer)

     

     

     

    BRAFA, Bruxelles, 27/1 > 4/2/2018

  • A la Brafa 2018

    La Brafa (Brussels Art Fair) attire chaque année plus de monde à Tour & Taxis, elle donne l’occasion, rare en un seul lieu, d’admirer des merveilles très diverses. La plupart des galeristes autorisent les photos (sans flash, de qualité approximative), ce qui me permet de partager avec vous un aperçu très partiel de ma visite – les œuvres majeures sont illustrées sur le site officiel.

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    Dans les allées décorées d’innombrables orchidées dans toute la gamme du rose au mauve, l’effet spectaculaire est garanti. A l’entrée, une pente herbeuse plantée de muscaris et de petits cyclamens charme par un arrangement plus naturel. D’une fleur à l’autre, voyez ce simple bouquet d’œillets de Levy-Dhurmer : j’ai aimé sa grâce particulière, l’originalité du vase et du cadrage.

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    © Lucien Levy-Dhurmer, Œillets roses

    On apprend beaucoup dans ce genre de manifestation, on y voit par exemple des peintures d’artistes dont ce n’est pas la spécialité la plus connue. Ainsi, de Majorelle, Jeune femme sous les bananiers et Femme de Bamako, aussi chez Ary Jan ; en fait, il ne s’agit pas de l’ébéniste français de l’art nouveau, mais de son fils, Jacques Majorelle, peintre orientaliste.

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    © Jacques Majorelle, Jeune femme sous les bananiers, technique mixte sur papier

    A la galerie Maeght, je découvre des œuvres sur bois (huile et résine amalgamées) du sculpteur belge Raoul Ubac : Septembre I a la douceur du sable. Chez Philippe Heim, trois portraits de jeunes filles à l’encre noire d’Ousmane Sow, dont vous avez peut-être admiré les grandes sculptures sur le pont des Arts à Paris en 1999.

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    © Ousmane Sow, Jeune fille, encre noire, 1996

    Celui qui a eu la gentillesse de partager son invitation avec moi me fait remarquer la présence discrète du roi Philippe derrière nous, qui se dirige dans une autre direction. On dit qu’il collectionne les théières et il n’en manquait pas de très jolies ici et là, comme celles-ci ornée de fleurs en relief (Bertrand de Lavergne). 

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    Au stand de la Fondation Roi Baudouin, Philippe Wolfers est à l’honneur, comme au musée du Cinquantenaire cette année avec l’exposition Horta & Wolfers, à visiter un de ces jours. On présente ici des carreaux céramiques belges de la collection Roberto Pozzo qui en compte plus de 9000, offerts à la Fondation pour en assurer la conservation.

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    Ici une merveilleuse lampe de 1920, là un splendide vase en Imari orné de bronze doré, mais nous avons choisi de nous arrêter surtout aux peintures et aux sculptures. Un petit Max Ernst, Arizona rouge (1955) attire mon attention chez Philippe David. Claude Bernard présente un bel ensemble de quatre toiles de Jacques Truphemus (1922-2017) qui confirme la tonalité singulière, intimiste et si lumineuse du peintre français dont j’ai souvent lu des éloges et dont je vois des oeuvres pour la première fois.

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    Vue d'ensemble des Truphemus au stand de la galerie Claude Bernard

    Au-dessus de la grande allée, des rubans multicolores répondent au festival des décorations florales – la Brafa ne lésine pas sur les moyens pour séduire les visiteurs et encourager les acheteurs. L’ambiance est festive. Beaucoup de visiteurs profitent des banquettes aménagées dans ce grand jardin de l’art sous toutes ses formes.

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    L’art contemporain, qui a le vent en poupe, est de plus en plus présent à la Brafa, peut-être trop ? Beaucoup de galeristes accueillent l’un ou l’autre artiste actuel dans leur présentation, cela pourrait suffire. Christo, l’invité d’honneur cette année, est présent à beaucoup d’endroits avec de grands dessins préparatoires pour ses célèbres « emballages » – des dessins plus attirants, pour ma part, que ses Three Store Fronts installés près du restaurant.

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    © Carole Solvay, Untitled, 2017 (feathers & mixed media)

    Parmi les œuvres récentes, j’ai aimé une étonnante sculpture de Carole Solvay à base de plumes, comme une énorme éponge ; les Strates en acier corten d’Etienne Viard, né en 1954, dont plusieurs sculptures sont présentées chez AB ; à la galerie Maeght encore, un jeu de portes et de vitres au pastel signé Ra’Anan Levy.

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    © Etienne Viard, Strates, acier corten, 80 cm

    Si vous aimez la sculpture animalière, les bronzes, ne manquez pas cette édition de la Brafa, qui en regorge. De nombreux sculpteurs contemporains continuent à représenter les animaux sauvages, les oiseaux, les félins. Ce magnifique Grand chat assis de Patrick Villas, un Anversois né en 1961, est proposé à vingt mille euros à la galerie Herwig Simons.

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    © Patrick Villas, Grand chat assis, bronze

    Parmi les peintres exposés par Francis Maere, centré sur les Belges des XIXe et XXe siècles, Constant Permeke, Emile Claus (ci-dessous), Gustave et Léon De Smet, Gustave Van de Woestyne – du moins connu Carolus Tremerie, une jolie vue du Béguinage de Gand. Plusieurs oeuvres ont déjà présentées ici lors d’éditions précédentes.

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    © Emile Claus, Le hêtre rouge

    Une très belle vue de bateaux sous la neige de Maurice Sys est mise en valeur chez Jan Muller. J’ai admiré des Spilliaert chez plusieurs exposants, dont une Allée bordée d’arbres dans un cadre de bois très bien choisi, à la galerie Lancz, qui montre aussi une rare aquarelle vénitienne tout en bleu, illustrée sur le site de l’exposant.

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    © Maurice Sys, Vue de port

    Laissez-moi vous montrer encore ce superbe vase monumental en onyx flanqué de deux figures en bronze, admiré chez Victor Werner. La galerie Claude Bernard présente aussi un ensemble d’orfèvrerie époustouflant de Goudji, serviteur de la spiritualité dans l’art - une découverte pour moi.

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    Vase en onyx orné de deux figures en bronze, fin du XIXe s., H. 144 cm

    Plus de place ici pour honorer les antiques, Rubens (sa Diane chez Klaas Muller est une des oeuvres-phares de cette année), le XVIIIe, l’art africain, les bijoux… La Brafa ouvre ses portes à Tour & Taxis jusqu’au dimanche 4 février.

  • Profil d'homme

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    Chez Alexis Bordes (Paris), un bronze m’a fort intriguée : Profil d’homme vêtu d’une armure à l’antique, attribuée à César Cerebelli. Les attributs sur son armure (coquille et dragons sur le casque, serpent sur l’épaule, petite tête ailée sur la poitrine) rappellent le symbolisme, l’œuvre daterait de 1895.

    A la Brafa, chacun peut poser des questions et certains exposants ne se font pas prier pour donner des explications. Ici, j’ai reçu une notice détaillée et illustrée sur ce magnifique Profil et les recherches à son sujet : il pourrait s’agir de Persée ou d’Alexandre le Grand.

    « La mythologie avec ses héros et demi-dieux comme Persée et l’histoire antique où se mêlent réalité et légendes constituent, pour les artistes symbolistes, une source inépuisable et particulièrement riche de sens et d’interprétations. » (notice)

  • A la Brafa 2017

    Les lumières de la Brafa 2017 se sont éteintes dimanche, pourquoi ne pas en rallumer quelques-unes, pour le plaisir des yeux ? Je vous avais parlé l’an dernier de ce rendez-vous annuel des amateurs d’art et d’antiquités à Bruxelles, où il y a tant de choses à admirer (peintures, sculptures, meubles, céramiques, verreries, bijoux, etc.), trop pour une seule visite. (Vous pouvez vous en faire une idée à travers la vidéo de deux minutes sur le site de la Brafa, qui a adopté cette année un nouveau nom de domaine, « .art »)

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    Julio Le Parc, Sphère (210 cm de diamètre), Brafa, Bruxelles, 2017

    L’artiste invité, Julio Le Parc, né en 1928 en Argentine, y a installé quatre œuvres monumentales dont deux magnifiques sphères éclairées, une bleue, une rouge, qui attiraient tous les regards. Les antiquaires et les galeristes (132 exposants, 22 pays) rivalisaient dans la présentation de leurs stands : certains ressemblent de plus en plus à des salons où tout est de qualité, décor et objets, du sol au plafond.

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    Coin du stand de la galerie Mathivet

    L’antiquité et les arts premiers, de plus en plus présents, s’illustrent ici avec des œuvres parfois dignes de figurer dans un musée. Je m’émerveille souvent du soin qui les a entourées pendant des siècles et des siècles pour qu’elles arrivent dans un si bel état jusqu’à notre époque, comme cette Tête de déesse grecque au doux visage ou ce Masque de copte d’origine chypriote (Phoenix Ancient Art, New York).

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    Tête de déesse, Phoenix Ancient Art

    D’un stand à l’autre, d’un côté d’une allée à l’autre, on fait souvent le grand écart. Ici, une sculpture contemporaine en bois d’érable de Keping Wang (artiste chinois né en 1949), Jeune fille, présentée par une galerie londonienne (Aktis). Là Bruegel, Rubens, Niki de Saint-Phalle, Geluck et son chat, Cobra… Tous cohabitent à la Brafa, où l’on déambule dans l’histoire de l’art et à travers le monde, au bonheur de l’éclectisme.

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    © Keping Wang, Jeune fille, Galerie Aktis

    J’ai découvert à la Stern Pissarro Gallery (Londres) que de nombreux descendants de Camille Pissarro ont peint eux aussi. De belles œuvres impressionnistes figurent dans le catalogue de cette galerie (en ligne). Chez Bailly (Genève), j’ai contemplé un beau petit Nicolas de Staël, Les Martigues, et une délicieuse Fillette avec sa poupée de Foujita.

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    © Nicolas de Staël, Les Martigues, 1954, huile sur toile, galerie Bailly, Genève

    A la Galerie Oscar de Vos (Laethem-Saint-Martin), on est sûr de retrouver des artistes qui y ont vécu ou travaillé au début du XXe siècle dans la région de Gand. Le portrait de Jeune fille, Celina appuyée sur le dossier d’une chaise dans un jardin, signé Emile Claus, est un bel exemple du luminisme, variante belge de l’impressionnisme. Un Delvaux exceptionnel, Jardins d’Alexandrie, était au premier plan à la galerie Harold ’t Kint Fine Arts (président de la Brafa), et aussi Nel sur son sofa de Rik Wouters.

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    Emile Claus, Jeune fille / Celina, 1903, galerie Oscar de Vos

    Certaines présentations sont remarquables : une fontaine abondamment fleurie entre deux angelots ; des masques de Calder sur fond noir (l’artiste est présent à plusieurs endroits avec des gouaches aux couleurs vives).

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    © Alexander Calder, Masque de lune, Masque bleu avec nez orange, Masque rouge souriant, métal peint, 1949, Opera Gallery

    A la galerie Sismann, au fond d’une alcôve, une Vierge pleurante en pierre calcaire (Bourgogne, XVe siècle), figure d’un « groupe de Mise au tombeau » aux lignes pures et douces, très belle ; ailleurs, je me suis arrêtée devant un Christ en bois polychrome encore plus ancien (fin du XIVe) d’origine toscane.

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    Vierge pleurante, pierre calcaire, Bourgogne, 2e moitié du XVe siècle, Galerie Sismann

    Pour qui aime la peinture, il y en a pour tous les goûts à la Brafa, des anciens aux modernes et de plus en plus de contemporains, des Belges et des étrangers. De grandes signatures comme Alechinsky, Soulages, Chagall, Ensor, Rik Wouters… Un exposant marseillais (Galerie Alexis Pentcheff) présentait un bel ensemble d’Henri Lebasque, des toiles d’atmosphère méditerranéenne : Deux jeunes filles au jardin, Nono au chapeau cloche… Lebasque est mort au Cannet, où il fréquentait Bonnard.

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    Henri Lebasque (1865-1937), Deux jeunes filles au jardin, Galerie Alexis Pentcheff

    Moins connus, certains artistes sont évoqués par une œuvre pleine de charme, comme ce Portrait de fillette de Léon Herbo (Ary Jan). Au stand de la galerie Boon (Knokke), un ensemble d’aquarelles signées Robaudi pour illustrer Les Parisiennes, un recueil de sonnets (le poème correspondant repris au dos du cadre), était assez tentant.

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    Léon Herbo, Portrait de fillette, Galerie Berko

    Chez Berko, j’ai admiré La Bourse de Bruxelles après la pluie, une toile d’Adolf Leonhard Muller-Cassel. Et Rêveuse de Fernand Toussaint, un peintre belge apprécié de la bourgeoisie qui a peint tant de jolies femmes : celle-ci porte une veste bleue sur sa jupe déployée, elle regarde sur le côté ; j’aime le jeu des couleurs sur cette toile, les nuances du fond.

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    Adolf Leonhard Muller-Cassel (1864-1943), La Bourse de Bruxelles après la pluie, Galerie Berko

    Chez Yann Ferrandin (Paris), les arts premiers sont à l’honneur et en vedette, une belle harpe congolaise ancienne avec une tête sculptée. Tout est raffiné sur ce stand : la présentation, les arrangements floraux, les éclairages (et les photos du catalogue sur papier glacé), tout concourt à mettre les objets en valeur. Mes photos ne sont pas à la hauteur, malheureusement.

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    Rembrandt Bugatti, Deux petits léopards l'un derrière l'autre, vers 1912-1913, Galerie de la Béraudière

    Plusieurs exposants montrent des sculptures animalières, un genre qui a la cote et qui me séduit toujours, comme ces deux petits léopards l’un derrière l’autre (Rembrandt Bugatti, à la galerie de la Béraudière), une Chèvre et son petit (Albéric Collin), un canard d’un sculpteur que j’avais appris à connaître ici l’an dernier, Jonathan Knight. Ou encore ces oiseaux, libellules, papillons, salamandres juchés sur des branchages, une paire de candélabres en bronze argenté d’une créatrice belge, Paula Swinnen (Bruxelles, 1964). Elle semble s’inspirer ici du mobilier de Diego Giacometti, en plus baroque.

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    ©
    Paula Swinnen, Paire de candélabres, galerie Philippe Heim

    Le stand de la Fondation Roi Baudouin était spectaculaire. Celle-ci, en plus de son rôle social et philanthropique, s’occupe aussi du patrimoine culturel belge, par le biais de dons, legs, dations… et a mis quelques oeuvres en valeur entre ombre et lumière : un autoportrait de Jordaens et une œuvre de jeunesse de Van Dijck, notamment, divers objets d’art présentés dans des sphères métalliques (qui les cachaient un peu), comme une Fontaine de table Imari (émail et argent) ou des vases Keramis de Catteau. Plus loin, une « exceptionnelle statuette Art nouveau », des toiles de Maurice Wijckaert, entre autres.

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    Voilà quelques échos très subjectifs de cette édition 2017 « éclectique et conviviale » (Connaissance des arts), où chaque visiteur a ses coups de cœur évidemment, en fonction de ce qui l’intéresse ou l’attire, ou ses déceptions, « le goût d’aujourd’hui comprenant de moins en moins bien celui du passé », écrit Tancrède Hertzog qui a assisté au vernissage). On se promène dans les allées de Tour & Taxis sur un tapis spécialement réalisé par une étudiante en design textile de La Cambre, gagnante du concours. Avant de sortir, certains se prenaient en photo devant le mur d’orchidées à l’accueil, une tapisserie de fleurs naturelles.